mercredi 30 janvier 2019

2019. Guerre contre la Russie. 12) Les réactions (ou non) aux attaques russes

Les réponses au poutinisme, au populisme, aux menaces, aux agressions, à la désinformation, et aux autres types d'attaque.
Les non-réponses, la mollesse, la léthargie, les échecs et les dysfonctionnements de l'UE

La première et la meilleure des réponses est d'avancer dans la construction européenne, y compris en poursuivant l'intégration dans l'UE des pays européens pas encore membres (dont l'Ukraine). La seconde est de soutenir les pays en première ligne contre la Russie. La troisième est de repasser à l'offensive, c'est-à-dire non plus seulement de se défendre, mais aussi d'attaquer la Russie (comme la France devrait désormais le faire dans le domaine "cyber")
 

cyberattaques

>>> Même si la Russie a balayé les soupçons sur son implication – comme d’hab - , le rapport de l'Anssi et les traces dévoilées pointent vers sa responsabilité. (Challenges)

Quelques jours après, « Emmanuel Macron promet un plan de 1 milliard d’euros après le piratage de deux hôpitaux » (LeMonde). On a l’impression que Macron découvre un nouveau phénomène… Sa tactique, que personne n’avait essayé avant lui, de discuter avec Poutine, ce serait donc pas bonne ? Pourquoi ce genre d’attaque n’est-t-elle pas anticipée ? On sait, pourtant (sauf pour les mous du bulbe) que la Russie poutinienne est un ennemi. On sait comment ce pays agit (ici comme ailleurs). Il faut arrêter de vouloir « discuter » et agir (en anticipant) pour ne pas subir !

Avant 2014, certains dirigeants pouvaient, éventuellement, encore croire que la Russie poutinienne était un pays civilisé, respectueux du droit international, pacifique, honorable. Même avec les mauvais signes reçus (Géorgie, attentats de Moscou, empoisonnement de Litvinenko, etc). Mais dès 2014, les dirigeants européens auraient dû prendre la mesure de la menace. La guerre hybride menée par la Russie à ses voisins aspirant à l’émancipation et aux démocraties occidentales a été mainte fois décrite depuis 2014. (exemple ici, concernant la cyberguerre) . Alors, que la France soit maintenant, en 2021, sur la défensive, on ne peut qu’être estomaqué!). Et lorsqu’on voit les mesures prises, dont certaines frisent le ridicule , on se dit qu’on est sur une bien mauvaise pente.


>>> FEV2021 Dans le cyberespace, la Russie constitue la « principale menace » pour l’UE. Selon un nouveau rapport des services de renseignement estoniens, l’espionnage en ligne, les cyberattaques, mais aussi, dans un avenir proche, le recours aux technologies de deepfake représenteront un danger croissant. Euractiv



>>> DEC2019 Sommes-nous trop lâches pour mettre fin à la guerre d'extermination d'Assad et Poutine en Syrie? HuffingtonPost
La réponse est oui. On le sait 2014 et l'annexion de la Crimée. Cette année-là, le message a été reçu 5/5 par tous les Poutine, Assad, Erdogan, qui ont parfaitement compris que l'UE ne ferait rien contre les provocations et exactions qu'ils commettent. La Turquie envisage d'ailleurs d'établir une base navale dans le nord de Chypre.
 Macron, qui a annoncé vouloir se rapprocher de la Russie, déshonore la France. Dont acte.
Mais il est bon que certains, comme Nicolas Tenzer, rappellent encore et encore, quelques évidences :
(...) Cet effondrement n’est pas que moral, mais bien stratégique.
Il nous oblige d’abord à voir que la Russie a entrepris en Syrie, comme de manière différente en Ukraine, un projet de destruction de toute loi internationale, des principes en particulier qui fondent le droit humanitaire, et des organisations internationales elles-mêmes. Traiter cela par l’indifférence, c’est ne pas saisir que, indissociablement, nos valeurs et notre sécurité sont attaquées. C’est ne pas comprendre ensuite que, ainsi, Moscou entend accomplir sa prophétie auto-réalisatrice sur la lâcheté et le double discours de l’Occident libéral. C’est ne pas percevoir enfin, en déstabilisant le Moyen-Orient avec l’aide de l’Iran, que le Kremlin avance un pion supplémentaire dans le racornissement des zones du monde où les valeurs de liberté et de droits ont droit de cité. Il suffit de considérer le nombre de pays, au Moyen-Orient et en Afrique, où la puissance russe, fût-elle à terme condamnée à l’effondrement économique et financier, installe ses pions parallèlement à Pékin qui a, quant à elle, les moyens à long terme de sa politique.


>>> DEC2019 Qui était Zelimkhan Khangoshvili dont la mort plonge la Russie et l’Allemagne dans une mini-crise diplomatique ? Pour Vladimir Poutine, pas de doute, le Géorgien était « un combattant, très cruel et sanguinaire », « un bandit » qui aurait participé aux attentats tchétchènes dans le métro de Moscou. (Lacroix) . A vrai dire, peu importe. Ce qui importe, c'est que les russes n'ont pas à venir faire justice dans un pays qui n'est pas le leur.

>>> DEC2019 L'Allemagne expulse deux diplomates russes suite au meurtre d'un Géorgien
Les faits remontent au mois d'août dernier à Berlin. Un ressortissant géorgien de 40 ans, ancien combattant séparatiste en Tchétchénie, mourrait assassiné. Quatre mois après, l'Allemagne a décidé d'expulser deux diplomates russes en réponse au refus des autorités russes de coopérer dans l'enquête sur ce meurtre (RFI)  . Il aura fallu attendre que le parquet fédéral de Karlsruhe se saisisse de l’affaire pour que le gouvernement allemand réagisse. (Lemonde)
C'est sûr : la Russie sera impressionnée par cette démonstration de force de l'Allemagne. Pas de quoi empêcher Nord Stream 2 , en revanche...
Noter la demande d’asile à la France du meurtrier présumé d’un Géorgien de Berlin (Lemonde). C'est dire la bonne réputation de la France auprès des agents de Poutine.

>>> DEC2019 Le blé, la nouvelle bataille franco-russe
Les céréaliers français se sont fait laminer par la concurrence russe. Pour regagner du terrain, ils doivent jouer collectif et améliorer la qualité de l'offre.
Leurs cales sont chargées à ras bord de blé russe. Mi-janvier, ces premiers Panamax, d'énormes porte-conteneurs, partis de Taman au bord de la mer Noire, accosteront dans le port d'Alexandrie. Ils transportent 295 000 tonnes de céréales. Un appel d'offres gigantesque remporté par les céréaliers russes au nez et à la barbe de leurs concurrents français. Un de plus. Depuis 2014, la part de marché de la France en Egypte s'est effondrée, passant de 43 % à 8% seulement. Sur la même période, Le Caire, premier importateur de céréales au monde, est devenu "accro" au blé russe, qui assure plus de la moitié de son approvisionnement.  

Même punition au Maroc et en Tunisie, clients traditionnels de la France, qui privilégient désormais les céréales du bassin de la mer Noire. Lexpress

>>> SEPT2019 La CIA aurait disposé d’une « taupe » dans l’entourage de Vladimir Poutine
Cette thèse a été défendue coup sur coup par la chaîne d’information CNN et par le « New York Times », lundi.
Les accusations d’interférences russes lors de la présidentielle de 2016 avancées par le renseignement américain reposaient sur une source sûre : un espion haut placé dans la verticale du pouvoir de Vladimir Poutine. Cette thèse a été défendue coup sur coup par la chaîne d’information CNN et par le New York Times, lundi 9 septembre.
Le récit qu’ils en font met en évidence un recrutement remontant des décennies en arrière. Un pari réussi compte tenu de la trajectoire du Russe concerné, qui a fini, selon ces deux médias, par accéder au second ou au troisième cercle des conseillers du président Poutine. Un poste suffisamment important pour pouvoir collecter des informations de première main sur la décision de Moscou d’intervenir discrètement dans la campagne présidentielle aux Etats-Unis, au bénéfice de Donald Trump.
Crainte d’une maladresse
Cette place de choix va aussi précipiter l’exfiltration de cet « atout ». A ce point, les deux récits divergent. Le correspondant de CNN chargé des questions de sécurité nationale, Jim Sciutto, assure que l’exfiltration a été motivée en partie par la crainte que Donald Trump grille cette source par inadvertance.
Le président des Etats-Unis a exaspéré le renseignement en 2017 en communiquant à la Russie, à l’occasion d’une visite à la Maison Blanche du ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, des renseignements « top secret » fournis par Israël concernant l’organisation Etat islamique. Il a de nouveau étonné, le 30 août, en publiant sur son compte Twitter une photo aérienne probablement classifiée d’une base spatiale iranienne.



