De la fin de la 2de guerre
mondiale aux années 1990, la construction européenne a avancé
selon une ligne droite et claire vers une Europe intégrée, une
Europe de la coopération.
Puis, l' »Europe est
entrée dans un cercle vicieux dans lequel il semble difficile de
sortir. Pourtant, il serait suicidaire, dans le monde qui se dessine,
composé de grandes puissances économiques, qui n'étaient
qu'émergentes il y a quelques dizaines d'années (Brésil, Russie,
Inde, Chine, Afrique du Sud), de ne pas retrouver la voie d'une ligne
claire vers une véritable Europe politique.
Pour cela, il nous faut
agir selon trois axes. Dénoncer les idées simplistes des mouvements
populistes, fixer un projet clair
sans ignorer les problèmes réels de l'UE, y compris ceux pointés
par les partis populistes, participer à des réalisations concrètes.
Certains mouvements
anti-européens voient leurs voisins non comme relevant de la même
maison européenne mais comme des concurrents voire comme des
ennemis. Une Europe du chacun pour soi ? Une Europe de la
confrontation ? Les représentants des partis populistes, au
verbe haut et aux idées courtes, comme Marine Le Pen ou Jean Luc
Mélanchon, flattent les bas instincts de la population et brisent l'indispensable axe franco-allemand. La première
ne s'est-elle pas permis « d'avertir Angela Merkel »,
notre alliée naturelle, et d'encenser Poutine qui mène une
véritable guerre à l'Union Européenne et à nos valeurs ?
Quant au second, voulant probablement faire parler de lui, il insulte grossièrement Angela merkel, et soutient, comme Mme Le Pen, les agissements
criminels de la Russie.
Ces deux-là, qui font
honte à la France, ne sont heureusement pas représentatifs des
français, qui pour trois quarts d'entre eux apprécient la chancelière.
En plus d'être populaire
dans son pays, Angela Merkel semble avoir acquis ces dernières
années une véritable stature européenne.
Elle a, dans une certaine mesure, montré sa fermeté face à la Russie, contre l'avis de l'ancien chancelier Schröder, se détachant en cela d'une France paralysée par
les enjeux économiques, par les tergiversations de ses
représentants, par ses eurodéputés frontistes.
C'est vrai :
aujourd'hui, L'Europe fonctionne mal. Elle tourne en rond, une frange
non négligeable de la population s'en méfie, les dirigeants
eux-même semblent manquer d'inspiration.
Selon Valery Giscard d'Estaing, cette
Europe-là, « l'Europe circulaire » a succédé dans les
années 1990 à l' « Europe de la ligne droite ».
Cette
dernière laissait percevoir l'avenir : l'entrée en vigueur de
la monnaie unique ; l'évolution du Pacte de stabilité vers une
coordination économique efficace ; la prise de conscience par
les peuples de leur citoyenneté européenne ; et une large
infusion de démocratie dans les rouages politiques du système.
Mais des vents contraires
ont soufflé, et le dispositif a vacillé. La ligne droite a été
remplacée par un mouvement circulaire, et par l'adoption d'objectifs
confus et souvent contradictoires. Ces vents provenaient de sources
différentes :
- le vent de l'Histoire avec l'effondrement de l'Empire soviétique ;
- le vent de la finance et de la spéculation bancaire avec la dérégulation complète du système bancaire importée des Etats-Unis ;
- la désaffection de la classe politique, appauvrie dans ses leaders, désormais à la recherche d'un électorat demandeur de satisfactions immédiates et nationales ;
- l'utilisation de l'Europe par de nombreux dirigeants politiques comme bouc émissaire ;
- et, au-dessus de tout cela, la pression de l'effet du grand nombre, qui veut que ce que l'on a imaginé pour six ne puisse pas fonctionner pour trente.
La nature de ces vents a
brisé, au moins provisoirement, l'élan initial du projet
d'intégration européenne, et nous invite à proposer aujourd'hui un
nouveau tracé permettant de poursuivre cette intégration et
peut-être, un jour, de l'achever.
(VGE, Europa)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire