Ne faisant pas le poids seule face à la Russie, cette nation souveraine, reconnue comme telle par la Russie elle-même, a recherché des soutiens. L'aide de l'Union Européenne a été sollicitée à de multiples reprises, avec un succès mitigé (certains membres de l'UE étant même poutinophiles... extrême droite et extrême gauche étant les plus zélés, comme on peut le voir avec le FN en France ou Syriza en Grèce). Autre puissance sollicitée : les Etats-Unis.
La Russie s'est engagée dans un engrenage fait de menaces, de paranoïa, de mensonges, de déclarations guerrières. Elle s'est elle-même convaincue qu'elle devait faire la guerre à l'Ukraine, et qu'elle était en guerre contre l'UE et contre les Etats-Unis
La Russie se croie en guerre contre l'Europe et les Etats-Unis
Le
discours du Kremlin ne cessant de répéter aux Russes qu’ils sont
engagés dans une guerre contre l’occident fonctionne parfaitement
explique The Economist mais s’apparente à une fuite en avant. Une
grande partie de la population russe est maintenant convaincue qu’une
guerre ouverte avec les pays occidentaux est proche. Pas moins de 81%
des Russes, selon un sondage, considèrent que les Etats-Unis de
Barack Obama sont une menace, le chiffre le plus élevé depuis la
disparition de l’URSS.L’histoire martelée sans cesse par les médias russes est celle d’une agression menée sur tous les fronts –économique, idéologique, au Moyen-Orient, en Europe, en Ukraine, dans les Etats Baltes… La décision prise cette semaine de vendre finalement le système sophistiqué de missiles anti-aérien S-300 à l’Iran, ce qui rend plus difficile un accord sur le nucléaire avec Téhéran, est considéré comme une réponse aux menaces occidentales. Et puis si en provoquant des tensions au Moyen-Orient cela fait remonter le prix du pétrole, ce sera encore une meilleure opération pour le Kremlin.
Les théories du complot les plus délirantes se multiplient dans les médias russes. La première chaîne de télévision expliquait récemment à ses auditeurs que «l’Union Européenne a commencé à se développer et à prospérer comme un mécanisme de redistribution des gains réalisés avec la disparition de l’URSS et du bloc communiste. Mais cette expansion a maintenant été stoppée nette par la Russie et l’Union Européenne devrait bientôt s’effondrer.
La stabilisation récente de l’économie russe est célébrée comme une victoire. Après avoir perdu la moitié de sa valeur, le rouble a regagné un peu de terrain face au dollar et l’inflation à 17% est finalement moins forte que ce qui était craint. La récession aussi pourrait être de l’ordre de 3% cette année plutôt que 5%. Et pendant ce temps-là, la popularité de Vladimir Poutine atteint des sommets !
La
raison pour laquelle Vladimir Poutine joue depuis sa réélection à
la Présidence de la Russie et avec succès la carte de la
confrontation est avant tout intérieure souligne The Economist. Le
magazine cite une étude menée par Alexei Kudrin, un ancien ministre
des finances et des sociologues d’un Think Tank appelé New
Economic Growth. Elle montre que la motivation principale derrière
la conquête territoriale russe en Ukraine est la nécessité pour le
Kremlin de consolider son pouvoir après les manifestations de
l’hiver 2011-2012.
«Ces protestations étaient le fait avant tout de la classe moyenne russe, frustrée par l’absence de perspective. Après une décennie de croissance rapide qui a amélioré le niveau de vie, les aspirations étaient celles d’une amélioration de la justice, de l’éducation, de la santé, autant de progrès que le régime corrompu de Poutine est incapable d’apporter. Aux yeux de la classe moyenne, Vladimir Poutine était devenu un symbole de stagnation plus que de sécurité. La confiance dans les médias d’Etat était faible et certains commençaient à comparer la situation avec celle du milieu des années 1980 qui a amené à l’effondrement de l’URSS».L’annexion de la Crimée par la Russie a totalement changé la situation. Alexei Navalny, un des chef de file des manifestation de 2011-2012 qui avait dénoncé le parti Russie Unie de Poutine comme un parti de voleurs et de voyous explique que le Président a détourné les enjeux politique en substituant le nationalisme impérial à la construction d’un Etat moderne. La guerre de conquête territoriale à l’est de l’Ukraine et la crise économique ont transformé à leur tour l’euphorie après l’annexion de la Crimée en un patriotisme paranoïaque tourné contre les occidentaux. Et dans les sondages, le taux de satisfaction de la population pour Vladimir Poutine est de 90%!
Le budget de l’Etat suffit à démontrer quelle est la stratégie du Kremlin. Les dépenses militaires et de sécurité représentent 40% du total. Et tandis que les dépenses de santé et dans les infrastructures ont nettement baissé, les médias d’Etat sont particulièrement bien traités. Il faut continuer à répandre la haine et les théories du complot.
