jeudi 3 mars 2022

Contre-attaquer, par tous les moyens

 Quelques remarques d’abord

>>> Je partage le constat de Jean-Maurice Ripert : « En envahissant l'Ukraine, Vladimir Poutine a déclaré la guerre à la démocratie, aux droits humains, au droit international. Il a déclaré la guerre à l'Europe, il nous a déclaré la guerre. »

>>> Le plan initial de Poutine, son blitzkrieg, a échoué. Il n’a rien capturé en deux jours, comme il le pensait

>>> Poutine a en réalité déjà perdu la guerre, pour les raisons suivantes :

        - la Russie est complètement isolée du monde dans tous les domaines (elle deviendra totalement dépendante de la Chine, seule grande puissance (avec l’Inde) qui s’est affichée « neutre ») ; elle le sera pour très longtemps             

         - son attaque a unifié l’Ukraine (même les « pro-russes » du Donbass se sont identifiés à la nation ukrainienne

        - son attaque a unifié l’Occident. L’Occident a fait bloc pour infliger de lourdes sanctions, bien réelles, y compris des pays historiquement neutres (Suisse, Andorre) ou proches de la Russie (Monaco)

        - Poutine a crû que l’affaire serait vite pliée, que l’Europe n’était qu’un ramassis de lâches et qu’elle resterait divisée et pétrifiée. C’est tout l’inverse qui s’est produit. L’Europe a réagit vite et massivement. Des armes sont livrées à l’Ukraine, des volontaires aident les combattants. Même en capturant les villes ukrainiennes, la guerre s’annonce longue, et prendra d’autres formes (guérilla permanente, harcèlement des troupes russes, sabotage quotidien, etc)



Concernant l’ennemi

(…) La doctrine est sensiblement la même que depuis les années 1970 avec l’idée d’attaques à grande vitesse, de colonnes blindées venant de toutes parts visant à aller le plus loin possible dans la profondeur. Ce plan a échoué, sur les sept armées russes engagées. Deux seulement ont réussi à progresser en profondeur, surtout dans le Sud. La maîtrise du ciel est incomplète et il y a une mauvaise coordination air-sol. (10:45)


La sous-performance de l'armée russe ? L'a-t-on surévaluée ?

- Oui, car le jugement était fondé sur les expériences de l’annexion de la Crimée, des offensives d’août 2014 et janvier 2015 dans le Donbass et de la Syrie, qui étaient plutôt des réussites. Cette fois l’engagement est à très grande échelle et non plus limité à des unités d’élite ou sélectionnées, et on voit bien qu’ils ont mal organisé la chose. Les états-majors russes manquent visiblement d’expérience, et beaucoup de troupes motorisées sont assez médiocres.

Par ailleurs, l’emploi de la puissance de feu (artillerie, frappes aériennes) a d’abord été limité pour éviter des dévastations, or l’armée russe – qui est surtout une grosse artillerie – a du mal à combattre sans ça. L’armée russe est également visiblement en difficulté dans les combats urbains, où justement leur supériorité de feu et de matériels blindés peut beaucoup moins jouer.

Et puis il y a une résistance ukrainienne beaucoup plus dure que prévu. (10:48)

- Les Tchétchènes sont là pour compléter une infanterie qui manque d’hommes – et souvent de motivation – et sans doute aussi pour faire peur. Je ne suis pas du tout certain que cela ait un vrai effet psychologique (11:25)

- Le Pentagone et les experts du secteur privé s'attendaient à ce que l'armée du président russe Vladimir Poutine détruise rapidement la capacité de l'Ukraine à riposter, en sapant le commandement des 200.000 militaires ukrainiens, en démolissant les défenses antimissiles et en détruisant l'armée de l'air de Kiev. Rien de tout cela ne s'est produit lors des six premiers jours de combats. Et, même s'il n'existe pas d'estimation fiable du nombre de soldats russes tués, blessés ou capturés, celui-ci semble être bien plus élevé qu'attendu pour une invasion bien préparée. (…) les spécialistes craignent que la frustration de M. Poutine ne l'incite à déchaîner toutes les forces de son artillerie, de ses missiles et de sa puissance aérienne sur la population ukrainienne avec un effet dévastateur. (Challenges)


La contre-attaque, les forces de l’Ukraine

- l’unité de ce peuple, sa résistance, sa détermination,

- Une des actions les plus significatives, au niveau symbolique, des forces ukrainiennes est sans doute la frappe qu’elles ont réalisées contre la base aérienne de Millerovo, située sur le territoire russe, dans l’oblast frontalier de Rostov, et à 190 kilomètres de Louhansk.

