jeudi 12 novembre 2015

L'Irlande

L'Irlande
1 des 19 membres de la Zone €uro
Capitale : Dublin

21 mai 2019 (Irlande, Brexit, langue)
>>> Irlande : après le Brexit, « nous allons être le seul pays anglophone d’Europe »
Helen McEntee, la ministre irlandaise des affaires européennes, voit dans le Brexit l’éloignement d’un allié mais aussi une occasion de peser davantage dans l’Union. Lemonde

17 mai 2019 (Irlande)
>>> L’Irlande, le pays qui aime l’Europe
Quand certains ont l’impression de perdre leur souveraineté à cause de Bruxelles, les Irlandais, eux, y voient un instrument d’émancipation et de développement. Un constat renforcé par la peur des conséquences du Brexit.
(…) Mais depuis 2007, la digue « européenne » de Port Oriel, en contrebas de Clogherhead, protège du terrible vent de nord-est une flottille de chalutiers appartenant à des artisans pêcheurs locaux. Elle a sauvé de la mort lente un mouillage trop dangereux. Lemonde
Noter que l'Irlande, pays membre de l'UE et de la zone euro, ne fait pas partie de Schengen, et n'est donc pas soumise au problème de l'immigration de la "zone Schengen". Peut-être même que cette position contribue à faire aimer l'Europe...

>>> FEV2018. La nouvelle présidente du Sinn Féin prêche l’unité de l’Irlande RFI
>>> OCT2017. Film à voir : Des lois et des hommes, Le combat d'un homme pour une autre Europe.
Sur l’île irlandaise d’Inishboffin, on est pêcheurs de père en fils. Alors, quand une nouvelle réglementation de l’Union Européenne prive John O’Brien de son mode de vie ancestral, il prend la tête d’une croisade pour faire valoir le simple droit des autochtones à vivre de leurs ressources traditionnelles. Fédérant ONG, pêcheurs de toute l’Europe et simples citoyens, John va braver pendant 8 ans les lobbies industriels et prouver, des côtes du Donegal aux couloirs de Bruxelles, qu’une autre Europe est possible. DLEDH

>>> JAN2018. Brexit: Brittany Ferries (une compagnie maritime française) va relier l'Irlande et l'Espagne. Brest - La compagnie maritime Brittany Ferries va lancer en avril une liaison entre l'Irlande et l'Espagne afin de faire face au "contexte très incertain du Brexit". L'Expansion

>>> OCT2017. L’Irlande bientôt membre de la Francophonie. A Paris, Leo Varadkar, le Premier ministre irlandais, s'est exprimé en français, ce qui lui a valu les félicitations d'Emmanuel Macron. Euronews
>>> SEPT2017. Irlande: excursion sur les îles de l'archipel d'Aran L'Express
>>> AOUT2017. 1 000 km en Irlande. Le road-trip de deux surfeurs à la force des mollets . OuestFrance


>>> AOUT2017. Brexit : le casse-tête de la frontière entre les deux Irlande.
Ce mercredi, le gouvernement britannique a publié un texte à propos de la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, qui doit être rétablie dans le cadre d'un Brexit dur. Une vraie inquiétude pour les 23 000 à 30 000 personnes qui la traversent chaque jour. Et la crainte d'un retour des tensions communautaires… Libération
>>> AOUT2017. Pour conjurer le Brexit, Dublin soutient une réunification de l’île  L'Humanité
>>> AOUT2017. Irlande du Nord : Derry, la mémoire du Bloody Sunday LeParisien
>>> JUIL2017. Nouveau pas en avant pour le Celtic Interconnector. Energiesdelamer

Energie
>>> FEV2017. Le Brexit stimulera les efforts de l'Irlande pour se connecter au marché de l'énergie de l'UE Euractiv


L'eau : un bien commun ou une marchandise ?
>>> AVR2017.
http://www.ouest-france.fr/europe/irlande/irlande-l-assemblee-vote-le-retour-la-gratuite-pour-l-eau-4938488

