lundi 18 mars 2024

La Hongrie a préféré acheter son gaz en Russie: c'était une très mauvaise idée

 Et ça coûte très cher à Viktor Orbán.

>>> La collaboration n'est pas toujours rentable. En signant un contrat d'approvisionnement en gaz avec la Russie en octobre 2021, quelques mois avant la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, le gouvernement de Viktor Orbán a perdu gros, dévoile le quotidien hongrois Népszava, cité par le site d'information anglophone Daily News Hungary.

En octobre 2021, Budapest a signé un contrat d'achat de gaz avec Moscou d'une durée de quinze ans, par l'intermédiaire du géant russe Gazprom et du groupe énergétique hongrois MVM. Au moment de la signature, ce contrat était basé sur le prix du gaz sur le marché néerlandais de l'énergie (index TTF).

En 2021-2022, le deal a certes permis à la Hongrie d'économiser 810 millions d'euros… Mais en 2022-2023, il a engendré un surcoût de 1,43 milliard d'euros, soit une perte nette de 586 millions d'euros pour la période 2021-2023.

En février 2022, avant le début de l'invasion de l'Ukraine, Vladimir Poutine a affirmé que la Hongrie achetait son gaz à un prix fixe, équivalent à un cinquième de celui du marché, un argument également mis en avant par le gouvernement de Viktor Orbán.

Anguille sous roche

Mais en regardant de plus près, le journal Népszava s'est rendu compte que la Hongrie payait désormais son méthane 30% plus cher que si elle l'achetait sur les marchés internationaux, où son prix a depuis été tiré vers le bas par le développement du gaz naturel liquéfié (GNL). En gros, lors de la flambée des prix de 2022, la Hongrie, facturée au tarif de 2021, est protégée. Mais avec l'effondrement des prix en 2023… elle se fait enfler.

En 2023, Budapest a pourtant acheté 6,6 milliards de mètres cubes de gaz russe, un chiffre colossal, en hausse de 51% par rapport à l'année précédente. La théorie de Népszava est que le pays en revend en secret une partie à d'autres États, mais aucune preuve formelle n'est venue pour le moment étayer ces propos.

Et les consommateurs hongrois là-dedans? Eux paient leur gaz à un prix bloqué (au niveau de 2014). La différence est comblée par l'État… avec l'argent du contribuable, rendant l'énorme disquette mise par Vladimir Poutine à la Hongrie virtuellement indolore.

Korii

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