jeudi 16 avril 2020

Des raisons de douter de l'UE ?

Divisions, dysfonctionnements, et impuissance de l'Union européenne

 

SCAF

>>> MAI2021 un « accord » mais quel accord ?(Lopinion)

Char franco-allemand

>>> MAI2021 Berlin veut ouvrir le projet de char franco-allemand à d’autres pays de l’UE, de l’Otan et « d’ailleurs » (Opex360)

Stockage de données

>>> AVR2021 Stockage de données: l'Europe et la France distancées

SÉRIE La France dépendante [2/6] - Santé, défense, agriculture, informatique, finance… Dans certains secteurs clés, l'Hexagone - voire l'Europe - n'a pas la main. Dans l'univers du cloud, l'Europe et la France, distancées, cherchent une alternative aux acteurs américains et chinois. Challenges

 

Coronavirus

>>> MARS2021 Covid-19: le plan de relance européen bloqué en Allemagne. La Cour constitutionnelle allemande a suspendu vendredi 26 mars le processus de ratification du fonds de relance européen face à l’impact de la pandémie de coronavirus. Une plainte a été déposée contre ce mécanisme inédit et controversé de dette commune  (Lopinion)

>>> MARS2021 « En termes de soft power, le rendez-vous de l’Europe et du vaccin est un fiasco géant » (Lemonde

Si ce n'était qu'en termes de "soft power" et de vaccins , et que par ailleurs il y ait beaucoup succès... Mais non. Ce "fiasco géant" concerne quasiment toutes les grandes problématiques supra-nationales

  

Inaction confirmée (et attendue) face à la Russie

>>> FEV2021 « Plus l’Occident tempère, plus Vladimir Poutine avance »

Dans « Poutine, la stratégie du désordre », Isabelle Mandraud, journaliste au « Monde » et ancienne correspondante à Moscou, et Julien Théron, professeur à Sciences-Po Paris, dévoilent comment le président russe organise le chaos mondial. Entretien.

Alors que Vladimir Poutine est à nouveau sous le feu des critiques internationales pour avoir envoyé en prison l’opposant Alexeï Navalny et expulsé trois diplomates – un Allemand, un Polonais et un Suédois – lors d’une visite à Moscou du chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell, un livre, qui vient d’être publié, brosse un portrait implacable du « précurseur de [la] révolution autoritaire mondiale » et fait un récit édifiant de son « redoutable […] travail de sape de l’ordre international ». Isabelle Mandraud, journaliste au « Monde » et correspondante du quotidien à Moscou pendant cinq ans (2014-2019), et Julien Théron, professeur à Sciences-Po Paris et spécialiste en géopolitique, les auteurs de « Poutine, la stratégie du désordre » (Tallandier), écrivent que « plus l’Occident tempère, plus Vladimir Poutine avance ». Une phrase terriblement d’actualité, plus de vingt ans après l’arrivée au pouvoir du leader russe. Entretien avec Isabelle Mandraud.

Début février, la condamnation à trois ans et demi de prison d’Alexeï Navalny, de retour en Russie après avoir été hospitalisé en Allemagne à la suite d’un empoisonnement, a entraîné des manifestations monstrueuses dans tout le pays. Est-ce un tournant dans l’opposition au régime de Vladimir Poutine ?

Il y a déjà eu des manifestations d’ampleur en Russie, notamment en 2018 quand Alexeï Navalny avait appelé la population à descendre massivement dans la rue après une vidéo similaire à celle qui vient d’être diffusée … suite pour les abonnés L’Obs




Défense européenne

>>> FEV2021 Défense: divergences entre Paris et Berlin sur le futur avion de combat européen Lopinion

 >>> FEV2021 Berlin fait un blocage sur la modernisation de l’hélicoptère d’attaque franco-allemand Tigre Opex360

 

Passeport vaccinal. Comme souvent, l’UE est divisée

>>> FEV2021 Le débat autour du passeport vaccinal coupe l'Europe en deux

Lancé par les compagnies aériennes, relayé par les pays à forte activité touristique, le passeport vaccinal divise. Certains y voient le moyen d'un retour rapide à la vie normale, d'autres une atteinte aux libertés individuelles. Les pays européens sont très divisés. LesEchos


L’Eurodrone torpillé

>>> FEV2021 L'Eurodrone torpillé par l'Espagne ?

Selon des sources concordantes, l'Espagne n'a plus de budget en 2021 pour le drone MALE européen, l'Eurodrone, développé par l'Allemagne, l'Espagne, la France et l'Italie.

Déjà très en retard (trois ans par rapport à une première livraison prévue en 2025), le drone MALE européen, l'Eurodrone, risque d'être à nouveau retardé. C'est l'Espagne, qui pourrait différer l'envol de ce programme européen difficile à accoucher. Selon des sources concordantes, Madrid n'a plus de budget en 2021 pour l'Eurodrone,… LaTribune


Exploitation des travailleurs d’Europe de l’est

>>> FEV2021 Enquête. L’Allemagne, le faux eldorado des gardes-malades ukrainiennes

Des centaines de milliers de femmes, majoritairement de l’Est, se ruent vers l’Ouest, ces dernières années, pour prendre soin d’une population aisée et vieillissante. Parmi elles, des Ukrainiennes, recrutées par des agences polonaises, travaillent dans l’illégalité et des conditions souvent rudes. Cette enquête a été menée conjointement par l’hebdomadaire polonais Tygodnik Powszechny, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et le magazine FAKT de la chaîne de télévision ARD.

