mardi 1 mars 2022

Makine, dégage ! Mariani, démissionne ! (Il faut traquer tous les poutiniens)

La traque aux poutiniens : oligarques, « amis », admirateurs, complices, etc

TRAQUEZ les poutiniens, il faut les harceler, les siffler, leur mettre la pression pour les pousser à démmissioner

  Il faudra que les poutiniens rendent des comptes pour leur complicité avec leur petite merde de maître. Cela ne sera que justice. On a poursuivi les nazis de nombreuses années après la mort d'Hitler. De même il faudra traquer, persécuter, dénoncer, poursuivre tous les poutiniens, et en premier lieu les oligarques et leurs défenseurs, partout où ils se trouvent dans le monde. En France, on pourrait commencer par ces deux poissons : Makine, et Mariani.

Difficile à moi tout seul de tenir le blog, lister les collabos (qui sont bcp trop nombreux), tenir mes obligations familiales et professionnelles, participer aux diverses aides et manifs pour l'Ukraine ... Je risque de devoir ralentir le rythme du blog

1. Les gros poissons

MAJ 12/03/2022 Cette ordure de Makine a ses entrées au Figaro. Le voilà qui, au lieu de se faire discret, publie une tribune, pour plaindre... les Russes, bien sûr, qui se feraient cracher à la gueule. Fumier de Makine ! "Les poutiniens", ce n'est pas "les Russes". Tu sais très bien, Makine, qu'on ne crache pas à la gueule des Russes opposants, ceux qui sont assassinés, emprisonnés, ou persécuté par ton idole. Contrairement à ce que veut faire croire la Russie et ses relais (dont toi), les étudiants Russes ne sont pas attaqués. (Exemple : Tatiana Moskalkova, déléguée aux droits de l’homme auprès de Vladimir Poutine, a affirme que les étudiants russes inscrits dans des universités de l’Union européenne commençaient à être expulsés, notamment de France. Des messages ont été relayés, comme sur le site Russia Main News pour assurer à ces jeunes « harcelés » voire « attaqués »  etc ...  Les autorités françaises et l’agence Campus France, qui promeut à l’étranger les cursus dispensés dans l’Hexagone, ont aussitôt démenti de « fausses rumeurs ». Lemonde ).  En revanche, on crache à la gueule des gens comme toi ! ça n'aide peut-être pas les Ukrainiens (encore que pourrir la vie des poutiniens fait partie de la guerre que les tiens mènent à l'Ukraine) ; mais ça fait du bien. 

>>> MAKINE. Makine, ce poutinien ayant posé ses fesses dégueulasses à l'Académie française, grassement payé pour cela, aura-t-il un peu d'honneur ? Prendra-t-il ses cliques et ses claques pour rejoindre son dictateur adoré dans les salons dorés du Kremlin ? J'en doute. Ces gens-là ne sont pas des gens courageux, ce ne sont pas des hommes d'honneur. Il préférer se faire oublier ou enfumer les gens,   et continuer à percevoir les milliers d'euros mensuels versés par les impôts des français. 

Mais on ne va pas l'oublier. On n'a pas oublié Gergiev. Le tour de Makine viendra, j'en suis persuadé.

Pour ma part, si une pétition circule pour virer ce sinistre personnage de l'Académie, je signe de suite. (Sur Makine, j'ajoute un autre article, paru dans l'Obs quelques semaines après ce billet. Voir tout en bas)

 

>>> MARIANI. Quant à Thierry Mariani, cet individu qui voulait être président de la région PACA, ce type qui a pactisé avec Iakounine, ce minable qui a défendu inlassablement Poutine et ses crimes, cette petite merde-là continue de siéger au conseil régional de PACA, d'être payé par nos impôts. 

Le poutinien François Fillon a fini par démissionner . Et Mariani ? On attend. Lui aussi, il attend : il veut sans doute se faire oublier. Mais on ne va pas l'oublier, lui non plus ; on n'oubliera aucun ami français de Poutine. On va déjà rappeler son tweet posté il y a une semaine :

Comme pour Makine, si une pétition circule pour le pousser dehors, à grands coups de pied au cul, je signe de suite.


>>> SETCHINE

La douane bloque le yacht d'un oligarque russe à la Ciotat

La guerre aux proches de Vladimir Poutine est déclarée. Bercy veut harceler les oligarques qui ont des villas, jets, yachts et autres biens en France. Le ministre de l'Economie voudrait pouvoir confisquer ces biens, ce qui pose des difficultés en droit.

C'est la deuxième prise effectuée par les douanes françaises depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Celles-ci viennent de mettre la main sur l'« Amore Vero », le yacht du milliardaire russe Igor Setchine , dirigeant de Rosneft, à la Ciotat. L'opération s'est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi à l'issue d'un contrôle de plusieurs heures dans le chantier naval, précise un communiqué de Bercy.

D'après le ministère, le navire était en train de prendre des dispositions pour appareiller dans l'urgence, comme l'ont fait un certain nombre de bateaux ces derniers jours.

