Face à la stratégie de « guerre hybride » adoptée
par la Russie poutinienne, la contre-attaque doit être menée sur de
nombreux fronts :
>
les opinions publiques. Les tentatives de déstabilisation passent
par la manipulation des opinions, via les agents et les organes de
propagandes du Kremlin. Ceux-ci dominent largement le net. Mais on
les trouve aussi dans la presse et les médias classiques (tribunes
de Jacques Sapir dans Le Figaro, documentaire d'Oliver Stone
sur France3, interview de Poutine par El Kabach sur France2,
etc, etc.)
>
intimidations et menaces militaires : incursions, massifications
de troupes et de missiles aux frontières de l'Europe…
>
chantage (par exemple au gaz russe).
>
dénigrement de tous ceux qui sont critique à l'égard du régime
poutinien
>
divide et imperia : diviser l'Occident (les Etats-Unis sont bien
sûr accusés de tout et de n'importe quoi. L'Alliance atlantique est
bien sûr assimilée à de l'impérialisme américain, voire à un
complot, diviser l'UE (en s'appuyant notamment sur l'extrême droite
et l'extrême gauche), diviser les sociétés (la pression migratoire
bien réelle en Europe est particulièrement bienvenue pour Poutine)
>
corruption généralisée, et procès politiques en Russie
Dans
tous ces domaines il conviendrait de contre-attaquer. Que faire ?
Les leviers possibles :
1/ Militaire. Une armée européenne. Bien sûr,
il y a l'OTAN. Mais l'OTAN, ce n'est pas l'UE. L'UE doit avoir son
armée (cela pourrait débuter avec quelques volontaires de l'euro
zone).
2/ Médiatique. En finir avec l'Europe passoire, y
compris dans l'ouverture aux « médias » russe ( =
arrêter la propagande poutinienne) ; c'est mal parti en France,
l'ouverture de Poutine TV étant prévue à l'automne.
3/ Contre-espionnage. Mettre en place un contre-espionnage
européen, avec renvoi et/ou prison pour les espions russes (sur le modèle de la Lituanie)
4/ Capitaux. Gel des avoirs et des visas de toute
la clique de mafieux russe
5/ Lois. S'appuyer sur des lois ; la
justice doit être adaptée à la nouvelle situation. Evidemment, les
grandes déclarations et les lois doivent être suivies d'effet sur
le terrain. Cela pourrait être : saisies de biens russes
sur la territoire national, peine pour les agents du Kremlin
coupables de collaboration (exemple : les personnalités
recevant à Paris des russes interdits de visa en Europe ; des
personnalités se rendant en Crimée occupée...), prison pour les
espions russes (comme en Lituanie)
6/ Partenariats. Soutenir ceux qui sont attaqués et
se défendent contre les armées de Poutine. Individuellement, il est
toujours possible de faire des dons aux associations d'aide à
l'Ukraine. Mais au niveau des Etats, il conviendrait de fournir des
armes aux ukrainiens. A ce jour, seule la Lituanie le fait. Les
Etats-Unis réfléchissent.
L'UE évitent les sujets qui fâchent...
7/ Diplomatie. Isoler la Russie du point de vue
diplomatique et commercial.
8/ Energie. S'attaquer au secteur de l'énergie. Diversifier les fournisseurs,
s'affranchir du gaz russe, prime fiscale à l'innovation
technologique, trouver d'autres sources, incitation fiscales pour se
fournir auprès de ses partenaires occidentaux, taxer lourdement le
gaz russe …
L'enjeu
énergétique
Un
enjeu assez peu mis en avant et cependant de toute première
importance est l'enjeu énergétique. Il faudra nécessairement se
passer à l'avenir du gaz et du pétrole russe.
Combattre
le Russie passe par l'indépendance énergétique de l'Europe.
Problème : les sources d'énergies sont relativement peu
nombreuses en Europe. Il s'agira donc de miser à la fois sur une
multitude de fournisseurs, sur le développement des technologies
relatives aux sources dont nous disposons (solaire, éolien,
hydraulique, peut-être même le nucléaire)
On en est loin. Certains pays prennent
cependant de bonnes options : Pologne, Pays baltes, Croatie...
D'autres, à l'instar de l'Allemagne glissent vers la mauvaise pente.
Allemagne… Allemagne… L'ex-chancelier Schröder, le même qui
s'est vanté de vouloir gagner beaucoup d'argent, ne serait-il pas
un peu poutinolâtre sur les bords ? Mais oui, un poste en or
chez Gazprom. Et aujourd'hui un poste en or chez Rosfelt.
Rosfelt, une entreprise poutinienne
projette de s'associer avec Total pour un mégaprojet avec des
milliards à la clé. Pour Poutine, l'odeur d'une juteuse affaire
vaut bien bien une éniemme annonce de cessez-le-feu dans le Donbass.
C'est pas cher et ça peu rapporter gros.
Diversifier les fournisseurs
d'énergie
>>>
AOUT2017. Lituanie. La Lituanie s'affranchit du gaz russe.
