Il est considéré comme la "bête noire de la City" ; certains journaux britanniques l'ont qualifié "d'homme le plus dangereux d'Europe" . Autrement dit, c'est quelqu'un de bien.
>>> Le Français Michel Barnier devient «Monsieur Brexit»
>>> Le Français Michel Barnier devient «Monsieur Brexit»
L'ancien commissaire européen au
Marché intérieur et aux Services financiers prend officiellement ce
samedi ses fonctions de négociateur en chef, au nom de l'Union
européenne, en vue de préparer le Brexit.
Il
était la «bête noire de la City» de Londres entre 2010 et 2014. Alors
commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers, le
Français Michel Barnier a été l'architecte de l'Union bancaire
européenne et s'est mis à dos la première place financière d'Europe.
Aujourd'hui, il endosse le costume de «Monsieur Brexit» en prenant
officiellement ce samedi ses fonctions de négociateur en chef, au nom de l'Union européenne, afin de mener à bien le divorce avec les Britanniques.
Nommé
fin juillet par le président de la Commission Jean-Claude Juncker, ce
vétéran des institutions bruxelloises se mettra au travail dès lundi et,
selon un porte-parole, ne s'exprimera pas avant début novembre. Il
compte d'abord sonder les avis des 27 États membres.
Michel Barnier a déjà eu des consultations «constructives» jeudi à
Berlin avec le chef de la diplomatie allemande Franck-Walter Steinmeier.
>>> Michel Barnier, le "Monsieur Brexit" redouté au Royaume-Uni
L'ancien commissaire européen, plusieurs fois ministre, s'engage dans la primaire des Républicains au côté de son cadet, et témoigne d'une "rupture" avec Nicolas Sarkozy. Il commente aussi pour L'Express la crise grecque.
Alexis Tsipras organise un référendum le 5 juillet: va-t-on vers un défaut de paiement de la Grèce et sa sortie de la zone euro?
On
vit cette crise grecque au jour le jour... Je ne veux toujours pas
croire qu'on va subir la sortie de ce pays de la zone euro après
tous les efforts du peuple grec, qui commençaient à porter leurs
fruits. Et après tous les efforts des autres Européens pour la
Grèce et pour la stabilité de la zone euro! J'ai entendu Angela
Merkel dire un jour que l'euro, c'était "bien plus qu'une
monnaie"! Nous parlons d'une question qui va bien au-delà de la
finance et de l'économie. Je me demande, à titre personnel, si la
France ne devrait pas proposer à ses partenaires qu'un nouveau
sommet de la zone euro, avant dimanche, tente le "tout dernier
effort" pour préserver l'unité de la zone euro. Sinon,
dimanche, la vraie question que trancheront les Grecs eux-mêmes sera
le maintien de leur pays dans cette zone, ou son isolement!
La
Grèce est-elle incapable d'appliquer les règles que l'Europe
impose?
La
Grèce était le pays le plus fragile, le moins compétitif. Elle
avait maquillé ses comptes pour entrer dans la zone euro. Ces
faiblesses n'ont pas été corrigées après son entrée dans l'euro,
faute d'efforts des gouvernements grecs, de volonté politique au
sein de l'Eurogroupe, et aussi de règles vraiment efficaces pour
corriger les déséquilibres budgétaires et une perte de
compétitivité continue. Elle a donc subi plus fortement la crise.
L'objet de la négociation avec ses partenaires, c'était pour la
Grèce l'obligation de respecter enfin le "règlement de
copropriété", de diminuer ses déficits, de renforcer sa
compétitivité par des réformes. Il ne s'agissait pas de négocier
pour divorcer, mais pour rester ensemble sur de bonnes bases. Je
trouve stupéfiant que certains, en France, encouragent la Grèce,
pour sortir de l'austérité, à quitter la zone euro et à continuer
à s'endetter! C'est insensé pour la Grèce, jetée alors dans les
mains des spéculateurs, et pour l'Europe elle-même, même si cela
ne mettrait pas forcément pas en péril l'euro, comme on le
craignait en 2010. Le projet européen demeure le plus beau projet
politique, un projet de paix, de stabilité, de démocratie, le seul
à l'échelle d'un continent dans le monde d'aujourd'hui. Je n'arrive
pas à comprendre comment ceux qui veulent la démocratie et la paix,
notamment ceux qui, à gauche, ont de la sympathie pour Podemos en
Espagne, ou pour Syriza en Grèce, prônent la sortie de l'euro.
