vendredi 18 janvier 2019

2019. Guerre Europe/Russie. 3) Les funestes gazoducs Nord Stream 2 et Turkstream

Nord Stream 2, le pipeline de Poutine
Interconnexions, Tubes, Pipelines, Gazoducs, Politique de l'Energie en Europe

Abandonner les projet Nord Stream 2 et Turkstream, et la dépendance au gaz russe.
Investir dans de grands programmes énergétiques européen.
Tendre vers l'indépendance énergétique de l'Union.



*** 2021 *** 

Incroyable : on dirait un agent de Poutine qui écrit dans Euractiv :

>>> JAN2021 Nord Stream 2 : « Les Américains piétinent la souveraineté européenne »

a titré en gros le site Euractiv. La souveraineté européenne ? Mais l’Allemagne n’est pas l’Europe à elle toute seule. Et il se trouve que Nord Stream 2 est majoritairement rejeté par les pays de l’UE. Ne serait-ce pas plutôt l’Allemagne, qui, une fois de plus (comme elle l’a fait avec l’ouverture aux migrants, comme elle l’a fait avec l’abandon du nucléaire au détriment de la France, …) , jouerait solo, et contre l’Europe ?

Eh bien oui ! Ce ne sont pas les « Américains qui piétinent la souveraineté européenne » : c’est l’Allemagne qui veut imposer sa décision au reste de l’Europe. Qui, en Europe, à part l’Allemagne (emmenée par les réseaux de Schröder, nommé directeur de Gazprom par Poutine), souhaite si ardemment construire le pipeline de Poutine ? Personne. Ni le Danemark, ni les pays d’Europe centrale, ni les pays d’Europe de l’est, ni la France (qui est très silencieuse sur la question)…


Hélas, il faut se faire une raison : il faut en finir avec l’UE car ça ne marche pas. L’Allemagne nous le prouve une fois fois de plus :

>>> JAN2021 «Angela Merkel part en majesté. Vraiment ?» La chronique d’Eric Le Boucher

(…) «  Les trois accords signés par Angela Merkel prouvent que l’Allemagne n’est pas à l’unisson avec la France sur cette idée de souveraineté. Le mercantilisme reste la ligne de force, l’économie est le sujet majeur, tout le reste, dont la diplomatie et la défense, est au second plan  » Lopinion


L’Allemagne trahit l’Europe. Ils veulent vraiment lui lécher les bottes , à Poutine, les gouvernants allemands . Tant pis pour la « préférence » européenne. Tant pis pour la quasi-totalité des pays membres de l’UE (qui est contre), tant pis pour le désastre écologique (un projet climaticide, titre Libération), tant pis pour l’offre nucléaire français, tant pis pour l’ITM.

>>> JAN2021 Nord Stream 2: l’Allemagne prépare un contournement des sanctions américaines. Achevée à 94% selon Gazprom, la pose du gazoduc de 1 200 km doit reprendre le 15 janvier dans les eaux danoises. Lemonde


>>> JAN2021 Les Etats-Unis accentuent les sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2

Le chantier de cette infrastructure est presque terminé, mais le vote de nouvelles contraintes par le Congrès américain pourrait mettre un terme au projet. LeMonde

Je dis, et je redis donc : Bravo aux Etats-Unis, et honte à l’Allemagne, qui trahi l’Europe en « jouant solo » (comme elle l’a déjà fait avec sa politique d’immigration) et en se couchant devant Poutine et sa clique de mafieux.






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*** 2020 ***

La limace européen ne réagit toujours pas contre la Russie :

>>> DEC2020 Reprise du chantier du gazoduc Nord Stream 2, malgré les critiques. Bien que ses 1 230 kilomètres soient quasiment terminés, le projet de gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne avait été brutalement interrompu fin 2019 après des sanctions américaines. Lemonde

Comme prévu, les grandes déclarations d'intention de l'Allemagne suite à l'empoisonnement de Navalny sont restées ... des déclarations . On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu. Au Kremlin, ils doivent continuer de se bidonner. Et (hélas) ils ont bien raison , tant les appels à "dialoguer avec la Russie"  et autres gesticulations allemandes et françaises sont ridicules. 

Force est de constater que  lorsqu'il s'agit de la Russie et du Nord Stream 2 , on ne parle plus de l'Etat de droit , du droit international, des crimes de guerre et autres joyeusetés de ce genre

Alors, finalement, au vu de sa molesse, de sa faiblesse, de son impuissance, de ses déclarations interminables et inutiles , (les "sanctions" contre la Turquie sont d'ailleurs aussi ridicules que celles contre la Russie) de plus en plus, on peut se demander s'il vaudrait mieux ne pas en finir avec l'UE


>>> OCT2020 Nord Stream 2 : la Pologne inflige une amende de 6,5 milliards d'euros au russe Gazprom.

La Pologne considère Nord Stream 2 comme une menace pour la sécurité de l'approvisionnement énergétique européen. Gazprom est le chef de file de Nord Stream 2 mais la moitié des financements est apportée par les allemands Uniper et Wintershall, l'anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie. LaTribune

Je dis bravo à la Pologne… ce pays qu’on accuse régulièrement de ne pas jouer la carte européenne ! Mais tout dépend de quelle Europe on parle. La France et l’Allemagne, qui lèchent les bottes de Poutine tout en donnant des leçons sur l’État de droit, devraient avoir honte. L’Europe de Macron et Merkel, c’est l’Europe soumise et lâche, c’est l’Europe des oligarques véreux. Ce n’est pas du tout l’Europe que nous voulons. Nous voulons une Europe puissante, qui ne se prostitue pas aux maffieux russes, une Europe indépendante du gaz russe. Et c’est pourquoi la Pologne et les Pays baltes doivent être très fortement soutenus
 
>>> SEPT2020 Allemagne : le gazoduc Nord Stream 2 menacé par l’affaire Navalny. Des élus allemands de tous bords politiques demandent à Angela Merkel d’utiliser l’arme du gaz pour sanctionner la Russie, accusée d’avoir empoisonné l’opposant Alexeï Navalny.
(...) interrompre Nord Stream 2 constituerait pour le président russe, Vladimir Poutine, une sanction à la hauteur du « crime » – terme employé par Mme Merkel – dont a été victime M. Navalny.
Au sein même de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de la chancelière, plusieurs voix influentes se sont exprimées en ce sens. « Poutine ne comprend qu’un seul langage : celui du gaz et de l’argent », a ainsi déclaré Norbert Röttgen, le président de la commission des affaires étrangères du Bundestag et candidat à la présidence de la CDU, vendredi 4 septembre, au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Finaliser Nord Stream 2 serait pour Poutine la confirmation qu’il peut continuer à faire la même politique qu’aujourd’hui. C’est pourquoi l’Europe doit décider d’arrêter Nord Stream 2 », explique-t-il (Lemonde).
En effet, mieux vaut tard que jamais. Si cela se fait, il aura vraiment de quoi (re)devenir germanophile. Mais je suis quasiment sûr que ni l'Allemagne, ni la France, ne feront rien contre Poutine. Quelques "sanctions" de quelques oligarques, peut-être, histoire que les médias disent qu'il y a une réaction. Pendant ce temps, sûr que Poutine et sa clique continuerons de se bidonner en voyant se tortiller la limace européenne.

Honte d'être français, à cause de Macron et de ces putains de collabos poutiniens de merde, Total et Engie en tête
>>> SEPT2020 La France pourrait soutenir un gigantesque projet gazier dans l’Arctique russe. Arctic LNG, porté par le groupe russe Novatek et Total, pourrait augmenter le trafic à travers les glaces de la route du Nord.  Lemonde

Un collabo publie une tribune dans les Echos
Emmanuel Laurel [pas de surprise, il est député du parti de Mélenchon] , sous couvert d'anti américanisme [normal pour LFI] et d' "indépendance" [sauf à l'égard de la Russie bien sûr], publie une tribune de promotion de Nord Stream 2 dans Les Echos. Tant pis pour le désastre écologique, la dépendance au gaz russe de l'Europe, les crimes russes, la volonté russe de détruire l'UE, sa guerre à l'Ukraine, les sanctions européennes suite à l'annexion de la Crimée, nos partenaires européens polonais ou baltes, etc etc etc.
>>> AOUT2020 Ne laissons plus les Etats-Unis faire la loi en Europe. Le cas du gazoduc Nord Stream 2 est une nouvelle illustration de l'ingérence américaine sur le sol européen. LesEchos
Enfin une ation pour contrer le pipeline de Poutine (on aurait aimé que la France s'y joigne, mais faut pas rêver)
>>> JUILL2020 Les États-Unis tentent de bloquer le gaz russe. La Chambre des représentants a validé, le 21 juillet, le renforcement des sanctions contre les sociétés impliquées dans la construction du gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier la Russie à l’Europe par la mer. LaCroix

Actions subversives, sabotage
>>> JUIN2020 « Comment saboter un pipeline » : plaidoyer pour l’insurrection climatique
Dans « Comment saboter un pipeline », le chercheur suédois Andreas Malm défend une radicalisation des modes d’action contre le changement climatique. Lemonde
Evidemment, le mieux serait de refuser la construction du pipeline de Poutine. Mais vu le nombre de collabos aux manettes, rien n’est sûr. Alors, il restera toujours la possibilité du sabotage.
C’est ce qu’il faut souhaiter. Saboter les installations russes : Nord Stream 2, mais aussi le pont de Crimée, ou les installations militaires russes dans toutes les zones où elles ne devraient pas être. Car il faut s’il faut lutter, par le sabotage, contre le réchauffement climatique, il faut en faire de même contre un pays qui a juré de pourrir l’Europe jusqu’à ce qu’elle lui tombe dans la main.


