mardi 16 juin 2015

Guerre de Poutine contre l'Europe : propagande et cyber-guerre

LA CYBER-GUERRE
La cyber -guerre comprend la propagande, le "trollisme", l'accaparement du web par les sites de l'axe Poutine-Le Pen. Elle comprend aussi les attaques informatiques. Ces actions, s'ajoutant aux diverses menaces, intimidations, incursions et manoeuvres militaires, sont autant de moyens visant à déstabiliser les pays de l'UE.

1 La propagande
FEV 2016, France : des médias inventent une citation du pape François sur Poutine (StopFake)
JAN 2016 : Paul Moreira, propagandiste français (LeMonde)
Allemagne. Migrants : les médias russes déforment les infos de la police allemande Libération

2 Le trollisme
- France : les trolls du Kremlin au service de la propagande poutinienne  Libération  
- Finlande : Kioski
- Russie : NotreTemps  
3 Le lobbying sur le net
4 Les attaques informatiques
>>> NOV2016. L’UE a essuyé plus d’une centaine de cyberattaques en un an
>>> Cyberespionnage : les soupçons contre la Russie se précisent
 >>> Attaque informatique contre l'Allemagne : le Parlement attaqué par les services secrets russes? Challenges
>>> Attaque informatique contre la France (TV5monde) : il semble que le piratage de TV5monde n'est finalement pas l'oeuvre de l'Etat islamique mais de hackers russes FranceTVinfo
- Attaque informatique contre la Pologne
- Attaque informatique contre l'Alliance Atlantique
- En Ukraine, inquiétude sur le nucléaire après des piratages informatiques L'Express
 



 http://www.journaldunet.com/solutions/securite/actualites/les-attaques-informatiques-s-invitent-dans-le-conflit-georgie-russie.shtml
 http://www.dailygeeks.com/vaste-attaque-informatique-contre-le-secteur-de-lenergie-avec-un-malware-2049/
>>> AVRIL 2015, France : attaque contre TV5Monde (L'Express). Initialement attribuée aux islamistes, l'enquête s'oriente en juin vers la piste russe
>>> JUIN 2015, Allemagne : attaques contre le Bundestag |Le Monde] et autres sites officiels (Libération) revendiquées par des pro-russes.
>>> JUIN 2015, Pologne : attaque contre l'aéroport Chopin, à Varsovie [Le Monde] : d'où provient l'attaque ? Pour le moment on ne sait pas...
>>> Août 2016.  USA: la NSA aurait été hackée. Edward Snowden, l'homme qui a révélé au monde en 2013 l'ampleur de ce que la NSA espionne et s'est ensuite réfugié en Russie, a commenté ce piratage sur Twitter, estimant qu'il portait la marque d'une implication russe.





Dans sa guerre contre l'Europe, Poutine a hélas, des alliés à l'intérieur même de l'Europe. Parmi ces idiots utiles, les frontistes, financés par la Russie, viennent de constituer un groupe au Parlement européen, ce qui leur permettra de toucher de (nouvelles) subventions (Le Nouvel Obs). Toucher de l'argent public pour ne rien faire (cf assistants parlementaires visés par la justice pour fraude), toucher de l'argent public pour détruire l'UE, toucher de l'argent public pour rembourser les emprunts aux banques mafieuses russes, toucher de l'argent public pour enfoncer ce pays à genoux qu'est l'Ukraine : s'il l'on devait dire quel est le parti le plus nuisible de France et d'Europe, le FN remporterait la palme.



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Cyberguerre => Développer la Cybersérité

La question de la Cybersécurité est prise au sérieux par certains parlementaires. Pour André Gattolin, sénateur EELV, « Nous devons développer en Europe une véritable culture de la cybersécurité »
André Gattolin est intervenu au sujet de la filière numérique et de la cybersécurité, en Commission des affaires européennes, dans le cadre de l’examen de la proposition de résolution européenne n° 423 (2014-2015) pour une stratégie européenne du numérique globale, offensive et ambitieuse.
M. André Gattolin. – Je vais immédiatement couper court au suspens, s’il en est : je suis très favorable à la proposition de résolution qui nous est soumise ! Celle-ci reprend, en effet, les conclusions de la mission d’information sur la gouvernance mondiale de l’Internet, dont j’étais membre. Elle était présidée par Gaëtan Gorce et je partage la quasi-totalité des conclusions de son rapporteur, Catherine Morin-Desailly.

Avant d’aborder la résolution en elle-même et les améliorations que je vous propose d’y apporter, je voudrais tout d’abord évoquer le contexte et l’importance du moment, et vous présenter les orientations que propose la Commission européenne pour une stratégie numérique de l’Union européenne.

C’est le 6 mai dernier que la Commission européenne a dévoilé sa communication « pour un marché unique numérique en Europe ». Le titre est un peu trompeur, car comme vous allez le voir, ce projet est plus ambitieux qu’il n’y paraît. La Commission l’articule autour de trois piliers. Au sein de ces piliers, 16 actions feront chacune l’objet d’une initiative législative au plus tard avant la fin de 2016. Le calendrier des textes – règlements et directives – sera donc très dense !

Le premier pilier vise à améliorer l’accès aux biens et services numériques dans toute l’Europe pour les consommateurs et les entreprises. Cela concerne l’achat de biens dans un autre pays de l’Union, la livraison de colis, les taux de TVA, ou encore les questions sensibles du blocage géographique et surtout du droit d’auteur.

Sur ce dernier point, très important pour notre pays, la table ronde organisée la semaine dernière par notre commission et la commission de la culture a laissé entrevoir une certaine satisfaction de la part des associations présentes. Il faut reconnaître que la Commission européenne s’est éloignée d’une approche purement favorable aux consommateurs. Elle semble désormais s’intéresser aussi à la production et avoir compris que le droit d’auteur est un élément primordial du soutien à nos industries culturelles.

Le second pilier de la stratégie veut, d’une part, créer un environnement propice au développement des réseaux et services numériques, et d’autre part, créer des conditions de concurrence équitables. Pour ce faire, la Commission prévoit la modernisation de deux législations qui avaient été adoptées avant la généralisation de l’internet mobile : la réglementation des télécommunications et la directive sur les médias audiovisuels. Ensuite, elle envisage de renforcer la sécurisation des données et la cybersécurité, éléments fondamentaux d’une utilisation sûre de l’Internet. Je reviendrai sur la cybersécurité un peu plus tard. Enfin, la Commission propose une analyse détaillée du rôle des plateformes en ligne dans le marché.