CI

 

L'UE ridicule, une fois de plus, face à la Russie qui a compris, depuis 2014, qu'elle pouvait se bidonner des grandes déclarations et offuscations européennes

>>> FEV2021 La diplomatie européenne dans le piège de Moscou. [Je me marre, tant c'est devenu une habitude, que l'UE se fasse ridiculiser par la Russie... On sait déjà qu'à part pousser quelques cris d'orfraie, l'UE ne fera rien. Elle s'aplaventrira, comme d'hab !] La Russie a annoncé vendredi, en pleine visite de Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, l’expulsion de trois diplomates – un Allemand, un Polonais et un Suédois –, pour avoir participé à un rassemblement de soutien à Navalny.

 

Défense européenne

>>> FEV2021 Industrie de défense: «Ça coince à tous les étages» entre la France et l’Allemagne L'Opinion

Défense européenne

 >>> FEV2021 Europe de la défense : les trop nombreux renoncements des pays européens (rapport). Le rapport des deux députées Natalia Pouzyreff (LREM) et Michèle Tabarot (LR) sur la Coopération structurée permanente (CSP) fait malheureusement le constat d'une Europe souveraine en matière de défense seulement soutenue par la France, contre la plupart des autres pays européens. Ce qui se traduit par de nombreux et importants engagements non respectés par la plupart des pays membres de la CSP.

 

Nord Stream 2

>>> DEC2020 Reprise du chantier du gazoduc Nord Stream 2, malgré les critiques. Bien que ses 1 230 kilomètres soient quasiment terminés, le projet de gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne avait été brutalement interrompu fin 2019 après des sanctions américaines. Lemonde

Si c'est ça l'UE, alors souhaitons qu'elle implose. Que l'Allemagne fasse seule son sale business avec la Russie !


Face à la Turquie : l'UE divisée (comme souvent) 

>>> DEC2020  Divisés, les Vingt-Sept sanctionnent a minima la Turquie. Les sanctions visent les responsables des opérations d’exploration gazière en Méditerranée mais, comme le demande l’Allemagne, l’Union européenne renvoie à plus tard des mesures plus lourdes à l’égard du régime d’Erdogan. Lemonde

 

Arménie.  Comme pour l'Ukraine ou la Biélorussie : l'UE aux abonnés absents !

 >>> NOV2020 Sylvain Tesson: «Les Arméniens, un peuple abandonné» 

GRAND REPORTAGE - Pour Le Figaro Magazine, Sylvain Tesson s’est rendu avec nos reporters au Haut-Karabakh, quelques jours avant un cessez-le-feu marquant la défaite militaire arménienne face aux troupes azéries soutenues par la Turquie et renforcées par des djihadistes venus de Syrie. Il raconte un peuple en armes, luttant seul pour sa survie dans une indifférence mondiale coupable. LeFigaro 

Arménie, l’amie qu’on a laissé tomber , titre Lobs.   Eh oui. Hélas,on abandonne les arméniens (chrétiens) face à la coalition islamo-turco-russe. Pitoyable, mais guère étonnant 

 

>>> NOV2020 Caucase : mais où est l'Europe ? Le cessez-le-feu dicté par Moscou pour mettre fin à six semaines de combats dans le Haut-Karabakh est une défaite pour l'Arménie mais également pour l'Union européenne. Lexpress

 

>>> NOV2020 « La crise dans la coopération industrielle franco-allemande pourrait devenir une crise de l’intégration européenne »

Tribune. Claudia Major, Chercheuse Christian Mölling, Chercheur

Les différences entre Paris et Berlin menacent de faire éclater un projet-phare de la coopération d’armement, le système de combat aérien du futur. En cas d’échec, l’Europe risque d’en payer lourdement le prix, avertissent Claudia Major et Christian Mölling, tous deux chercheurs, dans une tribune au « Monde ».

Tribune. La coopération d’armement franco-allemande frôle l’échec. Ceci paraît d’autant plus surprenant que les ministres de la défense français et allemand louent régulièrement leur coopération en la matière. Mais les discussions sur les détails bloquent.

En 2017, c’est avec enthousiasme que Berlin et Paris ont lancé huit projets, du char au système de combat aérien du futur (SCAF). Mais dès le début, les problèmes se sont accumulés avec, au centre, un manque de confiance mutuel. Celui-ci s’est traduit par une obsession des deux partenaires qui veillent scrupuleusement à ce que l’autre n’obtienne aucun avantage en termes de parts économiques et d’exploitation des nouvelles technologies développées dans ce projet. Lemonde



>>> NOV2020 La Hongrie et la Pologne bloquent le budget européen et l’activation du fonds de relance Euractiv



 

L’Europe doit s’engager pour soutenir le peuple biélorusse. Pourquoi ? Parce que ce peuple est européen et parce qu’il veut ( en particulier la nouvelle génération) s’ouvrir à l’Europe. Mais, on le sait, l'UE ne fera rien. Faut-il mettre un terme ) l'UE et opter pour une refondation ?