>>> MAI2020 Transport du gaz : la justice européenne déboute Nord Stream 2
La justice européenne a rejeté mercredi les recours introduits par la société Nord Stream 2, l'opérateur du projet de gazoduc mené par le géant russe Gazprom entre la Russie et l'Allemagne, pour faire annuler les nouvelles règles de l'UE sur le transport du gaz. Nord Stream accusait l'UE d'avoir adopté ces nouvelles dispositions dans le but de «désavantager» et de «décourager» Gazprom s'agissant de la mise en place de ce gazoduc. LeFigaro

>>> FEV2020 Un collectif de personnalités fait pression auprès d’Engie : « Isabelle Kocher, une voix indispensable pour une France leader de l'économie verte », disent-ils dans Les Echos.
Ces personnalités (dont Yannick Jadot, Cédric Villani, Myriam El Khomri, Virginie Calmels ) plaident pour le renouvellement d'Isabelle Kocher au poste de directrice générale d'Engie, soulignant que grâce à elle, Engie s’est engagé vers la « transition énergétique ». (LesEchos) . Bizarrement, le même collectif n’évoque absolument pas l’engagement d’Engie pour la construction du pipeline de Poutine (Nord Stream 2), dont on connaît toutes les conséquences néfastes, que ce soit sur le plan environnemental ou sur le plan de la dépendance énergétique de l’Europe à l’égard de la Russie. Pour ma part, je connais surtout Engie pour ses démarchages téléphoniques aussi insistants que désagréables.  


*** 2019 ***
Poutine a réussi à diviser l'Europe avec le Brexit.
Réussira-t-il à diviser l'Europe avec Nord Stream 2 ?
C'est hélas bien parti.
*** 2019 ***



>>> DEC2019 Comment la Russie assoit sa puissance sur les gazoducs

Entre la fin de 2019 et mi-2020, l’entrée en fonction de trois nouveaux grands gazoducs vers l’étranger doit renforcer la position dominante de la Russie sur le marché mondial du gaz. En augmentant ses capacités d’exportation vers l’Europe et en les diversifiant en direction de la Chine, Gazprom, le premier producteur et exportateur mondial de gaz naturel, défend ses intérêts économiques mais promeut aussi les intérêts stratégiques du Kremlin.

(…) Pour The Economist, “l’achèvement par Gazprom, le géant d’État, de trois mégaprojets de gazoducs en 2019 aura des retombées géopolitiques dans le monde entier et constitue un défi géopolitique pour l’Occident”. Depuis la fin de la guerre froide, les exportations de gaz naturel de la Russie servent en effet tout autant à promouvoir les intérêts économiques du pays que les intérêts stratégiques du Kremlin.

(…) Gazprom est la plus grande compagnie énergétique de Russie. Elle a été fondée en 1989, et 50 % de son capital est détenu par l’État. Spécialiste de l’extraction, du traitement et du transport du gaz, elle contrôle 17 % des réserves de gaz mondiales, 72 % des réserves russes et le plus grand système de gazoducs au monde, soit 172 000 kilomètres. Elle livre du gaz dans 30 pays, emploie 466 000 personnes et son chiffre d’affaires s’élève à 118 milliards de dollars pour 2018. Gazprom est aussi un acteur majeur sur le marché mondial du pétrole. Sa puissance fait de ce géant de l’industrie de l’énergie une véritable arme géopolitique, considérée même comme un “cheval de Troie” de la Russie dans les pays d’Europe de l’Est anciennement satellites de l’Union soviétique. CI


>>> DEC2019 Nord Stream 2 : Trump signe la loi imposant des sanctions contre le gazoduc qui doit relier la Russie et l’Allemagne . Les Etats-Unis craignent que le gazoduc n’accroisse la dépendance des Européens vis-à-vis du gaz russe et veulent imposer des sanctions aux entreprises associées à la construction de l’ouvrage. (Lemonde). Les allemands Uniper et Wintershall, filiale de BASF, l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, l'autrichien OMV et le français Engie sont les principaux partenaires de Gazprom au sein de Nord Stream 2. (...) Le ministre des Finances allemand Olaf Scholz a dit que Berlin "rejetait fermement" les sanctions américaines, tout en ajoutant qu'il n'y aurait pas de mesures de rétorsion. (Challenges)

L'UE reste incapable, comme d'habitude, de s'opposer à la Russie. L'Allemagne décide, comme elle l'avait fait en ouvrant grand les portes aux migrants, de faire cavalier seul. La France s'écrase. Il n'y a que les Etats-Unis qui réagissent. Mais hélas tardivement. Le grand gagnant sera encore une fois Poutine, et le grand perdant encore une fois l'UE. Quant à moi, je glisse doucement d'année en année, depuis la molle réaction à l'annexion de la Crimée, vers l'euro-scepticisme. On nous promettait la prospérité, la défense de valeurs telles la liberté, la dignité, l'Etat de droit. Et au final, quoi ? A-t-on la prospérité ? A-t-on une Europe-puissance qui ferait respecter ses valeurs, et serait respectée de par le monde ? Non, pas du tout, on a l'inverse de tout cela. Dès lors, il y a de quoi se poser des questions. Année après année, Poutine engrange des victoires, et l'UE année après année, échec après échec, se liquéfie : Brexit, Immigration, Islamisation, Absence de réaction aux agressions (russes mais pas que), Appauvrissement, Absence d'une "Europe de l'Energie" ...

>>> DEC2019 L’affaire Nord Stream 2 racontée avec humour…
Le projet Nord Stream 2 devrait finalement voir le jour, et ce malgré le danger qu’il représente, notamment pour l’environnement et la sécurité énergétique de l’Europe. Plutôt que de faire un énième papier ennuyant sur les tenants et aboutissants de toute cette affaire, j’ai décidé de vous la raconter avec un peu d’humour… Le Vociféraeur (BlogMédiapart)




Encore une bataille gagnée pour Poutine :
>>> OCT2019 Le Danemark autorise la construction du controversé gazoduc Nord Stream 2
Le dernier obstacle à la finalisation de Nord Stream 2 est levé par le Danemark. Le gouvernement danois vient d'autoriser la construction dans ses eaux d'un tronçon du gazoduc controversé qui doit approvisionner l'Europe en gaz russe. (...) Dès cette annonce, le titre de Gazprom prenait 3% à la Bourse de Moscou.  RFI

>>> OCT2019 Vladimir Poutine à Budapest pour vendre le gaz et le nucléaire russe
M. Orbán et M. Poutine devraient discuter de l’expansion de la centrale électrique de Paks II, construite par la société publique russe Rosatom, (… et de la construction éventuelle d’un nouveau tronçon du gazoduc TurkStream en Hongrie.
S’il est construit, le nouveau gazoduc permettra à la Russie de contourner l’Ukraine lorsqu’elle exporte du gaz vers l’Europe du Sud-Est, car les négociations sur un contrat de transit à long terme avec Kiev sont actuellement dans une impasse. Euractiv

>>> OCT2019 Les géants du pétrole ont dépensé 250 millions d’euros en lobbying auprès de l’Union européenne, selon des ONG
Le lobbying bat son plein à Bruxelles. D’après une étude de plusieurs ONG environnementales, les cinq plus grandes compagnies du pétrole ont dépensé, en neuf ans, le quart d’un milliard d’euros, pour influencer les décisions prises par l’Union européenne. Ouestfrance

>>> OCT2019 L'Europe échoue à s'entendre sur l'arrêt du financement des énergies fossiles
L'Allemagne [bien sûr !] s'oppose aux projets de la Banque européenne d'investissement, réclamant que les projets gaziers soient exclus de cette mesure. LaTribune

>>> OCT2019 Le gazoduc Nord Stream met fin à la volonté d'indépendance énergétique de l'UE
Par Maxime Filandrov
Le projet gigantesque de double gazoduc dans la mer Baltique expose l'Union européenne et les autres pays européens à des risques politiques, économiques et écologiques sans précédent. Par Maxime Filandrov, consultant en Coopération industrielle et commerciale pour le marché russe et ancien représentant de la Commission européenne à St-Pétersbourg en charge de la coopération entre l'UE et la Russie du nord-ouest.

La récente initiative du président français de rapprochement diplomatique avec son homologue russe ne doit pas faire oublier les risques politiques, économiques et écologiques que le régime mafieux et belliqueux de Vladimir Poutine fait courir à l'Union européenne.
Sur fond d'annexion de la Crimée, de guerre en Ukraine, de financement occulte ou non de partis populistes européens, d'ingérence dans les élections, de cyber-attaques et de propagande, le projet de gazoduc Nord Stream 2 n'est pas la partie la plus visible de la politique impérialiste du Kremlin en Europe.

