Ukraine. Crimée
La plus importante violation du droit international depuis la 2de Guerre mondiale.
Odessa. Propagande.
Odessa. Propagande.
[un dossier "spécial Crimée", très bien fait : ici (en anglais) ]
Il faut se souvenir
qu'à cet instant la Blitzkrieg n'est rien. Elle n'est qu'un
embouteillage de panzers. (…) Ce qui étonne dans cette guerre,
c'est la réussit inouïe du culot, dont on doit retenir une chose :
le monde cède au bluff. Même le monde le
plus sérieux, le plus rigide, même le vieil ordre, s'il ne cède
jamais à l'exigence de justice, s'il ne plie jamais devant le peuple
qui s'insurge, plie devant le bluff. (Eric Vuillard, L'Ordre
du jour)
>>>
On commença à dire que "Les russes sont majoritaires en
Crimée, mais n'ont plus le droit de s'exprimer dans leur langue".
La réalité était que les citoyens russes ne sont que quelques
dizaines de milliers sur une population de 2 millions d'habitants en
Crimée. (p181, Arjakovski, Ukraine-Russie)
Dernières nouvelles
>>> DEC2019 Vladimir Poutine inaugure le pont ferroviaire entre la Crimée et la Russie.Depuis l’annexion de la Crimée, arrachée par les armes à l’Ukraine en mars 2014, le destin de la péninsule est devenu cause nationale. Lemonde
Le jour où ce pont s'effondrera - car il s'effondrera (menace sismique, glaces hivernales, instabilité des fonds de la mer d’Azov représentent quelques possibilités d'effondrement) - , j'ouvrirai une bouteille de Champagne.
20 juin 2019 (Crimée occupée. « Sanctions » prolongées)
>>> DEC2018. La Russie a terminé sa barrière de séparation entre la Crimée [occupée] et [le reste de] l'Ukraine. RFI
La Russie vient d’annoncer avoir terminé d’ériger une barrière [de 60 km] en Crimée. Un geste qui ne va pas vraiment dans le sens d’un apaisement entre Moscou et Kiev. Cette barrière sépare désormais physiquement l’Ukraine de sa péninsule annexée il y a près de cinq ans.
>>> OCT2018. La Crimée sous le choc après un « meurtre de masse » dans un lycée.
>>> SEPT2018. Vu d’Ukraine. En Crimée, une catastrophe écologique passée inaperçue. Des émissions toxiques issues d’une usine chimique contaminent depuis plusieurs jours les environs de la ville d’Armiansk, en Crimée. La situation inquiète à Kiev. CI
>>> MAI2018. Staline et Hitler en rêvaient, Poutine l'a fait… un pont relie la Crimée annexée à la Russie (Lemonde) . Personnellement, un sabotage dudit pont ne m'attristerait point.
>>> MAI2018. Pont de Crimée: la Russie bafoue le droit international (Ukraine) LeFigaro
Certes oui. La Russie bafoue depuis des années le droit international. On peut toujours dénoncer. Mais la vraie question est : comment faire respecter le droit international. La réponse est "par la force". Problème : l'UE est pétrifiée de peur face à la Russie ; il faut dire qu'au sein même de l'Europe, Poutine dispose de très zélés agents.
