Intimidations aux frontières de l'UE et incursions militaires.
Tentatives de déstabilisation des sociétés occidentales.
Manipulation. Propagande. Chantage. Menaces. Corruption.
Les réseaux politico-financiers de Poutine
>>> NOV2017. Allemagne. Derrière l’assaut contre le Bundestag, l’ombre des hackers russes. En Allemagne, la cyber-attaque de 2015 contre le Bundestag est restée gravée dans les esprits. Deux ans après, les choses avancent en matière de prévention L'Opinion
>>> SEPT2017. Allemagne. Quand la Russie s’offre l'ex-chancelier Gerhard Schröder pour diviser l’Europe LeJDD
>>> OCT2017. Chypre. Des oligarques russes créent un parti politique à Chypre. Des oligarques russes ont créé un nouveau parti politique à Chypre. Il compte participer aux prochaines élections européennes, en 2019. Euractiv
>>> NOV2017. Croatie. Nouvelle cible de la "guerre hybride" russe. La Croatie est l’un des huit pays signataires d’une lettre adressée à la haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, Federica Mogherini. Celle-ci dénonce la campagne de désinformation russe et appelle les autorités européennes à réagir. Le cheval de Troie de la propagande russe est devenu un élément à part entière d’une stratégie militaire plus vaste. Courrierdesbalkans
>>> SEPT2017. Espagne. Le référendum en Catalogne, dernière cible de l’ingérence russe CI
>>> NOV2015. France. Enquête sur les réseaux russes en France FranceInter
>>> FEV2017. Hongrie. Poutine en Hongrie chez Orban l’un de ses alliés européens OuestFrance
>>> OCT2017. Lettonie. La Russie aurait testé son arsenal cybernétique sur le réseau téléphonique letton. Dans le cadre d'exercices militaires, la Russie aurait testé son arsenal cybernétique contre la Lettonie, selon l'Otan. À la clé, une paralysie du réseau de téléphonie mobile mais aussi du numéro d'appel d'urgence, qui ont duré plusieurs heures. Sciencesetavenir
>>> NOV2017. Royaume-Uni. Brexit: la Russie aussi y a mis le doigt, révèlent les grandes oreilles britanniques. Le directeur de l'agence du Royaume-Uni de lutte contre la cybercriminalité a confirmé l'ingérence de la Russie dans les récents scrutins, notamment le vote sur le Brexit. Libération
>>> NOV2017. Royaume-Uni. Et si le Brexit avait aussi été contaminé par ... la Russie ? (... ) alors que la télévision russe s’apprête à s’installer à Paris avant Noël, les informations qui filtrent depuis le Royaume-Uni deviennent chaque jour plus intéressantes. OuestFrance
>>> SEPT2017. Allemagne. Quand la Russie s’offre l'ex-chancelier Gerhard Schröder pour diviser l’Europe LeJDD
>>> OCT2017. Chypre. Des oligarques russes créent un parti politique à Chypre. Des oligarques russes ont créé un nouveau parti politique à Chypre. Il compte participer aux prochaines élections européennes, en 2019. Euractiv
>>> NOV2017. Croatie. Nouvelle cible de la "guerre hybride" russe. La Croatie est l’un des huit pays signataires d’une lettre adressée à la haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, Federica Mogherini. Celle-ci dénonce la campagne de désinformation russe et appelle les autorités européennes à réagir. Le cheval de Troie de la propagande russe est devenu un élément à part entière d’une stratégie militaire plus vaste. Courrierdesbalkans
>>> NOV2017. Espagne. La désinformation russe s’emballe suite à la crise catalane. Le groupe d’experts créé par l’Union européenne pour combattre la propagande russe a constaté une augmentation de l’interférence russe dans la foulée de la crise catalane. Euractiv
>>> NOV2017. Espagne. #Catalogne Un commandant de l'Otan demande à la Russie de cesser d'"interférer" dans la politique européenne, y compris en Catalogne qui traverse une grave crise depuis le référendum d'indépendance. L'Obs. Toujours agréable d'entendre quelqu'un qui dit tout haut ce que fait la Russie de Poutine. Dommage que la demande ne provienne pas d'un responsable européen. Il est vrai que le manque de courage n'est pas tellement de mise en ce moment en Europe. Ce n'est pas nouveau, on l'a vu en 2014, mais on aurait pu penser que cela allait évoluer. Ce n'est pas le cas. A cette égard, la faiblesse y compris verbale, de Mme Mogherini est un magnifique symbole de ce que l'Europe frileuse et peureuse.>>> SEPT2017. Espagne. Le référendum en Catalogne, dernière cible de l’ingérence russe CI
>>> NOV2015. France. Enquête sur les réseaux russes en France FranceInter
>>> FEV2017. Hongrie. Poutine en Hongrie chez Orban l’un de ses alliés européens OuestFrance
>>> OCT2017. Lettonie. La Russie aurait testé son arsenal cybernétique sur le réseau téléphonique letton. Dans le cadre d'exercices militaires, la Russie aurait testé son arsenal cybernétique contre la Lettonie, selon l'Otan. À la clé, une paralysie du réseau de téléphonie mobile mais aussi du numéro d'appel d'urgence, qui ont duré plusieurs heures. Sciencesetavenir
>>> NOV2017. Royaume-Uni. Brexit: la Russie aussi y a mis le doigt, révèlent les grandes oreilles britanniques. Le directeur de l'agence du Royaume-Uni de lutte contre la cybercriminalité a confirmé l'ingérence de la Russie dans les récents scrutins, notamment le vote sur le Brexit. Libération
Introduction. Qu'est-ce que la guerre hybride ?
