Les réactions de la Turquie sont à suivre de près, car sa position géographique est très importante, tout comme ses relations avec la Russie et avec l’Ukraine.
>>> La Turquie verrouille les détroits du Bosphore et des Dardanelles aux navires russes.
Selon le gouvernement ukrainien, une nouvelle cargaison de drones turc est attendue à Kiev. Le président Recep Tayyip Erdogan tente toutefois de ménager la Russie.
Quatre navires de guerre russes qui comptaient rejoindre la mer Noire n’ont pas pu passer par les détroits turcs, verrouillés par Ankara depuis le début de la semaine. Répondant à une « sollicitation amicale » de la Turquie, Moscou a renoncé à faire transiter ses navires, a indiqué le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, dans un entretien à la chaîne Habertürk, mardi 1er mars. « Nous avons dit à la Russie de ne pas envoyer ces navires et la Russie a déclaré qu’ils ne traverseraient pas le détroit », a-t-il expliqué.
Lundi, Ankara a annoncé avoir fermé les détroits du Bosphore et des Dardanelles en vertu de la convention de Montreux, signée en 1936. Cet accord lui permet d’empêcher les bâtiments militaires de passer en temps de guerre, sauf s’ils regagnent leurs bases. « La Russie a déclaré que quatre de ses navires traverseraient le détroit les 27 et 28 février. Trois d’entre eux ne sont pas basés en mer Noire », a précisé le chef de la diplomatie turque.
Les détroits du Bosphore et des Dardanelles relient la mer Méditerranée à la mer Noire, à partir de laquelle la Russie a lancé son invasion du sud de l’Ukraine. Bien avant le début de l’assaut, de nombreux navires russes étaient déjà positionnés sur la mer Noire.
>>> La Turquie interdit le passage des navires de guerre entre la Méditerranée et la mer Noire
Le président turc Erdogan, qui n’a jamais reconnu l’annexion de la Crimée, juge « inacceptable » l’attaque russe contre l’Ukraine.
Alors que les sanctions continuent à pleuvoir sur la Russie, la Turquie, qui n’en a imposé aucune, vient malgré tout d’interdire le passage de ses détroits à tous les bâtiments de guerre, qu’ils soient issus de pays « riverains ou non de la mer Noire », a déclaré, lundi 28 février, Mevlüt Çavusoglu, le chef de la diplomatie turque.
Moscou s’est tout de suite senti visé. « La Russie nous a demandé si nous allions, au besoin, appliquer la convention de Montreux. Nous leur avons dit que nous l’appliquerions mot pour mot », a-t-il ajouté. Signée en 1936, la convention de Montreux permet à Ankara de réglementer le trafic maritime à travers ses détroits du Bosphore et des Dardanelles, entre la Méditerranée et la mer Noire, en temps de paix comme en temps de guerre. Imposer une interdiction de passage aux bâtiments militaires russes était réclamé avec insistance par le gouvernement de Kiev, ce que la partie turque rechignait à faire.
Membre de l’OTAN, la Turquie, qui entretient des relations cordiales avec la Russie, grande pourvoyeuse de gaz, et avec l’Ukraine, qui lui achète des drones, semble soucieuse de conserver une forme de neutralité dans le conflit. Il n’est pas question d’« abandonner ni la Russie ni l’Ukraine », a précisé le président Recep Tayyip Erdogan peu avant l’annonce faite par son ministre, évoquant la nécessité de « ne pas céder sur les intérêts nationaux ».
Ankara joue grosMalgré son soutien affiché au gouvernement pro-occidental à Kiev, la Turquie a mis cinq jours à prendre sa décision. Sa position a évolué samedi, après un appel téléphonique du président Erdogan à son homologue Volodymyr Zelensky. Un peu plus tard, M. Zelensky a laissé entendre qu’il avait réussi à convaincre le président turc de fermer les détroits aux navires russes.
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