>>> MARS2018. Ukraine – 4ème anniversaire de l’annexion de la Crimée et de Sébastopol (18 mars 2018). Quatre ans après l’annexion illégale de la République autonome de la Crimée et de Sébastopol, la France reste fermement attachée au plein rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues. FranceDiplomatie
>>> JAN2018. Moscou installe de nouveaux missiles sol-air S-400 en Crimée RFI
>>> NOV2017. La Russie a entamé la construction d'une clôture entre l'Ukraine et la Crimée RTBF
>>> NOV2017. Le Goncourt2017 est attribué à Eric Vuillard, pour "L'Ordre du; jour" , récit court et fulgurant sur l'Anschluss (LeMonde) . On pourra faire le parallèle avec l'annexion de la Crimée, tant les similitudes sont nombreuses. [sur l'auteur : "10 choses à savoir sur Eric Vuillard, prix Goncourt 2017" Bibliobs]
>>> SEPT2017. Crimée. Un éminent détracteur de l’occupation russe condamné à deux ans dans une colonie pénitentiaire Amnesty
>>> SEPT2017. Pour l'ONU, la Russie commet de « graves violations des droits de l'Homme » en Crimée (OuestFrance). Les Nations unies font état d’« arrestations arbitraires », de « disparitions forcées », de « cas de torture » et d’au moins une « exécution extrajudiciaire ». (LeMonde)
>>> AOUT2017. L’UE sanctionne la Russie après la livraison de turbines à la Crimée. L’Union européenne a imposé ce vendredi 4 août de nouvelles sanctions contre des responsables et entreprises russes, après le détournement de turbines à gaz de la société allemande Siemens vers la Crimée. RFI
Février 2014. Alors que l'Ukraine est en proie à une période d'instabilité, suite à la fuite de Ianoukovitch et à la composition d'un gouvernement temporaire, Poutine va en profiter pour déstabiliser ce pays. Rapidement, il annexera la Crimée et tentera de déstabiliser l'est et le sud dans le but aussi, pense-t-il d'annexer ces territoires jusqu'à la Transnistrie. Les tentatives de déstabilisation d'Odessa échoueront finalement. Celles du Donbass aboutiront à une guerre toujours en cours.
>>> DEC2019 Vladimir Poutine inaugure le pont ferroviaire entre la Crimée et la Russie.Depuis l’annexion de la Crimée, arrachée par les armes à l’Ukraine en mars 2014, le destin de la péninsule est devenu cause nationale. Lemonde
Le jour où ce pont s'effondrera - car il s'effondrera (menace sismique, glaces hivernales, instabilité des fonds de la mer d’Azov représentent quelques possibilités d'effondrement) - , j'ouvrirai une bouteille de Champagne.
20 juin 2019 (Crimée occupée. « Sanctions » prolongées)
>>> Annexion de la Crimée :
l’UE prolonge les sanctions contre la Russie
Des « mesures restrictives »
interdisent notamment les investissements dans la péninsule et les
importations vers l’Union de ses produits. Lemonde
Dommage que les députés français se
rendant illégalement en Crimée (qui sont, donc, des clandestins,
des délinquants) ne soient aucunement punis et continuent même à
siéger au parlement européen et à percevoir les deniers publics...>>> DEC2018. La Russie a terminé sa barrière de séparation entre la Crimée [occupée] et [le reste de] l'Ukraine. RFI
La Russie vient d’annoncer avoir terminé d’ériger une barrière [de 60 km] en Crimée. Un geste qui ne va pas vraiment dans le sens d’un apaisement entre Moscou et Kiev. Cette barrière sépare désormais physiquement l’Ukraine de sa péninsule annexée il y a près de cinq ans.
>>> OCT2018. La Crimée sous le choc après un « meurtre de masse » dans un lycée.
Selon le Comité national
antiterroriste russe, les victimes ont été tuées par balles.
L’auteur présumé de l’attaque, un élève inscrit en quatrième
année, s’est suicidé. Lemonde
Il était "passionné d'armes"
et animé par la vengeance. Vladimir Poutine préfère de son côté
blâmer la "mondialisation". Selon lui, cette tragédie est
"le résultat de la mondialisation" et des "réseaux
sociaux et d'internet", qui ont selon lui permis l'importation
en Russie du phénomène des tueries de masse en provenance des
Etats-Unis. Lemonde
>>> MAI2018. Staline et Hitler en rêvaient, Poutine l'a fait… un pont relie la Crimée annexée à la Russie (Lemonde) . Personnellement, un sabotage dudit pont ne m'attristerait point.
Certes oui. La Russie bafoue depuis des années le droit international. On peut toujours dénoncer. Mais la vraie question est : comment faire respecter le droit international. La réponse est "par la force". Problème : l'UE est pétrifiée de peur face à la Russie ; il faut dire qu'au sein même de l'Europe, Poutine dispose de très zélés agents.