>>> Le 26 juin 2017, à Paris, Emmanuel Macron rencontrait pour la première fois son homologue ukrainien Petro Porochenko. Le président français souhaitait relancer le processus de Minsk visant à la désescalade dans le Donbass. Mais sur place, le conflit continue de faire des morts.
Depuis trois ans, la Russie a adopté une posture de confrontation avec les pays qui l’entourent et au-delà, avec l’Europe et les États-Unis. Nous revenons sur la stratégie russe de guerre hybride : d’où est venu ce nouveau concept et comment s’en prémunir ?
Par Ulrich Bounat, analyste en relation internationale (1)
Depuis l’annexion de la Crimée en mars 2014, le terme de guerre « hybride » a fait son entrée dans le vocabulaire militaire occidental. Il a même été adopté par l’Otan. Cette expression vise à qualifier les agissements des « petits hommes verts » en Crimée et plus largement l’ensemble des actions menées par les forces armées russes en Ukraine et ailleurs.
Mais
quels concepts ce mot fourre-tout regroupe-t-il ? Et quelle vision
les militaires russes ont-ils de cette stratégie qu’ils appellent
plutôt « non-linéaire » ?
Qu’est-ce
qu’une guerre hybride ?
Le
concept de guerre hybride naît au tout début des années 2000 aux
USA, dans le cadre d’une thèse au sein de la Monterrey Naval
Postgraduate School (2). Ironiquement, il visait alors à
caractériser la guerre menée par les Tchétchènes contre les
forces russes.
Depuis,
le terme a évolué et désigne désormais une guerre dans
laquelle la différence entre combattant et civil est gommée. Les
belligérants, étatiques ou non, peuvent mener le conflit sur
l’ensemble des terrains : économique, diplomatique, numérique…
et faire appel aux actes terroristes et criminels pour parvenir à
leurs fins. Une part essentielle de ce type de conflit reste
néanmoins la bataille de l’opinion, à tous les niveaux : local,
national et international.
Ce
sont les deux guerres, en Irak et en Libye, ainsi que les printemps
arabes qui inspirent le commandement russe pour construire son
concept de « guerre non-linéaire ». Dès 1999, impressionné
par Desert Storm, le Major-General Vladimir Slipchenko
(un des grands penseurs et analyste stratégique russe, mort il y a
quelques années, mais qui a véritablement lancé la réflexion sur
l’évolution de la guerre, vue de Russie, au sortir de la guerre
froide) publie Voina budushchego, ou la guerre du
futur. Dans ce livre, il décrit ce que seront pour lui les
conflits de « sixième génération ». Abandonnant la
confrontation atomique, leur objectif principal sera la destruction à
distance du potentiel économique ennemi.
La
doctrine militaire russe de 2010 prend en compte ce virage. Et
l’année 2013 consacre la mutation de la pensée militaire russe
avec la publication de la « doctrine Gerasimov », du nom du
chef d’état-major des armées russes. Dans ce document, il estime
que la Russie sera amenée à mener un « nouveau type de
guerre, [utilisant] des méthodes non militaires pour atteindre des
objectifs politiques et stratégiques ». Si l’action militaire
directe n’est pas exclue, elle ne s’inscrit que dans un contexte
limité, bien loin des offensives massives à la soviétique.
Dans
la foulée, un « guide pratique » de la doctrine Gerasimov est
écrit par deux officiers, Chekinov et Bogdanov (3). Ils y listent
les unités pouvant être utilisées : forces
spéciales, titouchkis (des recrues issues de la
pègre et payées) ou des volontaires locaux.