>>> NOV2020 La jeunesse biélorusse, nouvelle figure de proue des manifestations

(…) D’après plusieurs sondages réalisés par le Centre berlinois d’études est-européennes et internationales (ZOiS) avant les élections présidentielles de 2020, le taux de soutien des jeunes pour Alexandre Loukachenko s’élevait à 10 % ; une génération désireuse de changements qui se tourne de plus en plus le dos à la Russie et s’ouvre à l’Europe. Euractiv


 

Pas de Défense européenne en vue

>>> NOV2020 La ministre allemande de la Défense parle d’en finir avec « l’illusion de l’autonomie stratégique européenne » Opex360


Affaire Navalny et "sanctions" contre la Russie. L'UE se ridiculise une fois de plus

Comme prévu, l'UE montre l'étendue de sa mollesse avec ces prétendues sanctions. Ils doivent bien se bidonner au Kremlin, et ils ont raison ! Comme prévu, et sans doute sous la pression de l'Allemagne, NordStream2 n'est pas abandonné. Cela, bien évidemment, n'empêchera pas l'UE de donner des leçons à la Pologne sur l'Etat de droit, de se draper de vertus moralistes, et de jurer qu'elle veut défendre l'environnement ! Et on voudrait nous faire croire en l'Europe? Eh ben, personnellement, j'étais un européen convaincu, je suis devenu un européen sceptique ou indifférent.

>>> OCT2020 L’Union européenne sanctionne plusieurs proches de Poutine [pourquoi simplement des proches et pas Poutine lui même, on ne sait pas. Et pourquoi seulement maintenant et pas depuis l'annexion de la Crimée, on ne sait pas non plus] pour l’empoisonnement de Navalny. Les personnes visées sont jugées responsables de l’empoisonnement en Russie de l’opposant Alexeï Navalny. (...) le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, annonçant que la réponse de Moscou « sera conforme aux intérêts de la Russie » [comprendre : "sera conforme aux intérêts des oligarques de la Russie"] . Lemonde



Macron dans les Pays Baltes (où il s'affiche en allié, et "en même temps" maintient son appel à travailler avec Moscou ! écoeurant jusqu'au bout ) . Clairement, l'Europe que nous voulons n'est pas l'Europe poutino-compatible que veut Macron
 
>>> SEPT2020 En Lituanie, Emmanuel Macron maintient son appel à travailler avec Moscou. Le président français a exhorté son homologue de Vilnius à «dépassionner» les questions liées au voisinage. LeFigaro
En outre, il fustige (à raison) la dépendance européenne aux équipements militaires américains (Lemonde)... Mais ne fustige pas la future dépendance européenne au gaz russe! Cherchez l'erreur.
 
>>> SEPT2020 Macron s’affiche en allié chez les Baltes, face à la Russie de Poutine. REPORTAGE - Cette visite, en Lituanie ce lundi, en Lettonie mardi, survient alors que l’Europe s’oppose vivement au Kremlin. (LeFigaro)
 
>>> SEPT2020 Avant la visite d’Emmanuel Macron ce lundi, le ministre des affaires étrangères lituanien, Linas Linkevicius, appelle la France et l’Union européenne à davantage de fermeté contre Moscou.(Lemonde)
 
>>> SEPT2020 L’ombre de la Russie plane sur la visite de Macron dans deux pays baltes . Attendu en Lituanie et en Lettonie, le président français veut donner des gages de solidarité à ces deux pays et apporter son soutien au peuple biélorusse voisin

Derrière lui, les gracieuses statues du musée d’Orsay composaient un public figé. En avril 2018, Emmanuel Macron célébrait le centenaire de l’indépendance des Républiques de Lituanie, de Lettonie et d’Estonie en recevant leurs dirigeants. A l’occasion de l’inauguration d’une exposition sur le symbolisme dans ces pays, le chef de l’Etat avait exprimé sa détermination à « refuser toute logique de bloc en Europe », entre le sud et le nord du continent, l’ouest et l’est. Son voyage en Lituanie et en Lettonie, les 28 et 29 septembre, confirme l’attention que M. Macron prête, depuis le début du quinquennat, aux Etats membres de petite taille, trop négligés par Paris dans le passé.

Emmanuel Macron s’était rendu en Estonie en septembre 2017, dans le cadre du sommet du numérique. Dix ans plus tôt, ce pays avait été un précurseur, à ses dépens, en étant la victime d’une vaste cyberattaque, en pleine période de tensions avec la Russie. Cette fois, le président français se trouvera à Vilnius et à Riga, alors que deux crises majeures concernant Moscou mettent à l’épreuve la cohésion et la détermination européenne : l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny et la répression de la mobilisation populaire en Biélorussie.

Lors de son déplacement en Lituanie, Emmanuel Macron rendra visite aux 300 militaires français basés à Rukla depuis cet été. Cette mission « Lynx » est intégrée au sein d’un bataillon sous commandement allemand, dans le cadre d’une opération de l’OTAN. En 2016, l’Alliance a décidé de déployer une force de « présence avancée renforcée », à vocation purement dissuasive, dans les pays baltes et en Pologne. Il s’agissait d’un geste politique et militaire important à l’égard de ces pays, les plus sensibles à la question des agissements agressifs de la Russie dans son voisinage immédiat.