>>> MARS2018. Ukraine – 4ème anniversaire de l’annexion de la Crimée et de Sébastopol (18 mars 2018). Quatre ans après l’annexion illégale de la République autonome de la Crimée et de Sébastopol, la France reste fermement attachée au plein rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues. FranceDiplomatie
>>> JAN2018. Moscou installe de nouveaux missiles sol-air S-400 en Crimée RFI
>>> NOV2017. La Russie a entamé la construction d'une clôture entre l'Ukraine et la Crimée RTBF
>>> NOV2017. Le Goncourt2017 est attribué à Eric Vuillard, pour "L'Ordre du; jour" , récit court et fulgurant sur l'Anschluss (LeMonde) . On pourra faire le parallèle avec l'annexion de la Crimée, tant les similitudes sont nombreuses. [sur l'auteur : "10 choses à savoir sur Eric Vuillard, prix Goncourt 2017" Bibliobs]
>>> SEPT2017. Crimée. Un éminent détracteur de l’occupation russe condamné à deux ans dans une colonie pénitentiaire Amnesty
>>> SEPT2017. Pour l'ONU, la Russie commet de « graves violations des droits de l'Homme » en Crimée (OuestFrance). Les Nations unies font état d’« arrestations arbitraires », de « disparitions forcées », de « cas de torture » et d’au moins une « exécution extrajudiciaire ». (LeMonde)
>>> SEPT2017. Pour
Marine Le Pen, l'annexion de la Crimée par la Russie "n'est
absolument pas illégale" L'Obs.
On est rassuré : le FN n'a pas changé quant au degré
d'aplaventrisme à l'égard de son maître Poutine, et quant à sa
conception de la souveraineté des nations.
>>>
SEPT2017. Gesticulations russes en Crimée occupée : "Les
Etats-Unis ne reconnaissent pas la légitimité et ne reconnaîtront
pas les résultats des élections pour la Douma russe organisées le
18 septembre en Crimée, sous occupation russe", a déclaré le
porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby dans un
communiqué. L'Obs
>>> SEPT2017. Crimée. Paris accuse Moscou de violer les droits des Tatars
(...) La France « ne reconnaît ni la légitimité de l’organisation, ni les résultats » de ces élections organisées « par les autorités de facto », a indiqué la porte-parole Quai d’Orsay. « Elle demeure attachée au plein rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues. » OuestFrance>>> AOUT2017. L’UE sanctionne la Russie après la livraison de turbines à la Crimée. L’Union européenne a imposé ce vendredi 4 août de nouvelles sanctions contre des responsables et entreprises russes, après le détournement de turbines à gaz de la société allemande Siemens vers la Crimée. RFI
>>>
AOUT2017. Turbines Siemens détournées en Crimée. L'UE sanctionne
la Russie. LePoint
>>> MARS2017. Washington veut la «fin immédiate» de l’annexion russe Lefigaro
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Février 2014. Alors que l'Ukraine est en proie à une période d'instabilité, suite à la fuite de Ianoukovitch et à la composition d'un gouvernement temporaire, Poutine va en profiter pour déstabiliser ce pays. Rapidement, il annexera la Crimée et tentera de déstabiliser l'est et le sud dans le but aussi, pense-t-il d'annexer ces territoires jusqu'à la Transnistrie. Les tentatives de déstabilisation d'Odessa échoueront finalement. Celles du Donbass aboutiront à une guerre toujours en cours.
L'Annexion
de la Crimée s'est déroulée en quatre phases, qui se sont enchaînées très rapidement
-
Neutralisation et prise des bâtiments officiels et stratégiques (cependant que Poutine déclarait quelques jours avant que les mouvements de troupes russes aux frontières n'étaient que des "exercices")
-
Déclaration d'indépendance
-
Farce du référendum destinée à monter que la Crimée rêve d'être
rattachée à la Russie
-
Accord de la Russie à la « demande » de la Crimée
[Chronologie détaillée de l'annexion : voir ici (site en anglais) ]
Les
manoeuvres militaires ? De simples exercices…
>>>
Noter d'abord qu'en 2013, la Russie avait lancé le plus grand
exercice militaire depuis l'ère soviétique, déployant 160 000
soldats en extrême-orient (Lemonde) ;
et que les manœuvres militaires sont aujourd'hui fort nombreuses
près des frontières européennes.
>>>
Mercredi
26 février 2014.
