lundi 18 avril 2016

Des figures européennes


1/ Manuel Valls
2/ Guy Verhofstadt
3/ Annegret Kramp-Karrenbauer
4/ Kersti Kaljulaid
5/ Zineb El Rhazoui
6/ Alain Finkielkraut
7/ Manfred Weber
8/ Svetlana Alexievitch
9/ David Sassoli
10/ Josep Borrell
11/ Ursula von der Leyen
12/ Elżbieta Bieńkowska
13/ Mette Frederiksen

14/ Carola Rackete



1/ Manuel Valls
Il aurait fait un bon président. Hélas les haineux alliés à la gauche radicale et aux autruches ont réussi à le faire quitter la France. On voit où en est le PS aujourd'hui !
21 février 2019 (violences des gilets jaunes)
>>> Valls aurait "interdit des manifestations" des "gilets jaunes".
"L'antisionisme donne la permission d'être démocratiquement antisémite", estime l'ancien Premier ministre, présent mercredi au dîner annuel du Conseil représentatif des organisations juives de France (Crif). (Lobs)

20 février 2019 (laïcité, islamisme, antisémitisme)
>>> Selon Valls, il y a "les mêmes ambiguïtés" au sein de LaREM qu'au PS sur la laïcité
Dans une interview accordée au Point, l'ancien Premier ministre applique sa théorie des "deux gauches irréconciliables" à la question de l'identité et de l'antisémitisme.
Dans un passé proche, ses propos enflammaient la gauche. Avec peut-être moins de véhémence qu'à l'époque où il occupait Beauvau puis Matignon, Manuel Valls continue de pointer du doigt les "ambiguïtés" d'une partie de la classe politique sur les questions identitaires et d'antisémitisme.
Dans un long entretien accordé au Point et publié ce mercredi, l'ancien Premier ministre de François Hollande revient sur la grande marche organisée mardi en réponse aux récents actes antisémites.
"Ces grandes marches ou ces manifestations ne serviront à rien si on ne prend pas la mesure de ce qui est en train de se passer", s'alarme Manuel Valls, d'après qui "nous sommes d'une certaine manière de nouveau à la fin du XIXe siècle".
"Macron n'affrontait pas cette question en face"
Et le candidat à la mairie de Barcelone de s'interroger sur les rapports de l'actuel chef de l'État à ces sujets:
"J'ai considéré que pendant trop longtemps Emmanuel Macron n'affrontait pas cette question de face avec la République et la laïcité comme étendards." Manuel Valls estime par ailleurs que ses anciens collègues de La République en marche, aux côtés desquels il a siégé pendant un an et demi, manquent de clarté là-dessus.
"Au sein de la majorité, il y avait les mêmes ambiguïtés que j'ai rencontrées par le passé au sein du Parti socialiste. Beaucoup disaient que j'exagérais, que je jetais de l'huile sur le feu, que j'utilisais même la lutte contre l'antisémitisme à des fins politiques, que l'économie, c'était bien plus important que le reste", constate-t-il.
Sans les citer, Manuel Valls fait référence, semble-t-il, à l'aile gauche du groupe LaREM, dont les membres les plus médiatiques sont Aurélien Taché et Guillaume Chiche. Le premier, ancien socialiste, n'a jamais caché ses désaccords idéologiques profonds avec l'ex-chef du gouvernement sur les questions de l'islam et de la laïcité.
"Que fait Belattar dans les allées du pouvoir?"
Estimant que "s'attaquer à un intellectuel comme Finkielkraut (...) c'est s'attaquer profondément à ce qu'est la France", Manuel Valls juge qu'Emmanuel Macron "doit trouver l'occasion" de nommer l'ennemi "en s'exprimant clairement sur la laïcité, sur la construction d'un islam coupé de toutes les influences néfastes, sur l'antisémitisme qui ronge aussi une partie de la jeunesse de notre pays. Il ne peut pas y avoir d'ambiguïté".
L'ex-député de l'Essonne poursuit en analysant l'état de son ancienne famille politique. "La gauche est en crise faute d'avoir apporté une réponse à la question identitaire. J'entends dire que la gauche réfléchit, mais qu'est-ce que la gauche aujourd'hui? Jean-Luc Mélenchon, Danièle Obono, Aude Lancelin, Edwy Plenel, Thomas Guénolé… Pour moi, ce n'est pas la gauche réformiste et éclairée", assène-t-il. Et d'ajouter: "La gauche populiste européenne est souvent antisioniste. C'est pourquoi j'avais parlé des deux gauches irréconciliables."
"Dire la vérité sur nos banlieues"
Désormais loin de l'arène politique française mais favorable malgré cela à l'usage de la méthode forte face à la multiplication d'actes violents et antisémites dans le sillage des gilets jaunes, Manuel Valls déclare qu'il "ne faut pas avoir peur d'interdire des manifestations".
"Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité sur nos banlieues, il ne faut rien lâcher. Nous ne sommes plus dans le débat traditionnel entre la droite et la gauche, nous sommes face à un ennemi commun, cette peste d'Albert Camus", s'alarme-t-il, reprenant là l'un des constats établis dans Les territoires perdus de la République, paru il y a plus de 15 ans.



Guy Verhofstadt
>>> Mais qu'est-ce qui fait encore courir Guy Verhofstadt ?

Il y a une bataille fondamentale à mener. Ce sera maintenant ou jamais." Ferme, convaincu, enflammé. Depuis sept ans qu’il use les bancs du Parlement européen, Guy Verhofstadt n’a pas changé d’un iota. Savourant un ristretto dans un coin du Grand café des Capucines de Paris, il réaffirme son ambition : changer l’Europe. Ni plus ni moins. "Si les hommes politiques ne le font pas, alors qui ? On ne peut pas espérer qu’en sortant de ce café, deux personnes nous disent : ‘Viens, on va refaire l’Europe.’ Donc je vais essayer."
Le leader du groupe de l’Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe (ALDE) au Parlement européen l’affirme, alors qu’il se trouve dans la capitale du pays qui a freiné plus d’une fois l’intégration européenne. Notamment en 2005, en rejetant le traité constitutionnel élaboré par cette convention dont M. Verhofstadt, alors Premier ministre belge et président en exercice du Conseil européen, fut à l’initiative, en 2001.

Peu importe. Cet Européen convaincu de 63 ans, qui porte sur les épaules une carrière politique longue de quarante ans, n’en démord pas. Ni par ce temps de déluge eurosceptique qui se déverse sur le Vieux Continent. Ni face au nuage populiste et nationaliste qui menace l’Union. Car le Belge est "passionné. Il s’engage. Il a la conviction de ses idées, du fait que certaines choses ne fonctionnent pas dans l’UE et que pour les faire fonctionner, il faut plus d’intégration" , observe Marco Incerti, du Centre for European Policy Studies. Des qualités que lui reconnaissent ses collègues de bords politiques opposés. "Ce qui le fait courir c’est encore et toujours l’Europe. Son engagement européen est authentique" , admet son alter ego des Verts Philippe Lamberts. Qui lui reproche toutefois un certain "manichéisme, dans le sens où, pour lui, tout ce qui foire en Europe, c’est à cause des Etats membres et tout ce qui va bien c’est grâce à l’Union"

Associer les mots "fédéralisme" et "européen" est presque un acte de bravoure, ou d’inconscience, à l’heure où d’aucuns essayent plutôt de brider l’Union. Une tendance qui a l’art d’irriter Verhofstadt. Entendre que les Européens vont "se coordonner mieux" lui donne de l’urticaire. "Ô combien de fois je n’ai pas entendu ça, que ce soit pour la sécurité, la lutte contre le terrorisme ou la définition d’une politique étrangère. Non, ça ne fonctionne pas !" Cette dernière phrase a été prononcée en lettres capitales tant Guy Verhofstadt a levé la voix. "Oui, je défends l’idée d’une Europe fédérale. Je n’ai pas peur de le dire !"

suite sur LaLibre.be




>>> Verhofstadt: « Il faut assurer notre indépendance énergétique »
>>> guy verhofstadt : écouter un discours ici et une interview ici (2014)
>>> Si on ne fait rien, l'Europe peut mourir (Guy Verhofstadt), LeVif
>>> Dans son livre Le Mal européen  , il fait le récit impitoyable de la dérive du projet européen, autrefois si ambitieux et devenu un bourbier institutionnel.  
Les partie et chapitres :
I La dégénérescence morale
1 Le syndrome de Korsakoff
2 Le nain Europe
3 L'affection chronique du nationalisme
4 La « politique du plombier »
5 Le scandale hongrois
6 La fosse commune de la Méditérannée
7 Le djihad en Europe
II La déchéance matérielle
8 Le désert numérique
9 Le déclin de l'industrie européenne
10 Le resserrement du crédit
11 Un marché du travail obèse
12 Le marécage des institutions européennes
13 La chimère du budget européenn
III L'erreur de diagnostic
14 Grexit
15 Brexit et autres exits
16 L'euro-Nord et l'euro-Sud
IV La résurrection
17 Un gouvernement pour l'euro
18 Une armée pour l'Europe
19 Les Etats-Unis d'Europe

Extrait :
Dans la nuit du 5 au 6 novembre 1956, des parachutistes britanniques et français ont atterri à Port-Saïd, à l'entrée du Canal de Suez. Ce fut le début de la dernière grande opération militaire menée par deux nations européennes sans aide ni bénédiction des Etats-Unis. La crise a pris mis deux mois plus tard, par une retraite assez honteuse des troupes britanniques et françaises sous la pression des Nations Unies qui , encouragées par l'Union soviétique et les Etats-Unis, condamnaient clairement cette action.  (Le Mal européen, Guy Verhofstadt)











>>> Que l'Europe remette Poutine à sa place !
Alors qu' Estrosi, homme politique inculte s'il en est, néanmoins maire LR de Nice et président de la région PACA, se permet de légitimer unilatéralement l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en recevant à Nice le « maire » de Yalta, nommé par les Russes,  et que des personnalités aussi diverses qu''Hervé Mariton, Gary Kasparov, Alain Finkielkraut, se désolent de la poutinophilie existant à droite,  le président du groupe ADLE (centre droit) au Parlement européen appelle l'Europe à remette Poutine à sa place. 
Pour Guy Verhofstadt, président du groupe ADLE au Parlement européen, Vladimir Poutine exacerbe les crises qui frappent l'Europe. L'heure est venue de contrer l'agressivité du président russe.

La stabilité de l’Europe est actuellement mise à l’épreuve au travers d’au moins six crises majeures : chaos régional principalement lié à la guerre en Syrie, risque de sortie britannique hors de l’UE , afflux de réfugiés d’une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, difficultés financières non résolues, expansionnisme russe, et retour du nationalisme dans la vie politique.
Or, c’est tout à fait sciemment que le président russe Vladimir Poutine vient exacerber au moins quatre de ces crises. Outre le comportement aventuriste dont il fait preuve en Ukraine, Poutine ne cesse d’instiller de l’obstructionnisme dans la politique européenne en soutenant les partis populistes et eurosceptiques, d’ attiser le conflit au Moyen-Orient via son intervention militaire en Syrie, et par voie de conséquence d’aggraver la crise des réfugiés. L’heure est venue pour l’UE d’ouvrir les yeux face à la menace que représente Poutine, et de commencer à contrer l’agression initiée par le président russe.
En effet, cette propagation du nationalisme à laquelle nous assistons aujourd’hui en Europe s’explique notamment par le fait que la Russie finance les partis politiques d’extrême droite, dont la montée en puissance empêche l’Europe d’élaborer une réponse collective à la crise des réfugiés. Au Royaume-Uni, cette formation pro-Poutine qu’est le Parti pour l’indépendance vient talonner de très près le Premier ministre David Cameron, ce qui conduit le gouvernement à refuser de prendre en charge sa juste part de réfugiés. De même, la Suède a pris la décision de fermer ses frontières, en réaction à des sondages de plus en plus favorables à l’extrême droite des Démocrates de Suède. Et ce malheureux constat s’observe sur tout le continent.