« Ecran de fumée »

Emmanuel Macron veut donner des gages de solidarité et « être à l’écoute » des dirigeants lituanien et letton, selon l’Elysée. Il s’agira à la fois d’afficher des convergences, comme sur la lutte contre la désinformation et la sécurité numérique, et d’entendre les traumatismes historiques subis par ces pays. Une approche identique à celle que le président français avait adoptée au cours de sa visite officielle en Pologne, début février, où il avait tenté de faire la pédagogie de « l’architecture de confiance et de sécurité » qu’il recherche avec la Russie.

« Le dialogue est toujours important, les bons comme les mauvais jours, mais tout dépend de ses fondations et de ses règles, confie au Monde le ministre lituanien des affaires étrangères, Linas Linkevicius. Le dialogue pour le dialogue n’est pas utile, il sert parfois d’écran de fumée pour ne rien faire. Généralement, quand la Russie parle de dialogue, je crains qu’elle ne réclame une exception, un traitement spécial. Même lorsqu’ils parlent de droit international, les Russes ont leurs propres règles, avec des amendements récents à la Constitution qui affirment la supériorité des législations nationales. Et quand ils parlent de “reset” [relance] dans les relations, j’ai bien peur qu’ils souhaitent, en réalité, appuyer sur le bouton “effacer”, pour repartir sur une page blanche, en oubliant ce qui a été fait, les violations du droit international, l’annexion, l’occupation… »  LeMonde

C'est très bien que Macron accorde aux Pays Baltes l'importance qu'ils méritent au sein de l'UE. Très bien qu'il parle d'un bloc européen faisant face en tant que bloc aux menaces diverses touchant diversement les Etats membres. Cependant, on aimerait que ces beaux discours soient suivis de faits. Or jusqu'à présent, malgré les nombreux crimes du régime poutinien, Macron a plutôt montré qu'il était prêt à toutes les courbettes pour favoriser le gros business des gros milliardaires. Plutôt que d'appeler à un ridicule dialogue avec ce type qui a du sang jusqu'au coup, il ferait mieux d'apporter une aide concrète et massive aux pays en première ligne.

Je dis que face à la Russie, la France et l'Europe devrait s'aligner sur les positions des pays qui y sont directement confrontés, en particulier la Pologne, les pays Baltes, l'Ukraine.

Et face à l'islamisme, la France et l'Europe devrait s'aligner sur les pays qui ont réussi à préserver une vie en société harmonieuse aux antipodes du multiculturalisme (dont on voit aujourd'hui les dégâts) : l'Autriche, la Hongrie, la Pologne, les Pays Baltes, et généralement tous les pays d'Europe centrale.


>>> SEPT2020 Macron-Erdogan : les dangers du bras de fer
LE CLIN D’ŒIL DE SERGE RAFFY. Comment échapper aux pièges posés par le très habile et très provocateur dirigeant turc, en Méditerranée ? En montrant les muscles en solo ? Ou en obligeant l’Europe à cesser d’être une « puissance molle » ?
Emmanuel Macron va-t-il trop loin dans son bras de fer avec le néosultan d’Ankara, Recep Tayyip Erdogan ? Comment calmer les ardeurs guerrières et territoriales d’un homme qui foule allègrement le droit international dans les eaux méditerranéennes ? Le président français a décidé de ne pas attendre l’Europe pour montrer les muscles, avec un objectif proclamé : ne pas laisser la Grèce seule face aux provocations du dirigeant turc.
Manœuvres de la Marine nationale en Méditerranée, vente de 18 avions de combat Rafale à Athènes, rhétorique rugueuse, ton martial pour contrer le candidat au califat ottoman version XXIe siècle… En fait-il un peu trop ? La France, en Méditerranée, comme en Afrique occidentale, joue en solo, prend tous les risques, apparaît comme la seule force européenne capable d’élever la voix face aux enjeux d’une géopolitique devenue multilatérale, et donc hautement instable.
Mais comment attendre face aux rodomontades d’Erdogan ? Comment laisser l’Europe, encore une fois, s’enfermer dans une posture timorée et attentiste ? A chaque accès de fièvre, à chaque coup de sang, en Turquie, au Liban, en Libye, on a ce sentiment que, décidément, les dirigeants européens, malgré toutes les belles déclarations d’intention, n’ont toujours pas compris que le monde avait profondément changé ces dernières années, qu’ils étaient devenus des membres apathiques d’une « puissance molle ». Et donc attaquable. LObs

>>> MARS2021 Libye : Un rapport de l’ONU accable la marine turque pour l’incident avec la frégate française Courbet Opex360
 
 

>>> SEPT2020 La diplomatie, nouvel impératif pour l'Union européenne
Après avoir réussi à s'entendre sur un plan de relance économique financé collectivement et de manière solidaire, les Européens ont un autre défi à relever : construire une diplomatie commune. Un objectif rendu nécessaire par une instabilité géopolitique tenace. Mais rien ne sera possible sans un rapprochement du tandem franco-allemand sur le sujet. LesEchos