C'est grave. Avant d'être élu, Tsipras disait qu'il ne voulait pas
que la Grèce sorte de la zone euro. Encore une fois, si cela
advient, la Grèce ne trouvera plus un sou d'argent public et
empruntera donc à taux usuraire sur les marchés privés: elle sera
la proie des spéculateurs, de manière durable...
Pour
une meilleure gouvernance de la zone euro, ne faut-il pas un saut
fédéral?
La
monnaie unique est de nature fédérale. L'union bancaire, mon
engagement principal durant les deux dernières années, est
d'essence fédérale! Il faudra à coup sûr intégrer davantage nos
politiques économiques, fiscales et sociales au sein de la zone
euro. Mais le malaise des citoyens vis-à-vis de l'Union s'aggrave
et, depuis une dizaine d'années, pour principale réponse, nous
avons parlé des institutions, du "moteur", à coups de
traités successifs et imparfaits. Ne recommençons pas! Les
priorités, ce sont l'emploi, l'investissement, l'immigration, le
marché numérique, l'union de l'énergie après l'union bancaire,
mais aussi, entre ceux qui le voudront, une défense commune. Avec
quelques modifications ciblées des textes, on peut faire tout cela,
qui concerne le quotidien des citoyens. Pour les institutions, pas
besoin de traité pour créer un "président de l'Union"
qui assumerait un jour les missions du président de la Commission et
du président du Conseil européen.
Vous
conseillez Jean-Claude Juncker sur la défense. Que
recommandez-vous?
Il
y a une triple urgence. Géopolitique, d'abord, avec les opérations
russes de déstabilisation à l'Est, la guerre en Syrie et en Irak,
les attentats portés jusque chez nous par Daech, l'instabilité du
Proche-Orient et de l'Afrique. Budgétaire, ensuite, car partout il y
a moins d'argent public et il faut faire mieux ou plus - donc faire
ensemble. Industrielle, enfin, et là, il s'agit d'emplois. Au Salon
du Bourget, on a vu la mutualisation aboutie dans l'aéronautique
avec Airbus, ou le fabricant de missiles MBDA, totalement intégré
au niveau européen, y compris avec les Anglais. Voilà le chemin!
L'Union européenne doit favoriser le marché unique des industries
de défense, pour créer de grands groupes et regagner son
autonomie.
N'est-ce
pas incompatible avec la souveraineté nationale pour l'engagement
des troupes?
Envoyer
des soldats sur des théâtres d'opération où ils risquent leur vie
doit rester une décision nationale, mais qu'on peut prendre en même
temps, après avoir analysé ensemble une situation. Ce qui permettra
une politique de défense commune, c'est une politique étrangère
commune, incarnée par celui ou celle que les Anglais n'ont pas voulu
qu'on appelle "ministre européen des Affaires étrangères",
et qu'on a baptisé "haut représentant de l'Union"...
Depuis la division européenne sur l'Irak, en 2003, il y a trop
d'exemples où les Européens n'ont pas agi ensemble faute d'avoir
analysé et travaillé ensemble préalablement. C'est le sens de la
stratégie globale que prépare Federica Mogherini au nom de l'Union
européenne. Je pense aussi, comme Jean- Claude Juncker, que les pays
qui veulent et peuvent agir ensemble devraient s'engager dans une
"coopération permanente structurée", telle qu'elle est
possible dans le traité européen, sans fermer la porte à
personne.
Cela
sera plus simple quand les Anglais auront quitté l'Europe...
Je
ne le crois pas. Un tel départ serait un affaiblissement, car le
Royaume-Uni est le second pays européen, avec la France, à disposer
d'un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Il
dispose d'une diplomatie active et d'une défense crédible. Les
Anglais sont pragmatiques, soucieux de leur rôle dans le monde. Or,
si on regarde avec lucidité cette époque instable et ce monde
multipolaire, on voit bien que, si nous ne sommes pas ensemble,
chacun est condamné à être sous influence ou sous-traitant des
autres grandes puissances.