Selon plusieurs photographies, cette base aérienne, qui abrite le 31e Régiment de chasse des forces aérospatiales russes, était la proie des flammes au matin de ce 25 février. Des avions de combat Su-30 ont apparemment été endommagés, voire détruits. Selon plusieurs sources, les forces ukrainiennes auraient tiré des missiles balistiques Toshka-U [code Otan : SS-21 Scarab], d’une portée maximale pouvant atteindre 185 km. Ces engins avaient été acquis durant la période soviétique. Il est possible aussi que cette base ait été visé par des drones Bayraktar TB-2, livrés par la Turquie. (Opex)

- Actuellement, il n’y a plus d’avions ukrainiens dans le ciel, mais des drones armés (efficaces). Les Ukrainiens conservent des batteries de missiles S-300 qui font peur aux Russes (10:56)

- drones TB2 turcs, très efficaces (mais pas assez nombreux)



La résistance à long terme, y compris lorsque la Russie aura pris des villes

- L’aide occidentale est très importante surtout pour la consolidation d’une guérilla qui peut tenir très longtemps les bastions urbains et harceler les forces russes sur la longue durée. Tout le petit matériel (casques, gilets, etc.) est très utile et surtout les armes légères, du fusil d’assaut aux missiles antichars. Il est simplement regrettable que cela vienne maintenant et n’ait pas été organisé avant la guerre. (10:54)

 

Les sanctions économiques contre la Russie (la clique d’oligarques aussi lâches que corrompus et criminels doit être ruinée, avant d’être arrêtée et jugée devant un tribunal international), . sont nécessaires mais pas suffisantes. De même, réparer et soigner, autant que possible, les conséquences des destructions russes (blessés de guerre, veuves, orphelins, exode,…), c’est nécessaire. Mais c’est insuffisant. Il faut s’attaquer aux causes des destructions, c’est-à-dire à l’armée de Poutine.

Le soutien à l’Ukraine s’oriente donc selon quatre axes :

Sanctionner la Russie / Soutenir financièrement et médicalement l'Ukraine / Combattre avec l'Ukraine / Combattre la Russie sur le net


- Sanctionner : les sanctions économiques contre la Russie doivent encore se durcir. On peut dire ici que certaines grandes entreprises françaises, comme Total, Engie, Renault, Danone, font honte à la France

- Soigner, accueillir, aider : l’humanitaire (incluant accueil des réfugiés, aide médicale, ...), le soutien financier à l’Ukraine (oui, ne pas oublier que l’argent reste le nerf de la guerre) et

- Combattre aux côté des ukrainiens : le soutien armé . C’est bien le soutien armé qui pourra (un peu) réduire la catastrophe humanitaire. C’est le soutien armé qui empêchera Poutine d’imposer son système corrompu, violent, autocratique, à des pays qui préfèrent se tourner vers des systèmes démocratiques. C’est le soutien armée qui défend l’Europe. D'ores et déjà : préparer une guérilla généralisée

- Combattre sur le net : la cyber-guerre. informer, pirater les sites gouvernementaux russes, se défendre car nous sommes nous aussi attaqués. Diffuser l’information, dénoncer la désinformation, traquer les poutiniens et afficher au grand jour qui ils sont,…


>>> "Je suis prêt au sacrifice ultime" : ces Français qui partent combattre en Ukraine

Anciens militaires, policiers, secouristes ou simples citoyens, des centaines de Français s'organisent sur les réseaux sociaux pour s'engager en Ukraine.

C’est décidé. Dans la semaine, Arsène Sabanieev partira pour l'Ukraine. Le ton employé par cet anesthésiste réanimateur pour décrire son état d'esprit ne laisse aucune place au doute : pour lui, le départ pour le front est un "devoir patriotique". Installé depuis plus de vingt ans en France et spécialisé en médecine d'urgence à Lille, le Franco-Ukrainien s'assure prêt à prendre tous les risques. "Je sais parfaitement ce qui m'attend là-bas", précise-t-il. "Mais d'un point de vue moral, il m'est impossible de continuer à faire ce que je fais en France". À Kiev, la famille d'Arsène se mobilise depuis plusieurs jours face à la violence de l'invasion russe, débutée le 24 février dernier. Ce week-end, sa belle-mère préparait déjà des cocktails molotov, tandis que son père a pris les armes dans la défense terrestre et que son frère s'apprête à suivre une formation militaire dans la ville de Lviv, plus à l'Ouest. "Mon oncle, lui, est réserviste dans la défense anti-aérienne. La médecine d'urgence est le coeur de mon métier, c'est naturel que je parte aider", martèle le médecin, catégorique.   Lexpress



 


 

 

 



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