mercredi 4 janvier 2017

Une pilule bien dégueulasse à avaler

9. La visite de Macron au criminel Poutine
8. Les entreprises collabo
7. L’Allemagne valide le gazoduc russe Nord Stream 2
6. La Russie invité d'honneur au salon du Livre à Paris
5. Du matériel militaire russe pour l'Europe
4. Poutine TV débarque en France
3. Espace : l'ESA préfère le Rockot russe au Vega italien
2. Valery Gergiev pour célébrer le 14 juillet 
1. Andreï Makine : un poutinien à l’Académie française


Une pilule bien dégueulasse à avaler 9 :
La visite de Macron à Poutine, cet homme qui a commis tant de crimes
Je ne serais qu'à moitié surpris que sous la pression de certains grands groupes français, Macron fasse profil bas - comme tant d'autres – face à Poutine. … Mais wait & see, car lors de la visite de Poutine à Versailles il y a un an, Macron avait dit quelques vérités. Et puis, la stratégie russe d'affaiblissement de l'Union européenne est parfaitement antithétique de l'approche française, comme le note OuestFrance.

>>> Ce qu'il faut attendre de la nouvelle rencontre entre Macron et Poutine, alors même qu'il vient d'être confirmé que le vol MH-17 a bien été abattu par l'armée russe, selon les enquêteurs (yahoo)

–--- La moindre des choses serait de demander le retrait des troupes d'Ukraine (Crimée et Donbass) comme préalable à tout accord. Mais lorsque l'on voit la faiblesse de l'UE, des pays qui composent l'UE (hormis eux qui sont en première ligne face à la Russie), alors il y a de quoi être inquiet. Et même de devenir eurosceptique. –---

Invité d’honneur du « Davos russe » qui se déroule à Saint-Pétersbourg du 24 au 26 mai, Emmanuel Macron veut retisser des liens privilégiés avec la Russie, au moment où Donald Trump a fracturé l’Alliance atlantique. De quoi conforter les entreprises françaises déjà très présentes.
(…) Entre Paris et Moscou, les choses en sont accélérées. La donne a changé car, en se retirant unilatéralement du compromis nucléaire que les grandes puissances avaient passé avec l'Iran en 2015, Donald Trump a fracturé l'Alliance atlantique. Dans cette crise, il n'y a plus les Occidentaux et le reste du monde mais, d'un côté, les Etats-Unis avec pour seuls alliés les pays sunnites et Israël et, de l'autre, les Européens, la Russie, la Chine et, bien sûr, l'Iran.
C'est le monde à l'envers. Le paysage politique en est d'autant plus bouleversé que les Européens, opinions et gouvernements, n'admettent pas que la Maison-Blanche veuille leur interdire de commercer avec l'Iran alors qu'elle les menace déjà de taxer leurs exportations d'aluminium et d'acier. Jamais les deux rives de l'Atlantique n'avaient été aussi éloignées et peut-être le temps vient-il donc de repenser à un rapprochement entre la Fédération de Russie et l'Union européenne.
(…) Sauf à Moscou et dans une poignée de grandes villes, la misère y est si grande et l'alcoolisme si répandu que l'espérance de vie est de dix ans inférieure à celle de la France ou de l'Allemagne et que le pays le plus étendu du monde ne compte que 147 millions d'habitants, dix fois moins ou presque que la Chine.
La Russie est devant un choix. Ou bien elle s'entend avec l'Union, ou bien elle se laisse satelliser par le pays le plus peuplé du monde. A bas bruit, les marchands chinois colonisent déjà la Sibérie et, si la Russie continue de tourner le dos à l'Europe, elle finira par s'effacer dans une Asie dominée par la Chine. (Challenges)

Une autre vision que celle donnée par l'article si romantique de Challenges serait celle d'une Europe puissance. Pas de Macron ni de Merkel chez Poutine. Simplement les représentants de l'UE.
Proposer, aussi, de fournir un véritable soutien militaire à l'Ukraine afin de mener les combats qui doivent être menés dans les territoires occupés. On parlerait là d'une Europe puissance. C'est ce qu'il serait souhaitable d'avoir. Mais de plus en plus je crois que l'Europe est incapable de mener de telles batailles. L'europe n'est qu'un vaste marché. Personne ne la craint et elle ne fait plus rêver personne. Hélas, l'eurosceptiscisme a de beaux jours devant lui.

«Vu de Russie, les succès de politique étrangère de Macron sont très modestes». (OuestFrance) On ne doute pas que Poutine lui proposera de remédier à cela…

>>> "La Russie est européenne", affirme Macron ! (BFM) Décidément très décevant Macron face au criminel Poutine. La question devient donc : en France, existe-t-il des hommes politiques qui ne soient pas poutinolâtres, et qu'ils le montrent par des actes ?
En tout cas, la déclaration de Macron est une (nouvelle) pilule bien dégeulasse à avaler !
Non, la Russie n'est pas un pays européen, mais eurasiatique. Pas plus que la Turquie d'ailleurs. Le point commun entre ces deux pays est qu'ils ont une partie de leur territoire en Europe. Cela suffit-il à en faire des pays européens ?
Non. La Russie n'est pas européenne. Les pays européens ne violent pas les traités qu'ils ont eux-mêmes signés, ils ne font pas la guerre à d'autres européens, ils n'envahissent pas et n'annexe pas des régions de leurs voisins européens.



Une pilule bien dégueulasse à avaler 8 :
Ces entreprises françaises et allemandes qui collaborent avec le pouvoir mafieux russe
>>> MAI2018. Total poursuit son histoire d’amour en Russie avec un nouveau deal de 25 milliards dollars Challenges  A vomir !
>>> MAI2018. Après une contraction de 35 % entre 2014 et 2015, le commerce franco-russe est reparti à la hausse. Depuis 2015, la France est le premier investisseur étranger en Russie (hors zones offshores) en termes de flux et le deuxième, après l'Allemagne, en termes de stock. Les sanctions ont évidemment freiné certains projets et rendu les banques françaises très précautionneuses par crainte de représailles américaines ; cependant, aucune entreprise française (sur plus de 1 000 implantées en Russie) n'a quitté le pays.
Plusieurs coopérations économiques franco-russes ont une importance stratégique comme l'aérospatial, l'aéronautique civile ou l'énergie. En décembre 2017, Vladimir Poutine a inauguré en personne le projet Yamal LNG, dans lequel Total détient 20 % aux côtés du russe Novatek (50,1 %), du chinois CNPC (20 %) et du Fonds de la Route de la soie (9,9 %). Il se réalise grâce aux financements chinois, avec néanmoins une garantie de la France via la Coface. Total négocie désormais Arctique LNG 2, alors qu'Engie plaide pour la construction de Nord Stream 2.
(France-Russie : les limites d’une coopération bilatérale. Les Echos, MAI2018)





Une pilule bien dégueulasse à avaler 7 :
L’Allemagne valide le gazoduc russe Nord Stream 2