En
pleine crise ukrainienne, Poutine ordonne des manœuvres militaires
dans l'Ouest et le Centre de la Russie. Faut-il s'en inquiéter?,
s'interroge BFM
(26/02/2014)
Au
total, 150 000 militaires sont concernés, mais le ministère de
la Défense assure qu'il n'y a aucun lien avec la crise en
Ukraine. "Certes,
ce n'est pas la première fois que de tels exercices sont
réalisés, explique
à francetv info Anne de Tinguy, professeure à l'Inalco et
chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales de
Sciences Po. Mais
la coïncidence entre les deux est troublante." (FranceTVinfo, 28/02/2014)
>>>
Jeudi 27 février
2014. La Russie engage des manœuvres militaires (NBC)
avec son armée de terre aux zones frontalières avec l'Ukraine, au
prétexte de « mettre à l'épreuve sa capacité d'action ».
Washington,
Londres, l'Otan… Moscou reçoit des mises en garde de partout
contre une
intervention en Ukraine. La
tension monte graduellement depuis jeudi 27 février. D'abord
avec le drapeau russe hissé sur des bâtiments officiels en
Crimée, une république autonome ukrainienne. Puis avec la
réapparition de l'ex-président Ianoukovitch, introuvable depuis
samedi, qui a demandé la protection de la Russie.
Certes,
la
Russie a promis de respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine,
a fait savoir jeudi le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Mais
Moscou montre ses muscles et cultive une certaine ambiguité. FranceTvinfo
>>> Manœuvres militaires, intervention de groupes pro-russes, rhétorique agressive… La Russie prépare-t-elle une intervention militaire ? (FranceTVinfo, 28 février 2014).
La
Russie évoque de simples exercices (Comme d'habitude, il s'agit
d'intox!). Le président ukrainien par intérim, Olexandre
Tourtchinov, ne croit guère à la version de simples exercices
militaires russes, annoncés à l'avance. (Lemonde,
1er mars 2014)
Il
avait raison.
Ces mouvements de troupe couvrent en fait une mobilisation à l'échelon régional provenant de la base de Sébastopol, comme les événements du week-end qui suit le révèlent.
>>>
Vendredi
28 février 2014. Prise des bâtiments stratégiques. Des
hommes en armes cagoulés et dont l'uniforme ne comprend pas de signe
permettant leur
identification prennent le contrôle des aéroports
de Simferopol
(Interfax)
et de Sébastopol
(Lemonde,
2 et 3 mars 2014). Ces deux aéroports desservent la Crimée ;
il s'agit d'un pré-positionnement : un communiqué Reuters le
lendemain confirme le bouclage des accès aériens sur la péninsule,
de district de Kirovskoïe compris (Reuters).
Sur
les routes, plusieurs groupes de véhicules blindés circulent entre
les deux villes,
ainsi qu'entre Sebastopol et le port de Balaklava jusque dans la
nuit. Une frégate russe, qui croise face au port, tire un coup de
semonce en milieu de journée (Lemonde).
>>>
En Crimée, les aéroports bloqués et les prorusses déployés. Des
Russes de Crimée, rassemblés en brigades populaires, circulent en
maîtres dans le centre-ville de Sébastopol. (LeMonde
, 01/03/2014). Le ministre de l'intérieur ukrainien dénonce une
invasion russe, et la neutralisation deux aéroports de Crimée par
des soldats russes.
>>> Le parlement ukrainien fait voter une résolution appelant la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis à respecter le mémorandum de Budapest qu'ils ont signé en 1994, garantissant l'indépendance de l'Ukraine en échange de son renoncement aux armes nucléaires.
>>>
Dans l'après-midi Viktor Ianoukovytch tient une conférence de
presse à Rostov-sur-le-Don,
au cours de laquelle il affirme qu'il est toujours le président
légitime, sa volonté de revenir en Ukraine quand sa sécurité sera
assurée, et la nécessité de tenir un référendum (LeMonde,
28 février 2014). On croirait entendre Poutine ! Comme par
magie, la farce du référendum aura lieu quelques jours après.
