lundi 15 décembre 2014

Europa I : De la ligne droite au mouvement circulaire

De la fin de la 2de guerre mondiale aux années 1990, la construction européenne a avancé selon une ligne droite et claire vers une Europe intégrée, une Europe de la coopération.
Puis, l' »Europe est entrée dans un cercle vicieux dans lequel il semble difficile de sortir. Pourtant, il serait suicidaire, dans le monde qui se dessine, composé de grandes puissances économiques, qui n'étaient qu'émergentes il y a quelques dizaines d'années (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), de ne pas retrouver la voie d'une ligne claire vers une véritable Europe politique.

Pour cela, il nous faut agir selon trois axes. Dénoncer les idées simplistes des mouvements populistes, fixer un projet clair sans ignorer les problèmes réels de l'UE, y compris ceux pointés par les partis populistes, participer à des réalisations concrètes.


Certains mouvements anti-européens voient leurs voisins non comme relevant de la même maison européenne mais comme des concurrents voire comme des ennemis. Une Europe du chacun pour soi ? Une Europe de la confrontation ? Les représentants des partis populistes, au verbe haut et aux idées courtes, comme Marine Le Pen ou Jean Luc Mélanchon, flattent les bas instincts de la population et brisent l'indispensable axe franco-allemand. La première ne s'est-elle pas permis « d'avertir Angela Merkel », notre alliée naturelle, et d'encenser Poutine qui mène une véritable guerre à l'Union Européenne et à nos valeurs ? Quant au second, voulant probablement faire parler de lui, il insulte grossièrement Angela merkel, et soutient, comme Mme Le Pen, les agissements criminels de la Russie.
Ces deux-là, qui font honte à la France, ne sont heureusement pas représentatifs des français, qui pour trois quarts d'entre eux apprécient la chancelière
En plus d'être populaire dans son pays, Angela Merkel semble avoir acquis ces dernières années une véritable stature européenne.
Elle a, dans une certaine mesure, montré sa fermeté face à la Russie, contre l'avis de l'ancien chancelier Schröder, se détachant en cela d'une France paralysée par les enjeux économiques, par les tergiversations de ses représentants, par ses eurodéputés frontistes.

C'est vrai : aujourd'hui, L'Europe fonctionne mal. Elle tourne en rond, une frange non négligeable de la population s'en méfie, les dirigeants eux-même semblent manquer d'inspiration.

Selon Valery Giscard d'Estaing, cette Europe-là, « l'Europe circulaire » a succédé dans les années 1990 à l' « Europe de la ligne droite ». 
Cette dernière laissait percevoir l'avenir : l'entrée en vigueur de la monnaie unique ; l'évolution du Pacte de stabilité vers une coordination économique efficace ; la prise de conscience par les peuples de leur citoyenneté européenne ; et une large infusion de démocratie dans les rouages politiques du système.
Mais des vents contraires ont soufflé, et le dispositif a vacillé. La ligne droite a été remplacée par un mouvement circulaire, et par l'adoption d'objectifs confus et souvent contradictoires. Ces vents provenaient de sources différentes :
  • le vent de l'Histoire avec l'effondrement de l'Empire soviétique ;
  • le vent de la finance et de la spéculation bancaire avec la dérégulation complète du système bancaire importée des Etats-Unis ;
  • la désaffection de la classe politique, appauvrie dans ses leaders, désormais à la recherche d'un électorat demandeur de satisfactions immédiates et nationales ;
  • l'utilisation de l'Europe par de nombreux dirigeants politiques comme bouc émissaire ;
  • et, au-dessus de tout cela, la pression de l'effet du grand nombre, qui veut que ce que l'on a imaginé pour six ne puisse pas fonctionner pour trente.
La nature de ces vents a brisé, au moins provisoirement, l'élan initial du projet d'intégration européenne, et nous invite à proposer aujourd'hui un nouveau tracé permettant de poursuivre cette intégration et peut-être, un jour, de l'achever.
(VGE, Europa)










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