Première livraison de GNL
(gaz naturel liquéfié) américain.
Le
gaz livré par le cargo « Clean Ocean » servira des clients
lituaniens, mais aussi lettons et estoniens. A moyen terme, la
Lituanie souhaite s’approvisionner à hauteur de 50 % en GNL,
qui lui sera essentiellement fourni par le norvégien Statoil.
Membre de l'Union européenne et de l'Otan, la Lituanie cherche à renforcer son indépendance vis-à-vis de la Russie depuis l'invasion et l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014. Depuis le début de l'année, des bataillons de l'Otan ont été déployés dans les trois pays Baltes pour réaffirmer le soutien de l'Alliance aux pays voisins de la Russie. La Lituanie s'est aussi lancée dans des investissements pour densifier son effort budgétaire en matière de défense. L'installation d'une clôture le long de l'enclave russe de Kaliningrad a aussi été décidée, notamment suite au renforcement de la base militaire russe.
Membre de l'Union européenne et de l'Otan, la Lituanie cherche à renforcer son indépendance vis-à-vis de la Russie depuis l'invasion et l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014. Depuis le début de l'année, des bataillons de l'Otan ont été déployés dans les trois pays Baltes pour réaffirmer le soutien de l'Alliance aux pays voisins de la Russie. La Lituanie s'est aussi lancée dans des investissements pour densifier son effort budgétaire en matière de défense. L'installation d'une clôture le long de l'enclave russe de Kaliningrad a aussi été décidée, notamment suite au renforcement de la base militaire russe.
Multiplication des connexions
A
l'instar de l'Ukraine, qui vient de signer un contrat d'achat de
charbon américain, la Lituanie bâtit pas à pas les conditions de
son indépendance énergétique. Des interconnexions électriques ont
été construites avec la Suède et la Pologne. Et en 2015, un accord
a été signé à Bruxelles pour financer une interconnexion gazière
entre la Lituanie et la Pologne. Un projet stratégique dont la
construction devrait être achevée à l'horizon fin 2019. LesEchos
>>> DEC2014. GNL : La Lituanie emprunte la voie maritime pour conquérir son indépendance énergétique Energystream
>>>
AVR2017. Pologne.
Première
livraison de GNL
(gaz naturel liquéfié) en provenance des Etats-Unis
RFI
>>>
JUIN2016. Pologne. Ouverture du premier
terminal méthanier. C’est une étape importante pour la Pologne
qui veut mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la
Russie. Avec cette infrastructure, Varsovie se verrait bien aussi en
fournisseur de gaz pour l’Europe centrale. Géopolis
>>>
AOUT2017. La Croatie
construit un terminal de gaz naturel liquéfié dans l’Adriatique.
La Croatie a entamé les travaux préliminaires sous-marins dans le
nord de l’Adriatique, première étape concrète à la construction
d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL). Un projet longtemps
retardé et pourtant nécessaire pour réduire la dépendance de l’UE
envers le gaz russe. Euractiv
>>> AOUT2017. Au Sahara, une centrale solaire pour alimenter 5 millions de foyers européens ? Un consortium de sociétés d’énergie a demandé l’autorisation de construire une centrale solaire géante en bordure du Sahara. La centrale serait reliée à l’Europe via des câbles sous-marins, et pourrait alimenter plus de 5 millions de foyers. Euractiv
>>>
OCT2014. Gaz
: un méthanier norvégien met un terme au monopole russe dans les
pays baltes
LeMonde
Innovations et nouvelles sources
d'énergie
>>> AOUT2017. L'uranium
marin : une alternative viable pour le nucléaire ?
Lenergeek
>>>
AOUT2017. Tilos, la petite île grecque pleine d'énergie. LeMonde
>>>
JUIL2017. La France doit prendre l'initiative pour relancer l'Europe
de l'énergie. La décision de retrait de l'Accord de Paris annoncée
par le président des Etats-Unis a été vécue en Europe comme une
trahison. Elle pourrait pourtant s'avérer une opportunité pour un
système européen qui a souvent trouvé dans les crises des raisons
de poursuivre son approfondissement, et au sein duquel l'énergie a
toujours joué un rôle essentiel (Euratom, Ceca).
LesEchos
Energies renouvelables
>>> SEPT2017. 100 % D’ÉNERGIE RENOUVELABLE EN 2050, C’EST POSSIBLE DANS 139 PAYS Des chercheurs américains ont démontré que la transition vers un modèle énergétique 100 % renouvelable était possible dans 139 pays – représentant 99 % des émissions globales de CO2 – dès 2050. Cette transition est non seulement possible mais elle permettrait de réduire la demande énergétique mondiale de 42,5 %, de créer 24,3 millions d’emplois nets et de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici la fin du siècle Novethic .
>>> FloTEC : l'UE investit dans l'énergie marémotrice. Ce projet s'inscrit dans la politique Horizon 2020 de l'UE, qui œuvre pour le développement des énergies renouvelables. La Commission Européenne a accordé un financement de 10 millions d'euros à l'entreprise Scotrenewables qui développe cette centrale à énergie marémotrice Ecosources
Connexion intra-européennes
>>> Le Celtic-interconnector Anima
>>>
JUIN2017. L’UE prête à fournir de l’énergie aux États baltes.