C’est extrêmement important, voire central. Les plateformes, ce sont les moteurs de recherche comme Google, les réseaux sociaux comme Facebook ou les boutiques d’applications comme celles détenues par Apple. Or, ces grands acteurs américains ont des comportements dont on se demande s’ils sont licites. Au-delà de l’optimisation fiscale poussée à outrance, il y a la question de l’absence de transparence des résultats de recherche, les relations avec les fournisseurs, la promotion de leurs propres services au détriment des concurrents ou encore la politique tarifaire appliquée.

Il est bon que l’Union européenne comprenne que ces attitudes sont néfastes au marché unique numérique et décide d’agir à leur encontre ! Cela a d’ailleurs déjà commencé avec les enquêtes diligentées contre Apple et Facebook, avec une réaction qui n’a pas tardé, l’annonce par Amazon de payer désormais l’impôt sur les sociétés dans le pays où ses filiales sont implantées et non plus uniquement au Luxembourg…

Dans un autre ordre d’idées, je signale que le « paquet télécoms », en discussion depuis la fin de 2013, fait actuellement l’objet de discussions en trilogue. Il a beaucoup perdu de son ambition première et les débats se sont focalisés sur les frais d’itinérance et sur l’importante question de la neutralité de l’Internet. Un compromis est sur la table. Il vaut ce qu’il vaut, mais je crois qu’il faut maintenant l’adopter sans plus attendre pour pouvoir avancer !

J’en reviens à la communication de la Commission européenne.

Le troisième pilier veut maximiser le potentiel de croissance de l’économie numérique en Europe. Il est le signe que le projet de la Commission européenne ne s’arrête pas à renforcer la législation existante et le marché intérieur, mais qu’elle a aussi pris la mesure de l’importance de développer une industrie numérique européenne. L’accent donné à la libre circulation des données à l’ère du big data et de l’informatique en nuage me paraît pertinent, car ce sont deux domaines qui possèdent de forts potentiels de croissance. Enfin, la volonté de développer les compétences des citoyens dans le domaine numérique peut être analysée comme le signe d’une prise de conscience que l’ensemble de la société est affecté par la révolution numérique.

Donc, globalement, et sur le papier, cette stratégie est satisfaisante. Mais il convient de mesurer qu’elle comporte deux limites. La première limite, c’est qu’il ne s’agit que de la vision de la Commission européenne. Et sa publication marque le début du processus d’adoption d’une décision en Europe. La Commission présentera sa contribution au Conseil européen les 25 et 26 juin prochains. Et c’est là que la deuxième limite est importante : cette stratégie a le mérite de mettre en discussion l’ensemble des points de blocage au développement de l’économie numérique en Europe, mais elle ne prend pas véritablement position. Ce n’est que lorsque les textes normatifs seront soumis au législateur qu’on verra apparaître la véritable orientation de la Commission.
Or, au sein de celle-ci, comme en Europe, il y a deux lignes. La première, libérale, est incarnée par le vice-président Ansip qui veut rendre plus efficace le marché unique au profit du consommateur, supprimer les freins au commerce transfrontière et mettre fin au blocage géographique. La seconde ligne, portée par le commissaire Oettinger, est plus volontariste et prône un véritable soutien à une industrie numérique en Europe. Il s’agit également de la position de la France et de l’Allemagne.

En soi, la communication de la Commission européenne est une petite victoire pour nos deux pays. Mais les négociations seront encore nombreuses – 16 textes au moins seront mis en discussion ! – et longues. Dans ce contexte, il importe de réaffirmer les principes qui nous paraissent essentiels.

C’est précisément ce que fait la proposition de résolution qui nous est soumise. S’appuyant sur les travaux de la mission d’information conduite l’an dernier sur l’Europe au secours de la gouvernance mondiale de l’Internet, les auteurs nous proposent une résolution que je qualifierai de résolution de principe. Elle aborde les sujets majeurs de la révolution numérique (la répartition de la valeur sur Internet, le respect du droit d’auteur, la protection des données personnelles, la neutralité du Net, la régulation des plateformes, la fiscalité) et prône une stratégie industrielle pour le numérique en Europe.

Je crois qu’il est utile et important, à l’heure où les négociations vont commencer, de rappeler la position du Sénat pour soutenir le Gouvernement français. C’est la raison pour laquelle je vous propose simplement de renforcer et d’enrichir la proposition de résolution.
Quelles sont les modifications que je vous suggère d’apporter au texte de la proposition ?
Renforcer la proposition, cela signifie que je propose de clarifier notre message. En effet, le paragraphe 17 est celui qui prône une stratégie industrielle pour le numérique et les moyens pour y arriver. Cela passe par des mesures en faveur du développement des entreprises et par l’affirmation de l’ambition européenne dans les négociations commerciales. Je vous propose de scinder ces deux aspects pour rendre notre message plus fort et plus lisible. Un paragraphe prônerait une véritable stratégie industrielle européenne pour le numérique et détaillerait les différents moyens pour la mettre en oeuvre (c’est le paragraphe 18). Un second paragraphe rappellerait les aspects essentiels sur lesquels l’Union européenne doit s’affirmer dans les négociations commerciales et tout particulièrement en ce qui concerne le traité transatlantique (c’est le paragraphe 20).

Pour enrichir – un peu plus ! – la proposition de résolution, je vous propose d’ajouter un paragraphe sur la cybersécurité. Ce thème, que j’évoque depuis plusieurs mois, me paraît essentiel pour une politique numérique ambitieuse et offensive. La multiplication des cyber-attaques en 2015 a montré la vulnérabilité de nos systèmes d’information, les limites de nos moyens de protection et la faiblesse de nos capacités. Pensons aux attaques dont ont été victimes les États comme la Lettonie, les médias comme TV5 Monde ou encore les banques, victimes de cyber-braquages dont on ne saura peut-être jamais le montant exact !

Une étude présentée en janvier dernier au Forum économique mondial de Davos estime que si les Gouvernements et les entreprises ne développent pas rapidement une défense adéquate contre les cyber-attaques, celles-ci pourraient entraîner une perte pouvant aller jusqu’à 3 000 milliards de dollars d’ici à 2020 (soit près de 2 700 milliards d’euros, si on applique le taux de change actuel).