Les autorités allemandes ont accepté la construction du gazoduc Nord Stream 2 en provenance de la Russie, malgré des contestations fortes au niveau européen. 
 Mardi 27 février, l’agence maritime et hydrographique allemande a approuvé la construction et l’exploitation du gazoduc dans les eaux du pays. Piloté par la société Nord Stream 2 AG, détenue par le géant du gaz russe Gazprom, le projet vise à doubler d’ici la fin 2019 les capacités de son prédécesseur Nord Stream 1. Il doit également permettre de transporter le gaz russe directement en Allemagne en passant par la mer Baltique, et donc en évitant l’Ukraine. Après le feu vert allemand, le projet est encore en attente de l’autorisation des autorités russes, danoises, finlandaises et suédoises, « des permis devant être attribués dans les prochains mois », selon un communiqué de la société Nord Stream.
Contestations 
 La validation allemande ne cache pas les vives contestations, tant au niveau national qu’en Europe. Le mois dernier, plusieurs hommes politiques allemands de différents bords politiques ont mis en garde contre Nord Stream 2 dans une lettre publiée dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Une véritable coopération ne peut signifier que les Allemands et les Russes acceptent quoi que ce soit sur la tête de nos partenaires européens. L’UE est donc divisée et la confiance est perdue », ont-ils écrit dans la lettre, comme le rapporte la radio allemande Deutsche Welle. Au début du mois, les parlements polonais, estonien, lituanien, letton, ainsi qu’ukrainien et moldave ont signé une déclaration commune contre le projet Nord Stream 2. Comme le rapporte l’agence de presse polonaise, la déclaration insiste sur le fait que Nord Stream 2 « n’a pas pour but la diversification de l’approvisionnement en gaz naturel, mais vise à approfondir la dépendance énergétique des pays de l’UE, en particulier de l’Europe centrale et orientale, à la Russie ». Gazprom met au contraire en avant que le projet doit répondre à la hausse de la demande européenne attendue dans les prochaines années. En janvier, l’entreprise a déclaré avoir délivré une quantité de gaz record à l’Europe en 2017 avec un total de 193.9 milliard de mètres cubes délivrés, soit une hausse de 8% par rapport au précédent record tenu en 2016.
Échauffourées au niveau européen 
 Lors d’un dialogue citoyen le 26 mars à Varsovie, le commissaire au budget Günther Oettinger a relayé ces craintes. « Ces jours ne sont pas parfaits pour Nord Stream 2. Nous ne devrions pas approfondir notre relation et donc dépendance aux ressources russes. La diversification doit être une ambition première de l’UE. » En novembre 2017, la Commission avait tenté de reprendre le projet dans son giron via une révision de la directive sur le gaz. Selon la Commission, cette révision vise à « clarifier que les principes essentiels de la législation énergétique de l’UE (accès de tiers au réseau, règles de tarification, dissociation des structures de propriété et transparence) s’appliquent à tous les gazoducs à destination et en provenance de pays tiers jusqu’à la limite du territoire de l’UE ». La proposition avait néanmoins reçu un avis négatif du service juridique du Conseil, pour qui ce plan ne respectait pas certains principes de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Dans une deuxième partie de son avis en date du 26 mars, le service juridique a estimé que la proposition de la Commission nécessiterait la signature d’un accord intergouvernemental, pour éviter l’application de différentes législations à un même gazoduc. Le service juridique a également contesté les « dérogations » prévues dans la proposition de la Commission, qui ne répondent pas aux exigences de justification objective et limitation dans le temps nécessaires pour qu’elles soient valables.
Euractiv




Une pilule bien dégueulasse à avaler 6 :
La Russie invité d'honneur au salon du Livre à Paris

>>> MARS2018. Offensive russe dans le soft power littéraire. La Russie est le pays invité d’honneur au salon Livre Paris qui s’ouvre vendredi. LeMonde
Certes, Macron a ostensiblement boudé le pavillon officiel de la Russie dudit Salon en solidarité avec les britanniques (c'est la moindre des choses, et ça ne coûte pas cher...), certes la littérature russe est riche de certains auteurs incontournables, certes il ne faut pas confondre « Russie » et Poutine, certes comme l'a souligné Macron des auteurs « parfois s'opposent avec beaucoup de courage contre tous les excès du régime en place » .
Mais enfin, aujourd'hui, associer le mot « honneur » à « Russie », ça le fait pas ! Il conviendrait plutôt d'associer à Russie des mots tels que « agresseur », « violation du droit international », « guerre », « manipulation », « corruption », « lois liberticides », « assassinats », « ridicule », « inculture », « vulgarité », « voleur », « mafia »… Hélas, cela ne devrait pas changer de sitôt.





