Le groupe de Visegrad
Hongrie- Pologne - République tchèque - Slovaquie
Le
groupe de Visegrád (également appelé V4 ou encore Visegrád 4)
désigne un ensemble de quatre pays d'Europe centrale : la Hongrie,
la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Formé en 1991 à
la fin de la Guerre froide, il a d'abord permis à ses membres de
faciliter leur intégration au sein de l'Union européenne et de
l'OTAN. Depuis quelques mois, cette plateforme gagne en notoriété
et en influence, utilisée par ses membres pour défendre des
positions communes. Le groupe de Visegrád prône par exemple une
politique restrictive en matière d'immigration ou encore une Europe
faisant la part belle aux souverainetés nationales.
>>> OCT2017. Les pays de Visegrád cessent d’inspirer ceux du Partenariat oriental. Les pays de Visegrád, submergés par l’euroscepticisme et le populisme, ne peuvent plus « exporter » leur expérience de transition démocratique vers les pays du Partenariat oriental. Un article d’ EuractivSlovaquie.
>>> OCT2017. Les pays de Visegrád cessent d’inspirer ceux du Partenariat oriental. Les pays de Visegrád, submergés par l’euroscepticisme et le populisme, ne peuvent plus « exporter » leur expérience de transition démocratique vers les pays du Partenariat oriental. Un article d’ EuractivSlovaquie.
Comment
est né le groupe de Visegrád ?
Le
groupe de Visegrád trouve son origine historique dans une rencontre
entre les rois de Bohême, de Hongrie et de Pologne, en 1335, dans la
ville hongroise de Visegrád (à ne pas confondre avec la ville
bosnienne de Višegrad).
Un
événement très ancien, mais qui est resté ancré dans la mémoire
collective de ces pays dans la mesure où c'est dans cette même
ville de Visegrád que se rencontreront, le 15 février 1991, les
nouveaux dirigeants de Hongrie, Pologne et Tchécoslovaquie. Dans le
contexte de la chute de l'Union soviétique et de la fin de la Guerre
froide, ces trois pays décident en effet de former le "triangle
de Visegrád" afin de lancer le processus d'intégration
européenne.
De
trois membres, le groupe passe à quatre lorsqu'en 1993 la
Tchécoslovaquie se scinde en deux pays distincts : la République
tchèque et la Slovaquie.
Quelles
ont été les premières concrétisations du groupe de Visegrád ?
La
première raison d'être du groupe de Visegrád a été de faciliter
et d'accélérer l'intégration de ses trois puis quatre membres à
l'Union européenne et à l'Alliance atlantique. Anciens satellites
de l'Union soviétique pendant la Guerre
froide, Hongrie, Pologne, République
tchèque et Slovaquie ont
en effet entamé, dès 1991, un rapide rapprochement avec l'Europe
occidentale et les Etats-Unis. Cela s'est concrétisé avec
l'intégration de ces pays à l'OTAN dès 1999 (2004 pour la
Slovaquie), puis à l'UE lors du grand élargissement de mai 2004
Par
la suite, la coopération entre les quatre membres du groupe de
Visegrád (V4) a eu tendance à se distendre. Les objectifs initiaux
ont en effet été atteints et l'utilité du bloc est par conséquent
devenue moins évidente. Les rencontres restent toutefois régulières
et les quatre pays continuent de faire valoir des positions communes
sur certaines politiques européennes. Comme l'explique l'historien
Georges Mink, le V4 s'oppose par exemple à l'idée d'harmonisation
fiscale et fait valoir sa volonté d'accroître la mobilité du
marché du travail européen.
En
outre, le Fonds international de Visegrád est créé en 1999. Doté
d'un budget annuel de 8 millions d'euros, il propose des bourses
scolaires et de recherche et favorise la coopération
transfrontalière entre les quatre pays membres du groupe.
Pourquoi
entendons-nous aujourd'hui parler du groupe de Visegrád ?
Relativement
inconnu jusqu'ici, le groupe de Visegrád ne cesse de gagner en
notoriété depuis l'automne 2015. Cela est principalement dû à la
proximité idéologique des actuels dirigeants hongrois, polonais,
slovaque et tchèque – respectivement Viktor Orban, Beata Szydlo
(depuis novembre 2015), Robert Fico et Bohuslav Sobotka – et ce en
dépit de leurs divergences partisanes.
Et
cette proximité de vues s'est vérifiée plus particulièrement sur
la question des migrations. En septembre 2015, le groupe de Visegrád
a en effet élaboré une position commune à l'encontre de la
politique de répartition des réfugiés par quotas au sein de
l'Union européenne, proposée par le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker. Soucieux de fermer leurs frontières
aux étrangers, notamment musulmans, ces pays n'ont cessé depuis de
défendre cette ligne dure. Jusqu'à
obtenir gain de cause lors du récent sommet de Bratislava
du 16 septembre, au cours duquel la Commission européenne et les
Etats membres ont accepté de renoncer à la politique de répartition
par quotas. A Bratislava, le
V4 a mis en avant le concept de "solidarité
flexible",
visant à laisser les Etats libres de leurs "formes
de contribution"
à la politique migratoire.