Infrastructure majeure

Il s'agit pourtant d'une infrastructure majeure en termes de volume, avec un réel potentiel d'influence sur la politique de certains grands pays européens, en premier lieu l'Allemagne. Dans un contexte de demande croissante d'énergie, nous allons tout droit vers une dépendance de l'UE au gaz russe à hauteur de 60-70%, contre environ 35% actuellement, un véritable défi stratégique pour l'UE. La dépendance actuelle des pays d'Europe centrale et orientale basculant vers une plus grande dépendance de l'Allemagne et d'autres pays du nord et de l'ouest de l'Europe.
C'est dans ce contexte qu'une coalition internationale d'ONG vient de lancer, le 26 septembre à La Haye au Pays Bas, une campagne de sensibilisation intitulée "Le gazoduc de Poutine Nord Stream 2 et son vrai coût pour l'Europe". Cette campagne reprend cinq sujets de préoccupation majeurs autour du gazoduc : il est dangereux pour le climat et l'environnement, il crée des fissures dans l'UE, les perspectives commerciales sont mauvaises, il est une menace pour notre sécurité, et c'est le tuyau de la corruption.
Aux commandes, nous avons Gazprom, une vraie calamité pour le climat. Selon l'ONG britannique CDP, qui se base sur des données collectées entre 1988 et 2015, Gazprom serait le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre. Ce n'est donc pas Gazprom qui s'inquiétera des conséquences de la diminution de livraisons de gaz à l'Europe centrale et orientale par les gazoducs passant par l'Ukraine, un contrecoup de l'augmentation des livraisons par le Nord Stream. Il est donc probable que ce déficit annoncé aboutisse à une augmentation significative de l'utilisation de charbon lors des pics de consommation hivernale. Comme le souligne Mikhail Korchemkin, expert au East European Gas Analysis, le "plan d'optimisation des capacités" de Gazprom risque de saborder les objectifs de réduction de gaz à effet de serre de l'UE.

La législation russe modifiée

Non content de cela, Gazprom s'est arrangé pour modifier la législation russe afin de détruire, sur la côte russe du Golfe de Finlande, une partie significative de la réserve naturelle de Kourgalsky, lieu de départ de la partie marine du gazoduc. Il s'agit d'une réserve abritant une flore et une faune exceptionnelle, y compris des populations importantes de pygargues à queue blanche. La célèbre activiste écologiste russe Evguenia Chirikova tire la sonnette d'alarme à ce sujet depuis son exil forcé en Estonie.
Sans oublier les risques avérés pour la mer Baltique, y compris sur des sites classés Natura 2000, ainsi que tout au long du tracé terrestre depuis la péninsule de Yamal. Une autre préoccupation majeure est le sort des éleveurs de rennes Nenets et celui de peuplades finno-ougriennes en voie de disparition, telle les Votes, dont le milieu est menacé par les nouvelles infrastructures sur la côte russe de la Baltique.
Il est stupéfiant que le projet se concrétise alors que 24 sur 28 des pays de l'UE, et 80% des parlementaires européens, s'y opposent dans sa configuration actuelle. Plusieurs pays d'Europe centrale et orientale ont en effet toutes les raisons de croire que leur dépendance croissante envers la Russie les rendra plus vulnérables au chantage ou à des actes de guerres hybrides. La France aimerait voir une Allemagne plus prudente dans ses partenariats avec la Russie, et aussi plus orientée vers une indépendance énergétique de l'UE. Le Danemark, de son côté, semble être le dernier à mettre des freins concrets au gazoduc en ne délivrant pas les autorisations de construction dans ses eaux territoriales autour de l'île de Bornholm.

Risque de congestions

Des modélisations réalisées par le REKK, un centre de recherche sur la politique énergétique basé en Hongrie, démontrent que nous risquons de faire face à des congestions dans les approvisionnements en gaz et des divergences de prix importantes entre pays. Au-delà des modèles, l'opposition au projet s'explique surtout par l'expérience traumatisante des crises de 2006 et 2009 lorsque Gazprom a simplement coupé les approvisionnements par l'Ukraine. Plus récemment, entre l'automne 2014 et le printemps 2015, Gazprom a diminué de moitié, sur ordre du Kremlin, les livraisons de gaz par Nord Stream 1 à la Pologne, la Slovaquie, l'Autriche et la Hongrie en représailles aux livraisons de gaz par ces pays à l'Ukraine.
Un autre paradoxe de Nord Stream 2 est qu'il ne répond pas aux véritables attentes des marchés du Nord-Ouest de l'Europe. Tout d'abord, Gazprom n'apporte pas de nouveaux volumes de gaz. Il ne fait que déplacer les flux vers la mer Baltique tout en gardant une orientation vers le terminal gazier de Baumgarten en Autriche, et ne pourra donc pas compenser le déclin de la production gazière en Europe de l'Ouest, même si des volumes supplémentaires étaient livrés. Et surtout, Nord Stream 1 et 2 ne pourront pas répondre aux pics de consommation car ils sont conçus pour transporter des volumes non ajustables. Une des solutions serait d'investir dans des lieux de stockage, ce qui engendrerait des coûts importants et, donc, une augmentation des tarifs.

Un coût très cher pour les Européens

Au-delà de la dépendance croissante envers la Russie, qui crée des dissensions politiques importantes au sein de l'UE, les citoyens européens ne semblent pas conscients que ce nouveau gazoduc va leur couter cher, très cher. Selon l'Institut allemand pour la recherche économique (DIW Berlin), la construction de nouveaux gazoducs pour répartir en Europe le surplus de gaz russe arrivant en Allemagne devrait coûter entre 0,5 et 3 milliards d'euros, avec des répercussions inévitables sur les factures. Le coût prévu concerne les pipelines supplémentaires qui seraient nécessaires pour pomper Nord Stream 2 à travers de nouveaux itinéraires en Allemagne seulement. En Europe centrale et orientale, une capacité supplémentaire de 100 milliards de mètres cubes par an est nécessaire et coûterait des dizaines de milliards d'euros.
Dans le même temps se pose la question du bienfondé d'une augmentation des livraisons de gaz liquéfié, par exemple depuis les Etats-Unis, du fait de la formidable dépense énergétique que représente le processus même de liquéfaction. L'équation est loin d'être résolue.
Devrait-il y avoir toujours plus de gaz russe, et par quel itinéraire ? Quelles pourraient être les alternatives ? DIW Berlin affirme qu'il y a déjà beaucoup d'approvisionnements en gaz et que... Nord Stream 2 n'est pas nécessaire







>>> OCT2019 Quel est le véritable coût du gaz russe bon marché ? Par Evguenia Tchirikova

Peu de gens en Occident pensent à l'éthique et au prix réel de l'achat de combustibles fossiles à la Russie de Vladimir Poutine. Le projet Nord Stream 2, un gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne, montre qui paie réellement le prix du gaz russe bon marché.
Par Evguenia Tchirikova, militante écologiste russe, qui a reçu en 2012 le Prix Goldman pour l'environnement, pour son combat en faveur de la préservation de la forêt de Khimki face à l'Autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg.

Commençons par le lieu où le gaz est extrait : dans la péninsule de Yamal. C'est là que sera produit le gaz du gazoduc Nord Stream 2. A l'origine, Yamal n'appartenait pas à la Russie. L'Empire russe a commencé la colonisation de Yamal au XVIe siècle. La couronne russe s'intéressait surtout à la richesse des fourrures, qui étaient vendues à l'Europe. Un tiers du Trésor public de l'Etat russe a été alimenté par la vente de fourrures à l'Ouest. Pour ce faire, des terres ont été saisies. Les peuples autochtones de Yamal ont résisté à la colonisation et, en réaction, les colonialistes les ont brutalement tués.

Mandalada

Avec l'avènement du pouvoir soviétique, les peuples autochtones ont été séparés de leurs enfants et de leurs rennes par la force. Les peuples autochtones ont organisé la Mandalada, un mouvement de sauvegarde de leur mode de vie traditionnel. Après une résistance acharnée, les participants de la Mandalada ont été arrêtés.
La découverte de gisements de pétrole et de gaz dans la péninsule de Yamal, qui promettait la prospérité de la région, n'a pas amélioré, mais plutôt aggravé la situation. Gazprom continue à s'emparer des terres des peuples indigènes de Yamal, essayant d'en extraire encore plus de gaz. En conséquence, la population locale se retrouve sans pâturage pour les rennes. Pour les peuples indigènes de Yamal, peu de choses ont changé depuis le XVIe siècle : l'empire leur a pris des fourrures pour les vendre à l'Ouest. Maintenant, l'empire leur prend du pétrole et du gaz pour le vendre à l'Occident. La part du lion des recettes fiscales provenant de la vente des combustibles fossiles ne reste pas dans le Yamal, mais est envoyé à Moscou.