Vladimir Poutine entrave le processus de paix

Dans le même temps, Poutine veille à saboter les efforts de la communauté internationale visant à négocier une solution politique au conflit syrien, principale cause de la crise des réfugiés. L’appui de la Russie aux interventions militaires du gouvernement syrien à Alep vient entraver le processus de paix, qui dépend d’une coopération entre acteurs mondiaux, puissances régionales et forces d’opposition modérées, que Poutine ne cesse de bombarder.
Le 15 février, d’après les Nations Unies, au moins 50 personnes parmi lesquelles des femmes et des enfants auraient perdu la vie dans plusieurs frappes de missiles sur des écoles et des hôpitaux dans le nord de la Syrie. Le gouvernement français a qualifié à juste titre ces attaques de « crime de guerre ». La Russie a pour sa part nié toute implication, bien que des fragments de missiles de fabrication russe aient été retrouvés sur place. L’association humanitaire Médecins Sans Frontières a expliqué que seuls la Russie ou le gouvernement syrien pouvaient être derrière ces attaques.
Par ailleurs, d’après le Comité international de la Croix-Rouge, les combats menés autour d’Alep aurait contraint au déplacement environ 50.000 personnes. Beaucoup de ces Syriens désespérés –ceux qui pour la plupart ne pouvaient pas financièrement se permettre de fuir jusqu’à présent – prendront la route de la Turquie et de l’Europe.
La Russie largue ses bombes aux endroits mêmes où Poutine affirme soutenir un cessez-le-feu. De toute évidence, la parole du président russe n’a aucune valeur, comme l’illustrent les antécédents du Kremlin en Ukraine. À l’heure où l’attention des États-Unis se trouve captée par la campagne présidentielle , les dirigeants de l’Europe se retrouvent esseulés tandis que l’Ours russe ronge la porte du continent. L’heure est venue de prendre des mesures immédiates.

Des mesures fortes

Il s’agirait tout d’abord pour les gouvernements européens de mettre rapidement un terme à ce mécanisme par lequel la Russie finance un certain nombre de partis politiques en Europe, en sollicitant si nécessaire l’aide de la CIA pour déterminer la manière dont ces fonds sont transférés. Cet effort devra se poursuivre jusqu’à ce que ces pipelines qui approvisionnent les partis européens en argent russe soient coupés une bonne fois pour toutes.
Deuxièmement, l’UE doit se préparer à imposer de plus lourdes sanctions économiques à la Russie. La résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui fixe la feuille de route du processus de paix en Syrie, contraint l’ensemble des acteurs, y compris la Russie, à cesser toute frappe aveugle à l’encontre de civils. Si la Russie manque à cette obligation, ces sanctions devront être déclenchées.
Troisièmement, il est nécessaire que l’UE œuvre aux côtés de la Turquie et d’autres acteurs régionaux afin d’établir des zones de refuge au niveau de la frontière turco-syrienne, en direction desquelles se dirigent les populations déplacées d’Alep et d’ailleurs. Bien que cette démarche présente un certain risque, elle n’offre actuellement aucune alternative crédible.
Enfin, l’Europe doit cesser de faciliter la tâche de Poutine, et appliquer une approche collective face à l’afflux de réfugiés. Dans le cadre de cette réponse d’urgence, garde-côtes et police aux frontières européennes doivent être mis en place, avec pour mission d’aider la Grèce à gérer ses propres frontières , ainsi que de sauver des vies humaines et de traiter les nouvelles arrivées.
Dans le même temps, les fonds de l’UE doivent être utilisés afin d’améliorer les conditions de vie dans les camps de réfugiés en Turquie, en Jordanie et ailleurs, afin d’offrir aux résidents de ces camps un minimum d’espoir de satisfaction de leurs besoins essentiels. Et effectivement, les dirigeants européens doivent consentir à prendre en charge leur juste charge d’individus dans le besoin, en permettant aux réfugiés de demander asile dans l’UE directement à partir du pays dans lequel ils résident actuellement.
George Soros a eu raison d’affirmer récemment que le plus grave menace à long terme pour la stabilité de l’UE n’était autre que la Russie. Il est toutefois dans l’erreur lorsqu’il annonce un scénario dans lequel l’UE serait vouée à fléchir, pour finalement s’effondrer sous les poids des multiples crises auxquelles elle est confrontée. Il est temps que l’Europe s’affirme, qu’elle tire parti de sa puissance économique, et qu’elle en fasse bon usage afin de remettre Poutine à sa place.

Cet article est publié en collaboration avec Project Syndicate 2016 - Que l'Europe remette Poutine à sa place
Guy Verhofstadt, président du groupe ADLE au Parlement européen et ancien Premier ministre belge.



>>> JAN2017. Guy Verhofstadt : « Résistons à la guerre hybride que Poutine mène contre l’Occident ».  A travers les sites de désinformation et les cyberattaques, la Russie cherche à saper la confiance des Européens en la démocratie. Il est temps de lutter contre ces procédés, selon le président de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe. LeMonde
 


GUY VERHOFSTADT (GRECE)



Aléxis Tsipras pris à parti au Parlement Européen par LePoint


Il a sa tête des mauvais jours, Alexis Tsipras, car ce mercredi, il n'a pas rencontré que des amis au Parlement européen. Il a aussi dû écouter l'ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt, président de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe. Un libéral donc, fort éloigné de ses idées. Cette divergence de fond s'est traduite par un discours d'une extrême sévérité à l'adresse du Premier ministre grec, qui a encaissé, la mine sombre, cette diatribe.

« La classe politique grecque n'a pas fait assez d'efforts »

Première attaque. « Bienvenue, Monsieur Tsipras, vous voyez, vous n'avez pas à avoir peur du Parlement européen. Vous avez refusé d'abord nos invitations. Je me suis dit : un grand démocrate tel que M. Tsipras a peur de débattre, ça ne peut pas être vrai. Et vous êtes là. J'en suis très content. Parce que c'est bien la première fois. »
Après cette mise en condition, il poursuit : « Vous avez dit que les Grecs avaient fait d'énormes efforts. Et c'est vrai. Mais le problème n'est pas là ! Le problème, c'est que la classe politique grecque n'a pas fait assez d'efforts concernant la Grèce. » Une accusation qui amène le Premier ministre grec à fêter nerveusement son stylo et les amis de M. Verhofstadt à applaudir l'orateur.

Imperturbable, il poursuit : « Ça m'ennuie de vous le dire, mais je suis en colère, parce que vous parlez de faire des réformes, mais de propositions de réformes concrètes, nous n'en avons jamais vu la couleur ! Nous nous dirigeons aveuglément vers le Grexit. Depuis 5 ans, avec l'aide et le soutien de... Vous les entendez », s'interrompt l'ex-Premier ministre en se tournant vers sa droite, d'où montent des applaudissements, « avec l'aide des gens de l'extrême droite, au fond là-bas ».

« Faux prophète »

Impitoyable décidément, il continue : « Et ce n'est plus que nous allons vers le Grexit, ces derniers mois, nous y courrons, j'ai l'impression. Et ce n'est pas nous ou vous qui allons payer la note. C'est les citoyens grecs jusqu'à 30 à 40 % ! »
À Tsipras, de plus en plus défait, Guy Verhofstadt réclame des propositions crédibles : pas de vagues « intentions », non, mais « une feuille de route, un calendrier, avec des délais sur les différentes réformes dont la Grèce a désespérément besoin ».
Puis il conclut, et Tsipras de ployer sous la charge : « Vous avez le choix : celui d'être un accident électoral qui a appauvri son peuple ou un vrai révolutionnaire qui n'a pas peur de réformer. Et je sais ce que veulent les Grecs : 80 % d'entre eux veulent rester en Europe et dans la zone euro. À vous de montrer maintenant que vous êtes un vrai leader, et pas un faux prophète. » Chiche ?






Annegret Kramp Karrenbauer
Allemagne : Annegret Kramp Karrenbauer commence à imprimer sa marque



Deux mois qu’elle a pris les rênes de la CDU et commence à imprimer sa marque : son parti fera ainsi ce lundi 11 février lors d'un séminaire un bilan critique de la politique migratoire suivie en Allemagne ces dernières années. Annegret Kramp Karrenbauer dite « AKK » a donc choisi un cap nettement plus conservateur qu'Angela Merkel. C’est l’« Européenne de la semaine ». (RFI)

>>> L'héritière d'Angela Merkel mise sur l'axe Berlin-Paris (LeJDD)




Kersti Kaljulaid
Les confessions de la présidente de l'Estonie Kersti Kaljulaid

Dirigeante d’un petit Etat qui a fait le saut dans l’économie numérique, cette parfaite francophone attend de ses partenaires européens la liberté économique et la solidarité sur le plan géostratégique.

Je suis Estonienne, pas Balte. C’est comme au Benelux : les habitants des trois pays qui le composent ne disent pas qu’ils sont bénéluxiens. » Elle sourit, sûre de son effet. Quelle surprise d’entendre ce français impeccable, mâtiné de « r » qui roulent fort. Présidente de la République depuis deux ans, Kersti Kaljulaid, 49 ans, est simple, cordiale. Elle est venue passer la journée à Paris pour cultiver sa francophilie. Avant des entretiens à l’Organisation internationale de la francophonie, elle a passé trois heures à l’ENA et y a prononcé, devant les élèves de la promotion dont elle est marraine, un discours militant sur les valeurs de l’Europe, intégralement en français. Son vocabulaire est sophistiqué. Pourtant, elle pointe : « Je suis plus à l’aise en anglais. » Et, comme pour minimiser son mérite, elle rappelle qu’elle a travaillé à la Cour des comptes européenne, à Luxembourg.

Scientifique de formation
Aujourd’hui, elle ne voit ni Emmanuel Macron, ni aucun ministre, mais elle les connaît presque tous. Pendant la présidence estonienne du Conseil de l’Union européenne, au second semestre 2017, elle les a croisés à Tallinn, haut lieu de l’économie digitale, et en a briefé certains sur ce qu’est une « administration zéro papier ». C’est là-bas qu’Edouard Philippe a fait son premier déplacement de chef du gouvernement et que le président de la République a assisté à un sommet du numérique avec les vingt-sept leaders du continent.
Pragmatique, factuelle, la scientifique de formation, spécialiste en génétique, entre dans le vif du sujet : les forces économiques de son pays, qui exporte 80 % de sa production. « En 1991, après l’occupation [elle élude volontairement l’adjectif « soviétique »], notre salaire moyen était de 35 euros mensuels. Aujourd’hui il est de Devinez ? » Elle s’interrompt, s’amuse des estimations erronées, et répond : « 1 300 euros par mois. » Celle qui a été la première femme, et la personnalité la plus jeune, élue à la tête de ce petit Etat de 1,3 million d’habitants poursuit : « Comme nous avons perdu rapidement l’avantage compétitif du coût de la main-d’œuvre par rapport à des pays comme la Roumanie ou la Bulgarie, nous en avons trouvé un autre : le développement du secteur numérique. Nous nous sommes mis au tout-digital dès l’an 2000. » A l’époque, elle avait été débauchée d’une banque privée pour devenir conseillère du Premier ministre.