>>> SEPT2020 Armement : la Belgique se tourne encore vers les Etats-Unis
La Belgique va acquérir 322 Véhicules de Commandement et de Liaison (CLV) fabriqués par la société américaine Oshkosh, le Joint Light Tactical Vehicle. Le montant du contrat global s'élève à 135 millions d'euros.
Décidément, l'Europe de la défense semble être une vaste fumisterie pour la plupart des pays européens... Après l'achat des F-35 et de drones Reaper MQ-9B, la Belgique a annoncé vendredi l'acquisition de 322 Véhicules de Commandement et de Liaison (CLV) fabriqués par la société américaine Oshkosh, le Joint Light Tactical Vehicle (JLTV), qui remplacera le Lynx (Iveco). Le ministère de la Défense belge a également signé un accord pluriannuel pour… (LaTribune)



L’UE, pour le moment, elle est plutôt souriceau tétanisée par des serpents qu’aigle craint et respecté
>>> SEPT2020 Européens, encore un effort pour devenir « carnivores »
CHRONIQUE. La France rêve que l’Union européenne, dans un monde plus rude, passe du statut d’« espace » à celui de « puissance ». Mais est-elle capable de montrer les dents face aux loups qui l’entourent désormais ?
(…) « L’Europe ne peut pas rester herbivore dans un monde de carnivores », a ainsi lancé sur France-Culture le 1er septembre Clément Beaune, le tout nouveau secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, en mission d’évangélisation pour promouvoir la vision d’Emmanuel Macron [Le même Macron qui fait des courbettes devant Poutine et ses oligarques, cherchez l’erreur ! ] , dont il était précédemment le conseiller. Lobs



L’UE est bien partie pour être aussi ridicule face à la Turquie que face à la Russie
>>> SEPT2020 Méditerranée orientale: jusqu'où peut aller la France face à Erdogan? Face au président turc Recep Tayyip Erdogan, à l'offensive en Méditerranée orientale, la France a décidé de déployer des bâtiments militaires dans la zone, au soutien de la Grèce. Jusqu'où Emmanuel Macron est-il prêt à aller pour contrer les ambitions turques ?
(...) "ceux qui croient tracer des lignes rouges ne feront que constater notre détermination (...). Il est temps, pour ceux qui se voient dans un miroir grossissant, d’accepter la réalité : l’époque où les impérialistes traçaient les lignes sur les mappemondes est révolue". Dans la foulée, Recep Tayyip Erdogan, qui avait qualifié la France de "caïd" après le déploiement mi-août de deux Rafale français ainsi que la frégate La Fayette dans la zone, a mis en garde la France dimanche. "Le peuple français sait-il le prix qu’il devra payer à cause de ses dirigeants cupides et incompétents ?" a-t-il ainsi averti. "Lorsqu'il s'agit de combattre, nous n'hésitons pas à donner des martyrs (...). La question est la suivante : ceux qui s'érigent contre nous en Méditerranée et (au Proche-Orient) sont-ils prêts aux mêmes sacrifices ? A nos ennemis, nous disons "chiche !" a-t-il ajouté.
(…) Il est évidemment fondamental de ne pas s'engager à fixer des lignes rouges si derrière nous ne sommes pas décidés à recourir aux moyens nécessaires pour traduire cette volonté". Un avis que partage un autre militaire, Vincent Desportes, général de division de l'armée de terre française. "Évidemment qu'il faut faire attention aux limites que l'on pose, mais dans le cas présent, la stratégie française est la bonne. Quand vous parlez à quelqu'un comme Erdogan qui ne comprend que la force, vous devez parler son langage".
(…) Ces échanges musclés entre Paris et Ankara interrogent aussi l'unité européenne face à la Turquie. Mi-juin, après les manœuvres agressives d'un bâtiment turc envers la frégate française Courbet qui participait à une mission de l'OTAN au large de la Libye, seuls huit pays européens avaient soutenu les protestations françaises au sein de l'OTAN. A noter également, la discrétion de l'Allemagne sur le sujet, alors que Berlin assure pourtant la présidence tournante de l'UE. Mi-août, après le déploiement militaire français dans la région, l'Allemagne avait notamment jugé que ces manœuvres "n'aidaient pas à la désescalade". Challenges



Europe. That is the question :
>>> SEPT2020 « L’Europe peut-elle faire preuve à l’extérieur de la vigueur qu’elle vient de manifester à l’intérieur ? » . Loin de se désintégrer, l’Europe s’est consolidée sous l’effet du Covid. Mais fera-t-elle preuve de la même vigueur pour affronter les crises qui encerclent l’UE, du sud au nord, d’est en ouest, s’interroge dans sa chronique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».
Jusqu'à présent, que ce soit face à la Russie ou face à la Turquie, l'UE s'est montrée faible, impuissante, divisée, pitoyable. Et hélas, le changement ne semble pas être pour demain...