>>> JAN2017.
http://www.liberation.fr/evenements-libe/2017/01/04/l-eau-marchandise-ou-bien-commun_1537677

>>> NOV2014. 
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/11/02/les-irlandais-protestent-contre-la-facturation-de-l-eau_4516635_3214.html

>>> OCT2014.
http://www.courrierinternational.com/article/2014/10/16/la-fin-de-la-gratuite-de-l-eau-a-un-gout-amer




>>> Irlande : des élections riches d'enseignement
Les élections européennes de 2014 avaient montré que les seuls résultats économiques d'un pays ne garantissaient en rien son attachement au projet européen tel qu'il se décline aujourd'hui. Ainsi, le cas du Danemark montrait qu'un pays à l'économie florissante pouvait rejeter une Europe ne maîtrisant pas l'immigration extra-européenne et l'islamisation qui en découle. Autrement dit, la question économique n'efface aucunement la problématique identitaire. Pas sûr que l'UE en ait tiré les conséquences, au vu de la façon dont elle a traité le problème des migrants.

Février 2016. Les résultats des élections législatives irlandaises, passées inaperçus en France, sont elles aussi riches d'enseignement. D'après La Tribune, l'Europe devrait en tirer trois leçons :
1/ La croissance ne suffit pas
2/ Les « réformes » et l'austérité font exploser le système politique traditionnel
3/ La social-démocratie européenne [= la gauche. Exemple : PS en France, Labour Party (parti travailliste) en Grande-Bretagne, Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD en Allemagne)] est moribonde. 


 
Elections en Irlande : les trois leçons pour l'Irlande

La lourde défaite de la coalition sortante en Irlande est aussi une défaite pour la stratégie économique des autorités européennes à l'oeuvre depuis 2010. Quels enseignements tirer du scrutin irlandais ? 
 
Les élections irlandaises du 26 février n'étaient pas qu'un test pour le gouvernement sortant du Taoiseach (premier ministre) Enda Kenny, c'était aussi une épreuve électorale pour les politiques imposées par les autorités européennes à partir de 2010 à ce pays comme au quasi-reste de la zone euro. Car la politique de la coalition sortante, qui regroupait le Fine Gael du premier ministre et les Travaillistes du Labour, n'est pas celle du programme de ces partis lors des précédentes élections, c'est celle qui a été imposée par la troïka (BCE, FMI, Commission européenne). Lorsque, en avril 2011, le nouvel exécutif a tenté, comme il s'y était engagé, de faire payer les créanciers des banques plutôt que les contribuables, la BCE, alors dirigée par Jean-Claude Trichet, l'a forcé à faire marche arrière, menaçant de « lancer une bombe sur Dublin », autrement dit, de sortir "manu militari" l'Irlande de la zone euro si elle désobéissait.

« Élève modèle »

A partir de 2013, l'Irlande a eu le statut « d'élève modèle » de cette politique : premier pays à sortir du « programme » de la troïka, premier à revenir sur les marchés, premier à retrouver une croissance entretemps devenue très rapide. En mars 2014, le Parti populaire européen (PPE) avait choisi Dublin pour lancer sa campagne pour les élections européennes, laquelle avait abouti à la nomination de Jean-Claude Juncker, le candidat soutenu par Angela Merkel, à la présidence de la Commission. La chancelière n'avait alors pas assez de louanges pour Enda Kenny. Un an plus tard, alors que l'Eurogroupe tentait de briser la volonté de changement du nouveau gouvernement grec, Wolfgang Schäuble, Jeroen Dijsselbloem et ce même Jean-Claude Juncker n'en finissaient pas de se référer, inlassablement, à l'exemple de l'Irlande, pour justifier le prétendu succès des « réformes ».