Brûlage à la torche

L'un des graves problèmes climatiques du Yamal est le brûlage à la torche. C'est barbare et c'est du gaspillage. En raison des imperfections du procédé, le gaz est simplement brûlé et libéré dans l'atmosphère, ce qui augmente les émissions de gaz à effet de serre. Selon la Banque mondiale, la Russie est le leader mondial de la production d'émissions provenant des torchères de gaz. En 2018, la Russie représentait près de 21,3 % du torchage mondial de gaz.
Dans la péninsule de Yamal, il y a environ 1.500 torchères de ce type. Gazprom pollue systématiquement l'atmosphère avec des gaz à effet de serre. En 2015, le bureau du procureur local de Yamal a multiplié par six les émissions de méthane et par 37 celles de noir de carbone.

Deuxième producteur de gaz à effet de serre

Les autorités russes ne luttent pas contre les crimes environnementaux de Gazprom. Les amendes et les avertissements que le bureau du procureur de Yamal impose à Gazprom n'affectent pas le comportement de cette société. Selon les chercheurs du Carbon Disclosure Project (CDP), Gazprom est le deuxième producteur de gaz à effet de serre sur la planète.
Les droits des populations finno-ougriennes autochtones ayant été violés lors de la construction du Nord Stream 2. Le gazoduc détruisant les terres indigènes finno-ougriennes et la réserve de Kurgalsky, abritant des plantes, des mousses et des espèces d'oiseaux rares.
Nord Stream 2 AG, l'entreprise à l'origine du projet, a caché la véritable valeur de la réserve de Kurgalsky. Ni lors des auditions publiques sur le projet en Russie et dans d'autres pays, ni dans le rapport Espoo de la société, les conséquences réelles de la construction du gazoduc sur cette réserve naturelle n'ont été évoquées. Greenpeace Autriche a obtenu des comptes rendus secrets de réunions entre le gouvernement russe, Nord Stream 2 AG et Gazprom, au cours desquelles ils ont discuté des modifications de la législation environnementale. Les travaux d'arpentage ont commencé illégalement, sans aucun permis, dans la réserve de Kurgalsky. À la suite de cette intrusion dans un écosystème unique, des centaines de plantes rares ont été détruites.

Méthode de construction par microtunnelage

Un deux poids, deux mesures a été appliqué pour décider du tracé du gazoduc en Allemagne et en Russie. En Allemagne, où la valeur du territoire côtier est inférieure à celle de la réserve de Kurgalsky, Nord Stream 2 AG considère néanmoins qu'il est possible d'utiliser une méthode de construction par microtunnelage. En Russie, dans des conditions similaires et avec la valeur incomparablement plus élevée de la Réserve de Kurgalsky, la "méthode traditionnelle de construction avec une tranchée ouverte d'une largeur de 85 m" a été adoptée. Cette méthode a un impact négatif sur l'écosystème de la réserve de Kurgalsky.
Le Nord Stream 2 viole les droits des Russes. Le fait est qu'après avoir vendu du gaz russe à l'Occident, il s'avère qu'il n'y en a pas assez pour répondre aux besoins des Russes. Les programmes de gazéification ont été réduits : 30 % des Russes vivent dans des maisons sans gaz.

Recours au charbon

Les autorités russes résolvent ce problème interne d'approvisionnement énergétique de la manière la plus nocive possible pour l'environnement : elles utilisent du charbon à la place du gaz. L'exploitation des centrales au charbon, qui ne sont pas équipées de filtres d'épuration modernes, provoque de véritables catastrophes environnementales. Par exemple, à Krasnoïarsk, les habitants sont souvent témoins de l'effet "ciel noir" causé par la poussière de charbon finement divisée.
Grâce au projet Nord Stream 2, les Européens recevront moins de gaz polluant. Tandis que les Russes s'étoufferont avec de la poussière de charbon, les peuples indigènes de Yamal continueront à souffrir de la combustion du gaz par Gazprom et seront privés des meilleurs pâturages, et la réserve unique de Kurgalsky souffrira gravement. Avec les produits de la vente des combustibles fossiles, le régime de Poutine est capable de réaliser ses ambitions politiques archaïques, de mener des répressions politiques, de s'emparer des territoires des États voisins, de soudoyer les hommes politiques occidentaux et de produire de la propagande. De toute évidence, sans la demande de gaz russe, le plan de Poutine ne fonctionnera tout simplement pas.
Les Européens sont-ils d'accord avec cette réalité et avec le prix du gaz russe "bon marché" ?




>>> SEPT2019. Nord Stream 2 : la guerre des tuyaux aura-t-elle lieu ?
Par Olivier Durin  |  03/09/2019
OPINION. Nous aurions bien aimé nous glisser dans la peau d'une petite souris infiltrée dans le salon du Fort de Brégançon ce 19 août. Curieux que nous sommes, nos oreilles auraient écouté attentivement les échanges entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Car il est fort à parier que parmi les discussions entre le président français et son homologue russe, la question de Nord Stream 2 était au menu. Par Olivier Durin, rédacteur en chef du site "Le Monde de l'énergie"

Nord Stream 2, c'est ce gazoduc controversé qui doit relier la Russie à l'Allemagne début 2020 (traversant les eaux territoriales de cinq pays : la Russie, la Finlande, la Suède, le Danemark et l'Allemagne).
Controversé, le mot est faible tant les pressions se font sentir sur ce tuyau de 1.200 kilomètres au cœur d'une bataille géopolitique et économique entre le géant russe Gazprom et ses partenaires européens d'une part, et la Commission européenne, Donald Trump et d'autres pays du Vieux continent d'autre part. Surnommé le pipeline de Poutine, Nord Stream 2, au centre donc de problématiques qui agitent les corps diplomatiques depuis plusieurs semaines devient embarrassant pour l'Allemagne.


L'impasse énergétique de l'Allemagne
Embarrassant, car Berlin, avec ce gazoduc, s'est enfermée dans une réelle impasse énergétique. Après son annonce fracassante en 2011 de l'arrêt de ses réacteurs nucléaires d'ici 2022, Angela Merkel et son gouvernement, misant sur les énergies renouvelables (solaire et éolienne), n'ont su anticiper les conséquences : les centrales à charbon, elles, continuent de tourner à plein régime. Un chiffre résume à lui seul la situation : en 2018, 22,5% de l'électricité en Allemagne a été produite à partir du lignite et 12,8% à partir de l'anthracite, soit un tiers au total pour la houille. Nos voisins d'outre-Rhin, selon l'Agence internationale de l'énergie, formaient, en 2016, le 6e pays le plus émetteur de CO2 par habitant (8,88 tonnes par an).
Or, à l'heure où la lutte mondiale contre le réchauffement climatique bat son plein, le charbon est de loin l'énergie la plus nocive, alors que la filière nucléaire n'émet que peu de CO2.

Énergie complémentaire
Face à cette impasse, la chancelière Merkel, appuyée par des experts, a lancé début 2019 un programme de fermeture des centrales à charbon et des mines de lignite d'ici à 2038 voire, si tout va bien à 2035.
En attendant cette échéance lointaine et incertaine - il fallait bien trouver dès aujourd'hui une énergie complémentaire -, l'Allemagne a fait le choix de tendre les bras au gaz naturel russe. Nord Stream 2 doit ainsi permettre d'assurer à Berlin un approvisionnement supplémentaire en gaz, en doublant les capacités du premier gazoduc Nord Stream 1. Mais cette solution, totalement assumée par les dirigeants allemands et qui paraissait parfaite, est en fait dangereuse.

Un jeu d'échecs
Car Vladimir Poutine, en fin stratège, parachève un coup de maître sur l'échiquier énergétique européen. Considéré par la Pologne, le Danemark et les députés du Parlement européen comme un projet politique qui permet au Kremlin d'affaiblir l'Ukraine, traditionnel pays de transit du gaz, Nord Stream 2, qui devrait à terme acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz chaque année, va rendre le Vieux continent particulièrement dépendant de Moscou. Une dépendance inévitable dans un contexte international plus que bouleversé. Il est à craindre des coups de pression à l' « ukrainienne », grâce auxquels le maître du Kremlin, quelque peu affaibli sur la scène internationale, pourrait s'amuser à réactiver. Par exemple, couper les vannes en cas de désaccords entre l'Europe et la Russie, alors que la Norvège, autre fournisseur de gaz, est au maximum de ses capacités de production.
N'oublions pas que, l'an passé, la Russie était déjà à l'origine de plus de 40% des approvisionnements européens en gaz naturel (l'Allemagne représente le quart des importations européennes). Des chiffres qui ne réjouissent pas un certain Donald Trump…

Une Europe divisée
La réalisation de Nord Stream 1, il y a dix ans, avait été globalement bien accueillie par l'Union européenne qui se sentait prise en otage par le bras de fer entre Kiev et Moscou et les ruptures d'approvisionnement qui en découlaient.
En 2014, le projet alternatif "South Stream" acheminant lui aussi le gaz russe vers l'Europe, mais en passant cette fois par la mer Noire avait été abandonné, le consortium Gazprom n'y trouvant plus un intérêt économique suffisant.
Mais au-delà des sujets économiques, c'est bien le risque géopolitique de domination qui inquiète la Pologne, l'Ukraine, les pays baltes... et la France, qui a régulièrement affiché son opposition au projet. Prudent, Paris n'en multiplie pas moins, depuis le début d'année, les discrets coups de pression à l'encontre de Berlin, au point que les deux pays ont frôlé la crise en février dernier. L'histoire commerciale chaotique (et donc diplomatique) de Nord Stream 2 ne fait donc que commencer. On aurait vraiment aimé être une petite souris à Brégançon pour écouter le tête-à-tête entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. La Tribune



Bizarrement, l’article a l’air de considérer que NS2 est écologiquement neutre. Non, non, et non ! Outre la position de force de la Russie sur l’Europe qu’il engendrerait, ce pipeline serait aussi une catastrophe écologique. On s’étonnera que le projet de pipeline entre la France et l’Espagne, qui ne devait traverser que les Pyrénées, ait été abandonné pour des raisons écologiques, alors que NS2 qui fait 1200 km soit toujours en projet ! C’est clair comme de l’eau de roche : le poids des lobbies, emmenés par Gazprom, Schröder, et quelques multinationales européennes, fait pression sur les décideurs politiques.
L’Allemagne avait fait une double-erreur avec sa politique relative aux migrants (que Bruno Le Maire avait parfaitement résumé) ; elle en paie aujourd’hui le prix avec une extrême-droite en pleine progression.
L’Allemagne va-t-elle faire encore une erreur qui la mettrait (elle mais aussi toute l’Europe) sous la pression constante des oligarques russes ? On a peine à le croire. Et pourtant...