L’objectif
n’est plus de défaire l’État attaqué, mais de lui dénier
toute autorité sur la zone.
L’ensemble
des corps sociaux sont utilisés pour saper l’ennemi de
l’intérieur : médias, ONG, milieux scolaires et religieux. Les
deux officiers insistent sur le rôle des réseaux sociaux pour
mobiliser les militants et gagner la bataille de l’opinion.
La
désinformation joue un rôle fondamental et s’appuie sur de
nombreux canaux : réseau diplomatique, déclarations
officielles, médias officiels et privés. Cette guerre de
l’information (ou informatsionnaïa voïna) vise
à établir un contrôle sur l’ennemi en influençant sa prise de
décision. Elle se différencie de la guerre de l’information
(ou informatsionnaïa borba) classique, basée sur le
renseignement, la propagande et la guerre numérique.
Chekinov
et Bogdanov distinguent trois temps dans la guerre non linéaire.
La première phase, de préparation, est constituée d’éléments
réversibles et légaux. Les diplomates identifient les faiblesses
du pays et établissent des réseaux d’allégeances, notamment
oligarchiques. Les médias russes entrent en contact avec la
population locale, notamment russophone, afin de devenir leur
principale source d’information.
Ensuite,
les auteurs insistent sur la nécessité d’une attaque rapide, deux
semaines maximum. Cela crée une situation de fait, avant que
l’État visé ou la communauté internationale ait le temps de
réagir. Enfin, une phase dite « de stabilisation » vise
à assurer la pérennité de la conquête militaire au niveau
politique. L’organisation d’un scrutin local censé prouver la
ferveur populaire envers le soulèvement est l’option privilégiée.
La
nouvelle stratégie militaire russe est donc issue d’une réflexion
inspirée par les guerres menées par l’Occident. Se sentant
menacés de toutes parts, la Russie et son état-major ont envisagé
la meilleure réponse à adopter face aux opérations de régime
change et au soft power américain. Ne
pouvant plus rivaliser en puissance pure, les forces militaires
russes privilégient les actions asymétriques.
En
ce sens, la nouvelle doctrine militaire russe peut être vue comme
une tentative de « remettre à niveau » la pensée stratégique.
La guerre non-linéaire est avant tout, du point de vue russe, une
posture défensive face aux guerres du XXIe siècle et à un
occident jugé hostile.
Ce
repositionnement constitue une remise en cause des équilibres issus
de la guerre froide et un véritable challenge pour l’Occident.
Dans ces conditions, quelles stratégies adopter pour contrer la
guerre non linéaire russe ?
Quelles
réponses pour l’Ukraine face à la guerre hybride ?
L’un
des aspects mis en relief par la guerre hybride russe en Ukraine,
c’est l’importance de la phase dite de préparation. Instaurer
un état de droit pour contrer la mise en place de schémas
corruptifs est donc essentiel.
De
plus, disposer d’un État qui respecte sa population est la
meilleure façon d’amener celle-ci à le défendre s’il est
attaqué. La guerre hybride nécessite l’appui massif des
populations civiles locales pour être efficace, comme le prouve le
contre-exemple du Donbass. Les populations n’ont pas adhéré
au fantasme de « Novorossiya », ce nouvel État que la Russie a
tenté de créer dans le sud-est de l’Ukraine. L’armée russe
s’est trouvée obligée d’intervenir directement à Ilovaisk, (en
août 2014), pour éviter la déroute séparatiste qui se
dessinait. Par conséquent, des politiques inclusives vis-à-vis
des minorités sont nécessaires pour éviter qu’elles ne cèdent à
la propagande et au sécessionnisme.
Enfin,
contrer la propagande russe suppose de disposer de canaux de
communications robustes vers l’ensemble des populations. En
plus de renforcer le sentiment d’appartenance à la nation, cette
communication est d’autant plus importante que, dans les guerres
hybrides, les perceptions sont plus déterminantes que la réalité
issue des combats. À terme, l’instauration d’un état de
droit en Ukraine pourrait amener les populations des territoires
séparatistes à souhaiter une réintégration, plutôt qu’une
survie au sein « d’états » fantoches.
Au
niveau militaire, la nature hybride des opérations russes dans
l’est de l’Ukraine, mélange d’intervention directe et de
soutien à des bandes armées et manifestants, suppose une
réponse hybride de l’appareil sécuritaire ukrainien, et de
tout pays visé par ce type d’attaque.
L’aspect
fondamental semble être la bonne coordination entre forces de
police et militaires. La collecte et l’échange de
renseignements entre les différents services sont
fondamentaux. En effet, les forces armées russes étant susceptibles
d’agir de façon masquée avant le déclenchement du conflit, les
renseignements des forces armées doivent être transmis aux forces
de police.