Outre
l'immigration, quels sont les points de convergence des membres du
groupe de Visegrád ?
D'un
point de vue général, la Hongrie, la Pologne, la République
tchèque et la Slovaquie se rejoignent actuellement pour défendre la
souveraineté des Etats membres au sein de l'Union européenne.
Farouche défenseur du Marché unique et des quatre libertés de
circulation (des personnes, des biens, des marchandises et des
services), le groupe de Visegrád prône en revanche un rapatriement
de compétences au niveau national et un renforcement du Conseil
européen au détriment de la Commission. Les pays membres du groupe
de Visegrád sont par exemple contre la révision
de la directive sur les travailleurs détachés.
"En
l'absence du Royaume-Uni au sein de l'Union, le V4 reprend le
flambeau de la critique du fédéralisme et des élites
bruxelloises",
résume ainsi Cyrille Bret, maître de conférences à Sciences Po.
Le groupe de Visegrád "promeut
une conception de la démocratie rognant les contrepouvoirs",
et cherche à affaiblir "les
mécanismes de protection de minorités politiques, sexuelles,
ethniques ou linguistiques".
De fait, les partis ultra-conservateurs Droit et justice en Pologne
et Fidesz en Hongrie se sont récemment attaqués à leurs cours
constitutionnelles ou encore à l'indépendance des médias,
s'attirant d'ailleurs les critiques des Européens. En d'autres
termes, estime
Jacques Rupnik, directeur de recherche à Sciences Po et
spécialiste des pays d'Europe centrale et orientale, "ils
n'ont pas confiance dans le modèle occidental d'une société
multiculturelle".
Quelles
sont les limites du groupe de Visegrád ?
Sur
le plan collectif, la principale limite dans l'influence croissante
du groupe de Visegrád vient de son poids économique encore
relativement restreint. Si le V4 représente environ 64 millions
d'habitants – un chiffre très proche de la population de la
France, de l'Italie et du Royaume-Uni – son économie demeure plus
éloignée des grands pays d'Europe occidentale. D'autant plus que
ces quatre pays font partie des principaux récipiendaires des fonds
structurels européens : 83 milliards d'euros pour la période
2014-2020 pour la seule Pologne. Critique du fonctionnement de
l'Union européenne et défenseur des souverainetés nationales, le
groupe de Visegrád n'a toutefois pas intérêt à voir l'UE
péricliter ou à réclamer une sortie de l'Union sur le modèle du
Royaume-Uni.
Par
ailleurs, plusieurs divergences notables existent entre les quatre
membres du groupe de Visegrád. A cet égard, seule la Slovaquie fait
partie de la zone euro. Le pays se tient par conséquent à l'écart
des inquiétudes régulièrement émises par la Hongrie, la Pologne
et la République tchèque, selon lesquelles la zone euro aurait
vocation à devenir le noyau dur de l'Europe au détriment des autres
Etats membres.
Enfin,
le V4 ne dispose pas de position commune vis-à-vis de la Russie. Si
cette dernière est très proche de la Hongrie – elle y construit
des réacteurs nucléaires – et de la République tchèque et de la
Slovaquie – qui dépendent de son gaz – ce n'est pas le cas de la
Pologne, très préoccupée par de potentielles poussées
belliqueuses du gouvernement de Vladimir Poutine en Europe de l'Est.
Ceci contribue d'ailleurs à expliquer pourquoi le V4 se montre
favorable à la constitution d'une armée européenne, pourtant a
priori contradictoire avec la défense des souverainetés nationales.
V4 et immigration
Et si l'on écoutait ces pays d'Europe centrale, notamment le Groupe de Visegrad plutôt que de vouloir imposer aux populations européennes une immigration non souhaitée (cf les nombreux sondages partout en Europe, cf les scores des populistes, et cf les raisons du Brexit) et un multiculturalisme qui ne fonctionne pas (cf déclaration de Merkel... la même qui aujourd'hui veut imposer des quotas) ?
Le Groupe de Visegrad ou V4 est composé de la Hongrie, de la Pologne, de la République Tchèque, de la Slovaquie. Ils se méfient de Poutine (à nuancer cependant), sont contre l'immigration arabo-musulmane, pour de vraies frontières européennes, pour l'affirmation de l'identité chrétienne de l'Europe, contre les quotas de migrants que voudrait imposer Merkel aux pays membres de l'UE, contre l'islamisation de l'Europe, pour une armée européenne.