3 août 2019
>>> Les obstacles se multiplient pour le gazoduc Nord Stream 2
Le projet qui doit relier la Russie à l’Allemagne ne sera pas opérationnel à temps, ce qui pourrait entraîner des difficultés dans l’approvisionnement gaz de l’Europe occidentale. Lemonde

Les intérêts de Schröder et de la Russie ne sont pas les intérêts de l'Europe. Ce que nous voulons, ce n'est pas un "retard" de NS2. C'est son abandon pur et simple. Qu'on fasse sauter ces tubes anti-écologiques et contraires aux intérêts de l'Union européenne , et on s'en portera beaucoup mieux !


18 juillet 2019 (Vive le Danemark !)


1er juin 2019 (L'entreprise collabo Total s'aperçoit que la russe n'est pas clean)
>>> Scandale autour du pétrole russe contaminé
Depuis avril, l’or noir acheminé en Europe par l’oléoduc de l’Amitié est pollué. Les raffineries de Total, entre autres, réclament réparation. Lefigaro

27 mars 2019 (Bulgarie)
>>> Gaz et pétrole : Royal Dutch Shell [par ailleurs entreprise collabo qui finance NS2] commencera à forer des puits de pétrole et de gaz en avril au large des côtes bulgares de la mer Noire. Shell s’est associée à l’espagnol Repsol et à l’australien Woodside Energy après avoir signé un contrat avec la Bulgarie en 2016 pour des forages exploratoires en eaux profondes dans le cadre des efforts de Sofia pour mettre fin à sa dépendance vis-à-vis du gaz naturel russe. (Euractiv)

25 mars 2019 (écologie & énergie)
Urgence climatique: oui au nucléaire français, non au charbon et au gaz allemands (L'Opinion)

Nord Stream 2
15 mai 2019
>>> USA: Un projet de loi vise le gazoduc européen Nord Stream 2 
 [européen ? Disons plutôt russo-germanique , voire poutino-schröderien ]
(…) Le texte, défendu entre autres par les élus républicains Ted Cruz et Tom Cotton et par la démocrate Jeanne Shaheen, prévoit des limitations de circulation et des pénalités financières pour les entreprises et les particuliers impliqués dans la construction de l'ouvrage.
Il est toutefois encore loin de prétendre à une entrée en vigueur puisqu'il doit être adopté par chacune des deux chambres du Congrès puis signé par le président Donald Trump.
Le projet Nord Stream 2 est emmené par le géant gazier russe Gazprom, avec des financements apportés entre autres par les allemands Uniper et Wintershall, filiale de BASF, l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, l'autrichien OMV et le français Engie.



Les opposants à ce gazoduc, dont le coût est estimé à 11 milliards d'euros, y voient un moyen pour la Russie d'accroître la dépendance de l'Europe à son gaz. Donald Trump a reproché par le passé à l'Allemagne d'être "captive" de Moscou en matière d'énergie et plaidé pour un arrêt du projet. [Ajouter les énormes dégâts écologiques que ferait ce gazoduc] LesEchos

9 avril 2019 (division de l'Europe)
>>> Nord Stream 2: le gazoduc russe qui divise l’Europe
Sur les rivages allemands de la Baltique, le projet qui doit permettre à Gazprom, le géant énergétique russe, d’augmenter ses livraisons de gaz vers l’Europe sans passer par l’Ukraine, avance. Mais il continue à diviser les Européens et à susciter l’ire des États-Unis. (LeFigaro)

16 février 2019
>>> Gazoduc Nord Stream 2: peut-on faire confiance à l'Allemagne pour défendre les intérêts européens ? (FranceCulture)  [ La réponse est évidemment "non" ! ]

8 février 2019
>>> Nord Stream 2: Accord des Vingt-Huit pour appliquer les règles européennes. La France et l’Allemagne ont trouvé un accord in extremis. Il permet de clarifier le partage des responsabilités entre Etats membres et régulateur. (Lopinion)
>>> Nord Stream 2: coup de froid entre Paris et Berlin. (...) Pour Berlin, de plus en plus isolé dans son soutien au projet de gazoduc, c'est un coup de semonce. (LeFigaro)
>>> La France se démarque de l’Allemagne sur le projet gazier Nord Stream 2. Paris soutient une initiative européenne susceptible de gêner l’achèvement du gazoduc entre la Russie et l’Allemagne.
Pas de changement de cap, mais certainement un changement de ton. Jusqu’à présent très discret dans le dossier sensible du gazoduc Nord Stream 2, entre la Russie et l’Allemagne, Paris a pour la première fois adopté, jeudi 7 février, une position officielle laissant apparaître son scepticisme vis-à-vis de ce projet qui divise profondément l’Europe.
Confirmant des informations du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, le Quai d’Orsay a indiqué que la France s’apprêtait à soutenir, à Bruxelles, l’adoption d’une directive qui fragiliserait la structure du projet, alors même que près de 600 km de tuyaux ont déjà été posés au fond de la Baltique, soit la moitié de la distance totale.  (LeMonde)


Tubes, Gaz, Indépendance énergétique, Ecologie
6 février 2019
>>> Le gaz naturel, une fausse bonne idée pour verdir le transport. Le passage au gaz naturel ne suffira pas à réduire les émissions du transport. Pour atteindre les objectifs climatiques, il faut plutôt miser sur les carburants alternatifs et des mesures d’efficacité énergétique. (Euractiv)
4 février 2019
>>> Alors que l'UE se dirige vers une dépendance à l'égard de la Russie avec le Nord Stream 2 , les Etats-Unis vont gagner leur indépendance énergétique (LesEchos)


STEP
25 janvier 2019

>>> L’UE soutient mordicus le gazoduc pyrénéen. L’interconnexion gazière entre la France et l’Espagne reste un projet d’intérêt commun éligible à des financements, assure la Commission européenne, alors que les régulateurs français et espagnol ont rejeté une section essentielle du projet. (Euractiv)

23 janvier 2019. 
Alors que le Nord Stream 2 de Poutine avance, le STEP européen est abandonné (ce qui est aussi de mauvais augure pour le projet Midcat). La demande de construction de STEP avait été introduite par les deux promoteurs du projet, Enagas en Espagne et Teréga en France. Les deux entreprises arguent que MidCat permettrait au reste de l’Europe de bénéficier des nombreux terminaux à gaz naturel liquéfié (GNL) installés en Espagne, amoindrissant ainsi la dépendance vis-à-vis du gaz russe. Or, selon les régulateurs, « le marché n’a manifesté aucun intérêt commercial pour de nouvelles capacités d’interconnexion ». Ils soulignent également que les capacités d’interconnexion existantes ne sont même pas utilisées à 100 %. (Euractiv)

>>> Le projet de gazoduc entre la France et l'Espagne retoqué. Les régulateurs de l'énergie français et espagnol jugent qu'une nouvelle interconnexion gazière de part et d'autres des Pyrénées « ne répond pas aux besoins du marché ».
Le gazoduc reliant la France à l'Espagne ne verra pas le jour. Les régulateurs de l'énergie des deux côtés des Pyrénées ont rejeté mardi un projet d'interconnexion gazière porté par les transporteurs de gaz français Teréga (ex-TIGF) et espagnol Enagas. Baptisé STEP (pour South Transit East Pyrenees), ce projet « ne répond pas aux besoins du marché et ne présente pas une maturité suffisante », ont annoncé la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et son homologue espagnole dans un communiqué. Les régulateurs soulignent que « la capacité actuelle d'interconnexion entre la France et l'Espagne n'est pas saturée ».
Le coût du gazoduc de 230 km qui devait relier Barbaira (Aude) à la frontière, à l'Est des Pyrénées, puis à Figueras, près de Barcelone, était évalué à 442 millions d'euros. Il devait créer des capacités d'échange additionnelles, à hauteur de 180 gigawattheures par jour de la France vers l'Espagne et de 230 gigawattheures par jour dans l'autre direction. Soit presque le triple des capacités actuelles, qui sont assurées par deux autres interconnexions entre les deux pays.