Dans ce contexte, nous devons développer en Europe une véritable culture de la cybersécurité, former nos ingénieurs, soutenir la création d’agences publiques et le développement d’acteurs privés dans ce secteur. C’est le sens du paragraphe 19 que je vous propose d’adopter.
> Extrait du compte-rendu de la commission

















http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/290808/une-cyberguerre-dans-le-conflit-russo-georgien
http://www.nato-pa.int/default.asp?CAT2=1765&CAT1=16&CAT0=2&COM=1782&MOD=0&SMD=0&SSMD=0&STA=&ID=0&PAR=0&LNG=1
http://www.20minutes.fr/monde/1617731-20150528-etats-unis-cyber-attaque-contre-fisc-americain-liee-russie
http://www.linformaticien.com/actualites/direct-afp/id/28334/cyberattaques-en-republique-tcheque-les-operateurs-mobiles-touches.aspx
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Pourquoi-la-Russie-teste-t-elle-la-cohesion-occidentale-2014-11-03-1230969
Une coopération européenne payante : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/01/un-important-groupe-de-pirates-de-comptes-bancaires-arretes-en-ukraine_4666150_4408996.html
Les cyber-menaces viennent plus de Russie ou de Chine que de la NSA (Slate)













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Guerre de Poutine contre l'Europe : le front médiatique, la nécessaire contre-offensive de l'UE

Nous l'avons vu, Poutine mène une guerre hybride contre l'Europe : invasion militaire et démembrement de l'Ukraine, incursions militaires dans les pays membres de l'UE, guerre économique, guerre d'influence, vieilles tactiques remises au goût du jour telle que « Divide ut regnes » , « cheval de Troie 'humanitaire' » , etc

L'information est une arme psychologique d'influence des masses. Or, la propagande russe est l'une des plus mensongère du monde. En outre, elle est richement dotée, et utilise tous les moyens de diffusion possible ; dans le monde occidental, internet est un vecteur particulièrement apprécié, car peu coûteux et utilisé par la quasi-totalité de la population.

La propagande russe fait des dégâts considérables pour tous ceux qui défendent des valeurs de dignité, de justice, de respect des droits de l'homme, du respect de la loi et du droit (bref, tous les fondements de l'UE)


Russie: comment la propagande télé russe a tué Boris Nemtsov (L'Express, 02/03/2015)

Le climat de haine à l'égard de l'opposition dans les médias russes n'est pas pour rien dans le sentiment d'impunité qui animait, à coup sûr, les assassins de Boris Nemtsov

Le matin même de l'assassinat de Boris Nemtsov, vendredi 27 février 2015, la chaine publique NTV avait démarré l'autopromotion d'un "documentaire" dont la diffusion était prévue deux jours plus tard, dimanche soir 1er mars, et intitulé "Anatomie d'une protestation". 
Dans ce film politiquement orienté -ou plutôt, disons-le carrément: dans ce reportage de propagande- il devait y être amplement question des opposants à Vladimir Poutine, notamment de Boris Nemstov. Objectif: montrer aux téléspectateurs, une fois encore, à quel point ces "mauvais patriotes" sont "vendus à l'Occident" et animé par "des idées fascistes". Par décence vis-à-vis de l'opposant assassiné, NTV en a inextremis déprogrammé la diffusion. 
"Anatomie d'une protestation" était en réalité le troisième opus d'une série de pseudo-documentaires fabriqués à base de commentaires biaisés, de musique dramatique et d'images parfois truquées. Le premier épisode, diffusé en 2012 à la suite des premières manifestations anti-Poutine, accablait l'opposant Sergueï Oudaltsov. Des images prétendument compromettantes (on le voyait en train de se réunir avec des politiciens géorgiens) avaient servi de prétexte à son arrestation. Il est toujours en prison. 

"Fascistes, "cinquième colonne", "agents de l'étranger"

Le deuxième épisode de la série, diffusé voilà plus d'un an, était centré sur le Alexeï Navalny. Bloggeur anticorruption devenu le principal opposant à Poutine, Navalny purge actuellement une peine de prison de deux semaines et fait l'objet d'un harcèlement judiciaire incessant. Le troisième épisode de la série, déprogrammé à la hâte dimanche, avait pour objectif, à coup sûr, de discréditer et humilier Boris Nemstov autant que possible. 
Depuis la révolution de Maïdan, à Kiev (Ukraine) voilà un an, la télévision russe -qui ne brillait déjà pas par son pluralisme et son sens de la nuance...- s'est transformée en un instrument de propagande et de haine où s'expriment les penchants les plus bas. Quelques animateurs et journalistes vedettes, pour certains naguère modérés, font désormais profession d'inciter à la haine contre l'opposition, contre l'Ukraine, contre l'Occident. 
Le gouvernement de Kiev et ceux qui le soutiennent y sont communément qualifiés de "fascistes", vocable qui, dans la conscience russe résonne très fortement puisqu'il désigne l'ennemi nazi de la Seconde guerre mondiale. Les opposants au régime poutinien sont alternativement qualifés de "cinquième colonne", d'"agents de l'étranger" et autres noms d'oiseaux. 

"Réduire les Etats-Unis en poudre nucléaire"

Sur la chaine publique Russia 1, le journaliste Dmitri Kisselev présente chaque dimanche soir une émission en direct et en public très regardée. Il l'a progressivement transformée en un déferlement de venin qui, deux heures durant, rend mal à l'aise. Outre l'opposition, l'une de ses cibles sont les homosexuels (voir ici la VIDEO d'une de ses prises de position anti-gays). Dans une autre émission, Kisselev, narquois, a proposé de "réduire les Etats-Unis en poudre nucléaire"... 
Sur une autre chaine, l'émission dominicale "L'heure du dimanche", programmée à 21 heurs, la star du petit écran Irada Zeinalova ne fait pas davantage dans la dentelle. Voilà quelques mois, la présentatrice a diffusé le "témoignage" stupéfiant d'une Ukrainienne russophone du Donbass, évoquant les exactions de l'armée de Kiev. Un cas de désinformation flagrant. 
Selon cette femme, la soldatesque ukrainienne avait crucifié un enfant de trois ans sur une planche au beau milieu de la place du village! Et accroché le cadavre de sa mère à un canon de char afin de l'exhiber et terroriser la population! La journaliste a diffusé ce témoignage à plusieurs reprises, sans la moindre distance critique, sans jamais le mettre et doute et sans se demander pourquoi devant une telle scène d'horreur, personnne n'a eu la présence d'esprit de filmer l'exaction à l'aide d'un téléphone portable... En tous cas, le message était clair: les Ukrainiens se comportent comme des SS. 
Ce climat de propagande débridée attise la haine, divise la société et génère à coup sûr une sentiment d'impunité chez ceux s'autorisent à insulter, agresser physiquement et même, désormais, à assassiner les opposants à Vladimir Poutine et tous ceux qui osent critiquer la politique ukrainienne du Kremlin. Sans beaucoup s'avancer, ni préjuger de l'issue de l'enquête sur l'assassinat du 27 février à deux pas du Kremlin, l'on peut affirmer sans craindre de se tromper que Boris Nemtsov, c'est aussi la télé qui l'a tué. 
En tous cas, dimanche 1er mars, les milliers de manifestants qui, dans les rues de Moscou, rendaient hommage à Boris Nemtsov ne s'y sont pas trompés. Sur leurs pancartes, on pouvait lire: "La propagande tue"