24 août 2019 (Une déclaration de Tusk, qui est comme souvent excellent)
>>> Si les Etats-Unis taxent le vin français, l’Union européenne répondra
L’Union européenne ne restera pas les bras croisés. Si les Etats-Unis taxent le vin français, les Européens riposteront. Mécontent de la taxe sur les géants du numérique (taxe « Gafa », votée par le Parlement français il y a quelques semaines), Donald Trump a, une nouvelle fois, brandi vendredi 23 août, la menace de s’en prendre aux vins français, en appliquant une taxe douanière.
Donald Tusk, lors d’une conférence de presse en marge du G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), a déclaré qu’il protégera « le vin français avec une véritable détermination ». « Si les Etats-Unis imposent des droits de douane à la France, l’UE répondra de la même manière », a ajouté le dirigeant polonais et président du Conseil européen. Il a aussi adressé un autre avertissement aux Etats-Unis : « Les guerres commerciales conduiront à la récession alors que les accords commerciaux boostent l’économie ».
La Russie et le G7. Durant cette conférence de presse, Donald Tusk est aussi revenu sur la ratification du traité de libre-échange entre l’Europe et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), processus désormais menacé après la passe d’armes entre Emmanuel Macron et le président brésilien Jair Bolsonaro. « Bien sûr nous soutenons l’accord UE/Mercosur (...) mais il est difficile d’imaginer un processus de ratification tant que le gouvernement brésilien permettra la destruction du poumont vert de la planète Terre », a indiqué Donald Tusk.
Le président du Conseil européen a aussi évoqué le retour de la Russie au sein du G7 (qui redeviendrait, de fait, le G8) : il ne soutient en aucun cas la position américaine évoquée l’année dernière, qui indiquait que l’annexion de la Crimée (alors région ukrainienne) par la Russie était justifiée. « Les raisons pour lesquelles la Russie a été exclue en 2014 sont toujours valables », a indiqué Donald Tusk. Il a ajouté : « Quand la Russie a été invitée au G7 pour la première fois, on pensait qu’elle s’inscrirait dans le chemin de la démocratie libérale, d’un Etat de droit qui respecte les droits de l’homme. Y a-t-il quelqu’un parmi nous, qui puisse affirmer avec toute sa conviction, sans une arrière-pensée économique, que la Russie est sur cette voie ? » Lopinon

24 août 2019 (Le Canada sauve l'honneur)
>>> Face à Poutine, Trump-le-minable et Macron-le-mollasson n'ont aucun honneur. Le premier souhaite réintégrer la Russie au G7, le second n'est pas contre (on notera comme d'hab sur la question Russe son manque de clarté et de fermeté). Heureusement, le Canada sauve l'honneur :
>>> Le Canada est opposé à un retour au G8, avec la réintégration de la Russie, tant que Moscou n'aura pas libéré les territoires annexés dans l'est de l'Ukraine, a indiqué jeudi la chef de la diplomatie canadienne Chrystia Freeland.
(...)
tant que Moscou n'aura pas libéré les territoires annexés dans l'est de l'Ukraine, a indiqué jeudi la chef de la diplomatie canadienne Chrystia Freeland, elle ne sera pas la bienvenue.
"La violation par la Russie du droit international en envahissant la Crimée et en annexant le Donbass, et en continuant à soutenir la guerre (dans cette région de l'est ukrainien), ne nous laisse pas le choix, c'est pour ça qu'elle est exclue" du groupe des huit pays les plus industrialisés, a déclaré en conférence de presse la ministre canadienne des Affaires étrangères. LaTribune

4 août 2019
>>> La France "condamne" les arrestations d'opposants samedi à Moscou Lobs .
Très bien. Et après ?



3 août 2019 (Etats-Unis)
>>> Affaire Skripal: nouvelles sanctions financières américaines contre la Russie
Washington va s'opposer à toute assistance à Moscou « de la part des institutions financières internationales », restreindre l'accès des banques américaines au marché de la dette souveraine russe et limiter les exportations de biens et technologies vers la Russie, comme l’a annoncé la porte-parole du département d'État américain Morgan Ortagus dans un communiqué. RFI

22 juillet 2019 (enfin une vraie contre-attaque)
>>>  Ce que le piratage des services de renseignement russes révèle de leurs projets secrets
Le piratage du FSB, révélé le 13 juillet, a mis au jour certains projets secrets sur lesquels travaillent les services secrets russes. Toutes les données récupérées ont été transférées à des médias locaux.
La cybercriminalité est un phénomène craint par tous les pays, et la Russie ne fait pas figure d’exception. Le 13 juillet, 7,5 téraoctets - l’équivalent de la capacité de stockage de 120 iPhone environ - d’informations ont été dérobés à SyTech, un des prestataires du FSB qui gère les projets développés en interne par l’agence. «C’est la plus grande fuite de données de l’histoire des services secrets russes» selon la BBC qui a révélé l’affaire. L’attaque a été revendiquée par un groupe de hackeurs connu sous le nom de «0v1ru$». Jouant la dérision jusqu’au bout, les pirates ont remplacé la page d’accueil du site par un émoticone grand format représentant une «yabo face», figure connue et souvent utilisée par les trolls sur le web en Russie.

Les informations sensibles récupérées ont ensuite été transférées à un autre groupe de hackeurs nommé «Digital Revolution» qui avait déjà piraté le FSB l’année dernière. Lesquels ont partagé avec plus de détails les informations récoltées sur leur compte Twitter. On apprend donc que le FSB travaille avec l’entreprise SyTech depuis 2009 sur plusieurs projets. L’un d’entre eux, nommé Nautilus a pour objectif de «scrapper», c’est-à-dire de récupérer en grande quantité et de façon automatique des données sociales liées à des individus inscrits sur les réseaux sociaux. Les autorités russes s’intéressaient notamment aux plateformes LinkedIn et Facebook.
Fragilité des institutions
Un autre projet, Nautilus-S, avait pour but de traquer les utilisateurs du réseau décentralisé TOR, qui permet aux internautes d’anonymiser l’origine de leurs connexions et de surfer sur le Web sans laisser de trace. Les autorités russes luttent depuis plusieurs années contre ce réseau et ont déjà tenté par le passé d’en démanteler la structure pour empêcher toute communication anonyme ou au contraire pour y avoir accès et pouvoir y piocher des informations.
Dernier projet marquant révélé par les hackeurs: la création d’un réseau intranet indépendant du World Wide Web sur lequel des informations sensibles liées à des entreprises, institutions, personnalités politiques seraient stockées et protégées d’intrusions étrangères. Le président du pays, Vladimir Poutine a déjà fait savoir qu’il souhaitait mettre en place ce type d’infrastructure. Il avait signé en mai dernier des textes législatifs préparatoires dédiés au fonctionnement stable et durable d’un «internet russe souverain» baptisé RuNet.
Même si ce piratage ne vient que confirmer des informations déjà en partie connues du grand public, il met à jour la vulnérabilité d’une institution comme le FSB, héritier direct du célèbre KGB, et sous commandement direct de la présidence russe. Il est aujourd’hui le principal organisme de sécurité du pays. Ses domaines d’action s’étendent au-delà du simple renseignement national. Le FSB a également sous sa responsabilité la surveillance électronique des communications à l’intérieur du territoire.
Lefigaro


27 juin 2019 (Heureusement qu’il y a l’OTAN)
>>> A l’OTAN, un ultime appel à Moscou pour sauver le traité sur les missiles intermédiaires
Une série de mesures politiques et militaires ont été approuvées mercredi afin de répondre à la menace des nouveaux missiles SSC8 déployés par la Russie. Lemonde

26 juin 2019 (Encore des "demandes", qui deviennent ridicules à l'heure où le très corrompu Conseil de l'Europe vient de réintégrer la Russie en son sein)
>>> Les Nations unies demandent à la Russie de se justifier au sujet des bombardement d’hôpitaux en Syrie Opex360 . Mare de ces déclarations bidons, inutiles, risibles. Poutine peut continuer de se bidonner, et continuer ses exactions. Pourquoi s'en priverait-il ? Aucun blabla de ces institutions qui prétendent défendre le droit international n'est suivi d'effet.