Les
Britanniques sont "ensemble"... avec les Etats-Unis!
Nous
aussi nous sommes dans l'Alliance atlantique, et même revenus dans
le commandement intégré de l'Otan. Une Europe de la défense plus
forte, c'est une alliance plus forte! Mais l'alliance n'est pas
l'allégeance, et je ne crois pas que les Anglais aient envie de
faire allégeance à Washington. Les industriels britanniques savent
que leur intérêt est dans le marché unique. Quant à la City, elle
aussi a tout à gagner à rester dans l'Union, car elle est la
principale porte d'entrée des investissements mondiaux dans le
marché unique européen. Si vous mettez la porte en dehors du
bâtiment, c'est une autre affaire! Ce débat sur la sortie ou non
des Britanniques devrait être l'occasion de refaire la preuve de la
valeur ajoutée de l'Union européenne. J'avais suggéré une
révision générale des compétences des politiques européennes,
pour vérifier leur utilité, de manière transparente et
démocratique. Un de mes anciens collègues de la Commission,
l'Anglais Chris Patten, a un jour posé cette bonne question: "La
défense de l'intérêt national est-elle toujours nationale?"
Pour certains sujets, elle doit être européenne; pour d'autres,
rester nationale. C'est ce que je voudrais démontrer dans les deux
ans qui viennent, dans le débat français, qui reste tellement
hexagonal!
La
droite a-t-elle progressé dans sa réflexion européenne?
Ma
famille politique a été affaiblie par tant de polémiques, après
2012! Les querelles de personnes l'ont emporté sur le débat
d'idées. J'espère qu'avec la création des Républicains - j'aurais
d'ailleurs préféré le "Mouvement républicain" - le
travail sur le projet va reprendre. Nicolas Sarkozy a le vrai mérite
de remettre tout le monde autour de la même table, ce qui n'est pas
si facile à moins de deux ans d'une présidentielle.
La
droite n'est-elle pas moins européenne qu'en 2012?
Oui,
je le constate et je le regrette. Aussi longtemps que je pourrai, je
rappellerai d'où nous venons: de Gaulle puis tous les hommes d'Etat
issus de notre mouvement ont pris leur part dans la construction
européenne. Cela fait partie de notre ADN. Or je vois certains avoir
l'"Europe honteuse", ou courir derrière Marine Le Pen sur
des idées souverainistes. Mais personne ne la rattrapera sur ce
terrain! J'aimerais qu'on retrouve l'esprit des élections
européennes de 2009, le seul scrutin gagné durant le quinquennat!
Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon avaient réussi
la présidence française de l'Union. Nous n'avons pas rasé les murs
et nous avons gagné avec 29%!
En
voulez-vous à Nicolas Sarkozy de vous avoir préféré Laurent
Wauquiez pour les régionales en Rhône-Alpes-Auvergne?
En
politique, l'amertume ou la nostalgie ne sont pas bonnes
conseillères. Il faut regarder devant et juste avoir de la
mémoire... Je n'ai pas compris, et le lui ai dit, l'attitude de
Nicolas Sarkozy. Je pense qu'une erreur a été commise, pour le
mouvement, pour Laurent Wauquiez, qui a imposé sans concertation sa
candidature, mais aussi pour la région. Nous verrons dans les cinq
années à venir qui aura eu raison. Aujourd'hui, je garde la même
capacité d'enthousiasme et d'indignation qu'au jour de ma première
élection, à 22 ans, en Haute-Tarentaise. Dans cette nouvelle et
grande région, j'avais envie de faire la démonstration que le pays
peut redémarrer à partir de ses territoires, en mettant dans un
même élan tous ceux qui créent, innovent, entreprennent,
travaillent à la solidarité. Comme l'Allemagne le fait si bien dans
ses Länder.
Je voulais aussi démontrer que le vote FN n'est pas une fatalité,
rassembler, dans un contrat sincère, Républicains, UDI, MoDem et
d'autres. De tout cela, Nicolas Sarkozy n'a pas voulu. J'en ai pris
acte. Je n'avais pas envie de me battre contre mes propres amis
politiques. Pour moi, la page est tournée. Mais dans la confiance
qui nous a toujours liés depuis 1993, c'est une rupture. La
confiance doit toujours être réciproque.