Confiante dans la technologie
« Aujourd’hui, tout est numérique en Estonie : 99 % des démarches administratives s’effectuent depuis un ordinateur. Vous pouvez tout faire en ligne, sauf vous marier. » Elle raconte que des « journalistes du monde entier » sont venus pour comprendre le modèle, que Bercy a dépêché des hauts fonctionnaires avant d’introduire le prélèvement à la source, que chez elle le conseil des ministres est retransmis en direct sur Internet. Pas peu fière que chaque Estonien bénéficie d’une « identité numérique sécurisée », d’une « signature électronique protégée » et de « courriels cryptés », Kersti Kaljulaid affiche une foi inébranlable dans la technologie. « Je ne comprends pas que certaines personnes trouvent le papier plus sûr », glisse-t-elle. Et lorsqu’on évoque la cyberattaque géante dont son pays a été victime en 2007, elle rétorque : « On a les moyens de lutter. » Il se dégage une force tranquille de cette mère de quatre enfants, qui a couru le marathon de New York en novembre sous un faux nom, pour être tranquille. Elle est directe, parfois raide, comme sur les « gilets jaunes » : « En Estonie, on ne brûle pas de voitures. »

Méfiante envers la Russie
Elle qui prône « une économie totalement ouverte » vante les bénéfices des décisions prises depuis l’indépendance, après la chute du mur de Berlin. Ainsi, l’arrimage de la couronne estonienne au mark allemand, déconseillé par le FMI parce que trop violent, a certes entraîné une terrible cure d’austérité, mais « a permis de gagner immédiatement la confiance des investisseurs ». En 2004, il y a eu l’adhésion à l’Union européenne et à l’Otan. Puis l’entrée dans l’euro, en 2011, en pleine crise financière. Pour elle, c’était une preuve « de notre grand attachement à l’Europe ». L’envoi de troupes terrestres dans les opérations conjointes au Mali en est une autre. Tallinn est « proactif », souligne-t-elle, et « solidaire ».
En retour, la présidente attend de la solidarité de ses partenaires. Car le plus septentrional des pays baltes a un voisin encombrant : la Russie. La dirigeante a été rassurée que Donald Trump lui promette : « Nous ne vous laisserons jamais tomber. » Mais, même si elle répète à plusieurs reprises « je n’ai pas peur », on sent que le sujet est ultrasensible. « Auriez-vous pensé que la Crimée puisse être occupée ? Ou qu’il y ait une attaque chimique à Salisbury, en Angleterre ? Avec Monsieur Poutine, tout est possible. Il faut rester vigilant. »

Sabine Syfuss-Arnaud, Challenges



>>> JUILL2019 La présidente de l’Estonie appelle à travailler avec la société civile russe
La présidente de la République estonienne était à Paris lors du défilé militaire du 14 juillet.  Elle a participé à un déjeuner de travail organisé à l’Élysée autour des questions de défense européenne. Championne en matière de cyberdéfense et de services numériques, la République d’Estonie est une alliée importante pour la France.
« C’était émouvant pour moi d’assister au défilé du 14 juillet à Paris. En voyant les avions de nos alliés survoler les Champs-Élysées, je me suis dit que nous étions bien protégés en Europe. » Kersti Kaljulaid, présidente de la République d’Estonie, comptait, hier, parmi les chefs d’État et de gouvernement membres de l’Initiative européenne d’intervention (IEI) invités à assister aux cérémonies de la Fête nationale et à un déjeuner de travail à l’Élysée. Finlande, Portugal, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni, Espagne et Danemark participent également, aux côtés de la France, à cette initiative commune.

Des résultats « très concrets »
L’Estonie ne compte que 1,3 million d’habitants, mais elle est un allié de poids pour la France. Particulièrement avancé en matière de cyberdéfense, c’est le seul pays qui intervient, au sol, au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane (cinquante soldats déployés sur le terrain). Et deux compagnies mécanisées françaises participent, en Estonie, à un bataillon multinational commandé par les Britanniques.

« Les initiatives de défense commune se sont bien développées sous notre présidence de l’Union européenne, avec des résultats très concrets en matière de mobilité militaire, se réjouit la présidente. Elles facilitent les coopérations, complémentaires de celles mises en place dans le cadre de l’Otan. Tout cela était inimaginable au moment de l’occupation de la Crimée par les Russes, il y a cinq ans. »

Se donner les moyens d’une cyberdéfense commune
Pour aller plus loin encore en matière de défense commune, européenne et transatlantique, « il faudrait maintenant tenir des discussions dans un cadre plus institutionnel, au Conseil et au Parlement européen » pour se doter d’un budget de défense commune et faire évoluer le droit international.
« Les droits et devoirs de chacun sont connus en matière d’attaque conventionnelle, mais pas en matière de cyberattaque », explique Kersti Kaljulaid. Les Britanniques ont été les premiers à voter des lois nationales sur le sujet. Les Estoniens viennent de le faire. Et les menaces se précisent, l’Ukraine ayant subi « une attaque numérique russe sur son réseau électrique ».
Au-delà des questions juridiques, il va falloir muscler les défenses européennes en matière de numérique. « Un saut technologique est nécessaire, prévient la présidente estonienne. Cela implique d’avoir la même ambition en matière de cyberattaque que pour la défense classique. »

« Il faut travailler avec la société civile russe »
Kersti Kaljulaid insiste pour que des sanctions soient maintenues à l’égard de la Russie tant que le conflit en Crimée ne sera pas réglé. « C’est une très grande déception pour nous, dit-elle. Quand nous avons gagné notre indépendance, nous ne pouvions pas imaginer que les choses évoluent aussi mal en Russie sur le plan de la démocratie. Ce n’est pas seulement un problème pour nous ou pour les seuls anciens voisins de la Russie, mais pour tous les pays de l’Union européenne. »
Pour faire progresser les choses, « il faut continuer à discuter avec la Russie, mais il faut rester ferme », suggère la présidente. « Il faut travailler avec la société civile russe. Nous acceptons beaucoup d’étudiants russes, avec Erasmus. C’est une façon de leur montrer les avantages de la démocratie et de la liberté d’expression ».

Une démocratie 100 % numérique
La démocratie estonienne est 100 % numérique, ou presque. Les services publics estoniens sont accessibles en ligne « à 99 % », y compris pour le vote, électronique depuis 2003. L’État garantit la fiabilité de l’identité de ses citoyens, qui peuvent effectuer toutes leurs démarches à partir d’une seule et même plateforme numérique.
« Il nous a fallu une dizaine d’années pour que l’ensemble de la population adopte le système et en perçoive bien tous les avantages. Nous avons fait appel à des bénévoles, dans les écoles, les bibliothèques de villages, les jeunes, plus à l’aise, ont accompagné les plus âgés, et nous nous sommes appuyés sur des partenariats avec le secteur privé, explique la présidente estonienne. Les banques, par exemple, ont été parmi les premières à se servir de l’identité numérique nationale, garantie par l’État. Elles ont proposé des réductions, voire la gratuité de certains services à leurs clients qui acceptaient d’adopter ce nouveau système. »

Une « police de l’internet » dans les écoles
L’efficacité et la simplicité des services publics en lignes ont converti les Estoniens, mais le gouvernement continue d’investir dans la pédagogie en la matière, notamment auprès du jeune public. Le public dispose ainsi d’une « police de l’Internet » qui intervient dans les écoles « pour expliquer aux élèves comment se comporter », précise Kersti Kaljulaid. « Il s’agit de leur faire comprendre que ce qui n’est pas acceptable dans la vraie vie ne l’est pas non plus dans le monde virtuel, de leur faire prendre conscience des risques qu’ils y encourent et comment assurer leur sécurité. En commençant par les mettre en garde sur l’anonymat. Si leur interlocuteur n’est pas identifié, il y a potentiellement danger. C’est la première des règles… » OuestFrance








Zineb El Rhazoui

>>> Zineb El Rhazoui est journaliste. Elle a échappé à l'attentat contre Charlie Hebdo mais est régulièrement menacée par islamistes (Le Monde). Elle a écrit le livre "détruire le fascisme islamiste".

A l'heure où les actes lâches commis par des antisémites incultes et haineux se multiplie (sans qu'ils soient punis à la hauteur de leurs actes), il faut soutenir les personnes comme cette femme courageuse. Il en existe hélas peu. Certains ont peur (d'être accusé d'islamophobie, concept fumeux s'il en est), d'autres sont le déni, d'autres vivent dans le monde des bisounours, d'autres minimisent ou relativisent (les islamo-gauchistes sont ici visés). On s'étonne que des antisémites qui, il y a quelques années se cachaient pour commettre leurs actes honteux,agissent aujourd'hui au grand jour, énormément sur le net ou lors de manifs,  sans risquer grand chose ! Pourquoi les Soral et Dieudonné sont-ils toujours présents sur le net (YouTube, ou leur site), à délivrer leurs messages de haine ? Pourquoi laissent-on faire ceux qui les acclament ? Les islamistes, les nazis européens, les obsédés d'Israël, l'extrême gauche pro-palestinienne ! Est-il normal que ce soit Manuel Valls qui ait été poussé dehors, qui ait eu à subir une pression énorme l'amenant à quitter la France, alors que Dieudonné (condamné notamment, excusez du peu, pour apologie de terrorisme islamique) ou Soral (condamné lui aussi) puissent toujours vociférer sur la place publique ?

>>> La peur doit changer de camp. Les islamistes antisémites doivent pouvoir être déchus de la nationalité française, car ce sont des ennemis de la France.

>>> Delphine Horvilleur : « La parole antisémite ne dit rien du mouvement des “gilets jaunes”, mais ne lui est pas non plus étrangère ». Le mouvement des « gilets jaunes » a généré un appel d’air dans lequel se sont engouffrés les plus virulents acteurs antidémocratiques et extrémistes, estime, dans une tribune au « Monde », la rabbin libérale et féministe. (Lemonde)

18 février 2019
>>> Céline Pina: «Avec Zineb El Rhazoui, pour la liberté de critiquer l'islam!»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Victime d'une agression à la foire aux livres de Bruxelles, Zineb El Rhazoui est l'objet de nombreuses menaces de mort sur Internet. Céline Pina dénonce ceux qui s'en prennent à l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo, et soutient que la critique de l'islam est nécessaire pour contrer l'islamisme. (LeFigaro)

15 février 2019 
>>> Le stand de Zineb el Rhazoui saccagé à la foire du livre de Bruxelles.
La maison d'édition de l'ex-journaliste de "Charlie Hebdo", Ring, accuse un collectif antifasciste et antiraciste.
La journaliste franco-marocaine Zineb el Rhazoui, ex-membre de la rédaction de "Charlie Hebdo", présente à la foire du livre de Bruxelles, a vu son stand saccagé par un homme, mercredi 13 février.
Selon "le Soir", l'individu a déchiré plusieurs livres et laissé une note sur laquelle il avait inscrit "sale fachos". (Lobs)

4 janvier 2019
>>> Zineb El Rhazoui, une héroïne française
Pour avoir affirmé que l'islam devait "se soumettre à la critique" et aux "lois de la République", la journaliste Zineb El Rhazoui est harcelée et menacée de mort. Face à cette intimidation, les représentants des Français de confession musulmane ont gardé le silence. (Marianne)





Alain Finkielkraut

18 février 2019
>>> Insultes antisémites: l'intégralité de l'interview Alain Finkielkraut sur BFMTV

17 février 2019
>>> «Ces images me remplissent d’inquiétude»: Zineb El Rhazoui réagit après les insultes proférées par des gilets jaunes envers Finkielkraut .
L’ancienne journaliste de Charlie Hebdo estime que ces insultes sont « intolérables ».  Zineb El Rhazoui a réagi ainsi que nombre d’hommes politiques français suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle des gilets jaunes injurent publiquement Alain Finkielkraut dans la capitale française. Zineb El Rhazoui soutient le philosophe et académicien et se dit rempli d’inquiétude suite aux images véhiculées de la violence dont ont fait preuve certains manifestants vis-à-vis Alain Finkelkraut. La journaliste qualifie ces manifestants de lyncheurs et même de meute hargneuse. (LeSoir)


>>> AOUT2018. "Est-ce ainsi que les animaux doivent vivre?". Alain Finkielkraut dévoile son combat, moins connu, pour la cause des bêtes, notamment contre la "zootechnie". Entretien. L'Express
>>> AOUT2018. Alain Finkielkraut : «Ce qui était mieux avant, plaidoyer pour la nostalgie» Lefigaro
>>> DEC2017. Mathieu Bock-Côté: «Finkielkraut, voilà l'ennemi !».
TRIBUNE - Ayant déclaré dimanche que «les non-souchiens brillaient par leur absence» lors de l'hommage rendu à Johnny, Alain Finkielkraut a déclenché la polémique. Pour Mathieu Bock-Côté, l'indignation médiatique est avant tout un prétexte pour faire du philosophe un paria. Lefigaro
>>> NOV2017. Alain Finkielkraut : «Weinstein, Ramadan, Plenel... les enseignements d'un tsunami» Lefigaro

>>> La réalité de l'islamisation, décrite par Finkielkraut ( décrivant aussi le déni de réalité du Parti socialiste, et ses conséquences électorales) :
Quand le cybercafé s'appelle « Bled.com » et que la boucherie ou le fast-food ou les deux sont halal, ces sédentaires font l'expérience déroutante de l'exil. Quand ils voient se multiplier les conversions à l'islam, ils se demandent où ils habitent. Ils n'ont pas bougé, mais tout a changé autour d'eux. Ont-ils peur de l'étranger ? Se ferment-ils à l'Autre ? Non, ils se sentent devenir étrangers sur leur propre sol. Ils incarnaient la norme, ils se retrouvent à la marge. Ils étaient la majorité dans un environnement familier ; les voici minoritaires dans un espace dont ils ont perdu la maîtrise. C'est à cette situation qu'ils réagissent en allant vivre ailleurs. C'est pour ne pas y être à nouveau exposés qu'ils se montrent généralement hostiles à la construction de logements sociaux dans les communes où ils ont élu domicile. Plus l'immigration augmente et plus le territoire se fragmente. On sait depuis longtemps que les riches tiennent les pauvres à distance et que l'embourgeoisement et même seulement l'accession à la classe moyenne se traduisent presque toujours par le déménagement. Mais voici que pauvres – ouvriers, employés, travailleurs précaires, salariés à temps partiels – s'écartent d'autres pauvres. Et ils sortent du droit chemin politique qui était jusque-là le leur : ayant le sentiment que la gauche ne tient aucun compte de leur malaise, ils s'en détachent massivement. (…) mais la gauche aurait tort de s'en faire et de battre sa coulpe selon la fondation Terra Nova, l'un des « think tanks » les plus dynamiques du Parti socialiste français.
L'identité malheureuse (p119-120, éditions Folio)

>>> Alain Finkielkraut : Bienvenue à l'Académie Française !