EurAciv (19/03/2015)
L’UE a intégré la lutte contre la propagande russe dans le projet de conclusion du Sommet. Une solution qui donne au Kremlin la preuve de son avantage dans cette guerre de communication, regrettent des diplomates européens. 
Les télévisions financées par le gouvernement russe, diffusées en anglais, en espagnol, en arabe, en allemand et en français, comme RT, ne cessent d'élargir leur champ d'action et atteignent un public toujours plus nombreux dans les pays membres.
>> Lire : Moscou lance son site de propagande en France
Face à cette offensive, les dirigeants de l'Union européenne devraient notamment inclure dans les conclusions du sommet leur volonté de contrecarrer les campagnes de désinformation russes.
Selon un projet de conclusions révélé à EurActiv, les chefs d'État et de gouvernement se préparent également à demander à Federica Mogherini, responsable des affaires étrangères de l'UE, de mettre en place un plan d'action sur la communication stratégique afin de soutenir la liberté de la presse, et ce d'ici le mois de juin. La création d'une équipe de communication sera la première étape de ce plan.
>> Lire : La Commission remonte ses manches face à la propagande russe
« La propagande russe en Europe est un problème omniprésent, parce qu'elle est efficace. Ils sont les rois de la propagande. Nous devons en parler, nous devons réagir, mais je ne suis pas sûre que la solution proposée soit la meilleure façon de faire », souligne un diplomate européen.
Le deuxième, issu d'un autre pays européen, estime que l'UE doit agir « parce que tout le monde sait que nous sommes en train de perdre cette bataille ».
« Je ne comprends pas pourquoi nous rendons cela public. Si j'étais russe, je serais très content : nous donnons aux Russes la preuve de leur succès. Je ne pense pas que nous devrions trop en parler, nous devrions agir, et Federica n'a pas besoin de mandat, elle sait que nous devons faire quelque chose », ajoute-t-il.
>> Lire : Le président bulgare estime que Poutine veut faire exploser l'UE de l'intérieur
La culture de transparence de l'UE l'empêche-t-elle d'être plus efficace et discrète ? Absolument, selon le diplomate, qui se déclare sceptique quant à la création d'une chaîne de télévision, ou d'autres médias, en russe.
« Nous ne sommes pas sûrs que l'UE puisse mettre en place une stratégie structurée qui puisse s'opposer à la propagande russe. Une telle stratégie peut-elle être développée dans les médias indépendants européens ? Je n'en suis pas sûr. »
Le diplomate s’inquiète aussi de l’impossibilité de mettre sur pied un projet médiatique capable de faire face à la propagande russe en peu de temps.
>> Lire : La Lettonie dénonce la propagande russe sur son territoire
Des sanctions pour dîner
Le projet de conclusion rédigé le 16 mars ne comporte aucune mention de sanctions supplémentaires à l'encontre de la Russie ni de ce qu'il adviendra des sanctions existantes en juin, quand elles expireront. Selon les diplomates, cela sera probablement proposé directement lors du sommet. La question des sanctions devrait être discutée lors du dîner.
L'une des issues possibles de ce dîner serait qu'aucune nouvelle sanction ne soit ajoutée, mais que les sanctions existantes soient automatiquement renouvelées en juillet. Cela signifie que si la situation sur le terrain ne s’améliore pas et n’appelle pas une levée des sanctions, il ne sera pas nécessaire de prendre une décision formelle pour que les sanctions soient automatiquement renouvelées.
>> Lire aussi : Les prêts russes au Front national inquiètent le Parlement européen