>>>
« Kiev appelle à
l’aide »,
Libération, 2 mars
2014
Hélas,
les puissances occidentales ont fait preuve d'une bien grande
faiblesse pour aider l'Ukraine. Probablement que l'inaction lors du
conflit en Géorgie a encouragé Poutine à poursuivre ses velléités
impérialistes, persuadé, à raison, qu'il n'y aurait que des
condamnations verbales diverses et variées, des demandes de
négociation, des ouvertures à la discussion, etc etc.
>>>
Malgré les bruits de bottes, Kiev tente la voie diplomatique. Une
session à huis clos a eu lieu dimanche à la Rada, le Parlement
ukrainien, dont la position se résume ainsi : le
légalisme contre l'agression.
(Lemonde,
2 mars 2014)
>>>
1er mars 2014. Le Conseil de la Fédération de Russie autorise
Poutine à déployer des
forces armées en Ukraine.
Le premier ministre de Crimée avait demandé à la Russie
d'intervenir militairement, au motif que des hommes armés non
identifiés auraient attaqué le ministère de l'Intérieur. (Yahoo)
Propagande
La
prise des bâtiments stratégiques par l'armée russe s'accompagne
d'une grossière propagande dont l'un des buts est d'attiser la haine
des russes de Crimée envers l'Ukraine, notamment en assimilant le
gouvernement à un régime nazi.
>>>
Attiser la haine contre Kiev
Les
russes de Crimée affichent ostensiblement leur auto-organisation
(politique,
institutionnelle, sécuritaire). Il s'agit de faire
en sorte que ce qui ressemble fort à un exercice d'invasion à
balles réelles s'accompagne d'un soulèvement populaire. Des
miliciens, des cosaques, des prorusses en grande régalia
para-militaire assurent l'ordre dans le centre-ville, aux côtés de
forces de police complaisantes et discrètes. Les
milices nient toute intervention russe, parlant du « peuple qui
se soulève ». Il est question de sauver la Crimée des « nazis
de Kiev » !
Des
passeports russes sont promis à la foule, ainsi que des liasses de
billets, du gaz et de l'électricité russes à petit prix « et
gratuit s'il le faut ».
A
l'inverse, le discours du premier ministre ukrainien, churchilien,
annonçait de graves sacrifices à venir.
Le
député Petro Porochenko, qui sera par la suite élu président, se
rend à une assemblée à Simferopol. Il est chassé par une foule
rageuse (Lemonde
, 01/03/2014)
>>>
La Russie, cette éternelle innocente aux mains propres !
Le
ministère des affaires
étrangères
russe estimait inutile toute consultation avec Kiev, vendredi. Selon
lui, les « évènements » de Crimée sont « le
résultat de processus politiques internes ».
Internes ? Pourtant, « plus
aucun avion civil n'atterrissait ni ne décollait dans les deux
aéroports de la péninsule. Des cargos russes ont déposé vendredi
plus de 2 000 soldats aux abords de la capitale de région,
Simferopol, selon les autorités ukrainiennes. Des véhicules blindés
qui n'étaient pas ukrainiens circulaient sur les routes intérieures.
Des soldats sortaient de bois de résineux en hâte, pour grimper
dans des véhicules transports de troupe bâchés sans plaques
d'immatriculation. »
(Lemonde
, 01/03/2014).
>>>
Passeport
russe pour russophones « en danger » ! Moscou
laisse planer une autre menace. Anecdotique en apparence, elle serait
pourtant lourde de conséquences : un député de la majorité
pro-Poutine a évoqué la possibilité de faciliter l'octroi de la
nationalité russe aux Ukrainiens, explique Libération.
Autrement dit, leur accorder des passeports russes, comme cela avait
été fait par le passé en Abkhazie et en Ossétie du Nord, deux
provinces séparatistes de Géorgie. Histoire de souffler le chaud et
le froid, cette annonce a été suivie d'un démenti d'un autre élu
russe à l'agence de presse Ria
Novosti.
"Les
autorités russes font dire via les médias que bien sûr, elles
reconnaissent l'intégrité territoriale de l'Ukraine, mais ajoutent
que des Russes sont en danger", souligne
Anne de Tinguy. Et c'est là que les passeports auraient
leur intérêt : "Si
la Russie veut intervenir, le scénario est tout prêt :
comme en Géorgie en 2008, elle dira qu'elle doit porter
secours aux Russes qui sont en Ukraine, et particulièrement
en Crimée."
