lundi 9 mai 2016

9 mai 2016 : journée de l'Europe

En ce 66e anniversaire de la déclaration de Schuman, l' Europe mal en point et constamment attaquée, doit affronter de multiples défis. Que Sapir, agent d'influence du Kremlin employé par Sputnik, soit si engagé contre une Europe fédérale montre que la voie à suivre est bien celle du fédéralisme européen.

En ce 9 mai, fête de l’Europe, les quatre grands candidats à la primaire des Républicains (LR) ont livré leur vision de l’avenir de l’Union et les principaux éléments de leur programme. Classique, Nicolas Sarkozy a donné une interview au Figaro dont le lectorat est son cœur de cible, Alain Juppé, plus œcuménique, une tribune au Monde, François Fillon, plus racines régionales, a prononcé un discours à Schiltigheim, en Alsace, et, enfin, Bruno Le Maire, le seul germanophone de la bande des quatre, a livré sa vision à la Hertie School of Governance de Berlin, tout un symbole.
On aurait aimé que François Hollande profite aussi de cette date pour enfin donner sa vision de l’avenir de l’Union à un an de la fin de son mandat, mais, sur le sujet, la procrastination semble être décidément son mantra… La droite semble plus assurée que la gauche sur la question européenne et, au sein des conservateurs, Bruno Le Maire se détache par un projet plus construit que celui de ses rivaux et qui, plus est, évite globalement les récriminations habituelles contre «Bruxelles».


>>> L’Appel du 9 Mai – une feuille de route pour une Nouvelle Renaissance européenne !



Alain Juppé : « Oui à l’Europe debout ! »  
En cet anniversaire du discours fondateur de Robert Schuman, constatons-le : l’Europe ne fait plus rêver. Le Vieux Continent traverse trois crises qui frappent simultanément son économie, ses institutions et ses nations. Son économie souffre d’anémie chronique, nourrissant chômage, inégalités, rancœurs. Son projet politique semble dissous devant l’incapacité de l’Union à affronter solidairement le défi migratoire. Pire : ses nations elles-mêmes sont saisies d’une angoisse identitaire aussi contagieuse qu’inédite. Pour la première fois depuis la guerre, l’expression de la haine de l’autre se banalise dans les discours politiques.

Et pourtant, l’enseignement commun à la série de tempêtes qui se sont succédé depuis dix ans est qu’il n’est pas de réponse efficace en dehors du cadre commun européen. La finance internationale en folie, les exodes migratoires, le terrorisme islamiste, les excès belliqueux des nationalismes, l’évasion fiscale massive des multinationales, les négociations commerciales opaques avec les Etats-Unis ou la Chine : chacun de ces défis suscite partout la tentation du repli sur soi et profite partout aux démagogues nationalistes. Pourtant, les sondages le montrent : le bon sens populaire sait bien que l’unité d’action des Européens est la condition préalable à tout espoir d’efficacité.    
LeMonde


>>> Bruno Le Maire joue le référendum sur l’Europe    LeMonde
>>> Autriche : extrême droite, mur à la frontière avec l'Italie
>>> En Pologne, le réveil de la société civile  LeMonde

>>> Journée de l’Europe : le « poids » de l’Union européenne en trois graphiques LesDécodeurs
>>> L'Europe s'engage en France  
 >>> L'Europe est attaquée de toute part. Et s'il est vrai qu'il y a matière à critiquer sur de très nombreux points. Mais il y a aussi de grandes choses réalisées : comme la nouvelle ligne de ferroutage VIIA Britanica reliant l'Espagne au Royaume-Uni (la plus longue autoroute ferroviaire d'Europe), comme Erasmus, comme la libre circulation au sein de l'Union, comme Rosetta, ou comme Galileo.
>>> Pour une autre politique de communication de l'UE   HuffintonPost

>>> Prix Charlemagne au pape François
>>> Identité européenne. Le christianisme a été jusqu'au XVIIIe siècle, le socle fondateur des peuples européens. HuffingtonPost  

>>> Education, société. Fuite des cerveaux, risques et remèdes   Campus      











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VERS UN RÉVEIL DES PRO-EUROPÉENS ?


Nous avons trop souvent regretté ici la discrétion des personnalités et associations pro-européennes pour ne pas signaler quelques initiatives récentes de partisans d'une relance du projet politique européen :

1. le Groupe Spinelli du Parlement Européen reprend ses activités sous l'impulsion de diverses personnalités telles que Guy Verhofstatdt, Andrew Duff ou Sylvie Goulard


2. la Commission des Affaires Constitutionnelles du PE a entrepris la rédaction de trois rapports sur : 

  ° "l'amélioration fonctionnelle de l'UE sur la base du Traité de Lisbonne" (soit à Traité constant)

  ° "les possibles évolutions de l'architecture institutionnelle de l'UE (soit via une révision du Traité)

  ° "la capacité financière de l'UE"


3. le lancement d'une campagne militante ("L'Europe en mieux") par les principales associations européennes (MEF/UEF/JEF) 


4. le projet d'un nouveau Traité sur l'Euro ("Le Protocole de Franckfort") rédigé par Andrew Duff



Signalons enfin la remarquable intervention du Président du PE, Martin Schultz, lors de l'émission du "Petit Journal" de Canal Plus du 18/04/16. 

Il faut espérer que cette intervention incite des personnalités françaises pro-européennes à être plus présentes dans les media : à l'heure où l'UE traverse simultanément plusieurs crises graves, il est dommage que trop peu de voix s'élèvent pour défendre publiquement le projet européen. Souhaitons que la préparation des élections de 2017 - et notamment les "primaires" de 2016 - soit l'occasion pour ces personnalités de reprendre l'initiative.