Vous
présenterez-vous à la primaire ?
Franchement,
vous ne trouvez pas qu'il y a déjà beaucoup de candidats? Même si,
autant que d'autres, j'ai construit un parcours et une crédibilité,
une compétence pour exercer les plus hautes fonctions! Mais les
circonstances ne sont pas là. Il faut être lucide sur soi-même. Je
vais participer à ce débat avec une très grande liberté, parmi
ceux avec lesquels j'ai envie de travailler, et je retrouverai cette
"morale de l'action" qu'évoquait Georges Pompidou.
A
quel candidat allez-vous apporter vos idées, vos forces?
J'ai
choisi d'accompagner Bruno Le Maire, s'il décide d'être candidat.
Cette primaire est une chance, car personne ne peut plus
s'autodésigner. Dans cette compétition, il y aura des hommes qui
sont mes amis, que je respecte, qui ont la stature pour diriger
l'Etat. Outre Nicolas Sarkozy, je pense à François Fillon et à
Alain Juppé, qui ont été à Matignon. J'ai été leur ministre,
nous appartenons à la même génération, nous avons les mêmes
valeurs et nombre d'idées en commun. Notamment, je partage avec
Alain Juppé la conviction que l'alternance ne sera possible que dans
une alliance sincère, durable, entre un centre fort et la droite
républicaine. C'est ce que j'avais dit au congrès de l'UDI, en
2012, où Jean-Louis Borloo m'avait invité. Mais pour cette
primaire, je me suis posé une question simple: auprès de qui
puis-je être le plus utile? J'observe Bruno Le Maire avec attention:
il m'a succédé au ministère de l'Agriculture en 2009, il a une
vision européenne et internationale, l'énergie, le caractère et la
compétence pour être président; je le vois, depuis l'élection
interne à l'UMP, franchir chaque étape avec ténacité, clarté, en
construisant une dynamique. Il appartient à une nouvelle génération
et marche au milieu de la route! J'ai envie de l'accompagner pour
renforcer cette dynamique, et je sais que c'est dans une telle
dynamique que nous nous retrouverons tous après le premier tour de
la primaire. Il est le mieux placé pour exprimer et personnaliser le
changement dont notre pays a besoin.
Michel
Barnier: "La crise grecque peut faire avancer l'Europe"
Michel
Barnier, conseiller spécial du président de la Commission
européenne à la défense et à la sécurité, estime que l'Europe
doit profiter de cette crise pour renforcer la gouvernance politique
de la zone euro et la coordination fiscale. (Les
Echos)
>>> Michel Barnier, concernant l'Ukraine :
Se reposer ou être libre (Michel Barnier). L'ouvrage de Michel Barnier est à recommander, tant il st clair, accessible à tous, rempli de bonnes idées, et porteur d'espoir. (voir sur le sujet : LeFigaro ; LeTaurillon )
_________________________________________________________
Extraits du livre de Michel Barnier "se reposer ou être libre" :
concernant l'euro :- sur les dérives liées à internet :
- les frontières de l'Europe (p 137, 138, 139)
Propositions pour l'Europe :
Manuel Valls
23 mai 2019
>>> Manuel Valls : « Je
n’en pouvais plus. Le PS était mort… »
Après les municipales de Barcelone,
dimanche 26 mai, l’ex-Premier ministre jure qu’il se tiendra
à distance des « batailles politiciennes ». Pour
« l’Obs », il vide enfin son sac et évoque sa nouvelle
vie.
Il s’excuse de nous avoir donné
rendez-vous dans le bar sans charme de cet hôtel barcelonais, mais
Manuel Valls doit, ce 17 mai, faire campagne sur un marché tout
proche puis rencontrer des associations de Latinos. L’élection
municipale est dans quelques jours, chaque voix va compter. L’ancien
Premier ministre jette toutes ses forces dans la bataille. Mais
pendant une heure, il accepte de se confier. Et se lâche.