Plan de relance
>>> JUILL2020 Au premier jour d’ouverture, le sommet européen se termine sur un constat de blocage. Après treize heures de négociations, il est apparu évident que les discussions ne pouvaient plus progresser. En cause, les Pays-Bas, qui exigent de pouvoir suspendre le déboursement de l’argent s’ils jugent que celui-ci est utilisé à mauvais escient. Lemonde
Ce plan est composé de 250 milliards de prêts, et surtout de subventions à hauteur de 500 milliards, qui n’auront pas à être remboursées par les Etats bénéficiaires. Il est adossé au budget à long terme de l’UE (2021-2027) de 1.074 milliards d’euros.
Quatre pays dit « frugaux » - Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède - rejoints par la Finlande, émettent de profondes réserves sur cette proposition, qui devrait profiter avant tout à l’Italie et l’Espagne, deux Etats très affectés par la pandémie, mais qu’ils considèrent comme les plus laxistes en matière budgétaire.
Le projet prévoit que l’argent soit versé en contrepartie de réformes menées par les pays bénéficiaires. Or, M. Rutte réclame que les plans de réforme de chaque Etat soient validés à l’unanimité des 27, et non à la majorité qualifiée. En d’autres termes, il veut un droit de veto, une demande qu’il est le seul, selon plusieurs sources, à formuler. Lobs

Ce plan de relance ambitieux va-t-il accoucher d'une souris ? (au 2d jour, pour sortir de l'impasse, les 27 "réduisent la voilure du plan de relance", note LeFigaro)  Même si l'on arrive à un compromis sur ce sujet, on n'arrivera jamais à de réelles avancées dans cette construction européenne tant que l'unanimité sera la règle. Alors que faire ? Premièrement, remettre sur la table l' "Europe par cercle", car il est évident qu'il est plus facile et rapide de se mettre d'accord dans un petit groupe. Deuxièmement en finir avec la règle de l'unanimité pour la remplacer par la majorité.

Fiscalité des GAFA
>>> JUILL2020 Fiscalité des GAFA : la Commission européenne perd une manche face à Apple
Le tribunal de l’Union a jugé, mercredi, que celle-ci avait réclamé à tort le versement de 13 milliards d’euros d’arriérés d’impôts à l’Irlande. Mais, au-delà de ce cas, le dossier de la taxation des multinationales avance à grands pas. Lemonde

Douche froide : pas d’autonomie de l’Europe pour les vols habités. Ce n’est pas avec "l’Europe de l’espace" (elle plane au pays des bisounours) qu’on pourra s’identifier à une identité européenne
>>> JUILL2020 comme l'explique Didier Schmitt, coordonnateur de la proposition pour le Conseil des ministres de l'ESA pour l'exploration robotique et humaine, « l'Europe pourrait parfaitement acquérir une capacité autonome de vols habités, mais ce n'est pas la priorité ».
Aujourd'hui, le contexte géopolitique est à « la coopération internationale plutôt qu'au repli sur soi », ce qui explique le choix de l'ESA de « coopérer plutôt que développer sa propre infrastructure de transport spatial habité ». (FuturaScience)
Pendant ce temps, les Etats-Unis posent leurs règles pour l’exploitation de la Lune (Lemonde)
Comme les Etats-Unis, la Chine et la Russie ont de grandes ambitions pour la Lune (Lemonde). Et l'Europe, qui ne jure que par les projets "internationaux", sera le dindon de la farce.



Mercosur
>>> JUILL2020 L’accord UE-Mercosur plombe la lutte pour le climat
Après 20 ans de négociations, l’accord entre l’UE et les pays latino-américains de Mercosur a été conclu le 28 juin à Bruxelles. Au grand dam des agriculteurs et des ONG environnementales.
(...) «Cet accord aura des conséquences dévastatrices pour le climat. Alors que l’élevage constitue la principale source de déforestation dans ces pays, dont 80% de la déforestation au Brésil, ce texte permettra d’importer plus de bœuf grâce aux exonérations de taxes», déplore l’ONG Fern dans un communiqué. Une déforestation mauvaise pour le climat et génératrice de conflits croissants avec les communautés traditionnelles. Par ailleurs, l’agriculture brésilienne intensive émet d’importantes quantités de gaz à effet de serre. «Je ne comprends pas qu’on puisse signer cet accord», a déclaré au Monde l’ancien ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, qui a démissionné en août dernier. «Ce type de décision politique montre qu’on n’a aucune approche systémique, globale de la lutte climatique. Cet accord est complètement antinomique avec nos ambitions affichées», a-t-il poursuivi. Euractiv

Honte à Macron, qui relance son copinage avec Poutine. Il faudra donc virer Macron et ses conseillers poutiniens au plus vite. Commençons dès dimanche avec le 2d tour des municipales
>>> JUIN2020 Emmanuel Macron et Vladimir Poutine relancent le dialogue stratégique Lemonde

L' UE, un nain militaire
>>> JUIN2020 En Libye, l’impuissance de l’Europe. L’Union européenne n’arrive guère à peser sur l’escalade d’un conflit libyen qui empiète pourtant directement sur ses intérêts stratégiques. LeMonde

Dépendance de l’Europe
>>> JUIN2020 La Commission européenne sommée de s’expliquer sur ses liens avec Palantir. L’entreprise américaine Palantir collabore avec Europol par le biais de la société française CapGemini, notamment pour l’analyse de données liées au terrorisme. Une situation qui inquiète des eurodéputés. Euractiv