Jean-Guy Giraud  19 - 04 - 2016




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Nous voulons l'Europe, en mieux (HuffingtonPost)

Nul ne peut gagner un combat qu'il refuse d'engager.
Or, depuis trop longtemps, des partisans d'une Europe unie et démocratique, cette Fédération européenne que la déclaration Monnet-Schuman, que nous célébrons le 9 mai, donnait comme horizon au projet européen, semblent avoir renoncé à la lutte. Nous la reprendrons, se disent-ils, quand le contexte sera plus favorable.
Nous refusons pour notre part de nous taire.
Les thèses nationalistes paraissent désormais régner dans l'espace public. Leurs thèmes imprègnent les discours des partis politiques les plus modérés, leurs mots font office de raccourcis de langage dans les médias, leur vision du monde instille progressivement le doute dans l'opinion. Ils ne trouvent en face que des politiciens timorés qui croient les apaiser en abondant dans le même sens.
Non.
Refusons les faux débats.
Non, l'alternative n'est pas entre une Europe des nationalistes dangereuse et une Europe intergouvernementale non démocratique.
Non, l'avenir n'est pas dans la régression vers le nationalisme. Cette idéologie dangereuse décrète comme définitive, presque naturelle, la division de l'humanité en communautés nationales dont on sait pourtant le caractère essentiellement idéologique et artificiel. Cette vision est celle d'un monde des tribus, celle de l'inféodation de la personne humaine à la communauté qu'incarnerait l'État dont il est ressortissant. C'est une méfiance, voire une hostilité institutionnalisée envers tout ce qui est perçu comme étranger. Voilà ce que portent ceux qui demandent que le projet européen soit abandonné ou vidé de sa substance.
Nous rejetons radicalement cette perspective.
Nous rejetons, tout aussi radicalement, la seule alternative qui nous est présentée aujourd'hui.
Non, l'avenir n'est pas dans le maintien de l'Union européenne dans un statu quo vaguement rafistolé, souvent par des bricolages institutionnels. C'est sur les insuffisances, les lâchetés, l'impuissance de cette Europe-là, voulue par les gouvernements nationaux, que prospère le nationalisme. Prétendre vouloir construire l'Europe sans lui donner les moyens d'exister et d'agir a pour résultat le désenchantement, le discrédit et finalement le rejet.
Brisons ce cercle vicieux. Reprenons aujourd'hui la parole.
Le prochain référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne va donner aux nationalistes, en France, une nouvelle occasion de surfer sur la vision hostile au projet européen portée par David Cameron.
Cette situation s'inscrit dans le prolongement d'une grave crise de gouvernance de la zone euro, d'une remise en cause de la libre circulation, et de succès électoraux de partis populistes.
Le contexte est donc celui, sans précédent dans l'histoire de la construction européenne, où le danger n'est pas le blocage mais le recul.
Les personnes et organisations engagées en faveur de l'idée européenne ne peuvent se contenter d'observer, d'analyser et de déplorer mais doivent prendre l'initiative et se mobiliser.
Dans cette perspective, le Mouvement Européen-France, les Jeunes Européens-France et l'Union des fédéralistes européens (UEF-France) lancent ensemble la campagne "L'Europe en mieux". Tous ceux et celles qui souhaitent participer à cette action sont les bienvenus.
Nous souhaitons non seulement défendre les acquis de la construction européenne, mais surtout porter des exigences fortes de réforme:
  • L'espace Schengen est venu concrétiser la liberté de circulation des Européens sur leur territoire: il doit être renforcé.
  • Notre monnaie, l'euro, est un acquis formidable mais la gouvernance de la zone euro doit changer considérablement.
  • L'objectif d'une union sans cesse plus étroite entre les peuples d'Europe doit être précisé et se concrétiser pour avancer vers l'Europe fédérale, réunissant dès à présent ceux qui y sont prêts.
  • Enfin, l'Europe doit affirmer sa place dans le monde. Elle doit disposer des moyens correspondants, car il n'est plus admissible que les États fassent cavaliers seuls dans la mondialisation.
Les citoyens Européens demandent de la démocratie, de la transparence et de l'efficacité. Nous demandons de même et nous nous battrons, grâce à cette campagne, pour obtenir ces avancées.



>>> Même si le retour de Sarkosy n'est pas souhaitable, pour diverses raisons dont sa poutinolâtrie (une critique a été écrite ici, qui est à lire, même si personnellement je n'adhère pas à tous les arguments développés) il soumet ici quelques idées intéressantes LeNouvelObs  : « Je propose que la liberté de circulation des extra-communautaires ne soit plus permise dans l'Union européenne. » ; « harmoniser les prestations sociales » au sein de l'Union pour que « tout nouvel entrant ne puisse pas toucher une allocation sociale avant un délai de cinq ans » . « l'UE à 28 s'occupe de trop de domaines [et] doit se concentrer sur le fonctionnement du marché intérieur et une dizaine de politiques prioritaires (agriculture, énergie, commerce...). Tout le reste doit être rendu à la souveraineté des Etats. »

>>>  Enfin du bon sens : Merkel appelle l’Europe à défendre ses frontières pour enrayer les nationalismes  
>>> Europe : sortir de l'ambiguïté constructive ? L’Europe traverse une quadruple crise : crise de l’euro, crise des réfugiés, panne de l’intégration économique et sociale, et crise existentielle.
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