24 juin 2019 (La France faible)
>>> La France compte sur la visite du premier ministre Medvedev pour renouer avec la Russie (…) La Russie avait été exclue en mars 2014 de ce qui était alors le G8 après l’annexion de la Crimée aux dépens de l’Ukraine et en raison du soutien de Moscou aux rebelles séparatistes de l’Est. La question de son retour est récurrente. Lemonde
Renouer quoi ? A ce que je sache, la Crimée et le Donbass sont toujours occupés. Dès lors, on ne voit pas pourquoi la France, le Conseil de l’Europe (sous la pression de la France) et quelques autres se mettent à ramper devant Poutine. Bien sûr, il y a les agents du Kremlin qui font du forcing, bien sûr il y a les oligarques, bien sûr le grand patronat est copain comme cochon avec les mafieux russes, bien sûr il y a le pétrole et le gaz.

Et alors ? Cela justifie-t-il un comportement de larve ?

20 juin 2019 (Crimée occupée. « Sanctions » prolongées)
>>> Annexion de la Crimée : l’UE prolonge les sanctions contre la Russie
Des « mesures restrictives » interdisent notamment les investissements dans la péninsule et les importations vers l’Union de ses produits. Lemonde
Dommage que les députés français se rendant illégalement en Crimée (qui sont, donc, des clandestins, des délinquants) ne soient aucunement punis et continuent même à siéger au parlement européen et à percevoir les deniers publics...

19 juin 2019 (Vol MH17. Un Procès)
>>> Vol MH17 : trois Russes et un séparatiste Ukrainien seront jugés aux Pays-Bas pour le crash. Ils seront poursuivis par les Pays-Bas pour avoir abattu l’avion de la Malaysia Airlines en 2014 au-dessus de l’Ukraine, tuant 283 personnes, dont 196 Néerlandais.
Trois Russes et un Ukrainien. L’équipe internationale, conduite par les Pays-Bas, qui enquête sur le crash du vol MH17, abattu en 2014 au-dessus de l’est séparatiste de l’Ukraine par un missile russe, a donné mercredi 19 juin les noms de quatre suspects.
Elle a identifié comme suspects les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov ainsi que l’Ukrainien Leonid Karchenko. Tous les quatre sont poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais et seront jugés le 9 mars 2020.
« Aujourd’hui nous délivrerons les mandats d’arrêt internationaux pour les premiers suspects que nous poursuivrons. Ils seront également placés sur les listes nationales et internationales des personnes recherchées. C’est pourquoi nous donnons leurs noms complets et publions leur photo », a précisé le chef de la police néerlandaise, Wilbert Paulissen, au cours d’une conférence de presse.
Selon le procureur néerlandais Fred Westerbeke, « les quatre suspects sont accusés d’avoir convoyé dans l’est de l’Ukraine le système [de missiles antiaériens] BUK », utilisé, selon les enquêteurs, pour tirer le missile ayant abattu le 17 juillet 2014 le Boeing de la Malaysia Airlines au-dessus de la zone de conflit armé dans l’est séparatiste prorusse de l’Ukraine. Les 283 passagers, dont 196 Néerlandais, et les 15 membres de l’équipage avaient péri.
« Les quatre suspects sont poursuivis en premier lieu pour avoir causé le crash du vol avec pour conséquence la mort de tous les passagers de l’avion. En deuxième lieu, ils sont poursuivis pour le meurtre des 298 passagers de l’avion », a ajouté le procureur. Lemonde
(...) «Nous avons la preuve que la Russie est impliquée dans cette tragédie», a accusé le procureur néerlandais, Fred Westerbeke, tout en regrettant que les autorités de Moscou n’aient jamais répondu à ses demandes d’entraide. Ce refus de coopération est une «gifle adressée à la face des victimes», a dénoncé le magistrat. L’une d’entre elles, Silene Fredriksz, dont le fils et la belle-fille ont été tués, estime que Vladimir Poutine est le «principal responsable». Le gouvernement russe dénonce en revanche «des accusations gratuites visant à discréditer» le pays. Moscou reproche à La Haye d’ignorer sa thèse d’une responsabilité ukrainienne dans le crash. LeFigaro
[Comme d'hab, pour Poutine et sa clique, les coupables deviennent les victimes, et les victimes les coupables ! Raison de plus pour les punir le plus lourdement possible]


19 juin 2019 (cyber-contre-attaque américaine contre la Russie)
>>> États-Unis. Des cyberattaques américaines sans précédent contre la Russie
Confrontés depuis plusieurs années à des attaques informatiques russes menaçant des centrales nucléaires, des réseaux électriques et d’autres infrastructures américaines, les États-Unis ont réagi en passant à l’offensive, a révélé The New York Times. CI
C’est ce que devrait aussi faire l’Union Européenne, si elle était véritablement une grande puissance. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Pour « dénoncer » , et pour « lever son bouclier », là, il y a du monde. Mais le bouclier sans le glaive ne sert à rien…

15 juin 2019 (forts avec les faibles, faibles avec les forts?)
>>> Les coulisses du piratage des « MacronLeaks »

 Deux ans après l’attaque massive d’En marche ! avant le second tour de la présidentielle, les auteurs d’une des plus graves tentatives d’ingérence visant la France courent toujours.
(...) « Il ne s’agit pas d’une simple opération de piratage, mais d’une tentative de déstabiliser l’élection présidentielle française », écrivait En marche !
(...) « Rien ne sera laissé sans réponse », promet François Hollande, encore président de la République pour quelques jours.
Et pourtant. Plus de deux ans après les « MacronLeaks », ses auteurs restent inconnus. Et les informations recueillies par Le Monde montrent que les investigations sur cette attaque inédite ne se sont pas seulement heurtées à des difficultés techniques, mais aussi à une certaine désinvolture des services de l’Etat, qui semblent n’avoir pas fait de la recherche des auteurs du piratage un objectif prioritaireLemonde

>>> « MacronLeaks » : presque toutes les pistes mènent à l’Est. Plusieurs éléments accréditent l’implication des services de renseignement russes dans le piratage massif dont a été victime En marche ! avant le second tour de la présidentielle. Lemonde

14 juin 2019 (L’UE dénonce. Comme d’hab donc. Et après?)
>>> L’UE dénonce une désinformation venant de « sources russes » lors des élections européennes. Dans un rapport publié vendredi, les autorités européennes disent avoir détecté une « activité de désinformation continue et soutenue de la part de sources russes ». Lemonde

6 juin 2019 (la non-invitation de Poutine aux célébrations du 6 juin)
Une très bonne chose. Macron remonte dans mon estime.
>>> Pendant que la France célèbre le débarquement du 6 juin 1944 avec Trump et May (Lemonde), Poutine et Xi Jinping célèbrent l’amitié sino-russe (Lemonde).
La non-invitation de Poutine à ces célébrations est une très bonne chose (n’en déplaise aux agents du Kremlin tels que Marine Le Pen) , d’autant plus que la Russie a elle-même déclaré que l’importance du débarquement allié était « exagérée ».

Ces célébrations sont intéressantes, car elles symbolisent bien les grandes alliances (et la voie choisie par Poutine pour son pays) : l’Occident d’une part, l’Eurasie d’autre part.  

28 mai 2019 (Viva Espana . Le parler vrai de l'Espagne, un peu d'air frais dans un océan d'hypocrisie) 
>>> La Russie convoque l'ambassadeur d'Espagne
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mardi avoir convoqué l'ambassadeur d'Espagne à Moscou pour lui demander des explications sur des propos tenus par le chef de la diplomatie espagnole Josep Borrell, qui a qualifié la semaine dernière la Russie de «vieille ennemie». Dans un entretien accordé au journal espagnol El Periodico, le ministre avait ajouté que la Russie était «redevenue une menace»Lefigaro


27 mai 2019 (marins ukrainiens emprisonnés)
>>> La Russie refuse de libérer les marins ukrainiens qu'elle détient. LaTribune
Quelle surprise ! Et pourquoi le ferait-elle, puisque qu’il n’existe que des limaces face à Poutine ? Lesquelles limaces n’ont pas encore compris que la Russie ne comprenait que la force.
C’est pourtant basique : une justice sans son glaive, ça vaut que dalle !