>>> Une propagande déjà utilisée pour attaquer la Géorgie. Souvenons-nous qu'en 2008, les médias russes n'hésitaient pas à comparer le
président géorgien de l'époque, Mikheïl Saakachvili, à
un "nouveau Hitler".
Aujourd'hui, le ministre des Affaires étrangères russe dénonce la
tendance "nationaliste
et néofasciste", "les
extrémistes armés et les pillards" dans
l'ouest de l'Ukraine.
>>>
AVR2014. La machine à propagande de Vladimir Poutine. Le
Kremlin impose un discours unique justifiant l'annexion de la Crimée
et décrivant une Ukraine à la dérive. LeMonde
La
plus importante violation du droit international depuis la 2de Guerre
mondiale
>>>
En annexant la Crimée, Poutine
a violé les textes fondamentaux des Nations unies, les statuts du
Conseil de l'Europe dont est membre la Russie, au moins deux traités
régionaux organisant la paix en Europe et deux traités bilatéraux
signés avec l'Ukraine, ainsi, au passage, que les constitutions
d'Ukraine et de Crimée.
Pour la communauté internationale du XXIème siècle, aucun argument
ne saurait justifier une telle transgression. Analyse
complète à lire sur le site de la Fondation
Schuman
Selon
le mémorandum, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni
s'engagent, en contrepartie de l'adhésion de l'Ukraine au Traité
sur la non-prolifération des armes nucléaires et du transfert de
son arsenal nucléaire à la Russie à :
- Respecter l'indépendance et de la souveraineté ukrainienne dans ses frontières actuelles.
- S'abstenir de toute menace ou usage de la force contre l'Ukraine.
- S'abstenir d'utiliser la pression économique sur l'Ukraine en vue d'influencer sa politique.
- Demander l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies si des armes nucléaires sont utilisées contre l'Ukraine.
- S'abstenir d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine.
- Consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements.
La
farce du référendum
>>>
Un vrai référendum en 1991. On a oublié le référendum de
1991, qui lui s'est déroulé normalement
et avec des chiffres un peu plus vraisemblables que ceux avancés par
Poutine en 2014.
En
décembre 1991, lors du référendum sur l’indépendance en
Ukraine, seulement 54
% des électeurs de Crimée
se prononcent en faveur de l’indépendance, le
plus faible pourcentage dans l’ensemble du pays. La
Crimée accepte de rester dans l’Ukraine en échange d’un statut
de république autonome.
François
d'Alençon (Lacroix)
>>> 2014. Un « référendum » décidé
par le seul Poutine,
après avoir neutralisé les bâtiments et forces ukrainiens.
Poutine
et son porte-parole Ianoukovitch appellent, ou plutôt décident,
depuis la Russie, de « la nécessité de tenir un référendum ».
La farce du référendum est ainsi organisée quelques jours après, le 16 mars 2014, sans l'approbation ni la participation ni même la consultation de
l'Ukraine.
>>>
Au son des bottes et des
kalachnikov. Ledit
« référendum » sera encadré par les mitraillettes
russes (après que ces mêmes mitraillettes ont fait le tri entre les
votants et les non-votants), sans observateurs internationaux
(quelques personnalités d'extrême droite seront toutefois invitées
à observer...). Passons sur les enlèvements de journalistes, les
blocages de route, les meurtres.
>>>
Les russes de Crimée, 60%
de la population. Les
russes de Crimée représentent 60 % de la population. Mais le
« résultat » du « référendum » est
conforme à tout résultat d'une élection organisée par une
dictature : 96,6 % de la population locale rêve de cette
annexion. Sur ces résultats comme sur de nombreux autres éléments,
on pourra faire le rapprochement avec l'annexion de l'Autriche par
Adolf en 1938. Cependant, Adolf, après l'Anschluss, a fait un peu
mieux que Poutine pour son référendum : plus de 99% des autrichiens
approuvaient l'annexion.
>>> ONU.