Euractiv (03/12/2015)
La Commission est consciente de l'intensification de la propagande russe dans le contexte de la crise ukrainienne. Et sait comment y faire face, a assuré le 1er décembre Johannes Hahn, le commissaire européen à la politique européenne de voisinage et aux négociations  d'élargissement.
Johannes Hahn a rencontré la presse à son retour d'une visite en Ukraine les 27 et 28 novembre, lors de la première session du nouveau parlement ukrainien et de la réélection au poste de premier ministre d'Arseni Iatseniouk. À cette occasion, EurActiv a demandé au commissaire comment il comptait réagir face à la propagande russe, qui s'attaque non seulement à l'Ukraine, mais aussi aux pays occidentaux.
« Nous sommes tout à fait conscients de l'intensification de ces 'efforts de communication', appelons-les comme ça, de la part de la Russie et nous avons des pistes pour y faire face », a-t-il répondu, prenant soin de remplacer le mot « propagande » par un équivalent moins négatif. Le commissaire au voisinage a expliqué qu'il était difficile de réagir à cette campagne de propagande parce que, contrairement à leurs équivalents russes, les médias européens sont indépendants. « Nous allons néanmoins les contacter », assure Johannes Hahn.
>> Lire : La Lettonie dénonce la propagande russe sur son territoire
>> Lire : Une stratégie russe derrière le "fuck the EU"
Durant sa visite en Ukraine, le commissaire a pu rencontrer les représentants des principaux médias du pays, avec qui il a évoqué le sujet. « En Ukraine, ce genre de propagande n'aura probablement pas de réel impact. Les événements de l'année dernière ont sans aucun doute contribué à ce que l'Ukraine et les Ukrainiens se définissent comme une nation à part entière », ajoute le commissaire, laissant échapper le mot qu'il se refusait de prononcer.
Le nouveau gouvernement ukrainien devrait être approuvé dès le 2 novembre, a expliqué Johannes Hahn, ajoutant que l'orientation pro-européenne du nouveau gouvernement est évidente et celui-ci devrait être approuvé par le parlement avec une « écrasante majorité ». Selon lui, « tout le monde », à la fois les citoyens et l'UE, souhaite voir les promesses des dirigeants pro-européens se réaliser.
Un « investisseur amical »
Le FMI aurait déjà mené à bien une évaluation dans le but de délivrer ses deux tranches d'aide suivantes, qui représentent quelque 2,16 milliards d'euros. Le commissaire européen était d'ailleurs en mesure de confirmer que la deuxième tranche d'aide macro-financière à l'Ukraine serait versée très prochainement, et que le commissaire aux affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, ferait une déclaration à ce sujet dans la semaine.
L'UE n'est pas un donateur, selon l'Autrichien, mais se place plutôt dans la position d'un « investisseur amical ». « [L'Union] veut quelque chose en retour, explique-t-il, non seulement de manière concrète, mais également en ce qui concerne l'offre de perspectives aux Ukrainiens, ou la transformation de l'exode des compétences en « circulation des compétences ». L'Ukraine ne devrait pas seulement être le bénéficiaire de l'aide, mais aussi un pays où l'investissement est possible. Johannes Hahn a aussi annoncé qu'au début de l'année prochaine la Commission organiserait un événement non pas baptisé « conférence des donateurs », mais conférence de réforme.
>> Lire : La signature de l'accord d'association ne lève pas le flou des relations UE-Ukraine
Le commissaire s'est par ailleurs personnellement engagé à se rendre en Ukraine au moins une fois par trimestre. Il est important que l'Ukraine s'attèle aux problèmes que l'UE considère prioritaires, selon lui, comme par exemple « tout ce qui a trait à l'État de droit, afin de combattre la corruption ».
Cela ne se résume pas à l'adoption de mesures légales, avertit cependant le commissaire. « Il s'agit aussi d'appliquer ces mesures. Nous devons pouvoir juger de résultats visibles et durables pour déterminer le succès de la lutte contre la corruption. Même chose pour la décentralisation : il faut mettre en œuvre, former les gens, composer des équipes adéquates, etc. » Les dirigeants ukrainiens se sont engagés à décentraliser le pouvoir suite aux reproches qui leur étaient adressés par certaines régions.
Bruxelles souhaite à présent voir une feuille de route des réformes incluant des échéances et les premiers résultats obtenus. « Il s'agit d'une sorte de mesure de restauration de la confiance », souligne Johannes Hahn.
>> Lire : L'Ukraine scelle son rapprochement avec l'UE au grand dam de la Russie
Liens externes: 
Commission européenne :
Presse :



Euractiv (12/01/2015)
La Lettonie, qui occupe la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne depuis le 1er janvier, a l'intention de lancer une chaîne TV en langue russe pour contrecarrer la propagande du Kremlin, avec le soutien de l'Union européenne.
Viktors Marakrovs, conseiller du ministre des affaires étrangères letton, Edgars Rinkēvičs, espère que le lancement de cette chaîne télévisée, qui sera l'alternative aux programmes russes, pourra être annoncé dans le courant du mois de mai.
Environ 40 % des Lettons sont russophones et regardent régulièrement les chaînes de télévision russes telles que RBK Ren TV, RTR Planeta ou encore NTV Mir.
Depuis un certain temps, la Lettonie et sa population sont de plus en plus visées par la propagande russe, ce dont se plaignent les autorités. Ilze Juhansone, la représentante permanente lettone à l'UE, a récemment déclaré qu'il était de « la responsabilité de l'État » de proposer une autre vision des faits.
>> Lire : La Lettonie dénonce la propagande russe sur son territoire
« Si vous comparez la propagande actuelle à celle de l'ère soviétique, la différence est qu'aujourd'hui les chaînes russes jouent avec les sentiments et les émotions de la population », a constaté Viktors Makarovs, qui reconnait que la méthode qu'emploie Moscou est beaucoup plus efficace qu'à l'époque soviétique. Selon lui, les chaînes russes véhiculent l'idée que la cohabitation entre les habitants parlant letton et ceux qui parlent russe n’est plus possible.
Viktors Makarovs déplore que la plupart des chaînes russes diffusées en Lettonie enregistrent leurs émissions au Royaume-Uni et en Suède et que les régulateurs de ces pays ne prêtent aucune attention au contenu et ne fasse pas pression sur les organismes de diffusion. Il suggère donc que si un média veut diffuser ses émissions dans un pays spécifique, elles devront être enregistrées dans ce même pays.
Pour faire face à la propagande russe, le conseiller letton souhaiterait créer « une alternative techniquement comparable », à savoir une chaîne de télévision généraliste proposant des programmes de grande qualité. En ce sens, la chaîne se différencierait largement de la version russe d'Euronews, qui n'est qu'une chaîne d'informations, a-t-il expliqué.
Le but n’étant pas de remplacer la propagande russe par celle de Bruxelles, l'indépendance éditoriale de la chaîne télévisée sera garantie.
Selon Viktors Marakrovs, même si la Lettonie voudrait que ce projet soit mené à bien par l'Union européenne, l'issue la plus probable est un financement partiel de la Commission européenne, un cofinancement par des « pays concernés » et une participation volontaire de pays tels que la Suède ou le Danemark qui désirent faire partie du projet.
>> Lire : La Commission remonte ses manches face à la propagande russe
La prochaine étape consistera à réunir des experts indépendants afin de soumettre des propositions d'ici le mois d'avril. Suite à cela, une décision politique devra être prise en mai.
Interrogé sur la possibilité de se pencher sur d'autres supports médiatiques que la télévision pour contrer la propagande russe, Viktors Makarovs n'a pas hésité à déclarer que la radio pourrait être envisagée. Néanmoins, il ne voit pas l'intérêt d'intégrer les médias en ligne dans ce projet étant donné que la plupart des journaux lettons en ligne proposent déjà une version russe.