La France, la gauche, le pouvoir, la
politique, sa nouvelle vie. Manuel Valls, si corseté quand il
gouvernait, si dur quand il combattait ses adversaires, parle enfin
franchement. Ses mâchoires si souvent serrées se détendent enfin.
Son visage lui-même a changé. Comme en analyse, il revient sur les
raisons intimes qui l’ont poussé à quitter le pays qu’il
s’était choisi. « Je n’ai pas été malheureux. Ce
serait insultant pour mes enfants, Nathalie [sa première femme,
NDLR], Anne [Gravoin, sa deuxième femme], mes amis de
dire cela, mais j’étais oppressé. J’avais envie d’autre
chose, de partir. J’ai retrouvé de l’air. »
« Je voulais changer de vie »
Attaqué par l’extrême droite, par
l’extrême gauche, par les islamistes, même par ceux de sa famille
politique, on peut dire qu’il en a avalé des couleuvres. Il a
raison, le PS est mort. Il s’est donné la mort lui-même, et Valls
aura été une de ses dernières chances.20 février 2019
>>> Selon Valls, il y a "les mêmes ambiguïtés" au sein de LaREM qu'au PS sur la laïcité (BFM)
>>> JUIN2017. Laurent Bouvet : «Valls paie son républicanisme et son intransigeance laïque» LeFigaro
>>> Valls, le fils de Clemenceau ?
L'ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la gauche n'a jamais caché son admiration pour le "Tigre". Comme lui, il se veut profondément républicain, et partisan de l'ordre. L'Obs
>>> JAN2016. Valls. De bonnes idées (Peillon, qui est à peu près sur la même ligne, a surtout été lancé dans la primaire pour gêner Valls). Le Monde
Exemples.
Dans son projet, il insiste particulièrement sur la question européenne, proposant une « conférence de refondation de l’Europe » avec un seul « projet clair : la protection des Européens à l’heure de la mondialisation ».
Reprenant ses plaidoyers pour une « nation éducative » et une « renaissance démocratique », M. Valls souhaite également « redonner du pouvoir d’achat » aux Français. Il propose ainsi la mise en place d’un « revenu décent », différent du revenu universel d’existence de M. Hamon, qui prévoit la fusion des minima sociaux et la création d’un revenu d’autonomie pour tous les 18-25 ans. Concernant la lutte contre les discriminations, l’ex-premier ministre promet de « faire disparaître en 10 ans » l’écart de salaires femmes-hommes dans les entreprises.
Au niveau européen, ils sont favorables l’un et l’autre à une « pause » dans le processus d’élargissement de l’Union, ainsi qu’au fonctionnement de l’Europe par « cercles » de pays si l’unanimité des 27 membres est introuvable sur certains dossiers.
De bonnes idées de Valls :
- logements sociaux et jeunes actifs : notamment 40 000 nouveaux logements sociaux destinés en priorité « aux jeunes salariés »
- Des taxes face à la mondialisation : « Il faut augmenter les droits de douane. La France doit exercer son rôle de leadership en Europe, dans cette guerre commerciale. »
- simplification des strates liées à la déconcentration : « il faut aller vers une disparition des départements » . Il semble en effet logique que les conseils départementaux puissent être regroupés au sein des conseils régionaux. Certes, quelques élus des conseils départementaux grinceront des dents. Il faudra passer outre.
- sécurité sociale. « Le projet de François Fillon, c’est de mettre plus d’inégalités. C’est une question importante qui porte sur notre modèle républicain, sur notre modèle social. Quand on veut mettre en cause la Sécurité sociale, on veut mettre en cause un des fondements de notre société, on a deux visions très différentes de la société. Il faut plus de médecins en supprimant le numerus clausus. »
- Déchéance de nationalité pour les candidats au jihad. « François Hollande a eu raison de regretter la déchéance. Non, i la eu tort. Et il a eu tort de ne pas organiser un référendum sur cette question !
- Laïcité. « La laïcité, ce n’est pas un glaive, c’est un bouclier, c’est ce qui nous rassemble, il faut la chérir, ne pas l’instrumentaliser. La laïcité, c’est la capacité à vivre ensemble et c’est pour ça que je la défends. »
- Relations internationales .