Suède, Covid-19
>>> MAI2020 Coronavirus : la Suède risque d’être exclue des accords de libre circulation Euractiv
>>> JUIN2020 La Suède perd son pari du non-confinement
Avec sa stratégie de gestion souple de l’épidémie, le royaume scandinave se classe au 5e rang mondial des pays à la plus forte mortalité, avec quatre fois plus de décès que l’ensemble de ses voisins nordiques. Et la santé économique du pays ne s’en porte pas mieux. LaCroix
>>> Dans toute l'Europe, le virus régresse… sauf en Suède (RTBF)

€uro
>>> JUIN2020 L’euro ne s’est pas imposé comme une monnaie internationale
Dans son dernier rapport sur le rôle de la monnaie unique, la Banque centrale européenne a confirmé que, face à l’euro, le dollar reste la valeur refuge incontestée. Lemonde

Manque d’unité, manque de coordination
>>> JUIN2020 Comment le Luxembourg est devenu un laboratoire d’une gestion efficace du coronavirus. Avec l’un des taux de mortalité les plus faibles parmi les pays touchés, le grand-duché de Luxembourg a fait preuve d’une gestion efficace face aux risques liés au Covid-19.
(…) « J’avais l’espoir que les choses soient un peu coordonnées. Certains dirigeants m’ont répondu que ce n’était quand même pas Bruxelles qui allait décider à leur place…, se lamente Xavier Bettel. Et ce n’est pas l’Europe qui est en cause. Ce n’est pas elle qui a foiré, mais les Etats qui refusent de lui donner davantage de compétences. Et qui me diraient no si je proposais qu’on lui en octroie plus demain. » Lemonde


Justice
>>> JUIN2020 En mal de procureurs indépendants, Malte freine la création du Parquet européen. Il ne manque plus qu’eux pour boucler l’équipe du nouveau Parquet européen… Mais la petite île peine à trouver des candidats. OuestFrance


Mutualisation des dettes
>>> MAI2020 Quatre pays européens tentent de contrer le plan franco-allemand
Quelques jours après le plan d’aide proposé par Angela Merkel et Emmanuel Macron, quatre pays, les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède, proposent à leur tour un plan de relance. Avec une différence majeure : il ne serait plus question de mutualisation de la dette ni d’augmentation du budget de l’UE (LaCroix). Les "frugaux" prennent-ils la mesure de l'enjeu ? (Lemonde)

Mutualisation de la dette
>>> MAI2020 Plan de relance franco-allemand de 500 milliards : pourquoi c'est encore loin d'être fait. Emmanuel Macron et Angela Merkel ont proposé lundi un plan de relance de 500 milliards d'euros, via un mécanisme de mutualisation de la dette européenne. Une initiative historique qui est encore loin d'être acceptée par les autres pays européens. LeJDD

BCE. L'€uro, l'Allemagne, la BCE
>>> MAI2020 La Cour constitutionnelle allemande sape la légitimité de la BCE
En remettant en cause, mardi 5 mai, la politique monétaire de la Banque centrale européenne pour faire face à la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, la Cour constitutionnelle allemande pourrait remettre en cause le bien-fondé des institutions européennes. CI
>>> L’arrêt que la Cour constitutionnelle allemande a rendu mardi 5 mai met en cause tout à la fois l’indépendance de la Banque centrale européenne et la prééminence de la Cour de justice de l’UE. (Editorial LeMonde)

Les juges allemands n’en ont pas moins lancé une sorte d’ultimatum : la BCE doit justifier d’ici trois mois le bien-fondé de ses rachats de dette publique pratiqués depuis 2015. À défaut, les juges de Karlsrhue menacent d’interdire à la Bundesbank, la banque centrale allemande, de participer aux programmes d’aide de la BCE. Ce qui signifierait une hausse immédiate des taux d’intérêt en Italie, Espagne, Grèce et même en France. L’euro n’y survivrait pas. Lemonde
>>> MAI2020 Après l’ultimatum de sa justice à la BCE, l’Allemagne face aux institutions européennes
La Commission de Bruxelles menace Berlin de poursuites après l’arrêt de la Cour de Karlsruhe contre la BCE et la CJUE. Lemonde
>>> MAI2020 La justice européenne se dit "seule" compétente sur l'action de la BCE
La Cour constitutionnelle allemande a demandé à la BCE de justifier d'ici trois mois le bien-fondé de ses rachats de dette publique menés depuis 2015 LaTribune

Covid-19

>>> MAI2020 L'Europe face au Covid-19, triste première impression
L'Italie s'est retrouvée très seule au début de l'épidémie. Les premiers mots d'ordre européens tenaient plutôt du «chacun-pour-soi». Des puissances comme la Chine et la Russie se sont engouffrées dans ce vide symbolique et culturel. Une occasion manquée pour l'UE de s'incarner un peu. Libération



La liberté de circuler au sein de l'UE
>>> MAI2020 La France expulse des saisonniers bulgares en dépit des « recommandations » de la Commission. Deux groupes de saisonniers bulgares et un groupe de Lettons venus en France par avion ont été renvoyés dans leur pays par les autorités françaises après 2 jours de rétention administrative. Et ce malgré la demande de la Commission de garantir la liberté de mouvement de ces travailleurs jugés « indispensables ». Euractiv
« Les divisions européennes renvoient l’image d’une Europe impuissante depuis dix ans »

>>> AVR2020 La pandémie de Covid-19 amplifie des mouvements déjà à l’œuvre et sera une date clé du basculement du monde vers l’Asie, du repli sur soi américain et des divisions européennes, estime dans sa chronique Alain Salles, chef du service du « Monde ».