Né à Paris le 30 juin 1949. D’origine polonaise.
En 1969, il entre à l’École normale supérieure de Saint-Cloud. Agrégation de Lettres modernes en 1972.
De 1989 à 2014, il enseigne la philosophie et l’histoire des idées à l’École polytechnique.
Élu à l’Académie française, le 10 avril 2014, au fauteuil de Félicien Marceau (21e fauteuil).

Remise de l’épée, le 18 janvier 2016, dans les salons du Cercle national du Livre, par M. Amin Maalouf. Les symboles sont le aleph (א), première lettre de l’alphabet hébraïque; une vache normande et la citation de Charles Péguy gravée sur la lame : « La République, une et indivisible, est notre royaume de France ».


>>> Autoportrait, sur France Culture
>>> Son portrait, par Jean-Claude Poizat : Alain Finkielkraut nouvel académicien, le fragile bonheur de l’immortalité  TheConversation
>>> Débat Finkielkraut-Minc : après les attentats, le modèle français est-il en danger ? (Challenges)
>>> Le discours d'Alain Finkielkraut à l'Académie française, c' était loin d'être barbant (Télérama)
>>> Le discours, sur le site de l'Académie française
>>> Un débat Cohn-Bendit / Finkielkraut dans l'émission Des Paroles et des Actes : ici

>>> Alain Finkielkraut (La seule exactitude)


C’est tout de même autre chose que Zemmour… Pendant deux ans, Alain Finkielkraut a commenté l’actualité - ou, plus exactement, son actualité, soigneusement choisie pour illustrer ses idées - sur l’antenne de la Radio communale juive (RCJ) et dans le magazine d’Elisabeth Lévy, Causeur. Il en a tiré un livre fait de mélanges intelligents et rapides, écrits d’une plume élégante, qui contrastent avec les philippiques fiévreuses qu’il dispense à la télévision. Sa lecture est utile parce qu’on y trouve deux choses : un relevé de certaines erreurs patentes de la gauche, qui doivent faire réfléchir tous les progressistes ; mais aussi un corps de doctrine qui sert, désormais, d’armature au conservatisme français, hostile à l’islam, à la modernité technique et, au bout du compte, à la liberté.
Au fil des chroniques, le philosophe appelle de ses vœux une France qui sera inévitablement conduite, si ses idées l’emportaient, à restaurer des frontières fermées. Le tout dans un monde en pleine révolution dont on s’isolerait dans l’espoir de s’en protéger, ce qui serait la voie la plus sûre vers le déclin.
On rend volontiers des points à «Finky» sur nos propres ridicules. On en est d’autant plus à l’aise pour rejeter l’avenir étriqué qu’il nous propose. Des erreurs ? Il y en eut, il y en a. Quand plusieurs profs ont alerté l’opinion sur les «territoires perdus de la République», ces quartiers où l’enseignement des valeurs républicaines devenait difficile en raison de réactions communautaires inadmissibles, beaucoup à gauche ont ignoré, ont minimisé, ont camouflé cette rupture du contrat démocratique dans le souci de ne pas «stigmatiser» la minorité musulmane.
Erreur cardinale : il faut évidemment stigmatiser les comportements contraires aux principes de liberté et de droits de l’homme et qui sont, en général, l’effet de menées intégristes. Cette stigmatisation est nécessaire pour gagner justement à la cause de la République les musulmans qui souhaitent s’intégrer en France et qui sont la grande majorité. De la même manière, il faut se montrer intraitable avec les préjugés antisémites qu’on observe dans une partie de l’islam français. Aussi bien, une partie de la gauche a traité de manière fruste la question de l’identité nationale. Parce que ce thème était exploité par des forces intolérantes, on l’a déclaré tabou. Pourtant, il n’y a rien de honteux à aimer son pays, à partager un héritage, une histoire, à défendre la culture française, celle de Molière, Hugo ou Camus et à promouvoir l’identité française, dès lors qu’on y inclut, au premier chef, la geste républicaine, la saga du mouvement ouvrier ou l’héroïsme de la Résistance.
Pour s’intégrer, il faut s’intégrer à quelque chose et non à une forme vide. Toutes les minorités présentes en France doivent le comprendre. Mais ces rappels n’autorisent pas celui qui fait profession   de culture et d’intelligence à charger comme il le fait la minorité musulmane de tous les péchés. Alain Finkielkraut est minutieux, intraitable, implacable avec les dérapages d’un certain communautarisme musulman. Cette croisade occupe pratiquement la moitié de ses chroniques d’actualité sur deux ans, toutes hostiles aux musulmans. Jamais il ne donne un exemple d’intégration réussie, de Français musulman illustre et précieux à la nation, de cohabitation paisible. Il condamne rapidement le racisme et déploie toute son énergie à critiquer l’antiracisme.
Dans cette anthologie soi-disant républicaine, on passe des juifs aux musulmans, des musulmans aux juifs, de la naïveté de la gauche à la candeur coupable des progressistes, avec, au passage, quelques déplorations passéistes sur la nocivité d’Internet et des nouvelles technologies. Des inégalités sociales, des excès de la finance, du défi écologique, de la crise démocratique, il n’est jamais question. Bref, on voit l’actualité mondiale dans un prisme religieux, ethnique, antimoderne et la France à travers la lunette déformante d’un pessimisme sans rémission. Alain Finkielkraut se définit comme républicain, ce qu’on veut bien croire. Mais de la République, il n’a ni l’optimisme historique, ni la confiance dans la science et l’industrie, ni le sens de l’égalité qu’il voit comme une illusion, ni l’amour de la liberté, dont il se méfie comme de la peste, ni le réflexe universaliste, tout occupé qu’il est des questions communautaires. Etrange républicanisme.
  Laurent Joffrin     Alain Finkielkraut La seule exactitude Stock, 300 pp., 19,50 €.


Lire aussi (critique à "La seule exactitude) :
- Lettre ouverte à Alain Finkielkraut (Bibliobs)
- Alain Finkielkraut, journal d'un mélancolique (leJDD)



Extraits de L'Identité malheureuse :
« Les humains n'éprouvent aucun plaisir à demeurer,en présence les uns des autres s'il n'y a pas de puissance capable de les tenir tous en respect (Léviathan, T. HOBBES)
Hobbes a écrit le Léviathan dans une Europe ravagée par les guerres civiles. Il a vu à l'oeuvre en deça des schismes religieux ou des antagonismes idéologiques, trois causes principales de conflit : la compétition, la défiance, la gloire. « La première, écrit Hobbes, pousse les hommes à attaquer pour le profit, la seconde pour la sécurité et la troisième pour la réputation. Dans e premier cas, ils utilisent la violence pour se rendre maître de la personne d'autres hommes, femmes, enfants, et du bétail ; dans le second, pour les défendre ; dans le troisième, pour des détails, comme un mot, un sourire, une opinion différente et tout autre signe qui les sous-estime, soit directement dans leur personne, soit, par contrecoup, dans leur parenté, leurs amis, leur nation, leur profession ou leur nom. » (Finkielkraut, L'Identité Malheureuse, p165)
« Les auteurs classiques ne nous renseignent pas seulement sur ce que pensaient jadis les plus grands esprits, ils jettent sur le présent un éclairage infiniment précieux » (Finkielkraut, p162, L'identité malheureuse)

Lorsqu'il s'agit d'illustrer les billets de la monnaie unique, le choix se porte, comme l'a noté Régis Debray, sur des images de synthèse représentant des ponts. Des ponts et non des symboles nationaux. Des ponts et non des portraits, des bâtiments ou des paysages. Des ponts pour pour conjurer les maléfices de l'autochtonie. Des ponts pour fuir les déterminations. Des ponts pour remplacer les murs. Des ponts pour mettre fin au règne funeste de la frontière. Des ponts pour dire que l'Europe n'est pas un lieu mais un lien, un passage, une passerelle et que, loin d'incarner une civilisation particulière, elle s'élève au-dessus de tous les particularismes. (Finkielkraut, l'identité malheureuse, p96)


Finkielkraut, le philosophe académicien chassé de nuit debout

Ça se passe à Paris, sur la place publique. Un lieu pour le public, donc... Les protagonistes : une dizaine de manifestations du mouvement « Nuit debout », et le philosophe Finkielkraut, qui souhaitait simplement écouter et regarder... Et s'est fait agresser.
Laurent Joffrin a écrit dans le journal Libération un très bon édito sur la question.
Et dans Médiapart, voilà que d'autres partisans du mouvement, ceux qui ont aidé Finkielkraut à s'échapper sain et sauf, répondent à Laurent Joffrin en relativisant l'agression (se faire cracher dessus, se faire traiter de fasciste, après tout, ce ne serait pas bien méchant... ).

Voilà. C'est ainsi qu'au pays de Voltaire, il faudrait relativiser le fait qu'un philosophe de renom, académicien (on ne parle pas ici d'un responsable du FN ou d'une islamiste radical) ne puisse pas écouter (il ne s'agissait même pas de prendre la parole)ce qui se dit sur la place publique.

Les mêmes qui expulsent ce philosophe d'un espace public dénonceront sans sourciller la « déconnexion » entre les « élites » et le « peuple »... Autrement dit, lorsqu'un intellectuel vient écouter ce qui se dit au sein du « peuple », sa simple présence entraîne son agression et son expulsion. Il paraît que c'est un mouvement qui veut « réinventer la démocratie » ? Mais de qui de qui se moque-t-on ?


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Finkielkraut expulsé, malaise à Nuit debout

Les quelques dizaines de béotiens excités qui ont insulté Alain Finkielkraut samedi soir sur la place de la République, ou qui lui ont craché dessus, n’imaginent pas le service qu’ils ont rendu aux adversaires de Nuit debout. Représentent-ils le mouvement, comme le clame une bonne partie de la droite ? Sans doute non. Le philosophe, pendant ce court mais symbolique incident, a été accompagné et protégé par un service d’ordre improvisé. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de partisans du mouvement ont condamné l’expulsion honteuse de samedi. Tout partisan censé de cette expérience nouvelle doit dire : «Je me désolidarise sans nuances de ce comportement.» C’est un fait que les idées constamment défendues dans ses livres et dans tous les studios par Alain Finkielkraut choquent une partie de l’opinion et, a fortiori, les militants de Nuit debout. Rien d’étonnant, au fond, comme l’a indiqué notre journaliste ­Jonathan Bouchet-Petersen sur notre site.
Mais justement. Qu’est ce que la démocratie – que les militants de Nuit debout veulent rénover et porter plus loin – sinon la capacité à accepter le dissensus, à protéger l’expression des idées différentes, à tolérer, dès lors qu’on reste dans le cadre des lois, les opinions adverses, seraient-elles provocantes ou bien outrageantes ? C’est précisément quand on est furieux de l’opinion adverse qu’on doit s’assurer qu’elle pourra s’exprimer, de manière à pouvoir la réfuter. Quand on passe aux insultes, aux crachats, c’est qu’on est à court d’arguments. Ou bien c’est qu’on s’en remet aux rapports de force plus qu’à la force de l’intelligence. Aveu de faiblesse intel­lectuelle. Nous sommes d’autant plus à l’aise pour rappeler ces principes élémentaires que nous n’avons pas ménagé Alain Finkielkraut dans Libération
Du coup, on entend d’ici le réquisitoire des anti-Nuit debout, servi sur un plateau par sa frange irresponsable. Ainsi, sur la place de la République – la place des citoyens –, certains sont indésirables parce qu’ils pensent mal. Ainsi, alors que les sectaires de tout poil s’efforcent en général d’édicter une interdiction de parole contre leurs adversaires, on vient d’inventer une prohibition supplémentaire : l’interdiction d’écouter. Ainsi, sous la devise «liberté-égalité-fraternité», on vient de restreindre la liberté, de proclamer que certains, pour cause de déviance, sont moins égaux que d’autres, et de remplacer la fraternité par un crachat.
Certains disent ou diront que le philosophe a tout loisir de disserter dans les médias et qu’il exerce de fait un magistère télévisuel qui devrait lui suffire. Mais, outre qu’il n’a pas demandé à parler ce soir-là, le mouvement Nuit debout n’a-t-il pas bénéficié d’une bienveillance médiatique qui va bien au-delà de son importance numérique ? Dans une majorité de médias – à commencer par Libération qui s’est efforcé encore ce week-end de rendre compte au long des débats tenus dans ces assemblées  –, le mouvement a été présenté, à juste titre, comme un signe positif de repolitisation civique. S’il s’agit à l’inverse d’une repolitisation sectaire, elle ne fera pas long feu et s’effilochera, comme souvent, dans les invectives et la confusion. On aurait voulu discréditer un mouvement positif mais fragile qu’on ne s’y serait pas pris autrement.
Edito de Laurent Joffrin,  Directeur de la publication de Libération