24 mai 2019 (Gazprom, et les supposées sanctions contre la Russie)
>>> Gazprom bat des records de bénéfices et de… dividendes
Grâce à la croissance des prix du gaz et à la hausse des exportations vers l'Europe, le géant russe a doublé son bénéfice net en 2018. Pour ses actionnaires, notamment l'Etat, il a décidé d'augmenter son dividende, ce qui a dopé sa capitalisation par ricochet.
C'est l'annonce que les actionnaires de Gazprom, état Russe en tête, attendaient depuis longtemps. Quinze jours après avoir publié d'excellents résultats financiers pour 2018, avec le doublement de son bénéfice net, le géant du gaz a confirmé la semaine dernière une forte augmentation de son dividende. LesEchos


20 mai 2019 (hackers russes)
>>> L’UE prévoit des sanctions contre les hackers russes
Les individus perpétrant des cyberattaques depuis l’étranger se verront infliger des sanctions. Au programme, interdictions de voyager et gel des avoirs financiers.
L’objectif est clair : la Russie. Les gouvernements néerlandais et britannique sont à la manoeuvre, après avoir découvert une série de cyberattaques, visiblement lancées par le  service de renseignement militaire russe, le GRU.

Les attaques ont plus précisément frappé l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye, et ont conduit le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à dire que la Russie devait « mettre fin à son comportement irresponsable ». Euractiv

15 mai 2019 (loi)
>>> Des députés LREM favorables à une loi inspirée par l’ «ennemi N°1» de Poutine
L’Assemblée nationale a entendu l’homme d’affaires américain Bill Browder et un opposant russe qui plaident pour l’adoption d’une «loi Magnitsky» en France. Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, cette loi sanctionne des Russes coupables de violations des droits de l’homme.
(...) Au Parlement européen, les eurodéputés du Rassemblement national figuraient parmi les seuls à s’opposer à une loi «contre les dirigeants russes» lorsque fut adoptée, à une très large majorité, le 14 mars dernier , une résolution favorable à une «loi Magnitsky» européenne.  LeFigaro
Une telle loi sera-t-elle votée? Il faut l'espérer. A suivre

25 avril 2019 ("réaction" de l'UE si inutile qu'elle est risible)
>>> Passeports russes octroyés en Ukraine: l'UE accuse Moscou d'«exacerber» les tensions (Lefigaro).  [Sans dec? Au cas où certains n'auraient pas compris l'importance de l'octroi de ces passeports, précisons la chose suivante : lorsque des ukrainiens du Donbass auront un passeport russe, donc qu'ils seront devenus citoyens russes, alors Poutine pourra "officiellement" envoyer son armée pour "protéger" ces citoyens russes]

17 avril 2019 (armée suédoise)
>>> Face au réveil russe, la Suède remilitarise une île de la Baltique
Visby (Suède) (AFP) - Sous une pluie battant l'île pierreuse de Gotland, des militaires suédois en tenue de camouflage prennent position à l'abri d'un tas de bois, ajustent la mitrailleuse et font feu sur un ennemi venu de la mer.

10 avril 2019 (droit. Procès poutiniens et CEDH)
>>> La CEDH, dernier rempart contre l’arbitraire du pouvoir en Russie
Alors que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) vient de condamner, mardi 9 avril, les autorités russes à verser des dommages et intérêts à l’opposant Alexeï Navalny, les défenseurs des droits de l’homme demandent au Conseil de l’Europe de ne pas exclure la Russie de la justice paneuropéenne (LaCroix)

Nouvel exemple de procès poutinien : le Français Philippe Delpal est maintenu en prison dans l'affaire Baring Vostok. Poursuivi pour fraudes, le procès prend surtout les allures de règlement de compte à la russe (LesEchos)

4 avril 2019 (vol MH17 abattu : une action en justice)
>>> Vol MH17: la famille d'une victime américaine attaque des banques et sociétés financières
New York (AFP) - La famille d'un adolescent américain mort dans la destruction du vol MH17 au-dessus de l'Ukraine en 2014 a porté plainte jeudi contre des banques russes et sociétés américaines de transfert d'argent, pour avoir aidé à financer les séparatistes pro-russes accusés d'avoir abattu l'avion.
Dans une plainte enregistrée au tribunal fédéral de Manhattan, la famille de Quinn Lucas Schansman, seul citoyen américain à bord de l'avion de la Malaysia Airlines qui devait relier Amsterdam à Kuala Lumpur, attaque les banques russes Sberbank et VTB Bank, qui ont des bureaux aux Etats-Unis, et les sociétés de transfert Western Union et MoneyGram.
Elle les accuse d'avoir permis l'acheminement de fonds importants aux séparatistes de la République populaire de Donetsk, provenant essentiellement de sympathisants de la diaspora russe résidant aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, leur permettant d'acquérir des armes lourdes et de contrôler la partie est de l'Ukraine d'où le missile a été tiré.
(...) "Les hommes qui ont tiré le missile (sur l'avion) ne seront peut-être jamais traînés devant les tribunaux, mais tous ceux qui ont aidé à les armer et à les soutenir doivent l'être", a fait valoir M. Pressman dans un communiqué.
"Les entreprises et les banques qui ont autorisé la cupidité à régner en maître en fournissant, jour après jour, un moyen fiable à ces terroristes de lever de l'argent seront obligés de répondre de leurs actes". (Lobs)

27 mars 2019 (forces armées)
>>> Les armées scandinaves unissent leurs forces face aux pressions russes
Dix mille soldats suédois, finlandais et norvégiens ont participé durant huit jours à des manœuvres inédites dans l'Arctique. (Lefigaro)

26 mars 2019 (candide Guetta)
>>> "Après la Chine, l'Europe doit envisager de nouveaux accords avec la Russie" (nous dit Bernard Guetta). Après l’amorce d’une discussion de puissance à puissance entre l’Europe et la Chine visant à définir des rapports mutuellement profitables, ce même message doit maintenant être envoyé à Moscou.
Sans blague ! Il est si naïf, le gentil Bernard Getta…. Pourtant, comme il le rappelle :
En Crimée, Vladimir Poutine a réalisé la première annexion territoriale de l’après-guerre européen. Il finance, arme et pilote une véritable guerre en Ukraine orientale et multiplie les provocations militaires autour des Pays baltes. Le président russe entretient un revanchisme déstabilisateur et paralyse les échanges économiques entre les deux parties du continent Europe. (Challenges)
Mais a-t-il oublié aussi tout ce qui s'est passé avant ? (dont la façon dont Poutine a pris le pouvoir). Guetta semble croire que Poutine est un dirigeant civilisé, avec lequel l'Europe peut discuter « normalement », comme avec le dirigeant chinois. Non.
A Paris, Xi Jinping salue les bienfaits d'une Europe unie et prospère. (…) « l'Europe est un pôle majeur dans ce monde multipolaire », a-t-il déclaré à l'Elysée. Ajoutant « une Europe unie et prospère correspond à notre vision d'un tel monde ». « La Chine soutiendra toujours l'intégration européenne », a poursuivi le dirigeant chinois. (LesEchos). Poutine, lui, rêve de faire éclater l'Europe. Bernard Guetta le sait, pourtant : toutes les ouvertures de l'Occident à la Russie ne se sont pas soldées par l'adoption russe de principes occidentaux relatif à la dignité humaine ou au respect du droit, mais au contraire ont eu comme résultat une poutinisation de l'Occident. Trump ou le Brexit devraient servir de leçon. 
Poutine est un chef mafieux à la tête d'une Russie mafieuse et parano avide d'une revanche face à un occident qui l'aurait prétendument humiliée (selon le récit des propagandistes poutiniens). Un chef mafieux qui ne comprend et ne respecte que la force. Pour mémoire, plusieurs fois les occidentaux ont fait appel à la raison (y compris au moment de l'annexion de la Crimée), à la discussion, à la négociation, au partenariat même (rappelons-nous du partenariat Otan-Russie). Ces tentatives ont échoué, et se sont même retournées contre l'Occident. Il faut en prendre acte et considérer que nous sommes en guerre contre la Russie. Cela implique sanctions et usage de la force, et certainement pas d' « envisager de nouveaux accord ».