L’Assemblée
adopte une résolution soulignant que " le
référendum organisé en République autonome de Crimée et la ville
de Sébastopol le 16 mars 2014 n’a aucune validité." ONU
La résolution
A/RES/68/262 de l'Assemblée générale des Nations unies a été
adoptée
le 27 mars 2014 lors de la 80e séance
plénière de l'Assemblée
générale des Nations unies.
Cette session a été convoquée afin de résoudre la question de
l'occupation armée des parties du territoire ukrainien (République
autonome de Crimée et la ville de Sébastopol) par la
Russie. wikipedia
La
résolution a été adoptée par cent votes pour, onze contre
(Arménie, Belarus, Bolivie, Cuba, Corée du Nord, Nicaragua, Russie,
Soudan, Syrie, Venezuela et Zimbabwe) et 58 abstentions. 24 états
n'ont pas recouru au scrutin à cause de l'absence de leurs
représentants.
Les
sept tentatives, de la part du Conseil de sécurité de l'O.N.U., de
trouver une solution pour le problème de la crise de Crimée ont été
infructueuses, à cause du seul véto de la part de la Russie
Texte
intégral de la résolution de l'ONU : UN
Menaces,
chantage, alternant avec signes d'apaisement
>>>
Poutine et les puissances occidentales. Comme d'habitude avec
Poutine, il s'agit de prendre (ici la Crimée), de montrer qu'on peut
prendre plus (« Si je veux, j'entre à Kiev en 2 semaines »
Slate)…
et de montrer des possibilités d'apaisements pour obtenir quelque chose. Tactique bien connue,
employée par exemple par Hitler.
>>>
MARS2014. Kourkov déclarait
sur
RFI le 23 mars 2014:
«Tout ce qui se passe en ce moment en Crimée était préparé et
planifié depuis longtemps par Vladimir Poutine.» L' interview
sur RMC ce vendredi a également été l'occasion d'exprimer ses
critiques sur l'Union Européenne: «L'Europe a mis trois semaines à
réagir à l'occupation de la Crimée. Et grâce à ça, Poutine a
cru que l'Europe n'allait pas réagir non plus s'il prenait un peu
plus.»
Il
avait vu juste ! Lefigaro
Et ensuite... (nouvelles de la Crimée occupée, des actions ukrainiennes, européennes, américaines)
>>> AOUT2017. La Russie tweete une vidéo en réponse aux sanctions américaines, la remarque de l'Ukraine est parfaite"Si vous aviez respecté le Droit international, vous auriez évité les sanctions et vous auriez déjà envoyé des missions sur Mars à ce jour, au lieu de vous battre avec des bâtons" HP
>>> JUIL2017. Ukraine : et le droit international ? - Tribune de Cécile Vaissié sur OuestFrance
Extraits
du Rapport Nemtsov, assassiné à Moscou pour avoir
dénoncé la guerre de Poutine contre l'Ukraine
En
février 2014, Poutine décide d'envahir la Crimée et d'en prend le
contrôle.
En
l'annexant, la Russie viole trois traités internationaux qu'elle
avait précédemment signés :
1.
Le mémorandum de Budapest du 5 décembre 1994 : « La
Fédération de Russie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
d'Irlande du Nord et les Etats-Unis d'Amérique réaffirment qu'ils
s'engagent à l'égard de l'Ukraine, conformément aux principes
énoncés dans l'Acte final de la Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe, à respecter son indépendance et sa
souveraineté ainsi que ses frontières existantes. »
2.
Traité d'amitié, de coopération et de partenariat entre la
Fédération de Russie et l'Ukraine signé à Kiev le 31 mai 1997.
Article 2 : « Les Hautes Parties contractantes,
conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et de
l'Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération
en Europe, respectent mutuellement leur intégrité territoriale et
confirment l'inviolabilité de leurs frontières communes. »
3.
Traité sur la frontière entre l'Ukraine et la Fédération de
Russie signé à Kiev le 28 janvier 2003 qui stipule que la Crimée
est et doit demeurer partie intégrante de l'Ukraine.
Nemtsov
touche le nerf du système actuel : le ressort nationaliste,
revanchard et militariste.
(...)