Échec cuisant pour Enda Kenny... et les dirigeants de la zone euro

C'est dire si le bilan d'Enda Kenny doit être identifié à celui des dirigeants de la zone euro. Et donc, si son échec est aussi le leur. Or, cet échec est cinglant. Sur les « premières préférences » (les Irlandais établissent des votes par ordre de préférence), le Fine Gael et le Labour obtiennent respectivement 25,52 % et 6,61 %. Ces 32,13 % des voix représentent un recul de 23,6 points. 43 % de l'électorat de la coalition en 2011 l'ont abandonné vendredi dernier. Certes, le Fine Gael demeure la première force d'Irlande, mais c'est une bien piètre consolation : il revient sous son score de 2007, à un niveau assez traditionnel. Bref, il retrouve son électorat habituel alors que la crise lui donnait l'opportunité de remplacer le Fianna Fáil comme parti dominant de la politique irlandaise. Surtout, Enda Kenny aura bien du mal à constituer une nouvelle coalition.
Cette défaite est donc aussi la défaite des autorités européennes. Aussi, ces dernières seraient-elles bien inspirées de retenir quelques leçons de ce scrutin irlandais de 2016.

 1ère leçon : la croissance ne suffit pas

Le premier enseignement de l'élection est que la croissance du PIB ne suffit pas à effacer les effets négatifs de l'austérité et des « réformes ». Cet enseignement était déjà apparu clairement après les élections espagnoles du 20 décembre. Les taux de croissance, dont se félicitent les autorités européennes, ne représentent en effet qu'une partie de la réalité. Mais c'est oublier que cette prospérité est forcément très inégale car elle est fondée sur un abaissement du coût du travail. Ainsi, les ménages les plus fragiles sont encore plus fragilisés par une précarisation accrue de l'emploi, des salaires faibles, des transferts sociaux réduits et des services publics dégradés.
> L'erreur d'Enda Kenny
Enda Kenny a donc commis une erreur fondamentale en niant cette situation et en centrant son discours sur la « poursuite de la reprise », alors que la majorité des Irlandais vivent encore un quotidien marqué par les mesures d'austérité. Dès lors, la crédibilité de son discours a fondu comme neige au soleil. En deux semaines, son parti a perdu cinq points dans les sondages. Les électeurs ont compris, non sans raison, son slogan sur la reprise comme un simple déni de réalité.
> Une croissance malgré l'austérité, pas grâce à l'austérité
L'autre élément, plus propre à l'Irlande, est que la croissance du pays n'est, en réalité, pas le fruit de l'austérité. Elle est le fruit de la stratégie d'attractivité du pays pour les grandes multinationales, stratégie centrée sur la faiblesse des impôts sur les sociétés. Or, là encore, les électeurs irlandais n'ont pas été dupes. Ils savent que la croissance « à la chinoise » du pays ne leur profite pas parce qu'elle est dopée artificiellement par les transactions de ces groupes mondiaux dont la présence n'améliore que très partiellement la vie quotidienne des Irlandais. Le discours d'Enda Kenny - soutenu implicitement par les Européens -, qui consistait à lier la croissance du pays à la politique d'austérité, est donc apparu à la fois déconnecté du terrain et mensonger. Les Irlandais savent que la croissance est revenue en dépit de la politique de la coalition, non grâce à elle. Ils n'ont donc pas été « ingrats » ou « irréfléchis », mais bien logiques et réfléchis en sanctionnant le gouvernement sortant.
> Un modèle « non inclusif »
La leçon à retenir pour l'Europe est qu'il convient de remettre en question cette logique de « réformes » visant à abaisser le coût du travail. Cette stratégie est économiquement discutable et conduit à des croissances « non inclusives », pour reprendre les mots des grands instituts économiques européens. S'extasier sur des chiffres est donc inutile et contre-productif : la zone euro, pour survivre, doit promouvoir un modèle de croissance « inclusif ».