A lire : 
>>> Nuit debout : «Il faut qu’on reste ouverts à tous» Libération
>>> A la Nuit debout, le casse-tête des opinions divergentes LeMonde
>>> Finkielkraut : Ma réponse à ceux qui m'ont expulsé de Nuit debout    LeFigaro
>>> Le CSA vole au secours d’Alain Finkielkraut : un exemple à suivre  Télérama 

>>>  "nous ne sommes pas ici pour être amis avec tout le monde, et nous n’apportons pas la paix, nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique".  Challenges  












7/ Manfred Weber
Assurer la liberté, l'Etat de droit, et tous les principes fondamentaux de l'UE
Wauquiez a eu tort de faire le sourd concernant la remise en cause de l'Etat de droit par Orban. Comme il a eu tort de ne pas choisir entre Emmanuel Macron et Marine LePenskaïa pendant la présidentielle de 2017. Quel contraste avec l'allemand Manfred Weber, pourtant du même groupe au Parlement européen. Un gros point d'interrogation toutefois : sa position concernant l'indépendance énergétique de l'Europe en général, et Nord Stream2 en particulier.

31 mars 2019 (internet)
>>> La chronique de Manfred Weber: Sur Internet aussi, le modèle européen doit devenir une réalité Lopinion
22 mars 2019
>>> Le chef des conservateurs européens s'en prend aux «crétins» de l'extrême droite
«Je me bats justement pour cela, pour faire en sorte que des crétins de droite comme ceux de l'AfD», parti d'extrême droite allemand, «ou comme ceux du parti de [Marine] Le Pen ne reçoivent aucune responsabilités politique», a-t-il poursuivi. A cet égard, il a aussi exclu toute collaboration avec le PIS polonais ou le parti d'extrême droite italien de Matteo Salvini, membre d'une coalition populiste au pouvoir en Italie, après les élections européennes de la fin mai. Après moult tergiversations, le parti populaire européen (PPE) a fini par suspendre provisoirement, sans l'exclure, le parti Fisdesz du premier ministre hongrois Viktor Orban pour ses dérapages et ses attaques contre l'Etat de droit.
Manfred Weber a par ailleurs invité les sociaux-démocrates au Parlement européen et leur candidat Frans Timmermans à faire aussi le ménage dans leurs rangs en sanctionnant leurs partis à problème. «Je vois qu'il [Timmermans] ne lève pas le petit doigt à l'encontre des sociaux-démocrates en Roumanie, qui sont en voie de légaliser en partie la corruption», a-t-il critiqué. Manfred Weber juge aussi le parti social-démocrate maltais problématique, alors que l'enquête pour élucider le meurtre de la journaliste spécialisée dans les affaires de corruption Daphne Caruana Galizia piétine selon lui et qu'il y a des soupçons d'une implication de la mafia. (Lefigaro)

Quid de la Russie ? De Nord Stream 2 ?
En 2016, noter qu'il déclarait : M. Weber a par ailleurs critiqué le Président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien, le "meurtrier de masse" Bashar al-Assad, pour avoir provoqué "la plus grande tragédie humanitaire depuis le siège de Sarajevo", et a appelé les dirigeants de l’UE à "faire cesser cette démence". Sur la question du projet de pipeline Nord Stream II, il a estimé qu’il n’est "pas le moment de faire des affaires avec Poutine"Europarl

25 mars 2019
>>> Manfred Weber prône « l’arrêt des négociations d’adhésion avec la Turquie »
Le chef de file de la droite aux élections européennes, l’Allemand Manfred Weber, plaide pour un contrôle des frontières et demande la solidarité des pays de l’Est sur les questions migratoires. (Lemonde)

>>> Manfred Weber : «A Malte, c’est la liberté de toute l’Europe qui est menacée»
Depuis la semaine dernière, je ressens un malaise diffus qui ne me quitte pas. Depuis la semaine dernière, je me demande si notre continent est encore cet îlot démocratique où l’État de droit est la norme, si la liberté d’expression et la liberté de la presse que les Européens arborent comme des étendards ont encore un sens. La semaine dernière, une journaliste européenne a été assassinée pour avoir simplement fait son travail avec sérieux, courage et persévérance.
Elle ne vivait pas en Chine, en Russie ou en Turquie, dont on connaît, hélas, le peu de goût pour une presse libre et indépendante. Non, cet assassinat s’est tenu chez nous, à Malte, au cœur même de l’Union européenne. Daphne Caruana Galizia a été froidement éliminée parce qu’elle croyait en sa mission d’investigation, et qu’elle portait haut les couleurs de sa profession. Elle était déterminée et ne se laissait pas intimider. Ses cibles, c’étaient la corruption, les politiciens véreux, le crime organisé. Sa seule arme, c’était sa plume. Une plume acérée, qui n’épargnait personne. Elle avait révélé l’implication de membres du gouvernement maltais dans le scandale des «Panama Papers». Elle traquait sans relâche les réseaux mafieux. Elle devait déranger trop de puissants, et l’a payé de sa vie. Elle est devenue une martyre de la liberté. (L'Opinion)

>>> Européennes - Manfred Weber : « Je ne suis pas le candidat des bureaucrates ». ENTRETIEN. Le candidat allemand à l'investiture du Parti populaire européen souhaite une Europe plus unie et plus forte pour mieux protéger les peuples. LePoint

>>> Européennes: l'Allemand Manfred Weber élu chef de file de la droite européenneEuronews
Il souhaite défendre « le mode vie européen » , a ciblé ses ennemis : les populistes tels que Marine Le Pen, les brexiters ou encore les ultraconservateurs du PiS au pouvoir en Pologne qui « ont un intérêt à détruire l'Europe ». (...) il ne néglige pas les ennemis extérieurs à l'Europe, tels que la Chine ou la Russie.  (Lepoint)

>>> « Les négociations d’adhésion de la Turquie doivent être annulées » selon Manfred Weber, président du Parti populaire européen, estime qu’une décision ferme doit être prise contre le gouvernement turc et que les négociations d’adhésion doivent être annulées. (Euractiv)

>>> "Nous avons en Europe une atmosphère où les Etats membres s'attaquent entre eux. Nous devons revenir à un esprit de coopération, de compromis, on doit s'asseoir ensemble à la même table pour résoudre les problèmes. Je voudrais demander au gouvernement italien de cesser de se plaindre de leurs problèmes économiques à Bruxelles, à Paris et à Berlin. Ils doivent prendre leurs responsabilités et résoudre leurs problèmes dans leur propre pays", a expliqué Manfred Weber au micro d' euronews.












8/ vetlana Alexievitch, le Nobel qui fait enrager la Russie



En 1985, dans son premier livre, Svetlana Alexievitch se décrivait comme « une grande oreille ». Trente ans plus tard, c’est presque une œuvre collective que le prix Nobel de littérature a salué. Car l’œuvre de Svetlana Alexievitch n’est pas que la sienne. Il y a, bien sûr, sa grande oreille, mais il y a aussi ces milliers de voix qui se confient à elle, qu’elle écoute avant de les coucher sur le papier. Son œuvre foisonne, résonne, les récits et les points de vue se répondent, et Svetlana Alexievitch disparaît presque pour mieux laisser les mémoires se faire écho. Le jury du Nobel a parlé d’une « œuvre polyphonique », et ce sont bien des milliers de témoins et d’acteurs qui composent ce chœur gigantesque.

Svetlana Alexievitch est écrivain, biélorusse, russophone, elle a reçu le prix Nobel de littérature le 8 octobre dernier. Ses livres parus jusqu’à ce jour racontent les grandes catastrophes du siècle soviétique : la seconde guerre mondiale, l’Afghanistan, Tchernobyl, la chute de l’URSS. Et c’est par les gens, par leurs histoires, qu’elle veut raconter ces grands événements. 



«Je n'aime pas cette Russie qui se réjouit à 86% des morts dans le Donbass, rit des Ukrainiens et croit qu'on peut tout régler par la force», a déclaré Svetlana Alexievitch à Minsk, le 8 octobre 2015. L'auteure biélorusse, qui écrit en russe et a des racines ukrainiennes, venait de recevoir le prix Nobel de littérature 2015. Ce prix et ces paroles ne sont pas du goût de tout le monde en Russie.

«J'aime le monde russe, bon et humaniste, devant lequel tout le monde s'incline, celui du ballet, de la musique et de la littérature. Mais je n'aime pas celui de Béria, Staline, Poutine et Choïgou (le ministre russe de la Défense), cette Russie qui en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass, à rire des Ukrainiens et à croire qu'on peut tout régler par la force.» Cette déclaration date du 8 octobre 2015, et Svetlana Alexievitch a appelé le même jour à «ne pas faire de concessions à un régime totalitaire». 

L'auteure biélorusse est reconnue pour ses recueils de témoignages poignants sur la période soviétique. Mais elle n'a pas attendu le Nobel de littérature pour prendre position contre Vladimir Poutine, dont elle n'apprécie pas le 
«néopatriotisme»Elle a en particulier très clairement dénoncé le «lavage de cerveaux» auquel se livre la télévision russe au sujet du conflit ukrainien. ​Svetlana Alexievitch, née en Ukraine de père biélorusse et de mère ukrainienne, avouait «avoir pleuré à Maïdan devant les photos de ces jeunes hommes tués».

Le nouveau Nobel de littérature considère que la Russie se livre en Ukraine à une 
«occupation». En réponse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à l'agence Tass (lien en russe) avec quelque condescendance que «Svetlana n'avait sans doute pas tous les éléments pour juger des événements en Ukraine». 
«Un Nobel russophone et russophobe»
«Un Nobel de littérature russophone et russophobe», titre Sputniknews le 8 octobre 2015. Condescendance aussi sur le site d'information du Kremlin à destination de l'étranger, pour qui ce Nobel russophone ne mérite qu'un petit article. Juste le temps de citer un critique littéraire russe qui estimait en juillet, dans les colonnes du journal Svobodnaïa Pressa (Presse libre), que «Svetlana Alexievitch, proche de l'opposition pro-occidentale biélorusse, avait de bonnes chances d'obtenir le Nobel 2015 en raison de sa russophobie et de sa haine à l'égard du président russe Vladimir Poutine». Un avis que partage le correspondant du PC russe Oleg Smirnov, qui déplore sur Twitter un prix obtenu «pour sa haine contre la Russie».