Chronique. Le coronavirus est arrivé dans une Union européenne en crise depuis dix ans, qui avait tout d’un patient fragile. Elle vient d’avoir 63 ans (le traité de Rome a été signé le 25 mars 1957), ce qui la place dans la catégorie à risque, d’autant qu’elle a connu plusieurs alertes graves ces dernières années : crise grecque de 2010, vague migratoire de 2015, Brexit, sans compter le travail de sape de l’extrême droite européenne et de ses alliés illibéraux en Hongrie et en Pologne, qui ont sérieusement affecté son Etat de droit.


Pourtant, comme les Etats-Unis – autre pays en proie à une fatigue démocratique –, l’Europe a d’abord regardé de loin ce « virus chinois » sans mettre en pratique les gestes barrières : se procurer des tests et des masques, surveiller les arrivées d’avions venant de pays contaminés comme la Chine ou l’Iran, assurer un suivi des personnes à risques. L’Europe est ainsi devenue le principal foyer de la pandémie, celui qui paye le plus lourd tribut : plus de 80 000 morts, soit les deux tiers des victimes de la pandémie.

Les images de ces morts en série, à Bergame, Madrid, Mulhouse ou New York ont un effet désastreux pour des pays occidentaux qui incarnaient une forme de sécurité et de modernité. Ils apparaissent impuissants face au virus, réduits à arrêter leur économie pour stopper son avancée, prolongeant le confinement en attendant toujours des masques et des tests comme on attend Godot. Au même moment, la Corée du sud organise des élections et Wuhan, la ville chinoise à l’origine de la pandémie, rouvre ses portes. Certes, le nombre des morts chinois est sujet à caution, une deuxième vague est redoutée en Asie, mais il est incontestable que la crise y a été mieux gérée que dans la vieille Europe ou dans la vieille Amérique, également désarmées face à la pandémie.

L’impact du coronavirus amplifie des mouvements déjà à l’œuvre. La pandémie sera une date clé du basculement du monde vers l’Asie, du repli sur soi américain et – hélas – des divisions européennes.

Alain Salles, LeMonde


>>> AVR2020 Coronavirus : l'Union européenne menacée de désarticulation
Face à la pandémie, les 27 pays de l'UE ont choisi le chacun pour soi. Les fractures existantes au sein de l'Union en sont aggravées. Ce n'est pas un coup de grâce mais la fin d'un rêve.
(...) Il est désormais évident que l'Union Européenne ne sortira pas indemne de cette crise sanitaire. Elle contribue à la fois à y aggraver les tensions qui existaient sur les questions budgétaires, à y distendre les liens politiques et à renforcer les replis nationalistes. Conçue au départ comme un espace de paix et de prospérité elle devient de plus en plus une simple zone d'échanges économiques où les égoïsmes nationaux prennent à nouveau le dessus. Ce n'est pas un coup de grâce mais la fin probable d'un rêve.
Challenges


>>> AVR2020 "L'Europe sortira affaiblie de cette crise si, une fois de plus, la technique prend le pas sur le politique". souligne l'économiste Henrik Enderlein. Avant le conseil européen du 23 avril, l'économiste allemand Henrik Enderlein regrette que l'Allemagne n'ait jusqu'ici trop pensé "national", avant de penser "européen".
L'Europe n'est pas une dictature. L'Europe n'est même pas un État. L'Europe est un système politique aux multiples strates, un écheveau de structures de légitimation strié de frontières nationales que l'on dissimule volontiers, quand tout va bien, sous le vernis de la "communauté de destin", pour s'apercevoir à quel point ce vernis craquelle dans les moments difficiles. Certes, l'Union Européenne a toujours eu du mal à prendre des décisions claires sous la pression. Mais cela ne saurait tenir d'excuse dans le contexte actuel. LExpansion

>>> AVR2020 L’Europe a le potentiel pour sortir renforcée de la crise du Covid-19
(...) Cependant, c'est absolument le contraire qui a été décidé dans le traité de Lisbonne en 2007, qui exclut toute compétence sanitaire de l'UE. On espère donc ne pas avoir à attendre de nouveaux chocs de la portée de l'actuel, pour confier à l'UE les tâches qu'elle peut faire mieux que les états nationaux et pour imposer à ces derniers des standards minimaux à respecter. (Latribune)


Spiritualité, civilisation

>>> DEC2019  Jean-François Colosimo / Jean-Pierre Denis: «L’Europe est-elle toujours chrétienne?»

GRAND ENTRETIEN - À la veille de Noël, l’historien et théologien Jean-François Colosimo et le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire chrétien La Vie s’interrogent sur le déclin du catholicisme en France et en Europe. L’auteur de La Religion française et celui de Un catholique s’est échappé y voient à la fois une crise spirituelle et de civilisation. Retrouvez ici la version longue de l’article publié dans le dernier numéro du Figaro Magazine.  Lefigaro








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