(Slate)
Guerre
hybride de Poutine :
1) les incursions militaires russes en Europe
1) les incursions militaires russes en Europe
La
paranoïa et la propagande des dirigeants russes sont suivi de
multiples effets. Parmi ceux-ci, les incursions militaires russes en
Europe sont destinés à tester la réaction des pays membres ; l'envoi massif
de militaires à la proximité des frontières mettent sous pressions
les anciens pays de l'URSS, Pologne et pays baltes en tête. Inventaire.
Irlande :
deux bombardiers russes perturbent le trafic aérien (Le
Nouvel Observateur, 2015/03)
Grande-Bretagne :
Londres a envoyé des avions de la Royal Air Force pour intercepter
un bombardier russe, le jour même du passage de trois navires de
guerre russes dans le Channel. (Le
Figaro, 2015/04)
Suède :
un mystérieux sous-marin russe
Cette
chasse au sous-marin rappelle les pires heures de la guerre froide,
quand les soviétiques testaient en permanence la surveillance navale
suédoise, et dont le point d'orgue fut l'échouement du
sous-marin U137 de classe Whiskey (S 363), dans l'archipel de
Karlskrona, siège de la plus importante base navale du
royaume, situé au sud du pays, dans le Comté du Blekinge.
La
tension extrême qui règne en Baltique, notamment après
l'enlèvement par les commandos russes, d'un garde frontière
estonien accusé d'espionnage (!), a conduit la Suède à décider de
moderniser, en toute urgence, ses avions de chasse Saab, et à
accélérer le programme de lancement de nouveaux sous-marins, tandis
que la Pologne a lancé un appel d'offres majeur dans le domaine de
l'armement. (Actunautique,
2014,10)
Note :
La
Suède
réintroduit les exercices militaires pour ses anciens conscrits.
Raison invoquée par le ministère de la Défense : « Le
monde a changé, dans un sens négatif, du fait en partie du
réarmement de la Russie, en partie de l'annexion de la Crimée, et
en partie du conflit armé en Ukraine » (Le
Monde, 11/12/2014)
Danemark :
les services de renseignement évoquent même une “simulation
d'attaque de missiles” contre le pays, qui se serait déroulée en
juin. (Courrier
international, 2014/10)
Pologne :
arrestation de deux espions russes (Courrier
international, 2014/10)
Norvège,
Grande-Bretagne, Portugal, Allemagne, Turquie, Baltique, Atlantique :
des interventions
contre des incursions d'avions
de combat russes (qui
sont aussi un « risque potentiel pour les vols civils ») (L'Express,
2014/10)
Ukraine :
Déploiement de missiles
russes
dans la Crimée
occupée
(Courrier
international, 26/11/2014)
- Triplement des incursions russes :
Lundi,
c’est
un navire de guerre russe, équipé de missiles, canons et
torpilles, qui a été intercepté dans la Manche par la marine
britannique. Et au début du mois, deux
bombardiers russes, déjà des TU-95, ont été escortés par la RAF.
Cette
incursion russe avait aussi provoqué l’envoi d’un avion de
l’armée française.
(20
minutes, 2015/02)
-
Des appareils des pays de l'alliance ont décollé en quatre endroits
différents pour des missions d'interception contre quatre groupes
d'avions militaires russes "en manoeuvre" dans l'espace
européen. (L'Express,
2014/10)
-
Selon l'Otan, il y a déjà eu plus de 100
interceptions d'appareils militaires russes en 2014 (20
minutes, 2014/10)
-
Détection par l'OTAN de nouveaux avions
militaires russes
près de ses frontières, au-dessus de la mer Baltique, dont des
appareils capables de transporter des bombes
nucléaires,
a-t-elle annoncé mardi. (Courrier
international, 09/12/2014)
- http://info-news.eu/fr/la- russie-mene-des-exercices- daviation-navale-dans-la-mer- baltique/
- http://info-news.eu/fr/la-
En déployant soldats et missiles de la Crimée à la Baltique, le Kremlin fait pression sur l’Europe. Poutine ne menace pas que l'Europe : déploiment de soldats ont été envoyés sur l’île de Sakhaline, proche du Japon, dans l’Extrême-Orient russe, où des batteries de missiles anti-aériennes ont été installées
Après
avoir annoncé l’envoi de bombardiers stratégiques en Crimée,
prise il y a un an à l’Ukraine, et celui à venir de missiles
Iskander (pouvant contenir des têtes nucléaires) dans l’enclave
de Kaliningrad, voisine de la Pologne et de la Lituanie, il faut se
rendre à l’évidence : plus de 80 000 soldats russes
participent en ce moment à des manœuvres d’une ampleur inédite.
«Le nombre de soldats impliqués est désormais de 80 000, et le
nombre d’avions est passé à 220», a annoncé jeudi le chef
d’état-major de l’armée russe.
bâtiments
de guerre, vedettes, navires et sous-marins sont en route pour la mer
Baltique. Ils acheminent des batteries de missiles Iskander-M (qui
ont un rayon d’action de 500 kilomètres) dans l’enclave de
Kaliningrad.