« Un yacht appartenant à un oligarque russe a été saisi. Merci aux douaniers français qui font respecter les sanctions de l'Union européenne à l'encontre des proches du pouvoir russe », s'est félicité le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, jeudi matin. Celui-ci a annoncé en début de semaine, la création d'une « task force », constituée d'agents du fisc, de douaniers et de fonctionnaires des services de renseignements financiers (Tracfin) pour traquer les avoirs, villas, jets, yachts, etc., des personnalités proches du Kremlin dans l'Hexagone. LesEchos

Bien joué les gars !

>>> Boris Rotenberg.  A l’instar des Rotenberg, de nombreux milliardaires russes agissent depuis une vingtaine d’années sur le marché de l’art. Leurs collections sont généralement stockées hors de Russie, dans les ports francs suisses, ces coffres-forts hautement sécurisés et ultrasecrets où elles sommeillent, à l’abri des regards et du fisc. Certaines pièces sont accrochées dans leurs luxueuses résidences secondaires, notamment à Londres, rebaptisé « Moscow-on-Thames » ou « Londongrad » en raison de la densité des fortunes russes. (Lemonde)


>>> Roman Abramovitch, qui a annoncé la mise en vente son club de football de Chelsea, s’est ainsi offert coup sur coup un triptyque de Francis Bacon pour 86 millions de dollars et un tableau de Lucian Freud pour 33,6 millions. Avec son ex-compagne Dasha Zhukova, qui a fondé le centre d’art Le Garage à Moscou, il a aussi acheté une quarantaine d’œuvres des Kabakov, un couple d’artistes russes de renommée mondiale. Epargné pour l’heure par les sanctions, M. Abramovitch est dans le collimateur du député travailliste Chris Bryant qui, l’accusant de corruption, a demandé à la Chambre des communes la saisie de ses biens. (Lemonde)


>>> Accroché à ses juteuses affaires avec Moscou, l’ex-chancelier Gerhard Schröder devient un paria politique en Allemagne. Une semaine après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, l’ancien chef du gouvernement allemand se refuse toujours à condamner le Kremlin et son ami Vladimir Poutine.

L’ex-chancelier Gerhard Schröder est en passe de devenir un paria politique dans son propre pays. Une semaine après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, l’ancien chef du gouvernement allemand se refuse toujours à condamner le Kremlin et son ami Vladimir Poutine. Il n’est pas davantage prêt à abandonner ses mandats dans les compagnies gazières russes, suscitant la colère de ses concitoyens et d’une partie croissante de ses camarades sociaux-démocrates.

À la différence de ses anciens homologues autrichien, italien, finlandais ou français, tel François Fillon, qui ont quitté leurs fonctions dans de grandes entreprises russes, le prédécesseur d’Angela Merkel reste le seul ancien haut dirigeant européen à tenir tête, ne condamnant l’intervention militaire russe que du bout des lèvres. Lefigaro

( > Gerhard Schröder, l’« ami privé » de Vladimir Poutine, Lemonde )

>>> Iakounine

>>> Guennadi Timchenko, et son cochon de copain Patrick Pouyanné -le pédégé de TotalEnergies-

>>> Igor Setchine , dirigeant de Rosneft (LesEchos)

>>> 20h10. Le Royaume-Uni sanctionne les oligarques russes Usmanov et Chouvalov



2. Les petites merdes

Les idiots utiles, les petits agents minables de Poutine, les poutinolâtres de la première heure qui déroulent des kilomètres de langue pour lécher les bottes de Poutine. Pour eux, il n’y a rien à faire, ce sont des petites merdes qui font beaucoup de bruit et de vent mais ne pèsent rien (sauf peut-être, pour certains d’eux, les plus collabos, comme Mariani). Ces petites merdes-là, il faudra les faire démissionner, ce serait bien aussi de les frapper d’inéligibilité. Le minimum est de les dénoncer :

>>> Mariani

>>> Marine Le Pen («Ça me choque quand j'entends que des chefs d'orchestre sont interdits parce qu'ils sont russes», Marine Le Pen, 03/03/2022) . Pourriture !

>>> Eric Zemmour (cf Lobs)

>>> Depardieu (si au moins il pouvait fermer sa gueule !)

 

 

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>>> La traque des oligarques russes commence par la saisie de yachts de luxe

Deux navires appartenant à des milliardaires proches du régime de Vladimir Poutine ont été immobilisés à Hambourg et La Ciotat. Lemonde

>>> Cinq bateaux appartenant à des sociétés ou à des oligarques russes immobilisés en France

. Deux bateaux ont été saisis par les douanes françaises et trois autres ont été gelés, avec interdiction pour leur propriétaires d'y accéder, a appris franceinfo jeudi. FranceTVinfo

>>> "Les discours des pro-Poutine sont naïfs. Pour lui, la France n'est qu'un paillasson". Mélenchon, Zemmour... Le chercheur Olivier Schmitt répond aux arguments des défenseurs de Poutine, qui continuent à lui chercher des excuses après l'invasion de l'Ukraine. Lexpress

 >>> Côte basque : la villa de l’ex-épouse de Poutine à nouveau taguée dans la nuit. (OuestFrance, 27/02/22) . Pas sûr que cette cible soit la meilleure (il ne s'agit que de l'ex...) , mais je comprends parfaitement ces actes. Ca défoule et ça fait du bien. Et très honnêtement, d'après les photos, y'a pas de dégât.Je propose de saisir cette maison pour y loger les victimes de la guerre de Poutine.


