dimanche 30 juillet 2017

Combattre la Russie poutinienne 2. Géorgie

La Géorgie et l'activation des réseaux 
L'Ossétie du Sud, l'Abkhazie, les séparatistes, Sarkosy, les réseaux russes en France

En 2008, la Russie lance une offensive en Géorgie, sous le prétexte (déjà) de défendre les zones séparatistes géorgiennes (Ossédie du sud, et Abkhazie) qui seraient menacées par le pouvoir en place.
Cette nouvelle guerre engagée par Poutine aura aussi des conséquence au sein de la vie politique française, puisqu'on assistera à une bascule de Sarkosy, alors président de la république.
Sarkosy "l'américain" deviendra Sarkosy "le poutinien" .



1. Que s'est-il passé en Géorgie

Le 7 août 2008, l'armée géorgienne attaquait l'Ossétie-du-Sud, après plusieurs jours d'accrochages avec les séparatistes alliés de Moscou. La contre-attaque russe fit au moins 390 morts, en cinq jours, parmi les civils et entraînant le déplacement forcé de plus de 100.000 personnes, dont 30.000 n'ont toujours pas pu regagner leurs foyers.


1.1 La guerre

>>> La Géorgie a attaqué la région séparatiste d'Ossétie du Sud il y a an pour répondre à une "invasion russe à grande échelle", selon un rapport des autorités géorgiennes.
Les deux parties ne cessent de s'accuser mutuellement d'avoir provoqué la guerre, les Russes affirmant de leur côté être entrés en Géorgie pour défendre l'Ossétie du Sud d'une attaque géorgienne visant à reprendre le contrôle du territoire séparatiste. (...) Les troupes russes ont ensuite envahi une partie de la Géorgie, ne s'arrêtant qu'à 30 km de Tbilissi, la capitale, puis se sont retirées tout en gardant le contrôle non seulement de l'Ossétie du Sud mais de l'Abkhazie, autre petit territoire géorgien séparatiste pro-russe, ainsi que de portions du territoire géorgien limitrophes. LaDépêche, août2009
>>> Guerre ouverte entre la Géorgie et la Russie
Le président géorgien a annoncé ce matin que son pays était en {"état de guerre"}. Il accuse la Russie d'avoir bombardé son pays après l'offensive de la Géorgie en Ossétie du Sud. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir tué des civils. Et le conflit semble s'étendre désormais à l'Abkhazie, l'autre province séparatiste géorgienne. Et (déjà) une guerre de l'information... FranceTVinfo , nov2011


1.2 Autour de la guerre

>>> En contribuant à faire de la Géorgie une zone de fortes tensions, la Russie entend marquer la fin d’une époque et le début d’un nouveau moment géopolitique. D. Medvedev et V. Poutine s’inscrivent plus largement dans une quête de puissance, aussi bien sur le terrain énergétique que stratégique, par rapport à l’UE comme vis-à-vis de l’OTAN. Diploweb, août2008
>>> Russie-Géorgie: les enjeux du conflit en 7 points L'Express, août2008
>>> (Déjà) Des violations du droit humanitaire international... HRW, août2008
>>> La présidence du Conseil de l’UE condamne fermement la reconnaissance par les autorités russes de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud (26 août 2008) , Diploweb
>>> Géorgie et Russie relancent la guerre des enquêtes (déjà...). Un an jour pour jour après le déclenchement du conflit qui les a opposés, les deux pays ont chacun publié un rapport dans lequel ils s'accusent toujours mutuellement d'être responsables du conflit. L'Obs , août 2009


1.3 L'union européenne face à la guerre russo-géorgienne 
>>> La guerre russo-géorgienne dépasse le simple cadre régional du Caucase, déjà remodelé par ce conflit. Le recours à la force par un Etat, la Géorgie, qui se réclame des valeurs et du projet européen, pose à l'Union européenne une véritable question de principe. Pour elle, la réaction russe est aussi inacceptable et pose la question des relations de partenariat. L'Union européenne doit clairement rappeler à la Russie les règles du droit international. La réponse de l'Union européenne aux agissements de son grand voisin doit être ferme mais responsable et s'appuyer sur le droit. Elle doit lui laisser la possibilité de choisir de revenir à des pratiques acceptables. L'Union européenne doit, par ailleurs, renforcer sa présence dans son voisinage immédiat, non pas par des promesses inconsidérées d'adhésion systématique, mais par des efforts humains et financiers supplémentaires, voire exceptionnels, en faveur de toutes les populations concernées et pour la reconstruction. Vis-à-vis de la Russie, elle ne doit avoir aucun sentiment de dépendance et user de sa force économique pour qu'elle adopte un comportement plus conforme aux pratiques internationales et aux exigences européennes.    FondationRobertSchuman  Sept 2008


1.4 Finalement... La responsabilité de Poutine
>>> Poutine reconnaît avoir planifié la guerre en Géorgie
Le président russe a affirmé que l'offensive militaire contre la Géorgie avait été préméditée et préparée par l'état-major, sous ses ordres. Il a aussi reconnu que les militaires russes avaient armé et entraîné des milices locales en Ossétie du sud, l'une des régions séparatistes de Géorgie, au cœur du conflit d'août 2008. LeFigaro, août 2012)
>>> La Russie préparait de longue date la guerre en Géorgie. Selon le président Poutine, le conflit de 2008 répondait à un plan russe établi dès 2006.( LeMonde , août 2011)



2. Le cas Sarkosy, ou la soumission de la France
L'activation des réseaux du Kremlin en France, ça a commencé comme ça...

2.1 Sarkosy rencontre Poutine
Souvenons-nous. Nous somme en juin 2007. Sarkosy, fraîchement élu, rencontre Poutine au G8 en Allemagne.
>>> Tout le monde se souvient de l'extrait vidéo de la conférence de presse de Sarkosy à l’issue de sa rencontre avec Poutine. Apparu très en retard et quasi titubant, accumulant les explications embrouillées, Sarkozy semblait dans un état second. Nombre de YouTubeurs l’avaient soupçonné d’être « bourré ».




2.2 La bascule. Sarkosy devient poutiniste
>>> Juin2007 : Sarkosy n'était pas ivre
 On connais aujourd’hui la raison de cet étrange comportement.
Au début de sa présidence, Sarkosy est plutôt soumis aux Etats-Unis de G.W. Bush Mais brutalement, une bascule s'opère après ce G8. Sarkosy change de maître, et devient davantage un relais de Poutine qu'un relais de Bush.
Que s'est-il passé ? On trouve la réponse dans le livre de Nicolas Hénin, La France Russe :
Un échange que le président français a eu avec son homologue russe au G8 de Heiligendamm aurait été déterminant. Seulement trois personnes assistent à l'entretien côté français, plus une interprète. C'est Nicolas Sarkosy qui entame la discussion, encore sûr de ses convictions, certain qu'entre personnes de la même trempe on peut tout se dire. Il attaque virilement par les sujet qui fâchent. « Je ne suis pas Jacques Chirac. Avec moi, on va parler d'Annia Politovskaïa [nom qu'il écorche, lui signale l'interprète d'une grande grimace. En conférence de presse, il ne mentionera plus que « la journaliste »], on va parler des droits de l'homme, on va parler des morts en Tchétchénie... »
Le monologue dure quelques minutes, durant lesquelles Vladimir Poutine reste impassible. Il le laisse parler. Puis un silence. Que Poutine rompt sèchement : « C'est bon, tu as fini ? » . Sarkosy est interloqué. « Alors, je vais t'expliquer, poursuit le russe. Ton pays, il est comme ça... » . Il fait un geste avec ses deux mains proches l'une de l'autre. Puis il écarte grand les bras : « Et mon pays, il est comme ça. Maintenant, tu as deux solutions : ou bien tu continues à parler sur ce ton, et je t'écrase. Ou, alors, tu changes de registre et je peux te faire roi d'Europe ». Poutine ponctue son discours de formules grossières et humiliantes pour en accroître l'impact. Sarkosy est choqué. Il sort livide. KO debout.
Lorsqu'il arrive en salle de presse pour une conférence prévue avec les journalistes, il semble absent. D'une voix blanche, il s'adresse à la salle. « Mesdames et messieurs, je vous prie de bien vouloir excuser mon retard, qui est dû à la longueur du dialogue que je viens d'avoir avec M. Poutine... » Il marque un long silence, se balançant à la façon d'un pantin, puis demande : « Qu'est-ce que vous préférez, que je réponde aux questions ? [Il hausse les épaules.] Alors, y a-t-il des questions ? Allez-y. Oui, oui, bah... »    
(Nicolas Hénin, La France Russe. Ecouter aussi : Secrets d’Info FranceInter )


2.3 Le Kremlin active ses réseaux en France et lance sa première offensive contre l'UE
>>> Le début de la campagne d'influence de Moscou en France se situe en 2008, date qui correspond à la guerre menée en Géorgie. (…) L'objectif de cette guerre d'influence est de créer un lobby, de diviser les opinions publiques, mais aussi les pays européens entre eux, en misant sur les mouvements souverainistes de droite comme de gauche. (Nicolas Hénin, La France russe , p.169)

2.4 Le (premier) cadeau de la France à Poutine...
>>> Guerre de 2008 en Géorgie : le “cadeau“ de la France à la Russie
Le 8 août 2008, un conflit éclate entre la Géorgie et la Russie. A l’issue d’une guerre de cinq jours, les belligérants acceptent un plan négocié par la France [qui présidait alors l’Union européenne]. Présentée à l’époque par Nicolas Sarkozy comme un succès diplomatique, l’intervention française aurait, d’après la version officielle, permis de stopper l’avancée de l’armée russe. Et si la réalité était autre ? Analyse de Silvia Serrano, chercheuse au CERCEC, (Centre d'Études des Mondes russe, Caucasien et Centre-européen). TV5Monde, Août2013

2.5 ... et l'abandon de la Géorgie
>>> La Géorgie panse toujours ses plaies, cinq ans après la guerre avec la Russie (20minutes, août 2013 )
>>> L’Abkhazie et la Russie. Dans les griffes russes. L’Abkhazie devient une grosse base militaire russe, sur les rives de la Mer Noire. Régis Genté en présente ici des photos et les commente. (Diploweb, mai 2012)
>>> La Cour pénale internationale ouvre une enquête sur la guerre Géorgie-Russie de 2008 (LaCroix, janvier 2016)




3. Des nouvelles de Géorgie
>>> AOUT2017. Tbilissi dénonce la visite de Poutine en Abkhazie  LePoint
>>> JUIL2017. Cyberattaques : avant l’Ukraine, l’Estonie et la Géorgie touchées Libération










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