La Commission européenne coopérera avec les trois pays baltes afin
de les relier au réseau électrique de l’UE via la Pologne d’ici
2025, et de les rendre indépendants de l’énergie russe. Euractiv
>>>
DEC2015. Le courant passe entre l'UE et les Baltes, ce qui
irrite Moscou. Vilnius - En se raccordant aux réseaux
électriques polonais et suédois, la Lituanie renforce ses liens
avec l'UE et réduit sa dépendance de la Russie. Romandie
>>>
OCT2015. Construction d'un gazoduc entre la Pologne et la Lituanie,
financée en partie par l'UE, qui doit permettre de mettre fin à
l'isolement énergétique des pays baltes dans l'Union européenne et
à leur dépendance vis-à-vis de la Russie. L'Express
>>> AVR2015. Un réseau électrique en mer pourrait relier les éoliennes de 10 pays. La création d’un grand réseau électrique en mer, qui relierait les parcs éoliens de dix pays du Nord de l’Europe, pourrait rentrer dans le cadre de l’Union de l’énergie. Euractiv
>>> MARS2015. L’UE cherche à renforcer les liens de l’Union de l’énergie. L’Union européenne a fait un pas en avant pour réduire sa dépendance énergétique notamment vis-à-vis de la Russie en cherchant à améliorer l’interconnexion électrique entre l’Espagne et le Portugal, et le reste de l’Europe. Euractiv >>> MARS2014. «L'Europe de l'énergie exige des interconnexions renforcées» LeFigaro
>>> MARS2015. L’UE cherche à renforcer les liens de l’Union de l’énergie. L’Union européenne a fait un pas en avant pour réduire sa dépendance énergétique notamment vis-à-vis de la Russie en cherchant à améliorer l’interconnexion électrique entre l’Espagne et le Portugal, et le reste de l’Europe. Euractiv >>> MARS2014. «L'Europe de l'énergie exige des interconnexions renforcées» LeFigaro
La triste dépendance de l'Europe au gaz russe
L’Europe plus que jamais tributaire du gaz russe.
L’Europe n’a jamais consommé autant de gaz russe, malgré la volonté affichée depuis des années par Bruxelles de réduire sa dépendance à cette source d’approvisionnement, et la tendance ne semble pas près de s’inverser.
Le géant russe Gazprom a annoncé avoir réalisé en 2017 des livraisons de gaz récord vers les pays d’Europe et la Turquie – 193,9 milliards de mètres cubes. Il s’agit d’une augmentation de près de 8% par rapport au dernier record, atteint en 2016. Euractiv
Les novo-collabos danss le secteur de l'énergie
>>> AOUT2017. Schröder, le chancelier qui sent le gaz russe
L’ex-chancelier socialiste n’a pas encore quitté ses fonctions chez Gazprom qu’il annonce rejoindre le pétrolier Rosfnet. Son goût pour l’argent de Moscou écœure beaucoup d’Allemands.
Profil
Le candidat socialiste Martin Schulz, dont la campagne patine contre l’inoxydable Angela Merkel, n’avait pas besoin de ça. Gerhard Schröder, dernier chancelier en date du Parti social-démocrate (1998-2005), va bientôt cachetonner chez Rosfnet, le géant du pétrole russe… dès qu’il aura fini de conseiller le groupe gazier Gazprom.
La chancelière a tapé du poing sur la table, en l’apprenant lundi : « Nicht normal » (« ce n’est pas normal »). La patronne des conservateurs aurait pu l’empêcher. En 2006, elle avait promis un code de déontologie pour les hommes politiques, lorsque Schröder ... OuestFrance
Le funeste projet Nord Stream 2
>>> Voir billet sur L'indépendance énergétique de l'Europe Anima
>>> JUIL2017. Nord Stream 2, un instrument de pression politique pour la Russie Euractiv
>>> OCT2012. Le gazoduc Nord Stream s'étend, et l'amertume des Polonais aussi CourrierInternatinoal
Le poutinisme, la plus grande menace pour le monde civilisé et démocratique et la liberté
>>> JAN2016. Quand Poutine pense au «sort des gens», l'Europe doit s'inquiéter Slate
La faiblesse de l'Europe, ses divisions, et autres dysfonctionnements
>>>
DEC2017. Les États membres se
braquent contre l’objectif d’interconnexion des réseaux
électriques. Exclusif. L’objectif phare de relier 15 % des
réseaux électriques d’ici à 2030 pourrait être mis au placard,
un certain nombre d’États s’opposant à une approche coercitive
en matière d’énergie. Euractiv
>>> JUIL2017. Sanctions contre la Russie: l’UE s’inquiète et met en garde Washington RFI>>> JUIL2017. Sanctions contre la Russie : L'UE met Washington en garde LesEchos
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