2e leçon : la destruction des systèmes politiques

La deuxième leçon est politique. Comme en Grèce et en Espagne - et dans une moindre mesure au Portugal -, les « réformes » et l'austérité ont fait exploser le système politique traditionnel. La cause en est évidente. En Irlande, lorsque la deuxième phase de la crise a débuté, en novembre 2010, le gouvernement Fianna Fáil de Bertie Ahern a tenté de réduire l'ajustement en faisant participer les créanciers au sauvetage des banques, seule source du déficit public. Mais la BCE a menacé le gouvernement, lequel gouvernement a finalement reculé, acceptant le « programme » de la troïka. En avril 2011, le nouveau gouvernement d'Enda Kenny a fait la même tentative - c'était sa promesse - mais comme la BCE a réagi de même, le gouvernement a, de nouveau, fait machine arrière. L'électorat a tiré de ces événements une conclusion très simple: les trois partis traditionnels du pays mènent la même politique et sont incapables d'imposer leurs vues à la zone euro - ils sont donc inutiles. Certes, en Irlande, l'alternance a toujours été rare et peu signifiante, les deux partis étant de centre-droit. Jusqu'en 2011, cette alternance de forme permettait au système politique de fonctionner. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les Irlandais ont besoin d'une vraie alternance et le caractère factice du système politique traditionnel apparaît au grand jour. Ceci a conduit à un pays difficilement gouvernable.
> Fianna Fáil en hausse, mais pas assez pour sauver les partis traditionnels
Certes, Fianna Fáil obtient un beau score au regard de ses espérances de début de campagne : 24,35 % des voix, soit 6,8 points de plus qu'en 2011. Mais compte tenu du mécontentement général, cette hausse demeure bien réduite. L'ancien parti dominant de l'Irlande qui, jadis, était capable de rassembler dans toutes les classes de la société n'a pu récupérer que moins d'un tiers des déçus de la coalition. Pour se convaincre que ce score du Fianna Fáil est médiocre, il faut se souvenir qu'il s'agit du deuxième plus mauvais score depuis 1927... après celui de 2011. Bref, le Fianna Fáil n'apparaît pas vraiment comme une alternative. Les deux grands partis ensemble ne cumulent, du reste, que 49,9 % des voix, un record historique de faiblesse. Jamais Fine Gael et Fianna Fáil n'avaient mobilisé moins de la moitié de l'électorat. En 2007, par exemple, ils cumulaient 69 % des voix.
> Poussée de la gauche radicale
Les déçus de la politique d'austérité sont donc allés ailleurs. Mais les Irlandais sont désemparés. Ils n'ont pas su choisir une direction claire et se sont dispersés dans trois directions. Première direction, la gauche radicale qui, avec le Sinn Féin, les Verts et l'Alliance contre l'austérité, obtient le plus haut score de son histoire dans ce pays très conservateur qu'est l'Irlande :  20,52 % des voix contre 14 % en 2011. Le caractère très particulier du Sinn Féin, longtemps vitrine de l'IRA, mais aussi une campagne électorale médiocre, ont cependant joué contre lui et son score, 13,85 %, est au final, très décevant pour lui. L'Alliance contre l'Austérité (3,95 %) en a profité, mais elle reste un mouvement marginal, quand bien même elle aura 5 sièges.
> Le succès des indépendants et de l'abstention est celui du non-choix
La deuxième direction empruntée par les électeurs a été celle des indépendants, lesquels recueillent 17,83 % des voix, contre 12,1 % en 2011. Les Irlandais, faute de mieux, ont donc souvent fait le choix de personnalités qu'ils jugent honnêtes et compétentes, en dehors des grands partis. Mais ce choix reflète en vérité surtout un désarroi : celui de ne pouvoir choisir sa politique car il existe des indépendants de tous bords, d'extrême-gauche, ultraconservateurs, libéraux ou sociaux-démocrates. Faute de pouvoir choisir sa politique, on a donc choisi des hommes. Cela ressemble en fait à un non-choix. Comme l'est le "choix" de l'abstention -la troisième direction -, en hausse de 5 points ce 26 février.
> Le désarroi des opinions publiques fabrique l'instabilité politique
La deuxième leçon pour l'Europe est donc celle-ci : en abandonnant l'idée de pouvoir proposer de vraies alternatives pour complaire aux autorités européennes, les partis traditionnels ont perdu leur capacité de mobilisation. Il s'ensuit un désarroi de l'électorat, cherchant où il peut des alternatives et de l'espoir, avec comme conséquence une dispersion des voix qui rend les pays difficilement gouvernables. Les élections portugaises du 4 octobre et espagnoles du 20 décembre ont confirmé cette leçon. Les « réformes » promues par tous les grands partis sont des machines à détruire les systèmes politiques. Ce sont des machines à créer de l'instabilité politique et à porter des partis radicaux au pouvoir. Ce sont donc des sources potentielles de crises nouvelles, non de prospérité, comme on le croit souvent. Ces dissolution des systèmes politiques se voient aujourd'hui sur tout le continent.