Une pilule bien dégueulasse à avaler 5 :
Du matériel militaire russe pour l'Europe

>>> MARS2018. Transport stratégique : la Russie tisse sa toile en Europe.
C’est une situation ubuesque, qui perdure pourtant depuis des années : quand elles ont besoin d’avions de transport militaire à forte capacité, les forces françaises et européennes ont recours à des avions Antonov 124. (...)
Dans le contexte de tensions avec la Russie de Poutine, cette dépendance vis-à-vis d’un acteur russe pose évidemment question. « Même si Volga-Dnepr et ADB sont en droit des sociétés privées, il serait naïf d’imaginer qu’elles échappent aux réalités et au jeu géopolitique en raison de la spécificité de leur objet social, écrivait François Cornut-Gentille dans son rapport. C’est donc une véritable épée de Damoclès qui est suspendue au-dessus de la France par la Russie et l’Ukraine en matière de transport stratégique ».
Cette dépendance est en tout cas bien partie pour durer, et même pour s’aggraver. Volga Dnepr est en effet en train de transformer l’aéroport allemand de Leipzig en une véritable base avancée de sa conquête européenne. « Les Allemands semblent jouer le jeu des Russes, estime un familier du dossier. Cela leur permet d’imposer Leipzig comme le hub du transport militaire stratégique européen. » Challenges







Une pilule bien dégueulasse à avaler 4 : 
Poutine TV débarque en France

La partie russe a considéré l'environnement français comme "permissif". Les russes nous auraient identifiés comme un maillon faible de l'Europe et, pour reprendre leurs propres termes, un "terrain de jeu facile". (Nicolas Hénin, La France russe)

>>> OCT2017. La chaîne russe RT prépare son lancement en France. Avec 20 millions d’euros de budget, RT France est un gros projet pour la maison mère, qui possède déjà une équipe au Royaume-Uni, une aux Etats-Unis et deux chaînes en arabe et espagnol gérées depuis Moscou Lemonde . Comment fonctionne Russia Today (Lefigaro)

>>> AOUT2017. Le groupe russe RT va lancer sa chaîne d'info en France. La chaîne financée par le Kremlin, RT, débarque en France à l'automne prochain. Le projet n'échappe pas aux suspicions.
Le groupe TF1 va avoir un imposant voisin à l'horizon de la fin de l'année, avec le lancement d'une chaîne tout-­infos battant pavillon russe. Après la Grande-Bretagne et l'Espagne, RT (pour Russia Today) s'installe en France, avant de s'attaquer au marché américain. L'information au service de la vision russe du monde : créée à Moscou en 2005 et diffusée sur le câble et le satellite (avec 70 millions de téléspectateurs à ce jour), cette chaîne parrainée par le Kremlin et financée sur argent public, à hauteur de 25 millions d'euros, se veut un clone des groupes France 24, CNN ou BBC World.

Si l'équipe rédactionnelle est encore embryonnaire, elle comptera, à terme, entre 130 et 150 journalistes, tous recrutés en France et dirigés par une jeune journaliste russe, Margarita Simonian. Avec "RT en français", ce projet dispose depuis peu sur le Net d'un site préfigurant la future chaîne. Il a été confié à un journaliste passé par L'Écho des savanes, Jérôme Bonnet.
Le média présenté à Cannes mi-octobre
Lancé avec le feu vert des pouvoirs publics et la bénédiction du CSA, qui lui a accordé une convention, ce nouveau média sera présentée à Cannes, le 16 octobre. L'ancien cadre dirigeant du groupe Canal +, à la tête de Télé Più, en Italie, au début des années 1980, Emmanuel Gout, est chargé d'en faire la promotion. Pas simple. Car le projet n'échappe pas aux suspicions. Il reste en effet à ses promoteurs à convaincre que RT n'est pas la "voix de Moscou". Ou le bras armé médiatique de ­Poutine.