Contrer
une guerre hybride ne suppose donc pas seulement de posséder une
armée puissante, mais aussi une police ayant suffisamment de forces
de renseignements et antiterroristes pour neutraliser les éléments
subversifs et contenir les foules hostiles. C’est notamment
l’absence de ces forces au tout début du conflit qui ont conduit à
la paralysie de l’État ukrainien, incapable de gérer quelques
centaines de personnes hostiles et déterminées pour occuper les
bâtiments publics.
Le
conflit ayant désormais muté en une guerre limitée, les besoins
essentiels de l’armée ukrainienne sont de disposer de pièces
d’artillerie avec des systèmes de visée performants, pour cibler
les équipements séparatistes avec précision et éviter les
bombardements sur les zones civiles qui ne font qu’aliéner les
populations. Cet élément est d’autant plus fondamental que
les séparatistes tirent souvent volontairement depuis des zones
résidentielles.
De
même, des armes antichars de dernière génération, des drones
de surveillance et des systèmes de vision nocturne et de protection
des soldats semblent des évidences au regard de l’équipement
séparatiste.
Néanmoins,
fournir de tels équipements à l’Ukraine supposerait également de
profondes réformes de l’armée ukrainienne, tant en termes de
culture stratégique que de probité, pour éviter que ces
équipements soient détournés ou mal utilisés. En ce sens, les
différentes opérations de formation fournies par plusieurs
pays de l’Otan peuvent s’avérer décisives.
Il
reste cependant difficile de lutter contre une guerre hybride. Face à
un État russe ayant une vision réaliste des relations
internationales, l’objectif principal doit être d’augmenter le
coût d’une opération de déstabilisation. Si amener l’Ukraine
au niveau des standards occidentaux est un travail titanesque, cela
demeure la meilleure voie pour elle, afin de se prémunir contre les
agissements russes.
(1)
Spécialiste de l’Europe centrale et auteur de « La guerre
hybride en Ukraine, quelles perspectives ? », 2016, Éditions du
Cygne.
(2)
William J. Nemeth, « Future war and Chechnya : A case of hybrid
warfare », 2002
(3)
Colonel S.G. Chekinov, Lt. Gen. S.A. Bogdanov. « The Nature and
Content of a New-Generation War », 2013
2014, annexion de la Crimée. L'année où Poutine a engagé une guerre contre l'Europe
>>>
AVR2015. La Russie mène une guerre hybride contre l’Ukraine
et l’UE. Ceux qui ne comprennent pas que le conflit ukrainien est
un test pour l’Union européenne ne réalisent pas que l’UE est
déjà en train de se faire attaquer par la Russie, a déclaré Pavlo
Klimlin, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, dans une
interview exclusive avec EURACTIV. Euractiv
Menaces militaires, intimidations, provocations, incursions russes en Europe
>>> JAN2018. La Belgique intercepte deux bombardiers russes. Deux F-16 belges ont intercepté les bombardiers alors qu’ils volaient au-dessus de la mer du Nord. LeSoir
>>> DEC2017. Royaume-Uni. La Royal Navy escorte un bâtiment russe près des eaux britanniques. Le ministère britannique de la défense a affirmé mardi avoir envoyé un navire pour surveiller une frégate russe le jour de Noël, au large de la côte nord de l’Ecosse. Lemonde
>>> OCT2017. Manœuvres
militaires Zapad 2017 : la Russie a testé une guerre majeure,
juge l’OTAN. L’exercice militaire devait mobiliser 12 700 soldats
russes et biélorusses. Ils étaient finalement quelque 70 000, selon
les pays frontaliers. Lemonde>>> DEC2017. Royaume-Uni. La Royal Navy escorte un bâtiment russe près des eaux britanniques. Le ministère britannique de la défense a affirmé mardi avoir envoyé un navire pour surveiller une frégate russe le jour de Noël, au large de la côte nord de l’Ecosse. Lemonde
>>> SEPT2017. Du 14 au
20 septembre, les armées russes et biélorusses effectuent
leurs grandes manœuvres bisannuelles, sous le nom de code de “Zapad”
(Ouest). Mais l’ampleur des moyens déployés inquiète les voisins
de la Biélorussie, qui accueille l’exercice cette année. Une
enquête du quotidien en ligne ukrainien Oukraïnska Pravda.
CI
Noter que lorsque la Russie a envahi la Crimée, cela s’est fait dans le cadre
de manœuvres. Quelques jours avant l'invasion, la Russie déclarait
que les mouvements de troupes n'étaient que des exercices. On
connaît la suite. Il ne faut prêter aucun crédit aux déclarations
du Kremlin (ni aux médias russes qui ne sont que les relais de
Poutine)
>>> SEPT2017. L’armée russe
montre ses muscles aux portes de l’Europe (OuestFrance)
"La Russie est capable
de manipuler les chiffres avec une grande aisance, c'est pourquoi
elle ne veut pas d'observateurs étrangers. Mais 12.700 soldats
annoncés pour des manœuvres stratégiques, c'est ridicule."
L'Obs
>>> SEPT2017. La démonstration de force de la Russie aux portes de l'Europe. Le ministre de la Défense, supervisera l'action des 100.000 militaires déployés sur le terrain, parfois aux frontières mêmes de la Pologne ou des pays baltes. LeJDD>>> DEC2014. Les cibles potentielles des Iskanders russes UAcrisis
Guerre de l'information
La Désinformation. Utiliser les médias pour modeler l'opinion publique et oeuvrer à la destruction de l'Union Européenne
>>> DEC2017. Lancement sous
vigilance de la chaîne russe RT en France. Lemonde
>>> DEC2017. Russia Today
France : l’arme du « soft power » russe. La
déclinaison française du média russe à la réputation sulfureuse
devrait émettre avant Noël. Soupçonnée d’être un instrument
d’influence téléguidé par le Kremlin, elle est accueillie avec
scepticisme. Lemonde>>> OCT2017. Qui a “érigé” un monument à Hitler dans la région de Donetsk ? ou Encore un exemple de la guerre de l’information.
La guerre de l’information ne se résume pas aux reportages bidon sur ce qui se passe en Ukraine, diffusés en boucle sur les chaînes de la télévision russe Cette guerre a lieu dans tous les domaines de l’espace informationnel comme : médias en ligne, blogs, forums, portails etc. L’exemple frappant de la guerre de l’information ce sont des modifications apportées au contenu de la très consultée, populaire, gratuite et multilingue encyclopédie en ligne Wikipédia Il est très courant d’y trouver, surtout parmi le contenu en langue russe, de nombreuses provocations informationnelles qui visent l’Ukraine et qui sont mises en ligne par des utilisateurs russophones de cet outil Informnapalm
>>> JUIL2017. La Russie accusée d’avoir créé de faux comptes Facebook pour surveiller des proches de Macron Pixels
>>> JAN2017. RT France, Sputnik : dix choses à savoir sur les médias russes en France L'Obs
>>> DEC2016. RT France arrive au printemps 2017 Mediactus
>>>
NOV2016. Le spectre de la désinformation russe derrière les « fake
news » sur Internet Lemonde
>>>
Exemples de propagande russe (Uacrisis)
Cyberguerre
>>> NOV2017. Kompromat 2.0. (...) il s’agit de ruiner la réputation d’organisations ou de personnalités clés, dans le but de les neutraliser définitivement. Ou, sous la menace de divulgation, de recruter de précieux nouveaux agents. Le duo RT-Sputnik et sa pléiade de sites occidentaux relais, et les actions sur les réseaux sociaux du centre de recherche de l’Internet basé à Saint-Pétersbourg ne seraient pas les seuls dispositifs de diffusion. Les actions cyber offensives permettent également de cibler pour manipuler des vecteurs d’influence. TTU
>>> OCT2017. Facebook Dépassé Par L’Influence Des Faux Profils Russes Forbes
>>> OCT2017. La NSA aurait bien été piratée par les antivirus russes Kaspersky Lefigaro
>>> SEPT2017. Ukraine, anatomie d’une cyberguerre, notre série de septembre sur la guerre qui vient. Hybride, froid, conventionnel, cyber, permanent : il existe bien des qualificatifs pour parler du conflit qui mine le Donbass, et par extension, l'Ukraine. Dans un monde numérique toujours plus incertain et menacé, cette guerre d'un genre inédit mérite notre attention. Véritable laboratoire des armes de demain, l'Ukraine est le sujet de la série de Pierre Sautreuil et Fabrice Deprez à suivre sur Numerama.