« avec la Russie, il fa[llai]t toujours parler franchement, le rapport de force est essentiel avec Poutine », ajoutant : « Il ne faut pas lever les sanctions. » .
« L’urgence, c’est de combattre l’Etat islamique, c’est de sauver les populations civiles, c’est de trouver une solution politique (…) Nous avons toujours dit que le régime syrien devra être représenté [dans les négociations] mais que la présence de Bachar Al-Assad restera un obstacle. »
- Turquie. « la Turquie ne p[ouvai]t pas, ne pourra[it] pas faire partie de l’UE », plaidant pour le développement de partenariats avec Ankara.
>>> JAN2017. Quelles différences entre les candidats de la primaire à gauche ?. Nous avons recensé ce qui distingue les sept candidats de la primaire de la « Belle alliance populaire », qui regroupe le Parti socialiste et ses alliés. Bonne synthèse en images du Nouvel Obs
>>> Le site de Valls : ici
Valls est probablement la meilleure option. Il a de bonnes idées sur la question européenne. En particulier, il a clairement dit que la Turquie n'avait pas vocation à intégrer l'UE. Il a compris que l'Europe devait avoir des frontières et les protéger. Il a compris que l'immigration était un problème et qu'il fallait la contrôler. Il défend la laïcité et a compris qu'il existait en Europe des forces travaillant à l'islamisation de nos sociétés. Il est pragmatique et réaliste.
Valls président et François de Rugy premier ministre formeraient un bon duo à la tête de la France.
En se mêlant samedi à la foule insoumise, Benoît Hamon s'est enfermé au pire dans une impasse, au mieux dans une voie de garage. (L'Obs)
Il a compris l'importance de l'appartenance à l'Union européenne dans le monde dangereux de ce début de XXIe siècle.
Mais un sérieux reproche peut lui être fait : il fait l'impasse sur les problèmes liés à l'immigration et à l'islamisme. Sur ces thèmes, il est pertinent de lire ces trois articles :
- « La gauche doit dépasser
l’idéologie de la diversité ». L’universitaire américain estime que la défaite de Clinton
s’explique par la célébration univoque de la diversité par
l’élite intellectuelle progressiste. Le
Monde
- En Autriche, Alexander Van der Bellen, le
candidat soutenu par les Verts a mené une campagne très « identitaire »
pour convaincre les conservateurs de voter pour lui contre l’extrême
droite. Le Monde- Brexit : les motivations de ceux qui l’ont voté. « Je préfère être plus pauvre avec moins de migrants », avait déclaré Nigel Farage, l’ex-leader de UKIP et symbole de la campagne pro-Brexit. Un avis visiblement partagé par ces Britanniques qui ont voté pour le « leave » lors du scrutin du 23 juin 2016. Euractiv. Peut-être les dirigeants de l'UE tiendront-ils compte, ensuite, des aspirations des européens ? Une Europe qui ait des frontières, et qui sache les protéger.
>>> Ecole, revenu universel,
32 heures… Ce qu’il faut retenir de Benoît Hamon dans
« L’émission politique »
Candidat à la primaire de la gauche,
l’ancien ministre issu de l’aile gauche du PS a déroulé ses
propositions en vue de l’élection présidentielle.
De bonnes idées. Par exemple :
- sur l'Europe : M Hamon ne
croit pas qu’il faille établir
« un rapport de force » avec Bruxelles et les
partenaires européens, contrairement à MM. Montebourg et Mélenchon.
« Le protectionnisme s’exerce aux frontières de
l’Europe » et non pas à l’intérieur en menaçant de
« reprendre ses libertés », a-t-il précisé.
- sur le mythe de la croissance :
il plaide « l’abandon » du « mythe »
de la croissance. « La croissance du produit intérieur
brut, c’est une convention, mais la richesse économique ça ne dit
pas le bonheur, le niveau de développement,
d’inégalités… », a-t-il expliqué.
« La course à la
consommation
nous mène à la catastrophe, la productivité nous mène à la
catastrophe », assure encore le député des Yvelines qui
estime que les efforts faits pour privilégier
la croissance pendant le quinquennat écoulé n’ont pas eu d’effet
sur celle-ci.