>>> OCT2017. La chaîne française de Russia Today... plutôt pour après-demain ? La soirée de lancement de RT France organisée au Mipcom de Cannes n'a pas levé le voile sur le projet de chaîne de télé concocté par le site d'info proche du Kremlin. En fait de stars de la télé, un public hétéroclite venu plus par curiosité que par affinité.
(…) Même l’économiste Jacques Sapir ou l’ex-député Thierry Mariani, censés siéger au comité d’éthique de RT France, ne se sont pas montrés.
(…) A côté de la sortie, un «club» a été ouvert pour les invités qui souhaitent se déhancher. Sur le bar, le slogan de RT s’affiche en grosses lettres : «Osez questionner.» Dans l’ascenseur qui nous fait redescendre de la terrasse, on ouvre le dossier de presse. Une auto-interview de Xenia Fedorova, sur deux pages : «Les citoyens sont lassés de voir les mêmes sujets, les mêmes récits biaisés, répétés ad nauseam. RT France leur offrira quelque chose de nouveau, et ce faisant, bousculera le paysage médiatique francophone.» Et cette phrase, en conclusion : «Nous allons élever la qualité du débat dans les médias français.» Libération

>>> SEPT2017. Le CSA au pays des bisounours « Nous avons été prudents » vis-à-vis de la chaîne RT France, affirme le CSA La chaîne de télévision, outil d’influence russe, sera lancée d’ici à la fin de l’année. « Les règles nous empêchent de nous opposer a priori à un conventionnement », précise le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Lemonde 
On touche ici à une vrai problème : des lois (françaises) empêchent de s'opposer à Poutine TV !
Pourtant, il paraît logique que lorsqu'un pays – la Russie en l'occurrence – considère les « règles » comme un vulgaire bout de papier (on a vu ce que la Russie faisait des règles, en matière de liberté des médias, de droit international, de corruption, de convention de Genève, et j'en passe et des meilleures), qu'il profite des règles des pays démocratiques pour distiller un poison mortel visant à saper les institutions démocratiques, à détruire une Europe et des valeurs détestées, alors dans ce cas, il semble normal, logique, salutaire même, qu'il faille changer les règles. Ne pas le faire est une fois encore un aveu de faible.

>>> SEPT2016. La guerre de l’information que livre Poutine au reste du monde LeJDD
>>> DEC2016. Désinformation et fragilité des démocraties La guerre de l’information est au cœur de la doctrine militaire russe. Les démocraties sont mal préparées à la riposte. Letemps



Une pilule bien dégueulasse à avaler 3 :
l'ESA préfère le Rockot russe au Vega italien !

>>> OCT017. Quand l'ESA oublie encore la préférence européenne avec le lanceur russe Rockot.
Alors que la France et ArianeGroup plaident pour une préférence européenne en matière de lancements de satellites institutionnels, l'Agence spatiale européenne utilise encore une fois le lanceur russe Rockot.
Conçu et construit par Airbus pour surveiller la pollution mondiale, le satellite européen Sentinel-5 Precursor a été lancé vendredi avec succès par un lanceur russe Rockot depuis le cosmodrome de Plesetsk, en Russie. Incroyable au moment où ArianeGroup demande à l'Europe de jouer la préférence européenne et au moment où l'Agence spatiale européenne (ESA) semble prête à y céder. Mais pourquoi donc l'ESA a une nouvelle fois choisi Rockot pour Sentinel-5 Precursor? Car c'est bel et bien l'agence spatiale ESA qui a sélectionné le lanceur russe.
Ce satellite fait pourtant partie intégrante du programme européen de surveillance mondiale Copernicus, un projet commun de la Commission européenne et de... l'ESA. Il vise à acquérir en permanence des données d'observation précises de la Terre et à fournir des services permettant d'améliorer la gestion de l'environnement, comprendre et réduire les effets du changement climatique, et garantir la sécurité civile.

Des liaisons dangereuses?