25 mars 2019 (Géorgie et Otan)
>>> L’Otan réaffirme que la Géorgie a vocation à la rejoindre, quitte à froisser la Russie
(... ) En août dernier, soit le dixième anniversaire de la guerre russo-géorgienne, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, s’était montré très clair : une adhésion de la Géorgie serait « absolument irresponsable » et constituerait une « menace pour la paix. » Et d’aller jusqu’à prédire un « conflit terrible » si jamais Tbilissi s’avisait de vouloir remettre la main sur l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie.
 Mais cela n’a pas l’air d’impressionner les dirigeants géorgiens, ni même Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan. « Les 29 alliés ont clairement indiqué que la Géorgie deviendrait un membre de l’Otan…  Nous allons continuer de travailler ensemble pour préparer l’adhésion de la Géorgie à l’Otan », a en effet déclaré l’ex-Premier ministre norvégien, ce 25 mars, à Tbilissi. « Nous n’acceptons pas que la Russie ou n’importe quelle autre puissance puisse décider qui peut être membre » de l’Otan, a-t-il insisté. (Opex360)
Cette adhésion serait une très bonne chose, un bonne contre-offensive à l'annexion de territoires géorgiens par la Russie. En tout cas, on a enfin des gens qui ne cèdent pas aux menaces et intimidations russes (hélas, ce ne sont pas des français)

15 mars 2019 (sanctions)
>>> Ukraine : nouvelles sanctions des Etats-Unis et de l'UE contre la Russie
Les Etats-Unis, en accord avec l'Union européenne et le Canada, ont infligé vendredi de nouvelles sanctions contre des responsables et des entités russes pour «la poursuite de leur agression en Ukraine», selon un communiqué du Trésor américain.
Six responsables et huit entreprises russes, dont des groupes d'armement, sont mis à l'index pour avoir notamment attaqué des navires ukrainiens dans le détroit de Kertch au large de la Crimée et pour leur soutien aux rebelles séparatistes de l'est de l'Ukraine.(Libération)

13 mars 2019(mieux vaut tard que jamais)
>>> Les eurodéputés formalisent la rupture avec Moscou
Pour les parlementaires européens, la Russie n’est plus un partenaire stratégique depuis l’annexion de la Crimée. Et l’UE devrait se préparer à imposer des sanctions plus importantes à son ex-allié.
(...) « la Russie ne peut plus être considérée comme un partenaire stratégique » et que « l’UE ne peut plus envisager un retour progressif à une relation normale tant que la Russie n’applique pas complètement l’accord de Minsk et ne restitue pas son intégrité territoriale à l’Ukraine. »
Cette résolution parlementaire vient renforcer un état de fait, puisqu’en réalité, l’UE ne considère plus la Russie comme un partenaire stratégique après l’annexion de la Crimée en 2014.
Dans la résolution, les eurodéputés précisent que depuis 2015, de nouvelles tensions se sont créées entre l’UE et la Russie. Le document inclut une longue liste d’actions entreprises par le Kremlin qui vont à l’encontre du droit international et des droits de l’homme, notamment l’intervention russe en Syrie ou l’ingérence dans des pays tels que la Libye et la République centrafricaine et ses multiples violations en Ukraine.
Les eurodéputés ont également souligné le soutien de la Russie aux partis eurosceptiques et aux mouvements d’extrême droite, l’ingérence russe dans les élections politiques et les violations des droits de l’homme en Russie.
Ceux-ci ont déclaré être « très inquiets des liens entre le gouvernement russe et les partis et gouvernements populistes et d’extrême droite en Europe, tels que le gouvernement hongrois » et ont appelé à la création d’un « mécanisme européen permettant de vérifier l’origine des financements des partis politiques » ainsi qu’à l’adoption de mesures visant à « empêcher que certains partis et mouvements soient instrumentalisés pour déstabiliser le projet européen de l’intérieur ».
« Le temps du langage diplomatique et policé est révolu. Il n’y a plus beaucoup d’espace pour la coopération tant que la Russie continuera à occuper des parties de l’Ukraine et à lancer des cyberattaques sur d’autres pays européens.’’», a déclaré l’eurodéputé lettone Sandra Kalniete (PPE), rapporteure du rapport sur l’état des relations politiques entre l’Union européenne et la Russie.
La résolution « réaffirme que la Russie n’a pas de droit de veto sur les aspirations euro-atlantiques des nations européennes » et « invite les autorités russes à condamner le communisme et le régime soviétique, ainsi qu’à punir les auteurs de leurs crimes et méfaits. » Le texte condamne également la militarisation de la mer d’Azov, de la région de la Baltique et de la région de Kaliningrad, ainsi que les violations répétées des eaux territoriales de pays européens dans les régions de la Baltique et de l’Arctique.
(Euractiv)

27 février 2019 (Réaction américaine)
>>> L’armée américaine affirme avoir bloqué une « ferme à trolls » russe pendant les élections de 2018.
L’accès à Internet de l’Internet Research Agency a été perturbé par une opération « offensive » de l’armée américaine durant les élections de mi-mandat.
La division « cyber » de l’armée américaine est parvenue à couper l’accès à Internet d’une entreprise-clé de l’outil de propagande russe durant le week-end des élections de mi-mandat de 2018, affirme le Washington Post. Le quotidien se fonde sur les témoignages anonymes de plusieurs hauts gradés de l’armée américaine, qui annoncent que les accès à Internet de l’Internet Research Agency, basée à Saint-Pétersbourg, ont été temporairement bloqués au moment des dernières élections législatives.
L’impact d’une opération de ce type est relativement marginal, reconnaissent les experts et militaires cités par le quotidien américain. Dans les faits, les opérations de propagande menées par la Russie se sont déroulées sur le long terme, et des perturbations de l’accès à Internet sont loin d’être suffisantes pour y mettre fin. Il s’agit davantage d’une démonstration de force, conforme à la doctrine américaine en matière de guerre informatique, qui autorise l’armée à mener des opérations « offensives » contre des acteurs menaçants. (Lemonde)


26 février 2019 (Léthargie européenne. L'Europe puissance attendra...)
>>> La grande crise du leadership européen
Les sujets de friction se multiplient entre partenaires européens, incapables, par ailleurs, de présenter un front diplomatique uni face aux dérèglements géopolitiques du monde. Aux insuffisances institutionnelles habituelles de l'Europe s'ajoute désormais la faiblesse de ses dirigeants.

Union européenne cherche dynamique désespérément. Moins de deux ans après une élection dont il voulait faire un moment de refondation européenne, Emmanuel Macron doit être bien amer. Le bloc européen a certes été capable de quelques avancées, sur les questions de défense notamment. Mais de manière de plus en plus criante, ce sont les dysfonctionnements de la machine et son inertie qui sautent aux yeux.

Les toutes dernières semaines ont été éprouvantes. Dans un contexte pollué par le Brexit, une crise diplomatique sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale s'est ouverte  entre la France et l'Italie,  à la suite des ingérences de Rome dans la politique intérieure française. Bien plus feutré, mais symptomatique également, un début de flottement se manifeste entre Paris et Berlin. Alors qu'Emmanuel Macron, depuis le début de son mandat, a mêlé sa pugnacité d'une loyauté constante à l'égard d'Angela Merkel, une lassitude semble perceptible devant les maigres fruits que cette stratégie a portés.

Méfiance franco-allemande
En ne suivant pas Berlin au sujet  du gazoduc Nord Stream 2, Paris a suscité de vives interrogations outre-Rhin. Depuis, un compromis a été trouvé, mais le doute demeure quant à l'indéfectibilité des liens entre les deux premières puissances de la zone euro, d'autant que  le projet français de taxation des géants du numérique s'est heurté à un mur de réticences allemandes.
L'Union européenne vient aussi d'encaisser plusieurs échecs diplomatiques consécutifs. Face au Venezuela, elle a été incapable d'accorder ses violons, du fait d'un blocage italien. Au sujet de l'Iran, c'est l'Espagne qui a empêché, un temps, une prise de position unifiée. Devant la Ligue arabe, il a fallu renoncer à un compromis, cette fois en raison du refus de la Hongrie. Et face aux retraits américain puis russe de l'accord international sur les armes nucléaires de portée intermédiaire, les Vingt-Huit ont, de nouveau, étalé leurs divergences. Pas de doute : l'émergence d'une véritable Union européenne sur la scène diplomatique mondiale demeure une perspective lointaine, voire chimérique.