>>> SEPT2017. L’arrière-cuisine de la «fabrique de trolls» russe. «L’ingérence» de la Russie sur les réseaux sociaux lors de la campagne américaine serait liée à un homme d’affaires de Saint-Pétersbourg très proche du Kremlin. Il semblerait que les Russes s’en soient donné à cœur joie sur Facebook pour siphonner la campagne électorale américaine : faux comptes, publicité ciblée… Toutes les ressources mises à disposition par le réseau social auraient été utilisées par les stratèges du Kremlin. Libération
>>>
VOIR aussi : Guerre de Poutine
contre l'Europe : propagande et cyber-guerre animaeuropae
Déstabiliser les démocraties occidentales. Le cas américain
>>> FEV2018. Comment l’agence de propagande russe sur Internet a tenté d’influencer l’élection américaine. En inculpant 13 personnes, la justice américaine donne pour la première fois un aperçu du dispositif mis en place pour peser sur l’élection via les réseaux sociaux. Pixels
>>> JAN2018. Enquête du FBI : la Russie a-t-elle financé la campagne de Trump via la NRA ?
Le lobby des armes à feu, qui a versé au moins 30 millions de dollars à la campagne électorale de Trump, est soupçonné d'avoir été l'intermédiaire d'un banquier proche du Kremlin.
Le FBI mène une enquête pour déterminer si un important banquier russe lié au Kremlin a financé illégalement la campagne électorale de Donald Trump par l'intermédiaire de la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis. C'est ce que rapporte l'agence de presse McClatchy, qui cite deux sources proches du dossier. L'Obs
>>> JAN2018. La drôle d'histoire du consulat russe à San Francisco. Survols du territoire américain, cartographie des réseaux de fibre optique, «activités étranges»… Les espions russes de la côte ouest ne chômaient pas avant la fermeture brutale par l'administration Trump, le 2 septembre 2017, du consulat de Russie à San Francisco. Slate
>>> NOV2017. L'armée russe accuse les États-Unis de protéger Daech avec pour preuve... les images d'un jeu vidéo de guerre LeFigaro
>>> OCT2017. 126 millions d'Américains ont été exposés à la propagande russe sur Facebook L'Obs
>>> OCT2017. La Russie a utilisé Pokémon Go pour attiser les tensions raciales aux Etats-Unis.
Une campagne russe reprenant des vidéos de violences policières et des thèmes de Black Lives Matter, a également employé le jeu vidéo pour exciter les antagonismes. La campagne russe pour influencer la campagne électorale américaine n'a pas porté que sur Facebook, Twitter ou encore Google (via YouTube). Selon une enquête de CNN, elle s'est également déployée sur toute une gamme de services et réseaux sociaux, et a même tenté de transformer Pokémon Go en arme pour exciter les antagonismes. L'Obs
>>> OCT2017. Espionnage: quand un antivirus devient l'oeil de Moscou TV5monde
>>>
JUIL2017. Sur Facebook, des espions russes créent de faux profils de
femmes pour séduire les soldats américains Mashable
La psychologie & Le «kompromat»
>>> Le «kompromat» russe ou l'art d'espionner les adversaires LeFigaro
>>> La «kompromat» est une technique de manipulation largement pratiquée par les autorités russes. CF le cas Yoann Barbereau : "Yoann Barbereau, condamné en Russie, est rentré en France" (LeFigaro)
>>> Le
« kompromat »
Yoann Barbereau, la
troublante affaire d’une fuite de Moscou à Paris
Directeur de
l’Alliance française d’Irkoutsk (grande ville en Sibérie), il
avait été arrêté en février 2015, poursuivi dans une
affaire de pédophilie sur sa propre fille.
Tabassé, il a été forcé à des aveux. Il a ensuite rejeté les accusations et dénoncé une affaire de règlements de compte montée de toutes pièces par les services spéciaux russes locaux, sur le modèle de la technique du « kompromat », souvent utilisée par le KGB contre des représentants étrangers du temps de l’URSS. LaCroix
Novo collabos, pétrole et gaz russes
REPORTAGE - Le groupe français participe avec le russe Novatek à cet immense site de production et d'exportation de gaz liquéfié. Lefigaro
Manipulation
& révisionnisme
>>>
JUIN2017. Quand Poutine annexe une reine de France. Libération
Divide
et impera.
Les rêves (et les actes) de Poutine pour faire éclater
l'Europe (et devenir le maître du continent)
La Russie a profité de la faiblesse et de la naïveté occidentale
On
croyait qu'en s'ouvrant à la Russie, qu'en commerçant avec elle, en
ayant des coopérations militaires (exercices conjoints avec l'OTAN,
contrats d'armement), en ouvrant les portes aux médias russes, en
facilitant l'obtention de visas, bref en multipliant les échanges et
en considérant ce pays comme un pays civilisé, ce
serait
les grandes
valeurs occidentales qui se diffuseraient
en Russie (Etat de droit, démocratie, liberté, dignité et droits
de l'homme). On
croyait cela. Mais
c'est l'inverse qui s'est produit. Ce
sont les méthodes
poutiniennes se sont diffusées dans les démocraties européennes :
vulgarité, cynisme et désinformation, argent roi, corruption,
collaboration voire soumission. Les fachos, les cocos, les hommes
d'affaire sans scrupule, les haineux, les nationalistes, les
staliniens, ils ont tous leur raison pour idolâtrer le dictateur
russe. Pour les uns, le pétrole et le gaz, pour d'autres,
l'anti-américanisme (appelé parfois atlantiste, pour ne pas dire
sioniste).