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Sur le plan militaire, l'action européenne est inexistante, puisqu'elle a refusé de soutenir l'armée ukrainienne. Sur le plan économique, quelques sanctions ont été votées, assez molles toutefois, à cause de la corruption et des intérêts économiques de quelques « grands » du monde occidental, pas forcément les plus vertueux en matière de corruption (Dassault, Total, ) , Schröder, Orban, les grecs… (cf Slate)
Malgré tout se met en place un plan de contre offensive
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La LITUANIE s'attaque à la propagande Russe (09/04/2015)
Vilnius préfère prévenir que guérir : les programmes de la chaîne de télévision russe RTR Planeta, accusés de diffuser des informations tendancieuses au sujet de l’Ukraine, sont interdits pour trois mois dans le pays.
Les autorités lituaniennes viennent d’interdire pour trois mois la diffusion, dans leur pays, de tous les programmes de la chaîne de télévision publique russe RTR Planeta. Incitation à la discorde et à l’agression, diffusion d’informations tendancieuses sur l’unité territoriale de l’Ukraine, appel à s’en prendre aux citoyens ukrainiens, la liste des griefs à l’égard de la chaîne, relevée par le quotidien Lietuvos Zinios, est certes longue mais pas nouvelle.
Une des émissions phares de la chaîne avait été suspendue, il y a tout juste un an, pour les mêmes raisons. La majorité des Lituaniens semblent partager l’opinion d’Irena Degutiene, membre du parti conservateur l’Union de la patrie-Chrétiens-démocrates lituaniens (TS-LKD).
Les gens sages préfèrent prévenir que guérir. Il ne faut pas uniquement combattre les forces politiques qui soutiennent ce régime brutal, mais repérer les raisons pour lesquelles elles sont de plus en plus populaires parmi les citoyens. Leur suppression est l’unique moyen de faire disparaître les chevaux de Troie en Europe”,  écrit-elle dans une tribune publiée par Lietuvos Zinios. Une décision qui pourrait ne pas être la dernière, RTR Planeta n'étant pas la seule chaîne russe diffusée sur le sol lituanien.


Un soldat de la guerre de l'information (HP)
"Poutine est génial !", "Les Ukrainiens sont des fascistes", "L'Europe est décadente"... L'un après l'autre, Lioudmila Savtchouk énumère les thèmes sur lesquels elle écrivait quand elle faisait partie de l'armée de "trolls" du Kremlin, chargés de diffuser la propagande russe sur internet.
Sans détours, cette Russe de 34 ans aux grands yeux et aux boucles brunes affirme avoir été un soldat de la guerre de l'information du pouvoir russe, embauchée par une mystérieuse "Agence d'investigation de l'internet". Anodines, les offres d'emploi, postées sur des sites web spécialisés, évoquaient des postes de "rédacteur" ou de "gestionnaire de contenu". Sur le site internet www.hh.ru, l'un des plus populaires du genre en Russie, la dernière a été publiée le 17 mars.
Un salaire attractif
Pour postuler, il faut envoyer un CV au site en question, l'Agence d'investigation de l'internet se chargeant de recontacter les prétendants. Mais désormais seule une réponse automatique, expliquant que la candidature a été mise en attente, parvient aux postulants, comme l'a constaté l'AFP.
Lioudmila Savtchouk, elle, a travaillé pendant deux mois, jusqu'en mars 2015, pour cette "agence" installée dans un bâtiment gris et anonyme rue Savouchkina, dans un quartier populaire du nord de Saint-Pétersbourg. L'homme qui lui avait fait passer son court entretien d'embauche ne s'était présenté que sous son prénom, Oleg. "Que pensez-vous de notre politique en Ukraine ?", lui avait-il demandé en préambule.
"Comme beaucoup d'autres, j'ai été séduite par leur salaire", avoue cette mère de deux enfants de deux et quatre ans. Celui-ci allait de 40.000 à 50.000 roubles (de 650 à 810 euros), une somme convenable dans la deuxième ville de Russie. Elle avait en fait rejoint une équipe de "trolls informatiques", ces internautes dont l'objectif est de perturber le fonctionnement des forums de discussion du net en multipliant les messages pour faire l'éloge du président russe et de sa politique et se moquer de ses adversaires. L'utilisation de ces "trolls" est allée crescendo depuis un an au rythme du conflit en Ukraine et de la crise entre la Russie et les Occidentaux.
Glorifier la politique de Vladimir Poutine
Lioudmila est chargée de tenir plusieurs blogs sur LiveJournal, une plateforme virtuelle sur laquelle elle endosse alternativement l'identité d'une femme au foyer, d'une étudiante ou d'un sportif. Sur chacun de ses blogs, la jeune femme publie des articles positifs sur la vie en Russie, agrémentés de quelques allusions politiques. L'autre partie de son travail consiste à laisser des commentaires sur des forums de discussion ou des sites d'actualité, une centaine par jour en moyenne.
Chaque matin, explique-t-elle, elle recevait ses "devoirs" de la journée, sous la forme d'une liste des sujets à commenter accompagnée des principales idées à propager. "Nous devions interpréter chaque événement d'une façon glorifiant la politique du gouvernement et de Vladimir Poutine", décrit-elle.
"L'Ukraine a approuvé un plan de réformes en vue d'obtenir l'aide du FMI. Idée principale des commentaires: pour le gouvernement ukrainien, les besoins militaires sont plus importants que ceux de ses citoyens", peut-on lire sur un de ces "ordres de mission", que la jeune femme montre sur l'écran de son téléphone.
"Le boulot est dur"

Au sein de l'agence, la rotation est importante. "Le boulot est dur, il faut énormément écrire et beaucoup de gens étaient virés: ils manquaient de compétence ou n'avaient pas les capacités pour exprimer ces idées", explique-t-elle. La plupart des employés sont jeunes, souvent étudiants: "Ils étaient absolument indifférents à la politique et prenaient tout d'une façon très légère. Pour eux, ce n'était qu'un moyen de gagner de l'argent."

Mais dans les vastes couloirs de l'immeuble, la jeune femme rencontrait aussi des employés plus âgés et enthousiastes. "Il y en avait pour qui ce boulot était une vraie mission, mais ils n'étaient pas nombreux", assure-t-elle. L'endroit, lui, est étroitement surveillé. Impossible d'y pénétrer sans rendez-vous, menace un gardien qui refuse tout commentaire. Rien non plus n'indique la présence de l'Agence, qui semble n'avoir aucune existence ailleurs que sur les petites annonces qu'elle publie.
Les employés ne sont guère plus bavards. "Je ne sais rien. Je suis pressée, excusez-moi", souffle à son tour une jeune fille à la sortie du bâtiment. Les médias russes indépendants ont pourtant publié plusieurs articles sur l'"Agence d'investigation de l'internet". Selon le quotidien d'opposition Novaïa Gazeta, qui y avait fait embaucher une journaliste en 2013, 400 employés y travailleraient. "Certains ont peur. Il y a des caméras partout. D'autres ne trouvent pas spécialement que ce boulot est malhonnête et honteux", soupire Lioudmila. Elle ne l'avait supporté que deux mois avant de le quitter, lassée "des mensonges".