Les fondations se dérobent
Le tableau est franchement sombre, d'autant qu'il faut y ajouter la crise migratoire, dans l'impasse, et la sourde confrontation au sujet de l'Etat de droit. Comme le résume un pilier de la machine européenne, « l'Union européenne est devenue une maison dont la construction se poursuit, mais dont les fondations se dérobent ».
On pourrait tenter de se rassurer en affirmant que la lenteur et l'indécision sont consubstantielles de cette Union européenne qui ne sait prendre des décisions fortes que lorsqu'elle flirte avec l'abîme.
On pourrait aussi se réconforter en voyant là le revers de médaille démocratique. Quelques mois avant une élection européenne capitale, l'incitation est forte, pour tous les acteurs de ce grand jeu d'échec continental, à la posture et la mise en scène des oppositions. Le président de la Fondation Schuman, Jean-Dominique Giuliani, est par exemple de l'avis que « l'Italie, après le mois de mai, aura des raisons objectives de revenir à la table de discussion européenne, en raison des négociations capitales qui vont s'y jouer rapidement, en particulier sur le budget européen ».

Crise de confiance
Mais le problème est peut-être plus grave. L'Union souffre aujourd'hui d'un mal nouveau et profond : une absence de leadership. Cela tient, bien sûr, à des raisons arithmétiques :  aucun moteur, fût-il franco-allemand , ne suffit plus à entraîner l'ensemble. Mais plus fondamentalement, ce sont les dirigeants européens eux-mêmes qui sont faibles. Comme le résume une source au plus près des sommets européens, « le tour de table n'a plus rien à voir avec ce qu'il était avant et la confiance n'est plus de mise ».
L'Allemagne ? Ses tergiversations démontrent la fragilité de la coalition au pouvoir. La France ? Après un début flamboyant, son président est fragilisé aux yeux de ses pairs. L'Italie ? Son Premier ministre « n'a rien à dire et n'a aucune autorité », tranche la même source. Le Royaume-Uni ? Oublié. La Belgique ? Son gouvernement, fruit d'une coalition qui a implosé, est chargé d'expédier les affaires courantes. L'Espagne ? La Suède ? L'Irlande ? Leurs gouvernements sont minoritaires. Les Pays-Bas ? La coalition qui tient le Premier ministre est d'une extrême fragilité et sera testée dans quelques semaines.

Fébrilité des démocraties
Derrière la grande zizanie européenne, c'est la fébrilité des démocraties du coeur historique de l'Union qui saute aux yeux. Il est intéressant de noter que le constat serait nettement plus nuancé dans les pays situés à l'est du bloc : Viktor Orbán, pour ne citer que lui, dispose d'une solide assise populaire. Mais dans les économies les plus avancées, la violente reconfiguration du champ politique débouche sur une « démagnétisation » des dirigeants, dont la légitimité et parfois le pouvoir ne tiennent qu'à un fil.
Deux conclusions en découlent. L'une est institutionnelle : avec son mode de gouvernance qui continue de reposer, très largement, sur les décisions des chefs d'Etat et de gouvernement, l'Union n'est pas calibrée pour faire face à une période de gros temps au plan politique. D'où une question : le rôle du Parlement européen ne devrait-il pas être renforcé, lui dont la composition restitue plus fidèlement l'état de l'opinion publique européenne, et dont le travail est, par essence, de bâtir des compromis ? L'autre conclusion est plus politique : tant que l'Union européenne n'aura pas fait son mea culpa pour s'attaquer, aux niveaux national et communautaire, aux causes profondes de la poussée « populiste », ses dirigeants n'auront probablement pas la capacité d'entraînement requise pour tirer une embarcation aussi lourde.
Gabriel Grésillon , LesEchos



25 février 2019 (Moldavie & échec des forces européennes)
>>> Législatives en Moldavie : la victoire des prorusses marque l’échec de la stratégie européenne Les socialistes du président Igor Dodon remportent 31,5 % des voix. Ils profitent du discrédit des pro-européens au pouvoir depuis dix ans. (Lemonde)

18 février 2019 (surveillance)
>>> L’Europe renforce la surveillance des investissements étrangers
Ces nouveaux mécanismes de filtrage apparaissent dans un contexte d’inquiétude croissante face aux investissements russes et chinois dans des secteurs clés des technologies de pointe (Euractiv)

18 février 2019 (sanction américaine)
>>> Le projet phare d'avion russe MC-21 est retardé d'un an, à la suite des sanctions américaine. L'appareil devait initialement être mis en service fin 2018 pour concurrencer l'Airbus A320 et le Boeing B737. (...) Depuis la crise ukrainienne de 2014 et l'intensification des tensions internationales, les sanctions occidentales, et surtout américaines, ne cessent de se renforcer contre l'économie russe, et en particulier contre son industrie de défense. (Challenges)

17 février 2019 (Ukraine)
>>> Ukraine : l'UE sanctionne huit Russes pour les incidents en mer d'Azov.
Les huit personnes seront interdites de séjour dans l'UE et leurs avoirs seront gelés. La mesure sera soumise lundi pour accord aux ministres des Affaires étrangères de l'UE au cours d'une réunion à Bruxelles, ont-elles ajouté. Les procédures juridiques seront ensuite lancées et les noms des personnes sanctionnées seront tenus secrets jusqu'à la publication de la décision au journal officiel de l'UE, selon ces mêmes sources. "Il y a eu unanimité pour décider de faire quelque chose pour sanctionner les responsables de la décision d'arraisonner trois navires de la marine ukrainienne et de capturer leurs équipages", a expliqué une des sources.
Des personnalités proches de Poutine inscrites sur une liste noire de l'UE.
164 Russes et Ukrainiens, dont plusieurs personnalités proches du président russe Vladimir Poutine et le nouveau "président" de la "république" autoproclamée de Lougansk, Leonid Pasechnik, et 44 entités ont été inscrites sur la liste noire de l'UE depuis l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie. Mais les États membres de l'UE restent divisés sur l'opportunité de renforcer les mesures ciblant les échanges avec la Russie, a précisé cette source. Les Européens s'interdisent notamment de toucher au secteur de l'énergie, en raison de leur grande dépendance au gaz russe. L'UE a acheté 169 milliards de m3 (bcm) de gaz à la Russie en 2018, contre 155 bcm en 2017, selon les données européennes.   (Europe1)

15 février 2019 (contrer la propagande)
>>> LREM refuse d'accréditer Sputnik et RT pour les européennes. "Ce ne sont pas des organes de presse mais de propagande au service du Kremlin", a dénoncé le directeur de campagne LREM. La République en marche reprend son offensive contre les médias russes RT et Sputnik. Le parti du président de la République a décidé de ne pas les accréditer pour la campagne des élections européennes, a indiqué ce vendredi son directeur de campagne Stéphane Séjourné. (L'Express)
C'est la moindre des choses. On se demande pourquoi ces chaînes de propagande n'ont pas été interdites en France en 2014.

8 février 2019 (construction européenne)
>>> La cohésion, instrument de lutte contre l’euroscepticisme (Euractiv)

31 janvier 2019 (construction européenne, et défaite pour Poutine)
>>> La Grèce, nouvel allié de la Macédoine du Nord
En juillet 2018, le gouvernement grec expulsait deux diplomates russes, accusés d’avoir essayé de faire dérailler l’accord sur le nom de la Macédoine avec la Grèce (Eurativ).
Malgré les tentatives des poutinistes pour faire capoter l'accord, et après des années de conflits, la Grèce est devenue un nouvel allié de la Macédoine du Nord.
« Des diplomates russes publient régulièrement des communiqués de presse critiquant les actions occidentales dans la région, mais c’est tout ce que Moscou peut se permettre. La Russie ne dispose d’aucun moyen lui permettant d’influencer la situation de manière concrète » (Euractiv)
C'est donc une victoire pour l'Europe (l'union se poursuit), mais aussi plus largement pour les forces occidentales (la porte de l'OTAN s'ouvre pour la Macédoine du Nord), et une défaite pour les poutinistes.