Le temps de la guerre « hybride »
Depuis
l’annexion de la Crimée en mars 2014, le terme de guerre
« hybride » a fait son entrée dans le vocabulaire militaire
occidental. Il a même été adopté par l’Otan. Cette expression
vise à qualifier les agissements des « petits hommes verts »
en Crimée et plus largement l’ensemble des actions menées par les
forces armées russes en Ukraine et ailleurs.
le
terme a évolué et désigne désormais une guerre dans laquelle la
différence entre combattant et civil est gommée. Les belligérants,
étatiques ou non, peuvent mener le conflit sur l’ensemble des
terrains : économique, diplomatique, numérique… et faire appel
aux actes terroristes et criminels pour parvenir à leurs fins. Une
part essentielle de ce type de conflit reste néanmoins la bataille
de l’opinion, à tous les niveaux : local, national et
international.
La
doctrine militaire russe de 2010 prend en compte ce virage. Et
l’année 2013 consacre la mutation de la pensée militaire russe
avec la publication de la « doctrine Gerasimov », du nom du
chef d’état-major des armées russes. Dans ce document, il estime
que la Russie sera amenée à mener un « nouveau type de guerre,
[utilisant] des méthodes non militaires pour atteindre des objectifs
politiques et stratégiques ». Si l’action militaire directe
n’est pas exclue, elle ne s’inscrit que dans un contexte limité,
bien loin des offensives massives à la soviétique.
Dans
la foulée, un « guide pratique » de la doctrine Gerasimov est
écrit par deux officiers, Chekinov et Bogdanov (3). Ils y listent
les unités pouvant être utilisées : forces
spéciales, titouchkis (des recrues issues de la
pègre et payées) ou des volontaires locaux.
L’objectif
n’est plus de défaire l’État attaqué, mais de lui dénier
toute autorité sur la zone. L’ensemble des corps sociaux sont
utilisés pour saper l’ennemi de l’intérieur : médias, ONG,
milieux scolaires et religieux. Les deux officiers insistent sur le
rôle des réseaux sociaux pour mobiliser les militants et gagner la
bataille de l’opinion.
La
désinformation joue un rôle fondamental et s’appuie sur de
nombreux canaux : réseau diplomatique, déclarations officielles,
médias officiels et privés. Cette guerre de l’information
(ou informatsionnaïa voïna) vise à établir un
contrôle sur l’ennemi en influençant sa prise de décision. Elle
se différencie de la guerre de l’information (ou informatsionnaïa
borba) classique, basée sur le renseignement, la propagande et
la guerre numérique.
Chekinov
et Bogdanov distinguent trois temps dans la guerre non linéaire. La
première phase, de préparation, est constituée d’éléments
réversibles et légaux. Les diplomates identifient les faiblesses du
pays et établissent des réseaux d’allégeances, notamment
oligarchiques. Les médias russes entrent en contact avec la
population locale, notamment russophone, afin de devenir leur
principale source d’information.
Ensuite,
les auteurs insistent sur la nécessité d’une attaque rapide, deux
semaines maximum. Cela crée une situation de fait, avant que l’État
visé ou la communauté internationale ait le temps de réagir.
Enfin, une phase dite « de stabilisation » vise à assurer la
pérennité de la conquête militaire au niveau politique.
L’organisation d’un scrutin local censé prouver la ferveur
populaire envers le soulèvement est l’option privilégiée.
La
nouvelle stratégie militaire russe est donc issue d’une réflexion
inspirée par les guerres menées par l’Occident. Se sentant
menacés de toutes parts, la Russie et son état-major ont envisagé
la meilleure réponse à adopter face aux opérations de régime
change et au soft power américain. Ne
pouvant plus rivaliser en puissance pure, les forces militaires
russes privilégient les actions asymétriques.
En
ce sens, la nouvelle doctrine militaire russe peut être vue comme
une tentative de « remettre à niveau » la pensée stratégique.
La guerre non-linéaire est avant tout, du point de vue russe, une
posture défensive face aux guerres du XXIe siècle et à un
occident jugé hostile.