3e leçon : la leçon à la social-démocratie européenne

La dernière leçon est pour la social-démocratie européenne. Le Labour irlandais a subi ce 26 février une débâcle historique. Avec 6,67 %, les Travaillistes réalisent le troisième plus mauvais score de son histoire, le pire depuis 1987. Il perd près de 13 points en cinq ans et n'aura que 6 élus, un seul de plus que l'Alliance contre l'Austérité. Certes, le Labour irlandais n'a jamais vraiment percé dans le pays, bloqué par un Fianna Fáil qui était perçu comme le parti de la classe ouvrière. Il a toujours été très « centriste » et un allié traditionnel du Fine Gael. Mais 2011 et l'éclatement de ce dernier parti avait donné une chance historique au Labour. Avec 19,5 %, il réalisait alors son meilleur score depuis 1922 et parvenait à séduire les déçus du Fianna Fáil sur un programme anti-austéritaire. Mais il a bradé cette chance en s'alliant avec Enda Kenny. Pour beaucoup de ses électeurs, le Labour n'a pas su jouer son rôle d'amortisseur de la politique d'austérité du gouvernement. En réalité, soucieux de « bien faire », le Labour a été solidaire de cette politique et actif dans sa mise en œuvre, ne cessant d'insister sur le caractère « nécessaire » des réformes. Or, on l'a vu, ce caractère était loin d'être évident.
> La déroute du parti de "l'absence d'alternative"
Le Labour s'est alors enfermé dans une logique d'absence d'alternative, il est devenu le « parti TINA ("there is no alternative", il n'y a pas d'alternative) ». Durant la campagne, il l'a confirmé en ne se dissociant guère du Taoiseach et en publiant une publicité très parlante dans les journaux : les opposants au gouvernement sous forme de groupe de rock baptisé « no direction ». Histoire de dire que seul le gouvernement sortant avait une direction. Mais comme cette direction n'était pas celle que souhaitait l'électorat, le Labour est apparu comme un parti d'opportunistes sans foi ni loi, inutile politiquement, et subissant logiquement les conséquences de la volonté de changement des électeurs. Une grande partie de ses électeurs de 2011 sont retournés au Fianna Fáil, qui s'est engouffré dans l'espace laissé au centre-gauche, d'autres sont allés à sa gauche. Désormais, les électeurs des partis qui se situent sur sa gauche représentent plus de trois fois ceux du Labour. On voit mal comment le Labour pourra se remettre d'un tel désastre politique et idéologique.
> Le choix de la social-démocratie européenne
L'histoire du Labour irlandais doit être une leçon pour la social-démocratie européenne. Lorsque cette dernière refuse d'incarner une alternative aux politiques de centre-droit, mais au contraire, se fait son bras armé et son allié, son sort est souvent scellé. Les travaillistes néerlandais de Jeroen Dijsselbloem pourraient connaître un score similaire : le dernier sondage le fait passer de 38 à... 9 sièges ! C'est ce qu'a compris le PS portugais, pourtant très réformiste, qui tente de porter une alternative au centre-droit en s'alliant avec la gauche radicale. C'est ce que refuse de comprendre un PS français pressé de couper l'herbe sous le pied du centre-droit, réduisant ainsi encore son utilité politique. Bref, les élections de la lointaine Irlande sont une nouvelle preuve de l'impasse des politiques d'austérité. Mais la leçon risque encore une fois d'être très rapidement oubliée.
Les résultats complets des élections irlandaises sur le site de l'Irish Times (en anglais).