- sur le temps de travail :« Depuis
que je suis entré en campagne, on me prête de vouloir faire les
32 heures », a-t-il déclaré, expliquant qu’il
n’entendait pas revenir sur les 35 heures mais « encourager
le temps partiel ». « Il faut accompagner les
transitions », a plaidé M. Hamon, assurant que tous les
emplois détruits par la robotisation ne seront pas recréés. Pour
lui, ces transitions « vont amener les hommes et les femmes
à travailler moins ».
- sur la robotisation, et le
revenu universel : la mise en place d’un revenu
universel d’existence d’un montant de 535 euros par mois.
Une mesure qui coûterait 300 milliards d’euros par an.
Interrogé sur son financement, M. Hamon a estimé qu’il
fallait d’abord voir le « sens » de ce qui
constitue « une nouvelle Sécurité sociale ».
Ce revenu universel comprendra
l’ensemble des minimas sociaux, les allocations logement et
familiales et sera financé a-t-il dit de plusieurs manières, à
travers une réforme fiscale – qui « épargnera les
classes moyennes et populaires » –, en luttant contre
l’évasion fiscale et en prélevant des « cotisations
sociales sur le travail des robots » lorsqu’ils
remplacent celui d’un être humain.
Si les machines remplacent le travail des hommes, elles aussi doivent être taxées pour financer notre protection so… https://t.co/XsNXhEGGIR
— benoithamon (@Benoît Hamon)
- environnement et principe de
précaution : Pour le candidat à la primaire, « dès
qu’il existe un soupçon de dangerosité pour la santé des
Français », il faut faire valoir « un principe
de précaution ».
>>> JAN2017. Primaire à
gauche : Manuel Valls en tête, la percée de Benoît Hamon. L'Obs
La percée de Hamon est logique. Il
fait une bonne campagne, il est présent sur le net, il écrit des
tribunes dans les grands quotidiens pour expliquer en quelques points
les mesures essentielles qui donnent une vision de société, et qui
le différencient des autres (taxe sur les robots par exemple). Le
problème de Hamon, c'est son déni de l'islamisation de la France et
de l'Europe.
Pour Valls, il manque la mise en
lumière de grands thèmes qui forgent un projet de société (il
doit assumer et appuyer sa lutte contre l'islamisation de la société.
Cela est attendu par une large majorité de citoyens y compris à
gauche.
>>> JAN2017. France : « Une
société de castes, où chaque groupe méprise l’autre et se sent
méprisé ». Une dynamique d’humiliation et de mépris place
les classes populaires en marge du débat politique. La gauche doit
répondre à leur quête de reconnaissance et de fierté, estime
l’historienne Marion Fontaine. Le
Monde
>>> DEC2016. Quand le Parti
socialiste s’emparait de l’identité culturelle. La majorité
élue en 1981 avait mis la culture au centre – ce qui est bien
connu – et lui avait délégué la prise en charge du récit
national – ce qu’on a largement oublié. Le
Monde
Hélas, si la gauche aujourd'hui pense
faire adhérer les gens à l'idée du multiculturalisme (qui dans la
pratique ne fonctionne pas, comme on peut le voir aux Etats-Unis ou
ailleurs), au lieu de s'appuyer sur l'idée d'une identité
européenne, alors la gauche n'a aucune chance. Aucune chance non
plus si elle se contente de faire l'impasse sur le sujet (cf comment
Alexander Van Alexander der Bellen a gagné en Autriche)
>>> DEC2016. Benoît Hamon, le
possible trouble-fête de la primaire de gauche.
Ses thèmes de campagne ciblent un
électorat jeune, actif et urbain, dont ses partisans parient qu’il
constituera le cœur de la participation des 22 et 29 janvier.
Le
Monde
>>> DEC2016. Ce que contient
le programme (vert fluo) de Benoît Hamon L'Obs
Il perdra sur cela :
Après avoir appelé l’Europe et la
France à contribuer davantage aux programmes humanitaires, Benoît
Hamon aborde la question migratoire. Il attaque alors Manuel Valls
sur son positionnement et dit avoir eu « honte » de voir
un « premier ministre issu des rangs de la gauche » aller
« tancer une chancelière allemande, conservatrice, pour lui
dire de ne pas en faire autant en matière d’accueil des réfugiés
et des migrants ». (La
Croix)
Hamon a raison sur la forme (L'attitude de Valls en Allemagne était malvenue et impolie) mais Valls a raison de vouloir restreindre fortement l'immigration ; si cela n'est pas fait, l'Europe explosera.