Un coût supérieur aux bénéfices
« Le projet n'était pas pertinent car il présentait un coût largement supérieur aux bénéfices qu'il aurait apporté, explique Domitille Bonnefoi, directrice des réseaux à la Commission de régulation de l'énergie. Il ne permettait pas de faire baisser les coûts d'approvisionnement ».

« Des impacts environnementaux désastreux »
Teréga et Enagas avaient soumis leur demande d'investissement en juillet dernier. Le projet de gazoduc était soutenu par la Commission européenne qui l'avait inscrit sur sa liste de « projets d'intérêt commun ». Teréga s'est déclaré « surpris » par la décision des régulateurs, estimant que son projet aurait apporté « sécurité » et « fluidité » au marché du gaz en Europe. L'opérateur du transport de gaz pour le Sud-Ouest de la France n'a pas indiqué s'il ferait appel ou non de la décision.
L'association de défense de l'environnement Les Amis de la Terre s'est réjouie du rejet d'un projet qui aurait eu selon elle « des impacts environnementaux désastreux ». « L'Europe n'avait pas besoin de ce gazoduc qui aurait accru notre dépendance aux énergies fossiles alors que la demande n'est pas là », estime Cécile Marchand, chargée de campagne pour cette ONG.

La demande n'augmente pas
L'abandon de STEP devrait « en toute logique » faire tomber  le projet plus vaste d'interconnexion entre la France et la péninsule ibérique, baptisé Midcat , ajoute-elle. « La tendance actuelle est à une plus grande prudence sur ce type d'investissements, alors que  la demande de gaz n'augmente pas en Europe de l'Ouest », reconnaît un bon connaisseur du secteur.
Vincent Collen, Les Echos





Nord Stream 2
Nord Stream 2 est géré par un consortium composé de Gazprom, E.ON, BASF/Wintershall, OMV, ENGIE et Royal Dutch Shell


Macron est très lucide sur les attaques russes (et la désinformation de l'extrême droite américaine) qui ont permis le Brexit (lire ses déclarations sur le "référendum manipulé", OuestFrance). On se demande pourquoi il ne l'est pas concernant Nord Stream 2. Ce projet rendra non seulement l'UE dépendante du gaz russe, mais sera en plus une catastrophe écologique. En outre, l'aboutissement de ce projet serait une victoire de Poutine, donc un déni des crimes qu'il a commis. Et aurait-on oublié que la volonté de Poutine est de faire exploser l'UE ? On lui donnerait de l'argent qui sera utilisé pour financer ses armées et sa propagande ?

Pourquoi ne pas soutenir la grande majorité des pays de l'UE, qui s'oppose à Nord Stream 2 ? Pour ne pas froisser l'Allemagne ? Sans doute. Mais l'Allemagne est, dans ce projet, piloté par les réseaux de Schröder, qui n'est qu'un pion de Poutine. Macron, qui se veut un grand dirigeant européen, ferait bien de penser à De Gaulle, qui voulait une indépendance énergétique de la France, et avait pour cela lancer de grands programmes nucléaires. Des générations ont profité grâce à ces programmes d'une électricité bon marché. Ce qui a été fait il y a un demi siècle doit être fait, avec les mêmes objectifs, à l'échelle européenne.
Macron doit s'opposer à l'Allemagne sur Nord Stream 2. Il doit cesser aussi de signer des contrats avec Poutine, comme il l'a fait en 2017.

>>> JAN2019. Pétition pour l'abandon de Nord Stream 2 :
" We call on you to block the construction of the Russian-German gas pipeline Nord Stream 2. It will devastate a pristine nature reserve and massively solidify Russia’s hold over Europe. We ask you to help shift Europe away from its dependance on Russian gas and towards renewable energy! " (Avaaz)

>>> JAN2019. Le Danemark fait de la résistance face à Nord Stream 2. Arguant de l’impact du projet sur sa sécurité et sa diplomatie, le Danemark n’a toujours pas délivré d’autorisation de construire le gazoduc sur son plateau continental.
(...) L'ancien ministre de la défense énumère : « Le conflit en Ukraine, les tensions en mer Baltique, les incursions dans notre espace aérien, le déploiement de missiles Iskander dans l’enclave de Kaliningrad… » Conclusion : « Le Danemark ne pouvait décemment approuver la construction du gazoduc sans réagir, alors que nous avons 200 soldats danois postés en Estonie. »  Lemonde
Décidément, nous serions bien inspirés de nous inspirer du Danemark. Que ce soit dans la lutte contre l'islamisme, l'immigration, la Russie !

Une brochette de novo-collabos : Le patron de Gazprom Alexei Miller (g) aux côtés de l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, Isabelle Kocher PDG d'Engie, Gérard Mestrallet, président du conseil d'administration d'Engie, lors de la signature de l'accord, à Paris, l le 24 avril 2017. REUTERS/Christian Hartmann


>>> JAN2019. Gazoduc Nord Stream 2 : les Etats-Unis s’en prennent directement aux entreprises européennes. (LaTribune)
Et ils ont bien raison !
Le projet regroupe le géant russe Gazprom [piloté par l'ex chancelier et actuel caniche de Poutine, Mr Schröder] et plusieurs groupes énergétiques européens dont les allemands Wintershall et Uniper, le néerlando-britannique Shell, le français Engie (ex-GDF Suez) et l'autrichien OMV.
(…) L'Allemagne est soutenue par la France et l'Autriche. (…) Les Etats-Unis bénéficieraient du soutien de "vingt pays européens" et du Parlement européen. Ce dernier a en effet exprimé son opposition à Nord Stream 2 dans une résolution non contraignante.
Eh bien, sur ce point (un de plus), l'Europe de Macron n'est pas celle qu'il faut soutenir.
L'Europe qu'il faut est une Europe solidaire qui ne doit pas avoir peur de s'opposer à Poutine. La France devrait soutenir les 20 pays de l'UE qui refusent NordStream2, plutôt que de soutenir la mafia russe. Il faut tendre vers une indépendance énergétique (y compris une indépendance gazière ) plus écologique, et certainement pas vers une dépendance à la Russie de Poutine !

14/01/2019
>>> Washington hausse le ton contre un gazoduc germano-russe

Les États-Unis ont accru la pression contre un projet controversé de gazoduc germano-russe, devenu une pomme de discorde énergétique et diplomatique majeure opposant l’administration Trump à Moscou et plusieurs pays européens dont l’Allemagne et la France. (Euractiv)

>>> JAN2019. Les Etats-Unis dénoncent le soutien de l’Allemagne à Nord Stream 2.
L’ambassadeur américain à Berlin menace de sanctions les entreprises associées au projet Nord Stream 2. Moscou ne cache pas sa volonté d’utiliser ce gazoduc pour contourner l’Ukraine. Lemonde
On pourra regretter que l'UE soit si muette sur la question (en réalité, certains pays de l'UE, en particulier à l'est, ne sont pas muets. Hélas, leur parole est peu relayée)




Si le projet NordStram2 se concrétise, alors il y aura vraiment de quoi devenir europhobe !
>>> Europe et Russie : moins d’eau dans le gaz ?

C’est un gros tuyau qui divise les Européens. Prévu pour doubler le gazoduc russe Nord Stream 1, en service depuis 2011, Nord Stream 2 qui doit relier l’Allemagne à la Russie sur 1 250 km, en passant par la mer Baltique, effraie nombre d’Etats membres, Pologne et pays baltes en tête. Les pays d’Europe centrale et orientale craignent en effet de se voir priver des droits de transit qu’ils facturent pour l’acheminement du gaz russe par leur territoire.
A l’inverse, l’Allemagne espère devenir le point central de la distribution du gaz arrivant par la mer Baltique. Dans ce dossier épineux, les Etats-Unis ne sont pas en reste. Ils redoutent que ce gazoduc de 9,5 milliards de dollars du groupe russe Gazprom – et financé à 50 % par cinq industriels européens, dont les allemands Uniper et Wintershall, ainsi que le français Engie (à hauteur de 10 %) – n’accroisse la dépendance des Européens vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine et les détourne des approvisionnements en gaz américain.

Le 8 février dernier, les Etats membres de l’UE se sont mis d’accord sur une position commune pour réviser la réglementation sur le transport de gaz. Le compromis présenté par l’Allemagne et la France, jusque-là réticente au projet Nord Stream 2, vise surtout à mieux encadrer le transport de gaz et en particulier ce projet. Le texte clarifie la manière dont les règles de l’UE doivent s’appliquer pour les pipelines en provenance de pays tiers.
Et c’est l’Etat membre qui héberge le premier point d’interconnexion du pipeline qui doit s’assurer que le droit européen est respecté dans les eaux territoriales des pays traversés par un gazoduc. Dans le cas de Nord Stream 2, le gazoduc passe dans les eaux de la Russie, de la Finlande, du Danemark, de la Suède et de l’Allemagne. C’est donc l’Allemagne, premier pays d’interconnexion du réseau, qui doit négocier avec les pays concernés.

Certes, la position commune du 8 février 2019 doit encore être négociée entre les Etats membres et le parlement européen avant d’être adoptée définitivement. Mais le projet Nord Stream 2 n’est pas suspendu. Les travaux ont d’ailleurs déjà commencé. Plus d’un tiers du gazoduc a déjà été posé, notamment en mer Baltique. La mise en service est attendue pour 2020.