LaTribune, 29/02/2016



























































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DIVERS. Autres thèmes

BREXIT & relance de l'Europe

Le Brexit ou l'aménagement de l'UE demandé par la GB pourrait être l'occasion de faire évoluer une UE qui fonctionne plutôt mal, et de mettre en œuvre une Europe à deux niveaux d'intégration (qui d'ailleurs existe déjà, puisque certains pays de l'UE disposent de la monnaie unique, d'autres pas). Le premier niveau serait une Europe fédérale, qui pourrait s'appeler par exemple Etats-Unis d'Europe. Le second niveau aurait un niveau d'intégration allégé, disposant d'une autre monnaie que l'euro (la GB serait logiquement incluse dans ce cercle).

Quelle serait la différence entre une Europe fédérale et l'Union européenne telle que nous la connaissons ? Pourquoi faire une Europe fédérale ?

Si l'on considère que dans le monde qui vient, ce ne sont plus les Etats nations du XXe siècle qui pèseront, mais les Grands blocs quasi-continentaux, tels que la Chine, la Russie, le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud, les Etats-Unis d'Amérique... alors, les pays d'Europe devront évoluer pour former une structure de même type que lesdits blocs continentaux.

Problème : nombre de nos élites ont perdu de vue l'essentiel de ce qui fonde la construction européenne : les réalisations concrètes. Quelles sont les réalisations concrètes - c'est à dire facilement identifiables par M et Mme tout le monde – de l'UE aujourd'hui ? Ces réalisations concourent-elles à l'identification des populations d'Europe à l'UE ?

Il en existe, mais fort peu. Citons par exemple Rosetta (excellent symbole, mais qui est peu « palpable » dans la vie quotidienne), Airbus (qui existait avant l'UE mais qui a pu prendre son envol grâce à l'UE), Erasmus, le logo bio européen, le logo « made in EU », la carte d'assurance maladie européenne, et bien sûr la monnaie unique.

Mais il faut bien se rendre compte qu'auprès des populations, la lutte contre le réchauffement climatique, la défense de valeurs telles que la solidarité ou la liberté, la dignité sont des concepts bien abstraits, souvent considérés comme des acquis dont on jouit s'en même sans rendre compte. D'autres « réalisations » sont même jugées néfastes : le pointillisme réglementaire, l'arrêt de certains services publics (l'UE n'est pas toujours fautive, mais il arrive qu'elle le soit → cf l'eau en Irlande,...), l'obligation d'accueillir une immigration extra-européenne non voulue (→ cf les migrants et le V4), etc etc

Comment redonner un sentiment d'appartenance à l'UE ? Comment susciter le fierté d'appartenir à une hyper-puissance ?
Avant tout, l'Europe doit être protectrice. L'Europe doit assurer la sécurité les européens. L'Europe doit protéger les européens contre les mafias, contre le terrorisme, contre l'immigration, contre la pauvreté
Les symboles, le visuel, le sentiment d'appartenir à une Europe puissant et protectrice pourraient faire décliner la défiance qui existe aujourd'hui à l'égard de l'UE dans nombre de pays. Comment susciter à nouveau l'adhésion au projet européen ? Par des avancées concrètes. Exemples :
- Une Armée européenne
- Multiplier les labels : étiquetage généralisé des produits « Made in EUrope » (il semble que cela commence à se répandre, et c'est une bonne chose) , label bio, écologique...
- voies vertes : pour les piétons et cycles. Une « trans europa green way » liant les pays de l'UE
- Une ligne de transport (chemin de fer) reliant les capitales des pays des Etats-Unis d'Europe. Un nouveau Trans-Europe-Express, public c'est-à-dire à un coût accessible (moins cher que les bus low-cost), sans que l'objectif premier soit de faire du bénéfice (le bénéfice sera un bénéfice moral et psychologique).
- Une carte européenne d'assurance maladie... qui existe, mais elle doit être généralisée et complétée, pour, à terme remplacer la carte vitale en France ou d'autres cartes dans d'autres pays de l'UE.
- une Europe de l'énergie (on a oublié que l'acte fondateur de la construction européenne est la CECA...) , peut-être sous forme de service public de l'énergie (possibilité d'une garantie minimale énergie pour le chauffage et la lumière). Innovation et investissement massif dans le renouvelable. Logique des tubes et des réseaux intra-UE. Faciliter les échanges intra-UE et taxer fortement l'énergie provenant de l'extérieur de l'UE. Accompagner la politique de l'énergie d'une chasse aux gaspillages et une prime à l'énergie propre
- Un SMIC européen
- Une harmonisation fiscale et sociale
- domaine culturel : par exemple, profiter de la fête de la musique pour faire découvrir en priorité les traditions musicales d'autres régions de l'UE (festivals dédiés...)
- Création d'un véritable corps de gardes frontières
- hébergements d'urgence dédiés à la grande pauvreté (fiscalité 0 pour les associations de charité)
- Un journal spécifiquement consacré à l'UE (sur le modèle de Courrier international)