Un choix incompréhensible? Pas sûr. Car là où l'histoire ne manque pas de sel, c'est que la société Eurockot qui opère le lanceur Rockot, est basée à Brême et appartient au groupe russe Khrunichev Space Center (49%) et... ArianeGroup (51%) dont les dirigeants exigent aujourd'hui sur tous les tons mais à raison la préférence européenne en matière de lancements. Et ce n'est pas fini. Volker Liebig, qui a été directeur des programmes d'observation de la Terre à l'ESA entre octobre 2004 et juin 2016, est aujourd'hui chez... Airbus aux côtés d'Evert Dudok, directeur général de l'activité Services au sein d'Airbus Defence & Space depuis 2012. Et qui a signé les contrats de lancement des satellites d'observation de la Terre? Volker Liebig et le PDG d'Eurockot, Matthias Oehm.
Pourtant, la commission européenne a demandé à plusieurs reprises à l'ESA d'annuler les contrats Rockot pour acheter des lancements avec Vega, le lanceur italien. Mais l'Agence spatiale européenne a toujours refusé. Pourquoi? Pour des raisons de prix? Un lanceur Rockot est acheté par la commission européenne aux alentours de 30 millions d'euros alors qu'Eurockot l'obtient pour deux à trois fois moins. Ce qui constitue une très belle marge pour Eurockot et ses actionnaires...

Un quatrième satellite Sentinel lancé par Rockot?

L'ESA a déjà confié sept satellites en quatre lancements à Eurockot : Cryosat 1 (2005, échec), Goce (2009), Smos et Proba 2 (2009) ainsi que le triplet Swarm (2013). Pour le programme Copernicus, il s'agit du deuxième contrat de lancement ferme (Sentinel-5 Precursor) de l'ESA avec Eurockot. Mais pas le dernier. LEurockot prévoit de lancer au premier trimestre 2018 Sentinel-3B.
Toutefois, selon nos informations, une clause du contrat spécifie que ce satellite doit être lancé avant la fin de cette année par un lanceur Rockot sinon le contrat peut être dénoncé au profit de Vega. Que va faire l'ESA? Un avenant au contrat pour lancer à tout prix avec Rockot ou choisira-t-elle Vega? A suivre...











Une pilule bien dégueulasse à avaler 2 :
Valery Gergiev pour célébrer le 14 juillet !

Une France de Marine Le Pen n'aurait pas fait mieux pour choisir un symbole de la démocratie. Inviter un membre de la mafia russe pour diriger un orchestre sensé célébrer les valeurs de la République française, la liberté, l'égalité, la fraternité, l'état de droit, la dignité, les droits de l'homme, il fallait oser !
Ce poutinien, Valery Gergiev, est certes un chef d'orchestre (soit dit en passant, on aurait peut-être pu trouver un chef d'orchestre national pour célébrer une fête nationale). Mais c'est surtout un collaborateur de premier ordre du système mafieux russe. À ce titre, il devrait être interdit de visa en Occident plutôt qu'être accueilli à bras ouverts comme un grand homme (au fait, a-t-il été payé avec nos impôts pour sa « performance » ?) 

>>> JUIL2017. Valery Gergiev, chef d'orchestre chargé du traditionnel concert du Champs-de-Mars le jour de la fête nationale.
« Il a joué pour les troupes d'Assad, joué pour les troupes russes en Ossétie du Sud occupée… Il jouera pour notre fête nationale #Shame (NDLR : « Honte ») », a écrit Raphaël Glucksmann à l'annonce de la désignation de Valery Gergiev. Un choix qui a été fait par Radio France, qui organise chaque année ce concert.

Un soutien à la dictature poutinienne

Le maestro russe, outre ses liens avec le président Vladimir Poutine, qu'il connaît depuis vingt-cinq ans, a aussi ouvertement soutenu les lois homophobes votées par la Douma, le Parlement russe. Il est également souvent mis à contribution pour assurer la promotion de la politique du Kremlin, notamment sur le plan international. C'est ainsi, comme le souligne Les Échos, qu'il s'était produit en 2008 avec son orchestre en Ossétie du Sud, province géorgienne annexée par la Russie après de violents combats.
En mai 2017, c'est à Palmyre (Syrie) qu'il a donné un concert pour marquer la fin de l'opération militaire de l'armée de Bachar el-Assad, à laquelle la Russie a apporté son soutien. Le ministre des Affaires étrangères britannique Philip Hammond avait dénoncé à l'époque « une tentative de mauvais goût de détourner l'attention de la souffrance de millions de Syriens ».
Au moment de célébrer les valeurs de la République française et le centenaire de l'entrée en guerre des États-Unis aux côtés de la France, qui se traduira par la présence de Donald Trump à Paris le 14 juillet, la présence de Valery Gergiev semble envoyer une note quelque peu dissonante. LePoint

