dimanche 28 février 2021

Nord Stream 2 = l'Allemagne contre l'Europe = la fin de l'UE ?

 Nouvel article du Monde ce 28/02/2021, titré  Nord Stream 2, le gazoduc russe qui sème la zizanie en Europe [Je n'aime pas trop ce titre, car il laisse à pense que l'Europe serait à peu près divisée en deux parties concernant Nord Stream 2 ].  

Récit. Le chantier du pipeline qui doit relier la Russie à l’Allemagne, déjà bien avancé, divise l’Union européenne [ah bon ? Ce ne serait plutôt l'Allemagne contre le reste de l'Europe?]. Berlin s’arc-boute sur ce projet dénoncé par les pays les plus critiques envers Moscou, qui redoublent d’arguments avec l’affaire Navalny. De son côté, Washington fait pression en imposant des sanctions aux entreprises européennes qui y participent.

C’est un dossier qui empoisonne les relations européennes, entre les Etats membres voulant privilégier une relation réaliste avec la Russie et ceux prônant une action vigoureuse pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de ce pays. Lundi 22 février, à Bruxelles, lorsque les ministres européens des affaires étrangères se sont réunis pour adopter un projet de sanctions contre des dirigeants russes impliqués dans l’arrestation et l’incarcération de l’opposant Alexeï Navalny, le sort réservé à Nord Stream 2, un gazoduc sous-marin de 1 200 kilomètres destiné à relier la Russie à l’Allemagne, a été écarté des discussions, du moins officiellement. « C’est un projet commercial, nous n’avons pas à parler de cela », tranchait un participant.


 

Habituelles pirouettes de la diplomatie européenne : la question a pourtant bel et bien été mise sur la table. Le matin même de la réunion, le ministre des affaires étrangères polonais, Zbigniew Rau, et son collègue ukrainien, Dmytro Kuleba, dénonçaient, dans une tribune, un projet renforçant, selon eux, la maîtrise de Moscou sur les livraisons de gaz, « sabotant » la politique énergétique de l’Union européenne et « coupant l’Ukraine du reste de l’Europe ».

Du côté des défenseurs du projet, tout le monde feint d’oublier que l’une des conditions fixées en 2018 était que l’Allemagne ne ferait transiter du gaz par Nord Stream 2 que si Moscou continuait à faire passer par l’Ukraine une partie de sa production pour l’Europe. Soucieuse des conséquences diplomatiques de son soutien indéfectible au gazoduc, l’Allemagne avait dû se rallier à cette exigence des opposants à Nord Stream 2. « En cela, vous voyez, ce n’est pas seulement un projet économique, il y entre aussi des considérations politiques », déclara, à l’époque, la chancelière Angela Merkel, admettant pour la première fois la dimension « politique » du sujet.  Lemonde

 


 Note

Il est assez clair que depuis 2014, la Russie qui a enclenché une guerre hybride contre l'UE, est en train de gagner la partie :

- elle a annexé la Crimée ; l'Europe en est restée tétanisée

- elle a pourrie la situation dans le Donbass, pour maintenir l'Ukraine dans une situation de fragilité. L'Europe n'a rien fait

- elle a oeuvré pour le Brexit. ça a marché (il est vrai que l'UE et sa politique migratoire (merci Merkel) a aidé...). Dans la presse européenne, quelques article pour dénoncer la cyber-guerre et la désinformation russes. Mais c'est tout. Aucune contre-attaque

- elle a commis des meurtres ou des tentatives de meurtres (Boris Nemtsov, Skripal, Navalny, Litivenko, A. Politovskaïa ,  pour les plus médiatisés) . On a même vu Macron aller applaudir l'équipe de France de foot en Russie quelques semaines après l'affaire Skripal !

- elle a humilié maintes et maintes fois l'UE , sans que cette dernière ne réagisse. Dernière humiliation en date : la visite du chef de la diplomatie européenne en Russie. ça n'empêche pas l'Allemagne d'assurer qu'elle terminera le pipeline de Poutine . Et ça n'empêche pas la France de commercer avec le régime de Poutine (on a bien vu ses courbettes à Moscou, et ses sourires lorsqu'il l'invitât à Brégançon )

- humiliation aussi en ce début d'année 2021, avec la gestion du coronavirus. De nombreuses grandes puissances ont élaboré un vaccin (USA, Russie, Inde, Chine..). L'Europe en a été incapable. Pire, elle se fissure -une fois de plus- et se voit prête à acheter le vaccin russe (bah, c'est une couleuvre de plus à avaler, puisqu'elle va bientôt acheter du gaz russe!). Hongrie, Italie et Finlande prépare déjà un approvisionnement en vaccin russe. Pour le plus grand plaisir de Poutine

- la Russie peur donc continuer tranquillement sa guerre hybride contre l'Europe (aujourd'hui, c'est l'Allemagne, avec une campagne de déinformation) puisque l'Europe ne fera rien.


 

 

 

 

 

 

 

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