Les
exercices russes comprennent également le déploiement de soldats en
Arménie et dans les régions séparatistes géorgiennes d’Abkhazie
et d’Ossétie du Sud.
Que penser de l'OTAN?
En l'absence d'Armée Européenne (voulue, hélas, par certains hauts responsables européens), on ne peut que se féliciter de l'appartenance de la France à l'OTAN. L'alliance entre européens et américains ne peut que nous protéger des velléités le l'Etat mafieux russe.
Lire,
en complément :
-
L'Europe est indirectement en guerre (Le
Monde23/10/2014)
-
Faut-il craindre une guerre avec la Russie (FranceTVinfo
05/09/2014)
-
Va-t-on vraiment entrer en guerre avec la Russie (Slate
30/08/2014)
-
La Russie a "de facto mis fin à son partenariat avec l'Europe"
(Joachim
Gauck, Président de l'Allemagne, 01/09/2014)
-
"De Dantzig à Donetsk, la naïveté européenne face à la
Russie" (Donald
Tusk, premier ministre polonais, 01/09/2014)
-
"Les
Pays Baltes, prochaines cibles de Poutine" (Contrepoints,
12/10/2014)
- La guerre hybride, une occasion pour l'OTAN et l'UE de collaborer? (Peter Pindják, Revue de l'OTAN, 2014)
- Publications Ministère de la Défense "crise ukrainienne" : 1) Dossier de presse France-Otan conflit Ukraine. (Défense) , 2) Dossier de presse France-Pologne déploiement chars Leclerc (Défense)
- La guerre hybride, une occasion pour l'OTAN et l'UE de collaborer? (Peter Pindják, Revue de l'OTAN, 2014)
- Publications Ministère de la Défense "crise ukrainienne" : 1) Dossier de presse France-Otan conflit Ukraine. (Défense) , 2) Dossier de presse France-Pologne déploiement chars Leclerc (Défense)
- Poutine était prêt à une confrontation nucléaire sr la Crimée (Le Figaro, 15/03/2015)
- Poutine relance ses grandes manoeuvres aux frontières de l'Europe (Libération, 19/03/2015)
- Poutine a envoyé des troupes en Ukraine dès août 2014 (Libération, 12/05/2015)
- L'Alliance mobilisée face aux sous-marins russes (Le Monde, 16/05/2015)
- L'OTAN à la manoeuvre (Le Figaro, 26/05/2015) .
- Les sociétés militaires privées russes : le bras armé caché de Moscou (Le Figaro, 30/04/2015)
- la Russie amasse-t-elle du matériel militaire à la frontière ukrainienne ? (L'Express, 29/05/2015)
- Il n'y a pas de soldats russes en Ukraine ; d'ailleurs, "les pertes militaires russes en temps de paix sont des secrets d'Etat" (Le Monde, 28/05/2015)
- Une guerre cet été? (Slate, 27/05/2015)
- La Lituanie, inquiète de la menace russe, espère des forces américaines sur son sol (Euronews, 15/06/2015)
- Poutine renforce son arsenal nucléaire (Le Nouvel Obs ,16/06/2015)
- La France faible... (L'Obs, 15/06/2015)
- L'accord concernant les armes nucléaires rompu par Poutine (Slate, 14/06/2015)
- Poutine relance ses grandes manoeuvres aux frontières de l'Europe (Libération, 19/03/2015)
- Poutine a envoyé des troupes en Ukraine dès août 2014 (Libération, 12/05/2015)
- L'Alliance mobilisée face aux sous-marins russes (Le Monde, 16/05/2015)
- L'OTAN à la manoeuvre (Le Figaro, 26/05/2015) .
- Les sociétés militaires privées russes : le bras armé caché de Moscou (Le Figaro, 30/04/2015)
- la Russie amasse-t-elle du matériel militaire à la frontière ukrainienne ? (L'Express, 29/05/2015)
- Il n'y a pas de soldats russes en Ukraine ; d'ailleurs, "les pertes militaires russes en temps de paix sont des secrets d'Etat" (Le Monde, 28/05/2015)
- Une guerre cet été? (Slate, 27/05/2015)
- La Lituanie, inquiète de la menace russe, espère des forces américaines sur son sol (Euronews, 15/06/2015)
- Poutine renforce son arsenal nucléaire (Le Nouvel Obs ,16/06/2015)
- La France faible... (L'Obs, 15/06/2015)
- L'accord concernant les armes nucléaires rompu par Poutine (Slate, 14/06/2015)
Lire aussi :
http://www.lemonde.fr/europe/ article/2014/09/09/en-pleine- crise-ukrainienne-moscou- nargue-l-otan-en-enlevant-un- agent-estonien_4484279_3214. html
http://www.lemonde.fr/europe/http://www.lemonde.fr/europe/
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RépondreSupprimerJ'ai évidemment supprimé votre dernier "commentaire". Je précise que le présent forum n'est ni un défouloir, ni un forum ouvert à la propagande poutinienne, déjà très largement répandue sur le net. Merci d'être passé, et bonne soirée.
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