Le rédacteur en chef de la prestigieuse 
LitGaz (Litteratournaïa Gazeta), l'écrivain Youri Poliakov, considère que cette récompense n'a aucune valeur littéraire, qu'il s'agit d'un «acte purement politique, un prix de soutien aux auteurs d'opposition dans un contexte où la politique est toute-puissante». Pour lui, les livres de Svetlana Alexievitch, «écrits dans une forme journalistique», ne sont «pas de la grande littérature».«Sans valeur littéraire»
Les médias russes ne cèdent pas tous à la polémique et beaucoup saluent le talent de l'écrivain. Mais dénier toute valeur littéraire à ce prix est une tactique prisée de certains. Le «sulfureux» écrivain Edouard Limonov, fondateur d'un parti national-bolchévique aujourd'hui interdit en Russie, qui soutient l'annexion de la Crimée – une idée que Poutine lui aurait piquée – et s'est engagé dans le Donbass ukrainien au côté des forces russes, estime, d'une façon plus générale, que le Nobel est 
«sans intérêt d'un point de vue littéraire», comparable à «une élection de Miss Univers» pour sa «vulgarité politique» et ses «auteurs de troisième zone». Les commentaires de l'article de la presse ukrainienne qui le cite renvoient «Edik» à son narcissisme.Incompréhension en Russie, joie en Ukraine
En Russie, où l'œuvre d'Alexievitch lui a valu procès et insultes mais n'est que très peu lue, ce Nobel a été accueilli plutôt fraîchement. Selon un sondage publié par le quotidien économique
 Vzgliad (lien en russe), 59,1% des personnes interrogées ont appris la nouvelle «avec stupeur», 19,7% «avec honte», 10,4% seulement «avec joie». La joie était mieux partagée côté ukrainien, où le correspondant en Biélorussie du site Tut.by se réjouissait sur Twitter que «S.Alexievitch récolte plus de likes que les couchers de soleil sur Instagram»«Même si jusqu'à hier personne ne savait qui c'était», lui répondait un autre internaute.

Un site d'info ukrainien parle d'un 
«prix engagé» qui «fait enrager la Russie», le site nationaliste Sputnik et Pogrom en profite pour citer sur Twitter cette déclaration de Svetlana Alexievitch lors d'une interview au Spiegel allemand : «En chaque Russe sommeille un petit Poutine.» Beaucoup font le lien entre ce prix Nobel et le conflit ukrainien – pour le politologue biélorusse Alexandre Fedouta, la guerre dans l'est de l'Ukraine réactualise ce livre de Svetlana Alexievitch qui donne la parole à des parents de jeunes Russes rentrés d'Afghanistan... dans des Cercueils de zinc.
«Une voix pour s'opposer à Poutine»
Avant l'attribution de ce Nobel, alors que Svetlana Alexievitch était donnée favorite, le journaliste de l'opposition Oleg Kachine donnait son sentiment dans les colonnes de 
Slon (lien en russe)Kachine voit en Alexievitch «le leader possible du véritable monde russe (...) l'autorité morale qui manque à la Russie pour tenir tête à Vladimir Poutine». Enfin, citons Alexandre Markov, spécialiste russe de la culture chrétienne, pour qui «le comité du Nobel a su tourner le dos à la real politik pour faire le choix d'une littérature de sagesse».

Miriam Palisson, Géopolis

Lire aussi :
- Svetlana Alexievitch : ce que le Nobel de littérature dit de Vladimir Poutine (ce n'est pas rassurant)(HuffingtonPost)
- Je n'aime pas le "monde russe" de Lenine, Staline et Poutine (LeMonde
- L'homo poutinus est arrivé (Bibliobs)
- La liberté, c'est un travail long et pénible (Le Monde)
- Les jeunes m'étonnent, ils restent des esclaves (LeMonde)










David Sassoli
Un anti-Salvini élu à la tête du Parlement européen


Le ministre italien de l’intérieur s’agace de l’élection de son compatriote social-démocrate.

Les eurodéputés ont envoyé un double signal aux forces eurosceptiques, mercredi 3 juillet. Ils ont d’abord élu à la présidence de l’hémicycle le social-démocrate italien David Sassoli, opposant dans son pays à la coalition entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles. Le même jour, les candidats présentés par l’extrême droite aux postes de vice-président de l’institution ont été battus par les partis pro-européens.

Elu à la présidence au deuxième tour de scrutin, avec 345 voix, David Sassoli a commencé son discours de remerciements par un éloge de son prédécesseur et compatriote, Antonio Tajani (Forza Italia, droite), avec qui il présente plusieurs points communs. D’abord, tout comme lui, David Sassoli est journaliste de profession. Il a été l’un des visages les plus connus de l’audiovisuel public italien, pour lequel il a travaillé plus de vingt ans, présentant, au milieu des années 2000, le prestigieux journal télévisé de 20 heures de RAI 1.

Ensuite, son parcours journalistique est lié à un engagement politique qui remonte à la prime jeunesse. Né à Florence en 1956 dans une famille liée à la démocratie chrétienne de Giorgio La Pira – qui fut maire de Florence –, religieuse mais très ouverte aux discussions avec les laïques et la gauche, il a grandi à Rome sans renier cette parenté intellectuelle. David Sassoli est entré en politique sous le parrainage du maire de Rome du début des années 2000, Walter Veltroni, et a participé à la fondation du Parti démocrate (PD) en 2007. Deux ans plus tard, il est élu au Parlement européen, où il s’attirera une réputation d’élu travailleur et consensuel. Il a été nommé pour un demi-mandat, à savoir deux ans et demi – l’autre moitié étant réservée, en principe, aux chrétiens-démocrates du PPE.
Lemonde















Josep Borrell

>>> Borrell, une chance pour l’Europe en Méditerranée
Josep Borrell, le nouveau chef de la diplomatie européenne, pourrait enfin animer une politique en Méditerranée à la hauteur des enjeux pour l’UE.

« Au Moyen-Orient, les Etats-Unis décident et l’Europe paie ». Cette formule d’une cinglante ironie, très populaire chez les diplomates chargés des dossiers méditerranéens, n’a jamais été aussi cruelle qu’avec l’administration Trump: alors que Washington a cessé en 2018 de verser sa contribution à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’Union européenne a décidé de compenser en partie ce retrait, afin de ne pas compromettre des programmes d’éducation et de santé cruciaux pour des millions de Palestiniens. Cette générosité européenne n’est qu’un volet au Moyen-Orient du colossal effort budgétaire de la Commission européenne et de ses Etats membres, notamment en faveur de l’Autorité palestinienne (AP), plus que jamais au bord de la banqueroute.

UN NOUVEAU « PROCESSUS DE BARCELONE »?
En maintenant ainsi à flot l’administration, largement discréditée, du président Mahmoud Abbas, l’UE rend un formidable service à Israël et à son Premier ministre, Benjamin Nétanyahou, qui, en cas d’effondrement de l’AP, devraient assumer directement les coûts et les risques considérables d’une reprise de contrôle de l’ensemble de la Cisjordanie. Premier bailleur de fonds de l’AP, l’UE est aussi, et de loin, le premier partenaire commercial d’Israël, la coopération en matière de recherche étant particulièrement dynamique. Cet engagement très positif de l’UE envers Israël n’a cependant pas dissuadé Nétanyahou et son gouvernement de mener des campagnes d’une violence inégalée sur le soutien supposé de l’UE au « terrorisme ». Est en fait visée par de telles calomnies la constance de l’attachement de l’UE à la « solution à deux Etats », soit à l’établissement d’un Etat indépendant de Palestine, vivant en paix aux côtés d’Israël. Nétanyahou a mobilisé ses alliés populistes, à Budapest, Rome et Varsovie, pour saper cette position commune de l’UE, à ce jour en vain.
L’UE n’a ainsi retiré aucun bénéfice politique d’un engagement financier pourtant massif, se contentant de rappeler à intervalles réguliers des positions de principe, certes fondées sur le droit international, mais rendues inaudibles par les coups de boutoir de Trump. La présentation par son gendre du volet économique de son soi-disant « accord du siècle » a pourtant révélé l’inconsistance des propositions américaines, qu’un éditorial du « Monde » a jugées « affligeantes ». Cette disqualification des Etats-Unis devrait ouvrir un espace à une ambitieuse initiative européenne de relance effective du processus de paix dans la région. Déjà, en 1995, le processus dit « de Barcelone », à vocation euro-méditerranéenne, avait été lancé pour surmonter le choc de l’assassinat d’Ytzhak Rabin, signataire, deux ans plus tôt, des accords de paix israélo-palestiniens. L’Espagne, dirigée alors comme aujourd’hui par un gouvernement socialiste, trouvait dans la capitale de la Catalogne l’ancrage d’une diplomatie européenne imaginative, où se distinguaient Miguel Angel Moratinos, envoyé spécial de l’UE au Moyen-Orient de 1996 à 2003, et Javier Solana, chef de la diplomatie européenne de 1999 à 2009.

L’EQUATION PERSONNELLE DE BORRELL
Josep Borrell, qui va quitter la direction de la diplomatie espagnole pour rejoindre Bruxelles, appartient à la génération de Moratinos et de Solana. Il ne saurait pourtant leur être réduit, lui qui a présidé le Parlement européen de 2004 à 2007, puis l’Institut universitaire européen de Florence de 2010 à 2012. Ce passage à la tête d’un centre de recherches, à la pointe des sciences humaines et sociales, lui est précieux pour se débarrasser de la novlangue bruxelloise et de ses concepts en trompe l’oeil. C’est l’époque où l’UE, après avoir noyé le « processus de Barcelone » dans une « politique de voisinage » à l’ambition bien plus limitée, s’avère incapable de prendre la mesure du bouleversement en cours au sud de la Méditerranée, lui opposant en 2011, en anglais dans le texte, les « trois M: Money, Mobility, Markets » (Argent, Mobilité, Marché). Une telle myopie technocratique conduit fatalement l’UE à mesurer son soutien à la transition tunisienne, à tolérer la féroce répression de la dictature Sissi en Egypte, et à ajuster partout sa coopération à la lutte contre l’immigration illégale.
On ne peut qu’espérer que Borrell donnera au plus tôt un nouvel élan à une politique européenne sans vision ni perspective en Méditerranée. Il s’est distingué tout récemment en célébrant les formidables ressources que recèle la jeunesse du sud de la Méditerranée, bien plus importantes à ses yeux, pour le développement national et la stabilité régionale, que tous les gisements d’hydrocarbures.  Cet accent mis sur l’humain et l’immatériel est d’autant plus remarquable que Borrell a un bagage d’ingénieur et d’économiste. Il connaît aussi mieux que bien des eurocrates les sociétés méditerranéennes, notamment Israël, où, volontaire au sein d’un kibboutz, il a rencontré en 1969 la mère de ses deux enfants. Considérant en 2018 que les « événements de Gaza affectent la capacité de l’UE à jouer son rôle d’acteur mondial », il devra passer de la parole à l’acte, par exemple en ouvrant sous l’égide de l’UE une liaison maritime entre Gaza et Chypre, ne serait-ce que pour alléger la pression sur ce territoire surpeuplé et assiégé. Il ne pourra pas non plus laisser l’UE silencieuse face à la vague de fond qui traverse l’Algérie, expression de la contestation radicale d’un statu quo mortifère au sud de la Méditerranée.
Josep Borrell ne saurait évidemment à lui seul relever d’aussi considérables défis. Mais il a tous les atouts pour redonner enfin à l’UE un souffle et un projet en Méditerranée. Gageons qu’il sera vite jugé sur pièces.





Ursula von der Leyen
Ce qu'elle dit sur les Français, le Brexit, l'armée européenne : Ursula von der Leyen dans le texte

Francophone et europhile convaincue, la ministre allemande a été choisie pour le poste de présidente de la Commission européenne. Conservatrice, modérée sur les questions de société, Ursula von der Leyen défend une vision fédéraliste de l'Europe.

Sa nomination a créé la surprise. Après de longues tractations, l’Allemande Ursula von der Leyen a été désignée ce mardi pour prendre la tête de la Commission européenne. À condition d’obtenir le feu vert du Parlement, cette proche d’Angela Merkel, francophone et francophile, devrait devenir la première femme à occuper la fonction.

Sur l'UE : elle plaide pour des "États-Unis d’Europe" et pour une armée européenne

Âgée de 60 ans, diplômée d’économie, Ursula von der Leyen est la fille d'Ernst Albrecht, ancien ministre-président conservateur de Basse-Saxe. Membre de l’Union chrétienne démocrate (CDU) et profondément europhile, elle a plaidé à plusieurs reprises pour des "États-Unis d’Europe".

"Une monnaie commune ne suffit pas pour survivre face à la concurrence mondiale. Une union politique est nécessaire", déclarait-elle par exemple au journal Spiegel en 2011. "Maintenir l'Europe soudée, c'est notre grande tâche politique", disait-elle également lors de la convention nationale de l'UMP.