28 janvier 2019 (construction européenne)
>>> Le parlement grec met fin à un conflit de 27 ans avec la Macédoine.
Les dirigeants de l’Union européenne ont chaleureusement applaudi la ratification historique par le parlement grec de l’accord sur le changement de nom de la Macédoine. Il met fin à un conflit vieux de 27 ans dans les Balkans.
« Ils ont eu de l’imagination, ils ont pris des risques, ils étaient prêts à sacrifier leurs propres intérêts pour le bien commun. Zoran, Alexis, bien joué ! Mission impossible accomplie », a tweeté le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Une majorité de 153 députés grecs sur 300 sièges au total ont soutenu l’accord, qui devrait débloquer l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’OTAN et aider le pays à ouvrir les négociations d’adhésion à l’UE. Plusieurs députés de centre-gauche ont soutenu le parti Syriza du Premier ministre, Alexis Tsipras. (Euractiv)

25 janvier 2019 (lutter contre les intox et la propagande russe)
>>> La commissaire au numérique veut que l’UE redouble d’efforts contre les infox. Dans le domaine des infox, « les nouvelles technologies avancent extrêmement rapidement », s’est inquiétée la commissaire au numérique, Mariya Gabriel, qui appelle donc l’UE à « redoubler d’efforts ». Euractiv


25 janvier 2019 (corruption)
>>> Pourquoi l’Union européenne n’interdit pas visas et passeports « dorés ».
L’union européenne aborde la question des visas et des passeports « dorés » dans l’UE un peu comme on aborde les dangers de l’alcool dans une campagne de prévention. Mercredi 23 janvier, la Commission a exhorté les pays de l’UE à ne « pas abuser » des sésames ouvrant le droit au séjour dans l’espace Schengen, voire à la citoyenneté, en échange de gros investissements.

Dans un rapport publié le même jour, l’exécutif européen énumère « un certain nombre de risques » d’un abus d’entrants moyennant finances : exposition au blanchiment, à l’évasion fiscale, problèmes de sécurité, contournement des lois européennes, infiltration de groupes criminels non-communautaires… (LaCroix)

21/01/2019 (gel des avoirs, interdiction de voyages)
>>> Affaire Skripal. L’Union européenne sanctionne les chefs du renseignement militaire russe. Les sanctions sont : un gel des avoirs, et l'interdiction de voyage. (OuestFrance)

21/01/2019 (enfin l'annonce d'une vraie contre-attaque)
>>> Cyberdéfense : une France offensive et complètement décomplexée.
Depuis plusieurs années, la France ne s'interdit pas de lancer des attaques cyber. Elle rend coup pour coup à ses adversaire dans le cyberespace. Et au-delà... Le ministère des Armées vient de terminer ses travaux doctrinaux en matière de lutte informatique offensive.
Le monde est en guerre. Personne n'a vraiment conscience de l'ampleur de cette guerre très discrète à l'exception d'un cercle d'initiés. (…)
"Nous sommes fin 2017, a raconté Florence Parly. Des connexions anormales sur le serveur de la messagerie internet du ministère des Armées sont constatées. Ces connexions ont révélé après analyse qu'un attaquant cherchait à accéder directement au contenu de boites mails de 19 cadres du ministère parmi elles, celles de quelques personnalités sensibles. Sans notre vigilance, c'est toute notre chaîne d'alimentation en carburant de la Marine nationale qui aurait été exposée. Surtout, cette tentative d'attaque a duré jusqu'en avril 2018. Nous avons pu patiemment et, en étroite collaboration avec nos partenaires, remonter la chaîne des serveurs et des adresses IP Derrière se cachait un mode d'attaque bien connu de nos services et que certains attribuent à Turla". (LaTribune)


20 janvier 2019 (construction européenne)
>>> Traité d'Aix-La-Chapelle : un traité franco-allemand pour triompher des populismes européens [et du poutinisme].

La France et l’Allemagne envisage plus que jamais leur relation spéciale comme un moteur pour faire émerger une Europe la plus renforcée possible. C’est l’un des enjeux du traité liant les deux pays signé mardi 22 janvier 2019 à Aix-la-Chapelle par le président de la République Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.
Ce texte de 28 articles n’en consacre que deux – les premiers – aux « Affaires européennes ». Les autres chapitres thématiques s’intitulent ‘ »Paix, sécurité et développement », « Culture, enseignement, recherche et mobilité », « Coopération régionale et transfrontalière »,
« Développement durable, climat, environnement et affaires économiques ».
Mais ce n’est pas vers un fantasmatique projet de fusion qu’avancent Paris et Berlin. Les deux capitales veulent plutôt montrer la voie d’une intégration plus poussée des économies, d’une meilleure connaissance mutuelle des sociétés, d’une influence fortifiée sur la scène internationale, pour convaincre d’autres pays européens de les rejoindre dans cette démarche. Ils misent, bien sûr, sur la forte capacité d’entrainement que représente l’association des deux principales puissances économiques et politiques de l’Union européenne.

La défense, un enjeu européen

Lors d’un débat mercredi 16 janvier à la Maison Heinrich Heine de la Cité internationale, organisé avec la Fondation Konrad Adenauer , l’ancien président du Bundestag – la chambre basse du parlement allemand – Norbert Lammert, a ainsi resitué les six articles traitant des questions de sécurité et de défense dans le contexte continental.
« Tous les pays européens durant des siècles ont eu besoin d’une armée, soit pour se protéger, soit pour satisfaire leurs désirs d’expansion », a-t-il expliqué. « Durant des siècles, c’est la guerre qui a caractérisé les relations de voisinage en Europe. Depuis un peu plus d’un demi-siècle, ce n’est plus le cas. C’est une situation nouvelle, or on fait déjà comme si ça allait de soi ».
« Du coup, nous n’aurions plus besoin d’armée, puisqu’aucun d’entre nous n’est plus menacé par son voisin. Cela pourrait être vrai pour la défense territoriale. Mais nous avons besoin de nous protéger contre les éventuelles ambitions de pays tiers et nous devons pouvoir contribuer à la réduction de conflits plus lointains mais qui affectent l’Europe ».
« Dès lors, la conclusion s’impose de ne plus organiser ce système de défense au niveau national. En mutualisant nos moyens et nos structures, nous serons plus économes et plus efficaces. Et si cela ne peut pas se faire tout de suite au niveau européen, tout milite pour que nous avancions tout de suite en franco-allemand ».
Elu pour la première fois au Bundestag dans sa région natale de la Ruhr en 1980, Norbert Lammert a été pendant douze ans l’une des principales figures politiques d’Allemagne. Membre de l’Union chrétienne démocrate (CDU), il a en effet présidé le Bundestag de 2005 à 2017, période correspondant aux trois premiers mandats de la chancelière Angela Merkel. Etant donné l’importance du parlement en Allemagne, devant lequel le gouvernement doit constamment rapporter son action, il a été plongé dans toutes les récentes crises endurées par son pays et par l’Union européenne.

La démocratisation de l’Europe

Intervenant à la Maison Heinrich Heine lors d’un débat auquel participait également Sylvain Waserman, élu du Bas-Rhin et un des vice-présidents de l’ Assemblée nationale, Norbert Lammert a particulièrement insisté sur le rôle des parlements en Europe. Et il a souligné les mérites du parlementarisme par rapport aux exercices de démocratie directe et à la tentation du populisme.
« Les élections européennes de mai 2019 seront déterminantes pour les cinq ans à venir et au-delà », a-t-il souligné. « Il n’y a aucun moment dans l’histoire où nous avons eu autant la possibilité d’influer sur notre avenir. Nous fêterons le 9 novembre de cette année le trentième anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Cet événement a transformé l’Allemagne, l’Europe et le monde ».
« Progressivement l’Union européenne s’est élargie et c’est finalement la première fois dans l’Histoire que les gouvernement sont désignés démocratiquement dans tous les Etats membres.
C’est la première fois dans l’Histoire que les citoyens des Etats membres de l’Union ont la possibilité de décider eux-mêmes collectivement de leur avenir ».
« Ces élections surviennent alors qu’un phénomène puissant, le populisme, se manifeste dans toute l’Europe », ajoute-t-il. « C’est le moment de citer George Bernard Shaw, qui disait que pour toute question compliquée, il existe une réponse simple, qui généralement est fausse. Le populisme se nourrit de la complexité, or ce sont par des processus démocratiques dynamiques que l’on peut véritablement trouver des réponses et assurer la traçabilité des décisions, de façon à ce que les responsabilités soient bien attribuées, y compris lors des élections suivantes ».