Ce
repositionnement constitue une remise en cause des équilibres issus
de la guerre froide et un véritable challenge pour l’Occident.
Dans ces conditions, quelles stratégies adopter pour contrer la
guerre non linéaire russe ?
Quelles
réponses pour l’Ukraine face à la guerre hybride ?
L’un
des aspects mis en relief par la guerre hybride russe en Ukraine,
c’est l’importance de la phase dite de préparation. Instaurer un
état de droit pour contrer la mise en place de schémas corruptifs
est donc essentiel.
De
plus, disposer d’un État qui respecte sa population est la
meilleure façon d’amener celle-ci à le défendre s’il est
attaqué. La guerre hybride nécessite l’appui massif des
populations civiles locales pour être efficace, comme le prouve le
contre-exemple du Donbass. Les populations n’ont pas adhéré au
fantasme de « Novorossiya », ce nouvel État que la Russie a
tenté de créer dans le sud-est de l’Ukraine. L’armée russe
s’est trouvée obligée d’intervenir directement à Ilovaisk, (en
août 2014), pour éviter la déroute séparatiste qui se
dessinait. Par conséquent, des politiques inclusives vis-à-vis des
minorités sont nécessaires pour éviter qu’elles ne cèdent à la
propagande et au sécessionnisme.
Enfin,
contrer la propagande russe suppose de disposer de canaux de
communications robustes vers l’ensemble des populations. En plus de
renforcer le sentiment d’appartenance à la nation, cette
communication est d’autant plus importante que, dans les guerres
hybrides, les perceptions sont plus déterminantes que la réalité
issue des combats. À terme, l’instauration d’un état de droit
en Ukraine pourrait amener les populations des territoires
séparatistes à souhaiter une réintégration, plutôt qu’une
survie au sein « d’états » fantoches.
Au
niveau militaire, la nature hybride des opérations russes dans l’est
de l’Ukraine, mélange d’intervention directe et de soutien à
des bandes armées et manifestants, suppose une réponse hybride de
l’appareil sécuritaire ukrainien, et de tout pays visé par ce
type d’attaque.
L’aspect
fondamental semble être la bonne coordination entre forces de police
et militaires. La collecte et l’échange de renseignements entre
les différents services sont fondamentaux. En effet, les forces
armées russes étant susceptibles d’agir de façon masquée avant
le déclenchement du conflit, les renseignements des forces armées
doivent être transmis aux forces de police.
Contrer
une guerre hybride ne suppose donc pas seulement de posséder une
armée puissante, mais aussi une police ayant suffisamment de forces
de renseignements et antiterroristes pour neutraliser les éléments
subversifs et contenir les foules hostiles. C’est notamment
l’absence de ces forces au tout début du conflit qui ont conduit à
la paralysie de l’État ukrainien, incapable de gérer quelques
centaines de personnes hostiles et déterminées pour occuper les
bâtiments publics.
Le
conflit ayant désormais muté en une guerre limitée, les besoins
essentiels de l’armée ukrainienne sont de disposer de pièces
d’artillerie avec des systèmes de visée performants, pour cibler
les équipements séparatistes avec précision et éviter les
bombardements sur les zones civiles qui ne font qu’aliéner les
populations. Cet élément est d’autant plus fondamental que les
séparatistes tirent souvent volontairement depuis des zones
résidentielles.
De
même, des armes antichars de dernière génération, des drones de
surveillance et des systèmes de vision nocturne et de protection des
soldats semblent des évidences au regard de l’équipement
séparatiste.
Néanmoins,
fournir de tels équipements à l’Ukraine supposerait également de
profondes réformes de l’armée ukrainienne, tant en termes de
culture stratégique que de probité, pour éviter que ces
équipements soient détournés ou mal utilisés. En ce sens, les
différentes opérations de formation fournies par plusieurs pays de
l’Otan peuvent s’avérer décisives.
Il
reste cependant difficile de lutter contre une guerre hybride. Face à
un État russe ayant une vision réaliste des relations
internationales, l’objectif principal doit être d’augmenter le
coût d’une opération de déstabilisation. Si amener l’Ukraine
au niveau des standards occidentaux est un travail titanesque, cela
demeure la meilleure voie pour elle, afin de se prémunir contre les
agissements russes.
(1)
Spécialiste de l’Europe centrale et auteur de « La guerre
hybride en Ukraine, quelles perspectives ? », 2016, Éditions du
Cygne.
(2)
William J. Nemeth, « Future war and Chechnya : A case of hybrid
warfare », 2002
(3)
Colonel S.G. Chekinov, Lt. Gen. S.A. Bogdanov. « The Nature and
Content of a New-Generation War », 2013
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