Et c'est pour cela qu'il faut espérer que Valls soit le représentant de la gauche aux présidentielles, si la gauche veut avoir une chance.
Et c'est pour cela qu'il faut espérer que Valls soit le représentant de la gauche aux présidentielles, si la gauche veut avoir une chance.
Hélas, Hamon n'a pas compris que ce
n'est pas uniquement avec des programmes humanitaires que l'on combat
les tyrans et les conséquences de la tyrannie. Ce n'est pas en
multipliant les programmes humanitaires, en Syrie, Ukraine, Géorgie
ou ailleurs, qu'il gênera les exactions russes ou ralentira la
volonté de conquête de Poutine. C'est par l'affrontement
économique, militaire, diplomatique, culturel que l'on peut agir sur
les causes. Pas par des programmes humanitaires qui, tels qu'ils sont
présentés (c'est à dire une ouverture des frontières de l'UE) ne
résoudront rien (au contraire, ils jetteront dans les bras des
nationalistes les européens qui hésitent encore). Ces
programmes, ce sont des réactions découlant de l'inaction face à
Poutine. C'est agir sur les conséquences et pas sur les causes.
C'est subir et non anticiper. A court terme en tant qu'humaniste, ils sont bien sûr nécessaires, mais au plus proche des zones de conflit. A long terme, agir sur les conséquences plutôt que sur les causes, c'est l'échec assuré.
Lorsque Hamon déclare :
« Rien ne justifie que nous ayons
une quelconque indulgence, prudence dans nos communiqués au moment
où Bachar Al Assad massacre méthodiquement son peuple, femmes et
enfants en priorité »,
(La
Croix) ,
on ne peut qu'être d'accord. Mais s'il
n'a pas compris que les communiqués, les condamnations, ou les pleurs, ne font pas plier des
tyrans comme Assad ou Poutine, alors il n'a rien compris. (N'était-il pas pathétique que même les Etats-Unis en viennent pratiquement à supplier la Russie de faire preuve d'humanité à Alep...)
Hollande vient de déclarer que la "Russie ne tenait pas ses engagements". C'est une évidence, et ce n'est pas nouveau.
Notons d'ailleurs cette réponse de Hollande à Fillon sur la Russie :
Alors des programmes humanitaires, certes oui il en faut. Il faut aussi des "hotspots" comme cela avait été proposé par l'UE. Mais on attend de la fermeté face aux tyrans. Des exemples ? Gel de visas, arrêt des accord commerciaux, soutien - y compris militaire- aux pays en proie à Poutine et ses alliés (dont Assad), lois interdisant les organes de propagande russe, pression sur les agents d'influence, grand programme pour l'indépendance énergétique de l'Europe, cyber-riposte, armée européenne...
Notons d'ailleurs cette réponse de Hollande à Fillon sur la Russie :
La
Russie, a souligné le chef de l'Etat, a opposé de façon répétée son
veto à des résolutions au Conseil de sécurité des Nations Unies visant à
organiser un processus politique en Syrie.
"Ce
n'est pas un manque de dialogue qui est responsable de la situation
(...), c'est parce que la Russie notamment, l'Iran également, n'ont pas
véritablement voulu qu'il y ait ce processus politique, parce que ce que
voulait la Russie, c'était l'écrasement de l'opposition", a poursuivi
François Hollande. Yahoo
Alors des programmes humanitaires, certes oui il en faut. Il faut aussi des "hotspots" comme cela avait été proposé par l'UE. Mais on attend de la fermeté face aux tyrans. Des exemples ? Gel de visas, arrêt des accord commerciaux, soutien - y compris militaire- aux pays en proie à Poutine et ses alliés (dont Assad), lois interdisant les organes de propagande russe, pression sur les agents d'influence, grand programme pour l'indépendance énergétique de l'Europe, cyber-riposte, armée européenne...
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