La question de la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de la Russie demeure entière. Le pays, deuxième producteur et premier exportateur mondial de gaz, fournit à l’Europe environ le tiers du gaz qu’elle consomme, mais à des niveaux très différents selon les pays (voir graphiques). Les plus dépendants de Moscou sont d’anciens satellites de l’URSS et l’Allemagne, qui importe près de la moitié de sa consommation de Russie.

Côté russe, les pays européens sont de loin ses premiers clients, représentant les deux tiers environ de ses exportations de gaz (en valeur). Des exportations réalisées par gazoduc, secteur dans lequel Gazprom, dont l’actionnaire principal est l’Etat russe, exerce un monopole.

Pendant des années, 80 % du gaz russe a transité vers l’Europe par le gazoduc Brotherhood qui traverse l’Ukraine. Le contrat qui encadre ce transit prenant fin en décembre 2019, des négociations tripartites (Ukraine-Russie-Union européenne) ont commencé pour trouver un nouvel accord, malgré les tensions géopolitiques consécutives à l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014.

Parallèlement, Gazprom multiplie les projets pour contourner l’Ukraine. Mais ce n’est pas sans tension et plusieurs projets ont été abandonnés ou ajournés. De leur côté, les Européens ont renoncé en 2013 au projet Nabucco d’acheminement direct de gaz du Caucase et d’Asie centrale via la Turquie. Un projet peu soutenu par des pays producteurs comme l’Azerbaïdjan, notamment en raison de son coût.
De son côté, la Russie avait lancé dès 2007 un projet concurrent, South Stream, visant à acheminer le gaz depuis son territoire jusqu’en Bulgarie, à travers la mer Noire. En 2014, elle y a à son tour renoncé, la Commission européenne protestant contre le monopole de Gazprom sur le projet, jugé contraire aux règles communautaires, alors que par ailleurs des tensions opposaient l’Union et Moscou sur la crise ukrainienne.

Enfin, en 2015, l’Union européenne a lancé son programme d’union de l’énergie pour lutter contre la fragmentation des politiques nationales et peser davantage face à Moscou. Le projet de corridor sud-européen, constitué de gazoducs traversant l’Anatolie (Tanap) et l’Adriatique (TAP), moins cher que Nabucco, bénéficie du soutien de l’Azerbaïdjan, auquel il permet d’atteindre les marchés de l’Europe du Sud-Est.
De son côté, Moscou cherche à renforcer son débouché européen grâce au gazoduc Turk Stream, qui part de son territoire et arrive en Turquie via la mer Noire. La Russie espère ainsi vendre à ses clients de l’Union un gaz plus « neutre » en ce qu’il ne traverserait pas de zones politiquement sensibles (Ukraine, Crimée). [comprendre : la Russie veut mener sa sale guerre tout en vendant son gaz aux européens ; et en utilisant l'argent qu'elle reçoit d'eux pour leur faire la guerre ! ] AlternativesEconomiques





*** 2018 ***
Turkstream
20 novembre 2018
>>> TurkStream : la Russie étend sa toile gazière sur l'Europe via son allié turc.
Les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont inauguré, lundi, le tronçon de TurkStream qui franchit la mer Noire et relie Anapa, en Russie, à Kikikoÿ, en Turquie.
(…) «Le TurkStream sera bénéfique pour notre pays et notre nation, mais aussi pour nos voisins et la région», a déclaré le président turc. Le chef du Kremlin a salué la création d'un «hub énergétique» dont la finalité, au-delà de l'amitié entre Moscou et Ankara, est d'alimenter l'Union européenne en court-circuitant l'Ukraine, étendant ainsi la toile gazière russe sur le Vieux Continent. (LeFigaro)

22 novembre 2018
>>> Nord Stream 2 - TurkStream : les gazoducs russes sèment la discorde en Europe (France24)

9 novembre 2018
>>> Nord Stream 2, le gazoduc de la discorde
Depuis cet été, le géant russe Gazprom s'affaire à poser les premiers tuyaux de ce gazoduc de 1.230 kilomètres qui reliera la Russie à l'Allemagne via les eaux de la Baltique. Ce projet à 9,5 milliards d'euros doit doubler, d'ici fin 2019, les capacités de son grand frère Nord Stream 1, inauguré il y a huit ans. Pourtant, ce chantier-phare du Kremlin continue de susciter de vives tensions avec l'Ouest. Menaçants, les Etats-Unis parlent d'en faire la cible de leurs nouvelles sanctions contre Moscou. Hésitante et divisée, l'Union européenne juge le projet « non prioritaire ». Paris se tait mais Berlin le défend avec enthousiasme. Autour de la Pologne, plusieurs pays de l'Est se braquent, citant préoccupations environnementales et inquiétudes sur la pérennité du transit par l'Ukraine. LesEchos


12/04/2018
>>> Avec son gazoduc Nord Stream II, la Russie divise les Européens (OuestFrance)
Le Nord Stream 2 est un gazoduc de 1 250 km qui reliera la Russie à l’Allemagne, via la mer Baltique. Il doit doubler le premier Nord Stream, inauguré par Vladimir Poutine en 2011, et acheminer 55 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz russe vers l’Europe par an. Ce projet du groupe Gazprom de 9,5 milliards d’euros est financé à 50 % par cinq industriels européens (10 % chacun) : le français Engie, les allemands Uniper (ex-EON) et Wintershall (BASF), l’anglo-néerlandais Shell et l’autrichien OMV.
La Commission européenne estime que ce nouveau gazoduc nuirait à l’indépendance énergétique de l’UE. Il menacerait aussi la stabilité de l’Ukraine. En reliant directement l’Allemagne, le Nord Stream 2 prive l’Ukraine de l’argent que Gazprom paye aux autorités de ce pays pour le traverser.

Entretien avec Claude Turmes, eurodéputé Verts du Luxembourg

Quelle est votre position sur le projet gazier Nord Stream II ?
La construction d’un deuxième gazoduc entre la Russie et l’Allemagne menace clairement la stabilité de l’Ukraine. Il va la contourner et la priver de l’argent payé pour le transit. Le projet menace aussi la solidarité entre pays européens et creusera les problèmes qu’ont déjà la Slovaquie, la Bulgarie ou la Serbie, car le réseau pour les desservir n’est pas prêt. Par ailleurs, ce nouvel approvisionnement n’est pas nécessaire. Les volumes de gaz que l’Union européenne importe et consomme vont diminuer. Ce projet ne tient pas debout.

La chancelière allemande Angela Merkel vient-elle de mettre un coup de frein au projet ?
J’ai salué cette évolution dans le discours de la Chancelière. C’est le signe qu’elle vient de comprendre que le Nord Stream II ne peut pas être envisagé sans un accord de transit sérieux, garantissant des revenus à l’Ukraine. L’ancien accord entre l‘Ukraine et la Russie, qui court jusqu’en 2020, doit être renégocié.

Le Parlement européen est-il divisé sur dossier ?
Au sein de la commission de l’Industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE), qui révise actuellement la directive Gaz, c’est 85 % contre le Nord Stream II ; 15 % pour. Les groupes politiques sont divisés. Dans ceux qui soutiennent le projet russe, on trouve la droite et l’extrême droite françaises, et aussi de nombreux sociaux-démocrates allemands (SPD). Ces derniers continuent à soutenir leur ancien chancelier Gerhard Schröder, qui, dans la dernière semaine de sa mandature (en 2005), a apporté la garantie de crédit nécessaire au premier gazoduc, avant d’en devenir VRP pour Gazprom.
Les conservateurs de la CDU sont divisés. Certains se disent qu’il y aurait un bon coup à jouer contre le SPD ; d’autres cèdent toujours au lobby du groupe allemand BASF, qui a des intérêts dans le gaz russe et dont l’ancien président a misé sur Angela Merkel dès les années 1990. C’est un de ses proches.

Et les dirigeants de l’Union européenne ?
Tous les pays de l’Est sont contre. Sauf la Bulgarie qui est dans une situation très compliquée. Avec les conservateurs polonais, nous travaillons ensemble à lutter contre la diplomatie gazière que l’Allemagne mène. L’Autriche est ouvertement pro russe, puisque sa compagnie OMV finance 10 % du projet. La France se montre ambivalente.

De quelle manière ?
En laissant un groupe industriel nouer des accords en sous-main. Si, en Allemagne, même les hauts fonctionnaires allemands n’étaient pas au courant des initiatives de Gerhard Schröder, en France, c’est Gérard Mestrallet, ancien président d’Engie, qui défend ce projet contraire aux intérêts de l’UE. Le président Emmanuel Macron devrait mettre fin à cette anomalie de la politique étrangère française s’il veut se mettre en conformité avec l’Accord de Paris sur le climat qu’il cite, paraît-il, tous les matins. Mestrallet met un coup de poignard dans le dos de cet engagement climatique. Et aussi d’Engie, qui promeut aujourd’hui un projet plus moderne autour des énergies renouvelables.
Je rappelle que la France et l’Allemagne sont à l’initiative des Accords de Minsk (février 2015) qui en plus du cessez-le-feu dans le Donbass, comprenaient la restauration des relations économiques.