>>> JUIL2017. Pour diriger l'orchestre de Paris le 14 juillet, un russe poutinien ! (L'Obs)
>>> DEC2016. Valery Gergiev, l'intrigant maestro de Poutine LesEchos









Une pilule bien dégueulasse à avaler 1 :
Andreï Makine : un poutinien à l’Académie française

Reçu sous la Coupole, le romancier a prononcé un discours au sous-texte très politique.

L’écrivain Andreï Makine a prononcé jeudi 15 décembre son discours de réception à l’Académie française, qui l’a élu en mars dernier au fauteuil numéro 5, auparavant occupé par l’Algérienne Assia Djebar. Sous la Coupole, Makine, né en Russie et naturalisé français il y a vingt ans, a tenu à défendre son pays natal, dans un discours au sous-texte très politique.

Ce discours se présentait comme un éloge d’Assia Djebar, mais il était aussi l’occasion pour le prix Goncourt 1996 de parler des liens historiques entre les cultures française et russe, ce qu'il a fait avec finesse et érudition. Mais entre deux notations historiques, on a trouvé plusieurs références à peine voilées à la géopolitique contemporaine. A la Syrie, notamment, lorsqu’il a mentionné la guerre de Crimée (1853-1856) et, «jadis comme naguère, l’Europe prête à s’allier avec un sultan ou – c’est un secret de Polichinelle – à armer un khalifat, au lieu de s’entendre avec la Russie.»

Rappelons que la guerre de Crimée a opposé l’Empire russe à une coalition formée de l’empire ottoman et de la France, notamment. Mais on suppose que la référence au «khalifat» sert plutôt ici à dépeindre l’Europe en allié objectif de l’Etat islamique, cœur de la propagande russe actuelle.

Makine s’est fait plus explicite après la cérémonie, en défendant l’honneur de la Russie auprès de nos confrères de l’AFP. Il répondait à une question sur la responsabilité de l’armée russe dans le nettoyage brutal d’Alep: «Voilà une ville bombardée pendant quatre ans, les Russes arrivent et ce sont eux les responsables !, a-t-il dit. C'est ridicule.»

Andreï Makine a aussi livré, cette fois sans fard, sa vision de «la tragédie ukrainienne»: dans un langage très poutinien, il l’a décrite comme une «guerre fratricide orchestrée, dans cette ville [de Kiev], par les stratèges criminels de l’OTAN et leurs inconscients supplétifs européens».

Dans un contexte très favorable à l’axe Moscou-Damas, défendu notamment par François Fillon, candidat des Républicains à l’élection présidentielle, le discours de Makine n’a pas dépareillé. Ce n’est pas vraiment une surprise. En 2013, il avait loué le «pragmatisme» de Vladimir Poutine et dénoncé «l’hostilité» de l’Occident à son égard.

Il devrait se sentir bien à l’Académie: Hélène Carrère d’Encausse, le Secrétaire perpétuel de l’institution, n’a jamais non plus caché son admiration pour le président russe.

Thomas Tissaud, BibliObs

Sur les conditions de l'élection de ce poutinien à l'Académie :
>>> Mars 2016. Académie française : une élection à la fois comique et consternante
Jeudi 3 mars, un blogueur obscur, un pamphlétaire négationniste ou encore un lycéen se présentent à la succession d'Assia Djebar.
(...)
Andreï Makine, Russe d'origine, est lui aussi, sur les rangs.
(Bibliobs)
Je l'ai écouté, sur Arte, alors qu'il était l'un des invités de l'émission d'Élisabeth Quin. Eh bien, j'aurais préféré ne pas l'avoir écouté. Car ce qu'il a dit sur l'Ukraine était à vomir. On aurait dit qu'il récitait comme un perroquet les éternelles obsessions la propagande poutinienne.


























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