NOTES
L'Europe selon deux (ou trois) cercles d'intégration, dont le premier serait une Europe fédérale, est proposée par de nombreuses personnalités éminentes, et par divers partis politiques. Citons par exemple :
- Macron, VGE, feu Helmut Schmit, Mariele de Sarnez, Vincent Le Biez, le prix nobel d'économie 2014 Jean Tiroles,Thierry Chopin...
- Au niveau des partis : les plus volontaristes semblent être : le MoDEM, l'UDI, l'UDE, Ecologistes,

Le second cercle ferait partie de l'UE sans disposer de l'euro, sans faire partie du même système fiscal, social, monétaire, sans non plus sans participer ni bénéficier de la défense européenne. Il est évident que les investissements se feraient prioritairement au sein du cercle fédéral, afin que les bénéfices de l'appartenance à ce cercle soit clairement perçus par les populations.



Deux articles très importants :
- Le sujet le plus important à résoudre pour l'UE est l'immigration. Cela a été dit et redit. Laurent Joffrin a fait un excellent édito sur ce thème suite aux élections européennes de 2014. Il est regrettable que ce thème soit laissé aux populistes. -> C'est la principale préoccupation des britanniques, et c'est ce qui pourrait conduire la GB à quitter l'UE. Lire l'article du Monde  ("le référendum britannique est une chance pour l'Europe")
-  Lire l'article des Echos


Lire aussi :
- « C’est l’enfermement national qui est suicidaire » (Le monde)
- Les Etats Unis d'Europe :

http://futurenewswire.hautetfort.com/archive/2011/11/20/l-europe-en-2021-selon-niall-ferguson-des-etats-unis-d-europ.html
http://www.etatsunisdeurope.com/edito/
http://www.courrierinternational.com/article/industrie-airbus-la-chine-joue-la-division-entre-paris-et-berlin
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/12/le-referendum-britannique-est-une-chance-pour-l-europe_4808215_3232.html
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/12/le-royaume-uni-doit-rester-dans-l-union-europeenne-mais-pas-a-n-importe-quelle-condition_4808366_3232.html
http://www.latribune.fr/opinions/blogs/vu-de-bruxelles/l-euro-puissance-en-2025-520909.html