Ancienne ministre de la Famille, du Travail et des Affaires sociales, Ursula von der Leyen est depuis fin 2013 à la tête du ministère allemand de la Défense. Dans un entretien accordé à Daniel Cohn-Bendit la ministre défend l'idée d'une armée européenne.

" Je suis fermement convaincue que nous aurons toujours besoin de l'Otan pour notre défense collective. Mais le président américain est ce qu'il est. Nous avons besoin de déterminer nos valeurs, ce que nous voulons défendre. Il nous faut devenir encore plus européens (...). Et pour cela nous pouvons aussi développer une structure qui nous sera utile quand nous utiliserons nos propres forces."

Alors que Donald Trump estime que Berlin doit "d’énormes sommes d’argent" à l’Otan et aux États-Unis qui fournissent à l’Allemagne "une défense très puissante et très coûteuse", Ursula von der Leyen avait répondu sèchement au président américain en mars 2017 : "Il n'existe pas de compte où sont enregistrées des dettes au sein de l'Otan".

Elle a également demandé à Washington de ne pas traiter Europe et Russie sur un pied d’égalité.


Sur le Brexit: "Tout le monde y perd" 

Ursula von der Leyen a eu l'occasion de se montrer critique sur la question du Brexit. Le référendum sur la sortie du Royaume-Uni n’était selon elle "qu’une bulle de promesses creuses, provoquée par les populistes". "Ils avaient promis que le pays tirerait profit du Brexit. Le fait est qu’aujourd’hui tout le monde y perd".


Sur les Français: un "peuple très charmant" et "détendu"

Interviewée en 2013 par Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, la ministre évoquait (en français) la relation franco-allemande.
"Certes il y a des différences entre les deux pays : l'histoire, l'organisation politique, le modèle social. Mais notre plus grande proximité, c'est notre responsabilité historique. La France et l'Allemagne ne sont pas seulement le cœur mais aussi le moteur de l'idée européenne. Nous, Allemands, n'avons pas oublié c'est nous qui avons amené la Seconde Guerre Mondiale. Et nous savons que nous ne serions pas si fort et si libres si l'Europe n'avait pas existé."

Ursula von der Leyen décrit par ailleurs les Français comme un "peuple très charmant" et "détendu", qui force l'admiration d'Allemands "un peu trop disciplinés". Elle ne trouve pas les Français "pessimistes".


Sur le mariage homosexuel : "Je viens d'une famille très conservatrice. Mais la société a évolué"

Proche d'Angela Merkel, Ursula von der Leyen a néanmoins pris parfois ses distances avec la chancelière sur les questions de société. Elle a été l'une des rares au sein de sa formation politique à réclamer la mise en place d'un salaire minimum et a essayé (en vain) d'imposer des quotas de femmes au sein de la direction des grandes entreprises.

Elle a également voté en faveur du mariage pour tous en 2017, expliquant dans les médias s'appuyer sur sa propre expérience :

Je viens d'une famille très nombreuse, et très conservatrice. J'ai un neveu homosexuel, et je n'oublierai jamais le jour où il nous a présenté son compagnon. Mes tantes étaient si heureuses... Cela montre à quel point la société a évolué (...). C'est pourquoi je me suis prononcée en faveur du mariage homosexuel.

C'est aussi à elle que les Allemands doivent le salaire parental dont ils peuvent bénéficier pendant les 14 mois qui suivent une naissance.

FranceInter





Elżbieta Bieńkowska

Défense, espace : Elżbieta Bieńkowska, celle par qui l'Europe va devenir une puissance mondiale

Qui aurait parié à l'arrivée de la commissaire européenne Elżbieta Bieńkowska que l'Union européenne se piquerait d'autonomie stratégique sur les questions spatiales et de défense. Une commissaire qui plus est de nationalité polonaise, un pays pourtant réputé très, très poche des Etats-Unis. Et pourtant, personne n'a jamais fait autant sur ces deux dossiers.

Là où il y a une volonté, il y a un chemin (Lénine). Entourée d'une équipe commando menée par son directeur de cabinet Tomasz Husak, la commissaire européenne Elżbieta Bieńkowska a eu cette volonté, cette force pour s'imposer d'abord puis imposer sa stratégie pour l'Europe en matière de politique spatiale et de défense. Personne avant elle n'avait pas fait autant pour ces deux secteurs, notamment la défense, dont personne à la commission européenne n'avait vraiment une vision ou alors de façon opportune (Galileo). Surtout personne n'avait encore véritablement pris la dimension stratégique que pouvait offrir deux dossiers majeurs à l'Union européenne (UE). Très vite, Elżbieta Bieńkowska, qui est arrivée en novembre 2014 à Bruxelles, a eu cette intuition et l'a déclinée à sa manière, de façon pragmatique et pratique comme elle le fait toujours. Une intuition qui l'a guidée tout au long de son mandat.

Cette politique spatiale et de défense de l'Europe qu'Elżbieta Bieńkowska a su imposer devant des montagnes de scepticisme, et parfois d'oppositions dures à l'image de celle de l'Agence spatiale européenne (ESA), est aujourd'hui en orbite. Avec comme résultats concrets, les futurs investissements adoptés pour la filière spatiale (16 milliards d'euros sur la période 2021-2027) et pour la défense (13 milliards vont abonder un fonds sur la même période). "Je me suis personnellement battue durement pour ce montant (dans l'espace, ndlr), a-t-elle fait valoir en début d'année au moment de la 11e conférence spatiale à Bruxelles. Cela montre l'engagement de la Commission européenne à faire de l'espace une priorité absolue".
"Ce qui a fasciné la Commissaire dès le début, ce sont les intérêts économiques stratégiques de l'Europe et en même temps le côté grande famille de ce milieu qui se décline partout en Europe", décrypte un proche de la commissaire.

Spatial, l'autonomie stratégique devenue une évidence
Pourtant rien ne prédisposait, cette responsable politique polonaise, proche de la Plate-forme civique (PO), à réussir dans deux domaines qui lui étaient au départ totalement inconnus. D'autant que le domaine spatial devait revenir au commissaire chargé des transports Maros Sefcovic, mais qui a été finalement nommé vice-président de la commission européenne. Et donc l'espace tombe un peu par hasard dans le portefeuille d'Elżbieta Bieńkowska (Marché intérieur, industrie, entrepreneuriat et PME). C'est sur la route entre Bruxelles et Strasbourg que la commissaire l'apprend. Surprise dans un premier temps, la commissaire demande très vite son directeur de cabinet : "Qui s'occupe de l'espace aux Etats-Unis?". L'armée, lui répond Tomasz Husak. "Et en Chine et Russie?", l'armée aussi lui explique son directeur de cabinet. "Et en Europe? Ce sera vous Madame la commissaire".
Dès lors, elle s'empare de ce dossier pour ne plus le lâcher. D'autant qu'elle perçoit très rapidement le potentiel économique du spatial. Mais Elżbieta Bieńkowska doit d'abord jouer les pompiers. Elle hérite du dossier des satellites Galileo, un programme de l'Union européenne géré par l'ESA,  qui ont été envoyés en août 2014 sur une mauvaise orbite par le lanceur russe Soyuz. Ce qui lui pose à tout le moins une interrogation, voire un problème : "Pourquoi lance-t-on les satellites Galileo sur le lanceur russe Soyuz ? Pourquoi l'Europe n'a pas la capacité à les lancer elle-même ?", se souvient Tomsz Husak. La constellation Copernicus était également lancée à l'époque par le lanceur Rockot de la base de Plessetsk, près de Moscou.
Le concept de préférence européenne n'était pas encore à son arrivée à la Commission très en vogue. Sans le formaliser encore, émerge déjà dans l'esprit d'Elżbieta Bieńkowska la nécessité évidente d'une autonomie stratégique en matière d'accès à l'espace mais aussi en matière d'observation de la Terre. C'est pour cela qu'elle n'a jamais eu peur de se confronter à l'échec en assistant aux lancements les plus risqués mais aussi les plus décisifs pour le succès de Galileo.
C'est donc elle qui guerroie en personne, alimentée par son administration (DG Grow), pour faire accepter une stratégie spatiale ambitieuse pour l'Europe en 2016, puis le programme spatial doté de 16 milliards d'euros en juin 2018. Diplomate de formation, Tomasz Husak oeuvre quant à lui dans l'ombre pour aligner les capitales européennes sur les objectifs ambitieux de la commissaire. Un travail gigantesque qui finit par payer en dépit de l'irritation grandissante de l'ESA, qui prend de plus en plus ombrage des initiatives de la commissaire dans le domaine spatial. Une guerre brutale se joue alors en coulisse pour le leadership de la politique spatiale européenne entre l'ESA et l'UE. Une guerre gagnée très discrètement sans tambour, ni trompette par la commissaire, qui pourtant n'a jamais cherché le conflit avec l'ESA. Une Agence à bout de nerf qui n'a pas donné suite à son offre de coopération même si elle a eu des relais et des partisans en interne. Enfin, il a fallu encore à Elżbieta Bieńkowska de l'énergie pour convaincre la Commission et son président Jean-Claude Juncker de la nécessité de ce plan ambitieux.
Le bilan spatial de la commissaire est donc largement positif vu sous l'angle d'une Europe qui se découvre une puissance mondiale spatiale. "Sur la dimension stratégique, il n'y a pas de politique spatiale pour l'Europe sans un accès autonome à l'espace", a-t-elle d'ailleurs expliqué en janvier à Bruxelles. Une révolution... D'autant qu'elle a aussi  souhaité renforcer les missions de l'Agence du GNSS européen (GSA) pour gérer les constellations Galileo et Egnos. Un pavé lancé dans la mare de l'ESA, qui résiste encore avec le soutien de l'Allemagne, malgré l'adoption par le Parlement européen (certes partielle) du nouveau règlement.
Pourquoi une telle initiative ? Elżbieta Bieńkowska, qui a toujours eu la volonté de montrer que le spatial contribue à la croissance économique de l'Union européenne, souhaite faire de la GSA, le fer de lance du développement d'une industrie aval grâce aux programmes spatiaux européens. La GSA est l'outil de sa politique, l'ESA restant l'architecte technique des programmes européens. Grâce à la GSA, "l'UE va tirer bénéfice de la gestion et de l'exploitation des données spatiales issues des programmes européennes qu'elle a financé", a récemment expliqué dans une interview accordée à La Tribune, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, qui est en charge de la politique spatiale.

Une pacifiste mais qui soutient l'innovation défense
Dans son portefeuille, se trouve également la défense. Elle doit encourager les pays de l'UE à rendre les marchés de la défense plus efficaces et ouverts à la concurrence européenne en coopérant notamment dans les programmes. A son arrivée, Elżbieta Bieńkowska, pacifiste de nature, n'est pas réellement convaincue par ce dossier. Mais c'était sans compter son directeur de cabinet Tomasz Husak, qui avait été coordinateur de la position de la Pologne au conseil européen de décembre 2013 sur la thématique Défense. Très vite là encore, la commissaire s'y met en trouvant le thème qui la motive : l'innovation qui ne peut servir que l'Europe. Elle donne son accord pour la mise en place d'un groupe composés de hautes personnalités. Et puis, elle se pique au jeu en participant de temps en temps aux débats de ce groupe ainsi qu'aux réunions préparatoires des conseillers très enthousiastes.
L'arrivée de Michel Barnier en tant que conseiller sur la défense et la sécurité de Jean-Claude Juncker, jette un trouble au sein de l'équipe d'Elżbieta Bieńkowska. Qui le jour de sa nomination invite Michel Barnier à prendre un café avec elle avec deux objectifs : lever tous les possibles malentendus et tabous et surtout voir s'il y a une possibilité de jouer collectif pour défendre les questions de défense au sein de la commission, puis en Europe. L'intuition de la commissaire se révèle être judicieuse. "On savait très bien que le rôle de Michel Barnier serait primordial", explique Tomasz Husak. Elle a également très vite senti qu'elle devait adresser de façon collective une lettre à Jean-Claude Juncker pour proposer la création du fameux Fonds européen de défense. Trois commissaires, dont deux vice-présidents de la Commission, cosignent le courrier. Elle embarque Jyrki Katainen en charge de l'emploi, de la croissance, des investissement et de la compétitivité, et Federica Mogherini, haut représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Bingo, cette idée est reprise par le président dans son discours sur l'Etat de l'Union en septembre 2016.
Une première victoire qui sera suivie d'un véritable triomphe. C'est au salon aéronautique du Bourget de 2017 que la la Commissaire européenne a la certitude qu'elle est sur le bon cap. Elle reçoit un énorme soutien de la part de la plupart des Etats ainsi que des industriels du secteur. Au salon du Bourget, elle discute avec ces derniers de leurs projets pour le futur fonds européen de Défense tout en demandant aux "Etats membres et industriels (...) à soumettre très vite des projets de recherche et développement". Le but : inciter chaque Etat à coopérer pour faire des économies d'échelle dans le domaine de la Défense. Soit exactement sa lettre de mission dans ce domaine. C'est pour cela qu'elle demande à la commission le plus gros budget possible. Et l'obtient en grande partie.
La révolution copernicienne de la Commission lui vaut de siéger au Conseil Nord Atlantique de l'OTAN. Une première pour une commissaire ! Elle impressionne les ambassadeurs des pays membres de l'OTAN par sa maîtrise du détail. D'autant qu'elle joue la transparence avec l'OTAN sur ses projets et son ambition, sur les conseils de son directeur de cabinet. Résultat, les Etats-Unis sont mis dans la confidence et ne peuvent pas dire qu'ils ne savaient pas. Avant 2016, il n'ont jamais protesté... Surtout la commissaire en profite pour tisser un lien étroit avec le secrétaire général de l'OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg. A la Commission européenne, elle siège également en tant que Mme Défense au Conseil des affaires étrangères. Sa forte activité dans le domaine de la défense lui permet de nouer des liens avec plusieurs figures marquantes européennes, dont Jean-Yves Le Drian. Elle entretient avec le ministre de la Défense français, devenu ensuite ministre des Affaires étrangères d'excellentes relations. Jean-Yves Le Drian lui parle en français, elle en anglais durant tout un dîner sans avoir besoin d'un interprète.