Les
russes sont enfermés dans la peur des « ennemis », un
ensemble d'émotions négatives et paralysantes soigneusement
entretenues par les médias au service du pouvoir. (…) Dans la
résistance à la désinformation et à la violence, les européens
ont une responsabilité à assumer : n'apporter aucun crédit à
la propagande, rétablir les faits, confronter les dirigeants russes
avec leurs actions, et forcer ces derniers à reculer et à respecter
le droit des citoyens ukrainiens.
Boris
Nemtsov l'expliquait avec limpidité : agresser l'Ukraine, c'est
entretenir un régime de violence et d'arbitraire en Russie. Soutenir
l'Ukraine, c'est donner une perspective aux habitants de la Russie,
leur ouvrir la voie vers une évolution pacifique et démocratique.
Historique
On
pourra se reporter à cette synthèse, très bien faite :
>>>
L'histoire
compliquée d’une péninsule très convoitée
(François
d'Alençon)
Soldats sans insigne bloquant la base ukrainienne de Perevalné, le 9 mars 2014
Le sous-marin ukrainien Zaporiyjziaest pris d'assaut par les Russes le 21 mars 2014 (photographie de 2012).
Odessa
Dans
la foulée de l'annexion de la Crimée, plusieurs tentatives de
déstabilisations sont lancées dans l'est et à Odessa. A Odessa, la
tentative se soldera par un échec final, mais aussi par une
tragédie :
>>>
MAI2014. Une trentaine de morts à Odessa dans des affrontements.
Quatre Ukrainiens ont péri dans une attaque pro russe, en marge de
laquelle des manifestants ont incendié un immeuble où des pro
russes s'étaient réfugiés. Lepoint
>>>
MAI2014. Le
carnage d'Odessa ajoute du carburant au feu pro-russe en Ukraine.
Les militants pro russophones ont pris d'assaut un poste de police
ukrainien à Odessa hier (4 mai) et ont libéré près de 70 autres
militants alors que les dirigeants du pays se lamentaient d'une force
de police qu'ils ont déclaré être largement compromise par greffe
ou collaboration avec des séparatistes. Euractiv
>>>
MAI2014. Ukraine : 130 arrestations après les affrontements
meurtriers à Odessa
Plusieurs
centaines de prorusses ont attaqué un défilé de partisans de Kiev
dans la ville portuaire. Selon la police ukrainienne, un incendie
déclenché après ces affrontements aurait fait 31 morts. Lemonde
>>>
MAI2014. Dozens dead after Odessabuilding fire TheGuardian
>>>
MAI2014. Odessa FranceInter
>>> AOUT2017. À Odessa, la « déjoukovisation » de la ville se poursuit au clair de lune. L’Ukraine et la « désoviétisation » officielle, c’est une histoire en marche. L’entier des 1320 statues de Lénine – considéré comme le premier dictateur soviétique par une majorité d’Ukrainiens – ont été enlevées dans chaque village, agglomération ou ville ukrainienne. Parfois, les initiatives se succèdent clandestinement pour un nettoyage accéléré des symboles de l’ère soviétique. Grandfacho
Quelques
titres de journaux :
>>> PHOTOS. Ukraine : les tensions entre pro et anti-russes se déplacent en Crimée, Poutine ordonne des manoeuvres militaires (HP, février2014)
>>> L'Ukraine accuse la Russie d'"invasion armée" en Crimée (L'Obs, février2014)
>>>
Les risques de guerre s'accroissent avec la Crimée (LesEchos,
mars2014)
>>> La Crimée en état de siège (RFI, )
>>>
La Russie complète l'annexion de la Crimée. Vladimir Poutine a
signé la loi créant deux nouvelles entités administratives russes
: la Crimée et la ville portuaire de Sébastopol. Lemonde,
21 mars 2014
>>>
Qui sont les hommes armés qui ont pris le contrôle de la Crimée
L'Express
>>>
«Oui, ce sont des soldats russes». Notre envoyé spécial à
Simferopol a suivi l'arrivée des troupes armées et décrit
l'atmosphère inquiétante qui pèse sur la capitale de la Crimée.
(Libération,
1er mars 2014)
Livres conseillés
>>> Le rapport Nemtsov, de Boris Nemtsov (assassiné à proximité du Kremlin pour avoir écrit ce livre)
>>> Avis d'expert sur la situation juridique de la République autonome de Crimée Informnapalm
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