>>> sept 2015. Le groupe de Visegrád rejette les quotas de migrants
>>> Pour Orbán, la libéralisation des visas turcs est «impossible»
>>> Les pays de Visegrád veulent revoir les frontières de l’UE
V4 & innovation
Le
28 mars, les Premiers ministres des pays du groupe de Visegrad
(Hongrie, Pologne, Slovaquie, République tchèque) ont adopté une
déclaration commune sur leur coopération mutuelle en matière
d'innovation et de numérique... Lire
la suite
V4 au sein de l'UE
>>> MARS2017. Union européenne : ce que veut le « groupe de Visegrad » LaCroix
>>> MARS2017. Réunion du groupe de Visegrad sur le futur de l'Europe. Le 2 mars, les Premiers ministres des pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque) ont demandé à ce que les réformes de l'Union européenne prennent en compte les intérêts de tous les États membres, et ont déclaré qu'ils n'acceptaient aucune division au sein de l'Union.. GouvernementHongrois
>>> août 2016. Angela Merkel, l’Europe et les quatre de Visegrad
>>> juillet 2016. UE : le groupe de Visegrad veut plus de pouvoir pour les Etats
V4 & Armée européenne
>>> AOUT2016. L’idée d’une armée européenne fait son chemin en Europe centrale. >>> juillet 2016. UE : le groupe de Visegrad veut plus de pouvoir pour les Etats
>>>
AVR2016. Le Groupe de Visegrad ou l’émancipation de
l’Europe centrale
La
gestion de l’afflux des réfugiés a braqué les projecteurs sur ce
qui peut apparaître comme une force politique nouvelle en Europe.
Son nom, auparavant connu des seuls spécialistes, surgit de plus en
plus souvent dans les médias du continent : c’est le groupe
de Visegrad (V4). Constitué de la Pologne, de la Hongrie, de la
République tchèque et de la Slovaquie, ce club des quatre est
désormais capable de faire entendre ses spécificités, de tenir
tête à la Commission européenne et d’imposer ses vues.
Au
diapason
Portée
par une conjoncture politique particulièrement favorable,
l’Europe centrale se met au diapason. Elle influe sur les
négociations du Conseil, en formant un bloc en apparence
compact, avec pour dénominateur commun une opposition farouche au
courant de pensée dominant à Bruxelles. A l’heure où l’Union
européenne est confrontée à une crise multidimensionnelle sans
précédent, qui menace ses fondements mêmes, ce qui est perçu
comme l’émergence d’un « bloc eurosceptique » à
l’est suscite de vives inquiétudes. Il est donc important de mieux
comprendre les ressorts de cette coalition singulière.
Le
groupe de Visegrad n’est pas une construction politique récente.
Les Hongrois revendiquent des contacts légitimant une amitié
naturelle et très ancienne. « En 1335, le roi de
Hongrie avait invité les souverains de Pologne et de Bohème à
former une alliance contre Vienne, ville qui faisait obstacle au
commerce avec l’Ouest », rappelle l’historien
György Granasztoi, ancien ambassadeur de Hongrie à Bruxelles. LeMonde
V4 & Armée européenne
« Il faut que l’UE se concentre en priorité sur les affaires de sécurité, et nous pouvons commencer à envisager la création d’une armée européenne commune »,
a déclaré à cette occasion le premier ministre hongrois, Viktor Orban,
rejoint par le chef du gouvernement tchèque, Bohuslav Sobotka. Le
premier ministre slovaque, Robert Fico, a été plus évasif, en affirmant
que « l’UE devait se renforcer en tant qu’acteur global ». La veille, le ministre des affaires européennes polonais, Konrad Szymanski, avait souligné dans un entretien au journal Rzeczpospolita que la Pologne « n’est pas contre le développement des capacités militaires européennes, à condition qu’il n’y ait pas de dissonances avec l’OTAN ».
V4 & Russie
>>>
La plus grande fracture entre les pays du groupe de Visegrád est
leur relation avec la Russie et vice versa. Alors que la Russie tente
de toucher des pays comme la Hongrie et la Slovaquie et de les
compter parmi ses alliés les plus proches, la Pologne est plutôt
considérée comme un ennemi à Moscou en raison de sa position
pro-OTAN. La République tchèque se trouve à mi-chemin entre les
deux, avec un gouvernement qui se montre réservé vis-à-vis de la
Russie et un président qui est l’un des plus fervents admirateurs
de Poutine dans la région. La Russie a toujours joué la stratégie
de « diviser pour régner » dans la région, préférant certains
pays aux dépens d’autres.
Ludovic
Lepeltier sur Médiapart
V4 & énergie
>>>
JUIL2017. Donald Trump mise sur les exportations de GNL vers l’Europe
centrale et de l’Est, dépendant fortement du gaz russe Euractiv
NOTE :
Le site internet Visegrad (visegradpost) est à éviter en raison d'intervenants très poutiniens et de son partenariat avec des sites d'extrême droite poutinolâtre
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