Moscou lance une (nouvelle) offensive médiatique en France
Faire exploser l'UE : l'objectif très clair et très prévisible de la Russie.

Nul doute que les deux pays sur lesquels Poutine jettera ses milliards seront la France et la Grèce, facilement corruptibles du fait des crises identitaires et économiques dans lesquelles ils sont empêtrés.
Pour ce qui est de la France, voici donc, comme prévu, la propagande soviétique qui débarque en force.


La Russie a lancé le 29 janvier un site de propagande en langue française. Déjà disponible en anglais, allemand ou espagnol, Sputnik fait partie de l’arsenal du  Kremlin pour contrer l’information occidentale sur la crise ukrainienne.
Répondre à la propagande par la propagande. Depuis le début de la crise en Ukraine, le Kremlin tente de contrer l’information véhiculée par les médias occidentaux par un véritable arsenal de communication.
Dernier né de cette guerre d’information, le site d’information multimédia Sputnik, qui vient d’être lancée en France, le 29 janvier.
 « La machine à propagande russe a connu une véritable réorganisation depuis  la fin de l’année 2013, quand l’agence d’information Rossia Segodnia (La Russie aujourd’hui) a été créée» explique Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l’Ifri spécialiste de la Russie.
Réorganisation de l’arsenal russe
Cette agence dirigée par Dmitri Kisselev, le porte-parole du Kremlin et figure de proue de la propagande russe,  a rassemblé l’agence d’information RIA Novosti et la radio « Golos Rossii » (« La voix de Russie »), dont les contenus sont maintenant déclinés sur Sputnik.
>>Lire : La Bulgarie s’inquiète de la propagande pro-russe
La lettre de mission du nouveau site est très claire : « présenter au public français des avis diversifiés sur les dossiers internationaux »  et « confronter des points de vue alternatifs », détaille le site dans sa présentation.
Parmi les premiers articles mis en ligne, la ligne de communication prorusse saute aux yeux.  Les déclarations de responsables politiques internationaux en faveur de Moscou ont pignon sur rue, avec des articles comme Morales: la chaîne russe RT persécutée car elle dit la vérité ou encore Mistral: la France doit honorer le contrat avec la Russie (maire de Nice)
Guerre de la communication  
« Aujourd’hui, la Russie considère très clairement l’information comme un outil de guerre et investit massivement dans ces moyens de communication. Je ne serais pas surprise que d’autres relais de communication de ce type se développent en Europe » » explique Tatiana Kastouéva-Jean.
Sputnik a d’ailleurs pour ambition de se développer en 30 langues au cours de l’année 2015, alors que le site en propose aujourd’hui 7, dont quatre langues européennes (anglais,  allemand, espagnol, français, chinois, turc, kirghize et  abkhaze).
La France pays stratégique
L’arrivée en France de la plateforme de propagande n’est donc pas surprenante. « La France est considérée comme un pays où l’opinion publique est plutôt favorable à la Russie et les canaux d’influence entre les hommes politiques des deux pays sont nombreux » détaille la chercheuse de l’Ifri.
Autre facteur déterminant, la montée en puissance du parti d’extrême droite de Marine Le Pen, dont le discours pro-russe assumé, ouvre à Moscou l’oreille attentive d’une partie non-négligeable de la population française.
L’Europe à la peine
Face à la stratégie agressive de Moscou, la réponse européenne peine à s’organiser. Dans les anciens pays du bloc soviétique, cible privilégiée de la propagande russe, la mobilisation des pouvoirs publics est plus visible.
>>Lire : La Lettonie dénonce la propagande russe sur son territoire
La Lettonie, où vit la communauté russe la plus importante de l'UE a récemment annoncé le prochain lancement d’une chaîne TV en langue russe pour contrecarrer la propagande du Kremlin, avec le soutien de l'Union européenne.
« Mais il faudrait une véritable mobilisation de l’Union européenne pour s’adresser aux populations russophones, en Russie comme en Europe, car aujourd’hui l’UE est en train de perdre cette bataille de l’information » regrette  Tatiana Kastouéva-Jean.
>>Lire : La Commission remonte ses manches face à la propagande russe
 « Des inquiétudes ont été soulevées par différents acteurs concernant le (manque)  d'indépendance des médias en langue russe  au sein de l'UE et dans son voisinage » a expliqué la Commission européenne à EurActiv.
Mais l’indépendance des médias européens et  l’absence de mobilisation politique forte au niveau européen sur le sujet de l’information  publique rendent la riposte européenne timide. « L’Union européenne travaille déjà avec les médias – européen et étrangers  - afin d’assurer la diffusion d’une information objective et factuelle qui soit disponible en langues locales, y compris en russe » poursuit un porte-parole de la Commission.





Limites et dérives d'internet
Noter qu'Internet, de par l'absence de contrôle et l'anonymat généralisé, est le repère favori des haineux de tous bords, et de toutes les propagandes mensongères qui peuvent se multiplier à l'infini.
Ces dérives ont bien été identifiées au moment de l'offensive russe.
Avec la crise des migrants, les messages, et face à la multiplication de messages haineux, la levée de l'anonymat pourrait être un remède à ces dérives:
- Le journal "Nord Littoral" publie les noms et prénoms des auteurs de commentaires haineux sur sa page facebook (L'Obs)


Pourquoi il faut se méfier comme la peste des wikipédia, amazon, forums, et autres espaces où n'importe qui peut écrire n'importe quoi. Ci-dessous un exemple qui ne concerne pas la Russie poutinienne (pourtant, les manipulations de masse sont faites par les "usines à trolls" du Kremlin).
CH1207









LA PROPAGANDE RUSSE

Chaque jour qui passe, les milices ukrainiennes prorusses, encadrées sur le terrain par l’armée russe, dépècent un peu plus ce malheureux pays qu’est l’Ukraine. Elles accroissent le pseudo-Etat qu’elles se sont taillé dans l’est du pays. Sauf à se payer de mots, il faut décrire cette réalité pour ce qu’elle est : un pays, la Russie, en agresse un autre, l’Ukraine – par la guerre. Ce n’est pas une guerre froide, c’est une guerre chaude, et qui fait essentiellement des morts parmi les civils.(Le Monde). Mais la guerre se joue aussi sur le front médiatique : pour diffuser ses mensonges, et pour diviser l'Union européenne (ainsi que la population dans chaque pays membre de l'UE), Poutine investit massivement dans les médias, internet en tête. La Russie mène ainsi une guerre hybride contre l'Ukraine et l'UE (Euractiv, 27/04/2015).
Petit tour d'horizon des actions de la propagande poutinienne et des réactions de l'Europe.
 