Un billet intéressant d'Alain Juppé, concernant l'Europe et sa relance : 
Nous avons à nous battre sur deux fronts.
D’abord contre le Front National. Il y aurait beaucoup à dire sur l’incohérence démagogique de ses propositions, notamment dans le domaine économique et social.            Je voudrais aujourd’hui cibler son entreprise de démolition de l’Union Européenne. L’Europe pour le FN, c’est la phobie furieuse.                                                                               Eh bien! pour ma part, contre vents et marées, j’affirmerai mes convictions européennes.   Certes, je suis lucide. Je vois que l’UE marche mal et que de profonds changements s’imposent dans son fonctionnement. J’y reviendrai plus tard. Mais ce serait folie de nous séparer les uns des autres, nous Etats de l’Union, dans un monde aussi turbulent, dangereux, imprévisible que celui qui nous entoure. Il faut l’aborder ensemble et non pas en ordre dispersé parce que la cohésion de l’Europe peut et doit être pour nous tous une sécurité.
Ce n’est pas en nous bornant à proposer des mesures techniques, aussi nécessaires soient-elles, comme l’harmonisation fiscale et sociale au sein de la zone euro, que nous redonnerons envie d’Europe. Or, c’est bien de cela qu’il s’agit si nous voulons contrer la montée des nationalismes anti-européens, fauteurs de guerre. Il faut donner du sens à l’Europe, montrer qu’elle incarne un idéal pour l’avenir.
Oui, il y a bien un idéal européen, constitué de l’histoire commune de notre continent, souvent sanglante, souvent brillante; d’un riche patrimoine intellectuel et culturel; et de valeurs partagées : nos racines chrétiennes bien sûr, mais aussi les Lumières, et même l’héritage de la Révolution française: le mouvement des nationalités au XIXème siècle, la démocratie, les droits de l’homme et essentiellement l’égalité femmes-hommes si peu répandues sur la planète. Tout cela définit une civilisation européenne qui a des choses à dire au monde même si le monde ne considère pas ces valeurs comme universelles.
Nos jeunes le vivent mieux que nous. A preuve cette rencontre vendredi dernier à Bordeaux, dans le cadre de l’EURO 2016, entre 30 jeunes français en service civique et 30 jeunes européens venus d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Roumanie, de Slovaquie, de République Tchèque qui, en binôme, vont parler, pendant plusieurs mois, de leur vie d’Européens dans les écoles, collèges et lycées de la ville. On n’est pas là dans le rêve mais dans la réalité.
Face au FN démolisseur d’Europe, faisons de la France l’âme et la messagère de la renaissance d’une Europe de la liberté et de la fraternité
Le deuxième front de notre combat électoral, c’est la préparation de l’alternance au pouvoir socialiste.
Peut-on encore parler de pouvoir quand on voit le spectacle désolant de déliquescence que donne le gouvernement ?Pas une semaine sans une contradiction ou une reculade. Tant d’impréparation, d’improvisation, d’amateurisme donne le vertige. Est-il besoin de développer?
Concentrons-nous sur les changements de cap que nous aurons à accomplir. Il nous faudra, sans hésitation et sans faiblesse:
  • changer le cap de la politique économique et sociale pour redonner confiance et visibilité à tous ceux qui veulent travailler, entreprendre, créer. Et nous savons ce qu’il faut faire.
  • changer le cap de la politique de sécurité intérieure et donc de la politique pénale. Je respecte la personne de Mme Taubira mais sa politique pénale est désastreuse. Sans caricaturer, on peut la résumer ainsi : comme il n’y a pas assez de places dans les prisons, ne mettons plus les délinquants en prison. Si nous voulons que les forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie, soient en mesure de remplir leur mission, il nous faudra faire ce que nous avions commencé à faire : construire des prisons pour que les peines prononcées soient exécutées. Mon prochain livre précisera l’ensemble de mes propositions.
  • changer le cap de la politique d’immigration qui ne peut marcher sur la seule jambe de l’accueil et de la compassion, mais aussi sur la volonté de contrôler nos frontières externes et de rendre effectives les réadmissions dans les pays d’origine pour les migrants que nous ne pouvons garder sur notre sol.
  • changer le cap de notre politique de laïcité en affirmant clairement ses deux exigences indissociables : la liberté de religion garantie à tout citoyen français; et le respect par toutes les religions de la séparation du temporel et du spirituel et de la primauté des lois et valeurs de la République, à commencer par l’égalité entre l’homme et la femme. Non négociable.
La tâche, vous le voyez, sera lourde.




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