Quelles sont les raisons de son succès ?
Pourquoi une telle réussite de la part d'une commissaire qui plus est venue d'un grand pays pro-américain, la Pologne ? "Venant d'un pays qui n'avait pas d'énormes intérêts dans le domaine spatial, elle a pu jouer le rôle d'arbitre qui recherche le meilleur intérêt pour l'Europe, explique un membre de son cabinet. Tout le monde savait que ses arguments étaient purement européens pour obtenir un bon budget spatial. Il n'y avait aucun autre argument caché". Elle a également su s'appuyer sur une équipe dévouée, notamment son directeur de cabinet très au fait des questions de défense. "J'ai vite senti qu'il fallait prendre tous les risques dans l'espace et la défense parce que le soutien était grandissant et les opportunités énormes", explique ainsi Tomasz Husak, qui a joué les "missi dominici" à l'OTAN en vue d'ouvrir le chemin de l'Alliance à Elżbieta Bieńkowska.
En revanche, dans le domaine de la défense contrairement à l'espace, "il y avait des doutes", se souvient Tomasz Husak. Et cela pose au début de son mandat des problèmes. Mais elle profite de circonstances incroyables pour convaincre réellement de ses convictions européennes quand la Pologne annule son achat d'hélicoptères Caracal (Airbus). "Elle n'a pas peur de prendre les risques s'ils portent sur quelque chose de vital pour l'Europe et ses citoyens", souligne-t-il. Le prochain commissaire sera-t-il aussi déterminé qu'Elżbieta Bieńkowska? Car sans la volonté d'une personne, il n'y aura plus de chemin.

Michel Cabirol , La Tribune







Mette Frederiksen

Mette Frederiksen, une « femme de poigne » à la tête du gouvernement danois
Après trois semaines de négociations, la cheffe de file des sociaux-démocrates danois Mette Frederiksen est parvenue, mercredi 26 juin, à obtenir le soutien au Parlement de ses alliés du centre et de la gauche pour former un gouvernement minoritaire. Portrait de la plus jeune première ministre du royaume.




« Sa Majesté la Reine a invité Mette Frederiksen, présidente du parti social-démocrate, à former (…) un gouvernement ». L’annonce a été faite, mercredi 26 juin, par la maison royale scandinave, peu après une rencontre entre la souveraine Margrethe II et la responsable politique, appelée ainsi à devenir la plus jeune première ministre du Danemark.
Après trois semaines de négociations houleuses, la quadragénaire a réussi son premier tour de force en imposant, sur l’échiquier politique danois, sa volonté de former, avec le soutien au Parlement de ses alliés traditionnels du centre et de la gauche, un gouvernement minoritaire.
Avec seulement 25,9 % des voix lors des législatives du 5 juin – cinquième score le plus bas du parti depuis plus d’un siècle, mais suffisant pour défaire le libéral Lars Løkke Rasmussen –, le pari était loin d’être gagné. Précédée de sa réputation de « femme de poigne », Mette Frederiksen a su pacifier son parti, et trouver un terrain d’entente avec les sociaux-libéraux (Radikale Venstre), le Parti socialiste du peuple et la Liste de l’unité.

Protection sociale

Signé par les leaders des quatre partis de centre-gauche, l’accord conclu mercredi 26 juin l’engage à faire de l’écologie et de la protection sociale l’alpha et l’oméga de sa politique, ces quatre prochaines années. « C’est un document politique qui (…) définit réellement des ambitions vertes. Nous allons élaborer un plan climat, une loi contraignante sur le climat et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 70 % » en 2030, a expliqué la dirigeante. Le texte assouplit en outre la politique migratoire du pays.
Si la dernière course aux législatives s’était surtout concentrée sur les questions sociales et environnementales dans un pays de plein-emploi à la population vieillissante, Mette Frederiksen « s’est refusée [durant sa campagne] à faire des promesses concrètes, sauf en matière d’immigration », pointait début juin le quotidien danois Politiken. Elle qui, au début des années 2000, dénonçait une politique d’accueil « parmi les plus dures d’Europe », s’était convertie à la rigueur à l’œuvre au Danemark depuis près de deux décennies.
Usant d’une sémantique désormais courante dans le royaume scandinave, l’ancienne ministre de l’Emploi, puis de la Justice – qui a donc suivi une fulgurante ascension dans le sillage de sa première élection comme députée, en 2001, à l’âge de 24 ans –, avait même présenté l’an dernier un projet de réforme prévoyant de renvoyer les migrants « non occidentaux » dans des camps africains, sous supervision des Nations unies. Une rhétorique anti-migratoire droitisée controversée, mais toujours plébiscitée par une partie de l’électorat danois de gauche.

Quotas

Cette nécessité d’obtenir les soutiens du centre et de la gauche pour former son gouvernement minoritaire aura pourtant contraint Mette Frederiksen à ronger son frein. Après avoir entériné l’abandon du projet danois de placer sur une île inhabitée les migrants « indésirables », avec des casiers judiciaires, l’énergique leader a annoncé fin juin que le Danemark allait de nouveau accueillir des réfugiés à l’aide d’un système de quotas.
Concernant le social, Mette Frederiksen avait mené sa campagne tambours battants sur des projets d’augmentation des effectifs d’enseignants, de hausse des minimas sociaux, et d’aide pour les familles. Originaire d’Aalborg, dans le nord du pays, la « quadra » de province « a du sang ouvrier dans les veines, est une sociale-démocrate de quatrième génération (…) », notait encore début juin Politiken.
Même si elle devient à 41 ans la plus jeune première ministre du pays, cette mère divorcée de deux adolescents est loin d’être une novice en politique. Membre des jeunesses socialistes depuis ses 15 ans, elle réglait notamment une cotisation à l’ANC sud-africain dans son adolescence. Depuis son arrivée en 2015 à la tête de la formation sociale-démocrate, celle qui devrait présenter son gouvernement jeudi 27 juin a su unir les différents courants du parti.

LaCroix










Carola Rackete

Quelqu’un qui agit, c’est plutôt rare en Europe par les temps qui courent. On est plutôt dans le blabla, la lâcheté, l’abandon des valeurs de base. Alors, - et même en étant opposé à l’immigration arabo-musulmane qui pose tant de problèmes à nos sociétés - lorsqu’une femme de 31 ans brave la clique à Poutine, en l’occurrence Salvini, on peut la qualifier d’héroïne. Voilà une femme aussi respectable que sont méprisables les prétendues élites européennes qui ont voté pour la réintégration de la Russie au sein du Conseil de l’Europe. [laquelle Russie, on le sait, fera tout, au travers de ses organes de propagande, pour moquer et dénigrer Carola Rackete] . Une femme qui considère les êtres humains comme des êtres humains, tout simplement.




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La capitaine du navire, Carola Rackete, défie Mateo Salvini pour tenter de débarquer en Italie les 42 migrants bloqués à bord depuis deux semaines. Lemonde



>>> Migrants : les leçons de la capitaine du « Sea-Watch 3 » à l’Europe
Editorial. En bravant le blocus imposé par l’Italie, l’Allemande Carola Rackete a rappelé combien le sauvetage en mer est un impératif qui doit s’imposer à tous.

Editorial du « Monde ». Il aura donc fallu deux semaines pour que les naufragés secourus dans les eaux internationales par le Sea-Watch 3, le 12 juin, puissent enfin arriver, mercredi 26 juin, aux abords de l’île de Lampedusa. Deux semaines et la volonté d’une femme, l’Allemande Carola Rackete, capitaine du navire, qui a décidé de forcer le destin et de braver les interdictions du gouvernement italien pour mettre en lieu sûr les 42 personnes dont elle avait la charge.
En faisant ce choix après en avoir appelé en vain à la Cour européenne des droits de l’homme, la capitaine du Sea-Watch 3 met l’Europe entière face à ses années de reculades et de tergiversations. Et, en refusant de se conformer à un ordre n’ayant que les apparences de la légalité – ramener sur les côtes libyennes les naufragés secourus par le Sea Watch 3 –, Mme Rackete a rappelé à tous l’existence de conventions internationales et un certain nombre de vérités.
Oui, le sauvetage en mer est un impératif qui doit s’imposer à tous, et non pas une activité suspecte, faisant des volontaires des ONG les auxiliaires – conscients ou non – des trafiquants d’êtres humains. Aucune ONG attaquée depuis 2017 n’a fait l’objet de la moindre condamnation judiciaire. Mieux encore, la justice italienne n’est pas parvenue à monter le moindre procès. Pourtant, la calomnie s’est imposée dans de larges franges de l’opinion publique et dans toute l’Europe.

Calculs politiques

Non, la Libye n’est pas un « port sûr », au sens où l’entendent les textes régissant le droit international de la mer, et des migrants cherchant à fuir cet enfer ne sauraient y être ramenés contre leur gré pour des raisons de convenance politique. Pourtant, cette évidence reconnue par la communauté internationale n’a pas empêché l’Union européenne de nouer avec Tripoli, à partir de 2017, des accords de rapatriement qui contreviennent aux valeurs que l’Europe prétend défendre partout dans le monde.
En revendiquant les résultats d’une politique mise en place par ses prédécesseurs, Matteo Salvini est devenu l’homme politique le plus populaire d’Italie et le véritable chef du gouvernement Conte. Il continue à accuser l’Europe d’inertie, et le silence des instances européennes et des partenaires de l’Italie, depuis des mois, l’aide à installer cette idée. Ce discours est d’autant plus efficace que personne en Europe n’a le courage de s’emparer du thème de l’immigration pour formuler une alternative crédible et mettre le ministre de l’intérieur italien face à l’incohérence de ses positions.
L’Italie, selon M. Salvini, souhaite un mécanisme de relocalisation automatique des demandeurs d’asile. Alors pourquoi s’allie-t-elle avec les pays du groupe de Visegrad, viscéralement hostiles à cette solution, tout en dénonçant les puissances d’Europe occidentale favorables à une telle mesure ? De même, selon lui, la voix de l’Italie n’est jamais écoutée. Alors pourquoi M. Salvini n’a-t-il pas jugé utile d’être présent à six des sept réunions des ministres de l’intérieur qui ont eu lieu depuis sa nomination, en juin 2018 ?
Face à ces calculs politiques, le geste de Mme Rackete met en lumière une autre évidence, dont la portée va bien au-delà de l’Italie : un ensemble de plus de 500 millions de citoyens, vivant dans une zone de prospérité sans équivalent dans le monde, ne peut pas se sentir menacé par l’arrivée d’une quarantaine de réfugiés ayant fui un pays en guerre à bord d’un bateau pneumatique.


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