Les moyens utilisés par la Russie poutinienne en matière de propagande
--- en Russie même : intimidations, menaces, et assassinats de journalistes un peu trop libres et curieux. Voir le site web "Reporters sans frontières". Voir aussi "Comment la propagande russe a tué Boris Nemtsov" (L'Express)
--- en Europe : 
Des millions sont consacrés à la propagande russe. Un exemple parmi tant d'autres : un oligarque ukrainien proche de Moscou [Le sieur, Dmytro Firtash, attend d'être extradé aux États-Unis pour fraude et corruption. Arrêté en mars 2014 en Autriche, il a été relâché après avoir payé une caution de 125 millions d'euros, le montant le plus élevé de l'histoire juridique de l'Autriche] a racheté les services ukrainiens d'Euronews (Euractiv)
« Aujourd’hui, la Russie considère très clairement l’information comme un outil de guerre et investit massivement dans ces moyens de communication. Je ne serais pas surprise que d’autres relais de communication de ce type se développent en Europe » » explique Tatiana Kastouéva-Jean. Sputnik a d’ailleurs pour ambition de se développer en 30 langues au cours de l’année 2015, alors que le site en propose aujourd’hui 7, dont quatre langues européennes (anglais,  allemand, espagnol, français, chinois, turc, kirghize et  abkhaze). 
L’arrivée en France de la plateforme de propagande n’est donc pas surprenante. « La France est considérée comme un pays où l’opinion publique est plutôt favorable à la Russie et les canaux d’influence entre les hommes politiques des deux pays sont nombreux » détaille la chercheuse de l’Ifri.
Autre facteur déterminant, la montée en puissance du parti d’extrême droite de Marine Le Pen, dont le discours pro-russe assumé, ouvre à Moscou l’oreille attentive d’une partie non-négligeable de la population française.(Euractiv)
>>>> A lire : les énormes moyens financiers consacrés à la propagande de Poutine : informnapalm <<<<
-------- corruption (ou tentative de corruption), financement de médias à coup de millions (cf Sputnik , succédant à feu ProRussiaTV sur internet), RT.
-------- submerger le web : "L'usine à trolls du Kremlin" : voir article de Libération , de Courrier international, de Rue89, ou de Slate
-------- récompenser les "amis" : voir financement de l'extrême droite (FN en tête) et en retour, voir tout le bien que dit l'extrême droite de Poutine et de sa politique (le cas de la Crimée est assez emblématique). Voir aussi les tentatives de ce réseau pour faire imploser l'UE

Sputnik
Dernier né de la guerre d’information, le site d’information multimédia Sputnik a été  lancée en France le 29 janvier 2015.  « La machine à propagande russe a connu une véritable réorganisation depuis  la fin de l’année 2013, quand l’agence d’information Rossia Segodnia (La Russie aujourd’hui) a été créée» explique Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l’Ifri spécialiste de la Russie. 
Cette agence dirigée par Dmitri Kisselev, le porte-parole du Kremlin et figure de proue de la propagande russe,  a rassemblé l’agence d’information RIA Novosti et la radio « Golos Rossii » (« La voix de Russie »), dont les contenus sont maintenant déclinés sur Sputnik. (EurActiv)










 




Face à la stratégie agressive de Moscou, la réponse européenne peine à s’organiser : "L'UE manque d'armes face à la propagande du Kremlin", titre Euractiv. Certes, dans les anciens pays du bloc soviétique, cible privilégiée de la propagande russe, la mobilisation des pouvoirs publics est plus visible. Certains pays font ce qu'ils peuvent, à l'image de la Pologne, qui a pris acte de la menace russe (et de l'inaction de l'UE), et se prépare même à la guerre (Slate, 11/05/2015).
Mais le manque d'unité de l'Union saute aux yeux : l'extrême gauche au pouvoir en Grèce, ou le poids de l'extrême droite en France font des ravages...


UNE CONTRE OFFENSIVE DE L'UE ?
- La Commission est consciente de l'intensification de la propagande russe dans le contexte de la crise ukrainienne. Et sait comment y faire face, a assuré le 1er décembre Johannes Hahn, le commissaire européen à la politique européenne de voisinage et aux négociations  d'élargissement. (Euractiv
- MAJ 28/08/2015 : l'UE lance un groupe de travail pour contrer la propagande russe (Euractiv








En complément, lire : 
- Géopolitique : le grand retour de la propagande (Courrier international, 21/05/2015)
- Après son tête à tête avec François Hollande à l'Elysée, le président Ukrainien sera l'invité sur i'Télé de Laurence Ferrari et Olivier Ravanello ce mercredi 22 avril à 18h40. Ecouter l'interview de Porochenko, sur iTélé (iTélé)
- Un rapport posthume de Nemtsov accuse Poutine de mener une guerre en Ukraine (Le Monde, 12/05/2015)
- Odessa, un an après le drame (Le Monde, 02/05/2015)
- http://www.leuropeen.eu/2015/02/22/vladimir-poutine-deja-en-guerre-contre-leurope/
- Inernet, un des théâtres de la guerre menée par Poutine contre l'Occident. Ici : une attaque informatique contre le fisc américain (Le Monde, 28/05/2015)
- La Russie, l'Ukraine,et le jour de la victoire (Le Nouvel Observateur, Andreï Kourkov, 28/05/2015)
- La Russie, clinique psychiatrique dirigée par des psychopathes (Le Nouvel Observateur, Andreï Kourkov, 02/08/2014)
- En Russie, un professeur d'université licencié après un article sur la Crimée (Libération)
- 11O historiens russes contre les lois mémorielles (Médiapart)
- Poutine et la réponse de l'Europe (Noëlle Lenoir, L'Express)
























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