Gazprom semble avoir gagné la partie… Des tuyaux sont déjà arrivés au port d’arrivée, à Sassnitz, en Allemagne.
Il faut se méfier de la propagande de Gazprom. C’est une de leur technique de déplacer du matériel d’un projet à un autre, et de convoquer la presse pour signaler que telle initiative est déjà sur les rails… Ces tuyaux entassés sous l’œil des photographes fin 2016 proviennent vraisemblablement.

Vous êtes sur la longueur d’onde des Ukrainiens. Gazprom et la Russie ne seraient pas des partenaires fiables ?

Le régime de Poutine est fragilisé par la chute du prix du pétrole, qui a coupé ses revenus de moitié. La Russie utilise le gaz comme une arme de pression politique. D’un autre côté, l’UE doit aussi demander davantage de transparence à l’Ukraine, elle doit pouvoir vérifier que l’argent du transit du gaz ne va pas directement en Suisse plutôt que dans les caisses ukrainiennes… C’est aussi une demande des Américains qui suivent de près ce dossier.


28/03/2018
>>> L’Allemagne valide le gazoduc russe Nord Stream 2
Les autorités allemandes ont accepté la construction du gazoduc Nord Stream 2 en provenance de la Russie, malgré des contestations fortes au niveau européen.
Après le feu vert allemand, le projet est encore en attente de l’autorisation des autorités russes, danoises, finlandaises et suédoises, « des permis devant être attribués dans les prochains mois », selon un communiqué de la société Nord Stream.
La validation allemande ne cache pas les vives contestations, tant au niveau national qu’en Europe.
Le mois dernier, plusieurs hommes politiques allemands de différents bords politiques ont mis en garde contre Nord Stream 2. « Une véritable coopération ne peut signifier que les Allemands et les Russes acceptent quoi que ce soit sur la tête de nos partenaires européens. L’UE est donc divisée et la confiance est perdue »
Au début du mois, les parlements polonais, estonien, lituanien, letton, ainsi qu’ukrainien et moldave ont signé une déclaration commune contre le projet Nord Stream 2. Comme le rapporte l’agence de presse polonaise, la déclaration insiste sur le fait que Nord Stream 2 « n’a pas pour but la diversification de l’approvisionnement en gaz naturel, mais vise à approfondir la dépendance énergétique des pays de l’UE, en particulier de l’Europe centrale et orientale,  à la Russie ». (Euractiv)



*** 2017 ***


19 juillet 2017
>>> Nord Stream 2, un instrument de pression politique pour la Russie? Le ministre estonien des Affaires étrangères craint que le projet de gazoduc Nord Stream 2, très controversé, entre la Russie et l’Allemagne, ne devienne un « instrument de pression politique ». Der Tagesspiegel (Euractiv)


28 avril 2017
>>> Les Etats membres devront jouer le collectif pour éviter une crise gazière.
Les États membres devront aider leurs voisins dans le cas d’une grave crise du gaz afin d’assurer aux foyers européens qu’ils puissent se chauffer. C’est ce qu’ont décidé le 26 avril le Parlement et le Conseil.
Des coupures dans l’approvisionnement du gaz venant de Russie en 2006 et 2009 ont révélé la vulnérabilité de l’Union européenne – notamment de l’Est. En effet, le bloc dépend des exportations du géant russe Gazprom pour un tiers de ses besoins énergétiques.
Neuf régions de pays voisins ont été identifiées en se basant sur leur proximité et leur capacité à mettre en commun des ressources, les seules exceptions étant les îles énergétiques de Malte et de Chypre. Le Royaume-Uni et l’Irlande forment par exemple une région, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne une autre, et la République tchèque, l’Allemagne, la Pologne et la Slovaquie une autre. La Bulgarie, la Grèce et la Roumanie représentent ensemble une région, et les pays baltes et scandinaves seront bientôt deux entités.
Pour y parvenir, l’interconnexion entre les pays – notoirement difficile à atteindre – devra encore être fortement améliorée. (Euractiv)

25 avril 2017
>>> Nord Stream 2 : un financement pour le gazoduc sous-marin russe.
Malgré l'opposition d'une partie des Européens, le projet russe d'un deuxième gazoduc sous la Baltique avance : Nord Stream 2 vient d'obtenir un financement des compagnies gazières européennes, partenaires du fournisseur russe Gazprom.
Le financement de Nord Stream 2 est bouclé. C’est une étape de plus vers la réalisation du gazoduc voulu par le producteur russe Gazprom pour fournir l’Europe sans passer par l’Ukraine. Nord Stream 2 devrait doubler Nord Stream 1 sur 2 200 km au fond de la mer Baltique. Et fournir à l’Europe 55 milliards de m3 de gaz supplémentaire par an. De quoi compenser en partie le déclin de la production européenne de gaz.
Mais ce projet reste très controversé en Europe. Défendu par l’Allemagne, où déboucherait le gazoduc, il est jugé « non prioritaire » par la Commission européenne : Bruxelles soutient le transit par l’Ukraine et préférerait diversifier les fournisseurs de gaz du continent, dans un contexte plus que tendu avec Moscou. La Pologne, elle est farouchement opposée à Nord Stream 2, pour des raisons à la fois politiques et économiques : Varsovie perdrait en volume de transit gazier et donc en revenus, si ce deuxième gazoduc sous-marin russe voyait le jour. RFI

6 avril 2017
>>> La Pologne s’offusque de l’accord à l’amiable entre Bruxelles et Gazprom (Euractiv)

22 mars 2017
>>> « La CJUE devrait donner son avis sur Nord Stream 2 ». Autrefois, la législation européenne s’appliquait aux gazoducs arrivant sur le territoire européen depuis l’extérieur. Cela pourrait aussi être le cas pour Nord Stream 2, a déclaré le spécialiste Sijbren de Jong à EurActiv Slovaquie.

>>> JUIL2017 Nord Stream ou les errements du « Germany first »
Le cavalier seul de Berlin transforme l’Europe en victime impuissante de l’affrontement américano-russe Lopinion

*** 2016 ***


24/02/2016
>>> Nord Stream 2 contredit l’indépendance énergétique de l’UE (Euractiv)
>>> JUIL2016 Gazoduc Nord Stream 2: un projet dommageable pour l’Allemagne et l’Europe orientale Lopinion



*** 2015 ***
7 décembre 2015
>>> L’Europe centrale fait bloc contre le projet Nord Stream 2. Au moins sept pays d’Europe centrale considèrent que les plans de la Russie pour doubler la capacité de son gazoduc Nord Stream vers l’Allemagne vont à l’encontre des intérêts de l’UE et risquent de déstabiliser l’Ukraine encore davantage. (…) La lettre d’opposition envoyée à la Commission a été signée par sept pays : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie et la Roumanie. Apparemment, la Grèce aurait rejoint l’initiative. (Euractiv)



*** ***

*** Sur les interconnexions ***

2 novembre 2017
>>> Le poids écrasant des lobbys gaziers sur Bruxelles.
L’industrie du gaz est bien introduite dans les lieux de pouvoir, dénoncent plusieurs organisations qui ont enquêté sur un lobbying qui veut faire du gaz une énergie de transition.
(…) Derrière ce déploiement de moyens, il y a aussi une réalité géopolitique: le déploiement d’infrastructures gazières doit, aux yeux des dirigeants européens, réduire la dépendance à l’égard de la Russie. Or, affirment les ONG, la demande en gaz diminue de 13% depuis 2010 et la tendance va s’accentuer, pour diminuer encore de 40% en 2040. Sauf si les Etats ne respectent pas leurs engagements pris lors de la COP 21.

«Logiquement, l’Union européenne devrait imposer un moratoire sur la construction de toute nouvelle infrastructure gazière plutôt que d’encourager au développement de projets qui, soit enfermeront le continent et ses pays fournisseurs dans 40 ou 50 années supplémentaires de consommation de gaz, soit se transformeront rapidement en ‘actifs inutiles’ et en gouffres financiers, tout cet argent ayant été investi pour rien». (LeJDE)

4 avril 2016
>>> L’Union de l’énergie prendra la forme de 9 grandes régions interdépendantes (Euractiv)


*** Sur les interconnexions (données générales) ***
>>> Interconnexions. Pilier du marché intérieur de l’énergie, les interconnexions électriques sont le support des transactions commerciales transfrontalières et favorisent l’exploitation efficace des moyens de production de l’ensemble des pays européens. CRE

>>> Les bénéfices de l’interconnexion européenne UFE

>>> Le Mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE), également appelé Connecting Europe Facility (CEF) soutient les investissements dans les projets d’infrastructure européenne d’intérêt commun de transport, de télécommunications et de l'énergie qui compensent le manque de liens dans ces réseaux. (L'Europe s'engage)

>>> Le Mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) finance des projets qui compensent le manque de liens dans le réseau de l'énergie, des transports et numérique en l'Europe. Il a également pour objectif rendre l'économie de l'Europe plus verte, en permettant des modes de transport plus propres, des connexions à haut débit et en facilitant l'utilisation d'énergies renouvelables dans le cadre de la Stratégie Europe 2020. LR











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