La preuve par le Brexit

« En France, le mouvement des Gilets jaunes remet en cause le parlementarisme, et la fonction même de parlementaire », commente-t-il. « Il faut prendre cette critique au sérieux mais en ayant un regard critique sur la critique ! Le parlement, c’est le fruit d’une élection démocratique. Les parlementaires sont des personnes élues par le peuple souverain. En quoi la légitimité d’un plébiscite ou d’un référendum lui serait-il supérieur? »
« Je considère par ailleurs que ce type de consultation est d’une grande inefficacité. Regardez le référendum sur le Brexit au Royaume-Uni. Ne constate-t-on pas aujourd’hui l’ambiguïté de la volonté populaire qui est censée s’être exprimée ? Dans un référendum, on est contraint de simplifier énormément la question posée. Et ce n’est pas nécessairement à elle que les électeurs répondent ».
« Le 23 juin 2016, la question posée aux Britanniques était : ‘Le Royaume-Uni doit-il rester un membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne?’. Or personne à l’époque n’imaginait à quelles conditions devraient se faire cette sortie. Personne ne se posait la question de savoir si elles seraient supportables. Il y avait en fait deux questions à envisager. L’une pour demander : Veut-on négocier en vue d’une sortie de l’Union européenne? Puis l’autre, à l’issue des négociations : Le résultat de cette négociation est-il acceptable? »
« La procédure parlementaire me parait beaucoup plus avantageuse. Au bout du compte, on sait qui vote et qui ne vote pas en faveur d’une solution, bonne ou mauvaise. Et si on n’est pas content, on peut renvoyer dans ses foyers l’élu ou la majorité sortante lors du scrutin suivant ».

Le rôle croissant des parlements

« D’ailleurs, le rôle des parlements ne cesse de grandir en Europe et au sein de l’Union européenne. Le traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009 prend en compte le besoin des parlements de participer à la construction européenne. Il crée les conditions permettant au parlement européen d’être associé à tout le processus législatif de l’Union, et il donne aux parlements nationaux un droit d’information. C’est un énorme changement par rapport aux premiers temps de la Communauté économique européenne, qui émanait uniquement de la volonté des gouvernements des six pays fondateurs ».
« En Allemagne, le Bundestag a perfectionné le système, avec l’appui de la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Le gouvernement est ainsi tenu d’informer le Bundestag de tout projet de règlement européen dont il aurait eu connaissance, pour permettre au Bundestag de prendre position. Et si celui-ci émet un avis, le gouvernement doit faire sienne cette position dans la négociation ».
« C’est vrai aussi dans le dialogue franco-allemand. Mon sentiment est que les parlements ont poussé nos deux gouvernements à entreprendre une révision du traité de l’Elysée, pour le renforcer et l’approfondir, notamment avec une résolution commune de l’Assemblée nationale et du Bundestag adoptée en janvier 2018. Nous voulons aussi une relation toujours plus étroite entre nos deux assemblées ».
« En 2003, pour le 40° anniversaire du traité de l’Elysée, nous avions participé à une séance commune au château de Versailles, lieu oh combien symbolique ! Et en 2013, pour le 50° anniversaire, ce fut au Reichstag, à Berlin. Ces deux événements extraordinaires, quand on connait l’histoire de nos pays et de l’Europe, ont profondément marqué les députés ».

Une assemblée franco-allemande

« Cette année, nous avons pris l’initiative de créer une assemblée parlementaire commune de cent élus, 50 Français et 50 Allemands, coprésidée par le président de l’Assemblée nationale et celui du Bundestag. Cela exprime le besoin profond de mettre en exergue l’importance des relations franco-allemandes. L’efficacité opérationnelle de cette structure restera certes dans un cadre limité. Elle n’a pas pour objet de contrôler le processus décisionnel dans nos pays respectifs. Mais ce sera un lieu d’inspiration réciproque et on peut imaginer la possibilité d’une saisine commune de nos gouvernements ».
« Cette nouvelle institution, tout comme le traité d’Aix-la-Chapelle, n’arrive pas par hasard dans le contexte politique dégradé que l’on connait aujourd’hui en Europe, y compris en France et en Allemagne. C’est au contraire cette montée des populismes et aussi le contexte international qui ont été des facteurs déclenchants pour renouveler le traité de l’Elysée et renforcer le moteur franco-allemand ».

Pour en savoir plus
L’article Une avalanche de fake news contre le traité franco-allemand, posté sur le site de La Croix le 17 janvier 2019.
Le texte du nouveau traité d’Aix-la-Chapelle, posté sur le site de la présidence de la République.
L’article Qu’est-ce que le traité de l’Elysée, posté sur le site de Toute l’Europe le 17 janvier 2019.
Le texte du projet d’accord entre l’Assemblée nationale et le Bundestag qui créera une assemblée commune, daté du 6 novembre 2018 et qui devrait être voté en février 2019.
L’article Ces projets concrets qui devraient rapprocher la France et l’Allemagne, avec l’actuel président du Bundestag Wolfgang Schaüble, posté sur le blog Partis Planète le 4 février 2018.
L’article Les 23 points du pacte mondial sur les migrations qui font peur aux populistes, posté sur le blog Partis Planète le 10 décembre 2018
Le texte du traité de l’Elysée, signé par le président Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer le 22 janvier 1963, précédé du décret d’application.

Euractiv, Touteleurope, BlogLaCroix




19/01/2019 (paroles, paroles)
>>> Berlin appelle la Russie à retirer ses missiles supposés violer le traité sur Forces nucléaires intermédiaires (Opex360)
Sûr que Poutine sera si impressionné qu'il stoppera net le développement de ses missiles.









Mesures de contre-offensives souhaitables :
- Soutien, y compris militaire, aux pays qui subissent les assauts de la Russie ;
- Dureté de l'obtention des visas touristiques pour tous les russes ;
- Interdiction de visas pour les oligarques corrompus s'attaquant par leurs actions ou leurs déclarations à l'UE et à ses alliés
- Interdiction de visas pour Poutine, sa clique, et la famille de la clique ( y compris s'ils sont copains comme cochon avec l'extrême droite française)
- Interdiction de signer des contrats avec les oligarques russes corrompus (comme l'a fait Macron en 2018)
- Abandon du Nord-Stream 2 ; abandon du TurkStream
- Raser ce centre culturel et cultuel russe orthodoxe au pied de la tour Eiffel (qui défigure Paris, non seulement d'un point de vue esthétique mais aussi du point de vue symbolique)
- Boycotter toutes les compétitions sportives organisées en Russie (à ce titre, la participation aux jeux de Poutine - le championnat de football en 2018 -  , et la messe médiatique et politique qui en a été faite est un acte honteux et lâche).
- Contre-attaquer dans le domaine du cyberspace, en envoyant des cyber-attaques contre les institutions russes, les services de renseignement russe, les programmes d'armement russes, les chaînes de propagande russes (ça va peut-être arriver ; les déclarations de Florence Parly sont de bon augure)
- Déconnecter la Russie du SWIFT
- Réclamer la restitution de tous les territoires que la Russie a annexé (c'est-à-dire volé), en Europe et hors d'Europe. La Russie doit rendre : la Carélie à la Finlande, Köniksberg (Kaliningrad) à l'Allemagne ; les îles Kouriles au Japon ; la Crimée et le Donbass à l'Ukraine...
- Reconnaître l'Holodomor (l'extermination par la faim infligée à l’Ukraine par Staline)
- Réclamer à la Russie le paiement de réparation de guerre (notamment à l'Ukraine, à la Tchétchénie, à la Géorgie)
- Détruire le pont reliant la Crimée occupée à la Russie
- Détruire le mur coupant la Crimée occupée du reste du territoire de l'Ukraine
- Construire des postes frontières renforcés, voire des portions de murs, le long de la frontière entre Europe et Russie
- Faire évacuer manu militari les territoires occupés par les russes (comme la Transnistrie). df carte ci-dessous.
- La meilleur défense étant l'attaque : lancer des attaques contre la Russie dans le territoire de la Russie : cyber-attaques, mais aussi attaques par des mercenaires (même méthode qu'elle utilise chez ses voisins). Mieux vaut déplacer le théâtre de guerre chez elle...










Territoire occupés militairement par la Russie :









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