 >>> Je préfère cette action (et on remarquera que les grapheurs ont utilisé des draps, pour ne pas salir de bâtiment...) :


>>> L'Italie saisit des villas et des yachts d'oligarques russes

(...)  Une source policière a indiqué qu'une villa appartenant à l'homme d'affaires Alicher Ousmanov sur l'île méditerranéenne de Sardaigne et une villa sur le lac de Côme appartenant à l'animateur de la télévision publique Vladimir Soloviev avaient toutes deux été saisies. En outre, des sources ont confirmé que des yachts appartenant à l'homme le plus riche de Russie, Alexei Mordashov, et à Gennady Timchenko, qui a des liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine, avaient été saisis dans la nuit dans des ports du nord de l'Italie. LaTribune

 


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A propos de MAKINE 

Pourrissez-lui la vie ! Crachez-lui à la gueule ! [après tout, il écrit déjà qu’en France, on crache sur « Russes ». Il faut lui montrer qu’on crache, en effet, sur – non pas « Les Russes » - mais les poutiniens comme lui, qui sont persona non grata ici comme dans toute l’Europe ! Le fait qu’il ait posé son cul immonde sur les confortables fauteuils de l’Académie n’empêche nullement de le considérer comme ce qu’il est : un nuisible !


>>> Poutine, l’Ukraine et la « propagande européenne » : le monde rêvé d’Andreï Makine


TRIBUNE. Pour analyser l’invasion de l’Ukraine, l’écrivain franco-russe Andreï Makine, membre de l’Académie française, emprunte son argumentaire à la propagande poutinienne. Wiktor Stoczkowski, directeur d’études à l’EHESS et spécialiste des savoirs dans l’Occident contemporain, examine ses propos à la loupe.


Le FigaroVox daté du 10 mars a proposé à ses lecteurs un entretien d’Alexandre Devecchio avec Andreï Makine, ressortissant soviétique naturalisé français, écrivain et l’un des quarante Immortels de l’Académie française. On ne peut qu’approuver l’idée d’inviter un Russe à donner son avis sur l’invasion de l’Ukraine [un Russe, oui. Mais un poutinien, non, on n’approuve pas !] . Toutefois, les propos de l’interviewé ont aussitôt suscité une véritable tempête sur les réseaux sociaux. Certains ont salué une intervention qui leur semble limpide, équilibrée et juste ; d’autres ont brocardé ce qu’ils estiment être un parti pris prorusse. Une telle polarisation de lectures réclame un retour attentif au texte de l’entretien : il est bon que toutes les opinions s’expriment dans une démocratie, faut-il encore que le lecteur ait les moyens de comprendre ce qu’on lui dit.


Andreï Makine a pris soin de répéter qu’il « ne légitime en aucune manière la guerre » et ne cherche pas à « justifier la politique de Vladimir Poutine ». Cette déclaration d’intention a le mérite d’être claire. Mais les affirmations du romancier deviennent moins univoques dès qu’il commence à développer son analyse de la situation politique. La guerre en Ukraine ? Makine soutient que « la guerre dans le Donbass dure depuis huit ans ». On croit comprendre qu’avant l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, une guerre était déjà en cours dans le Donbass ukrainien. La réalité est sensiblement différente : depuis les accords dits de Minsk II, en février 2015, les combats sont devenus sporadiques, puis ont presque cessé en 2019, pour ne reprendre qu’en février 2022, lancés alors par les troupes des séparatistes armés et entraînés par la Russie, dans le but de fournir un prétexte à l’invasion de l’armée russe.

Vladimir Poutine a employé ce prétexte dans son allocution télévisée du 21 février 2022, lorsqu’il a voulu justifier l’attaque contre l’Ukraine par son prétendu désir de « protéger les victimes d’intimidation […], soumises à un génocide ». L’idée de Makine que la guerre en Ukraine se poursuit sans interruption depuis huit ans, et l’idée de Poutine qu’il fallait une intervention russe pour mettre un terme à cette guerre, se font indéniablement écho. Makine oublie d’ajouter que la guerre du Donbass a commencé en 2014 avec l’apparition dans les régions orientales de l’Ukraine de fameux « petits hommes verts », c’est-à-dire des soldats russes sans insignes, dépêchés sur place pour fomenter la sécession et soutenir militairement les milices pro-russes, avec l’intention guère dissimulée de déstabiliser l’Ukraine après qu’un soulèvement populaire avait renversé le régime de Viktor Ianoukovytch, corrompu et contrôlé par Poutine.

« Makine semble ne pas voir la différence entre agressés et agresseurs »

Andreï Makine plaint à la fois « les Ukrainiens qui meurent sous les bombes » et « les jeunes soldats russes engagés dans cette guerre fratricide ». On est certes affligé en voyant les photos des corps déchiquetés de jeunes conscrits russes tombés au combat. On éprouve néanmoins un malaise à voir comparer les victimes civiles du pays envahi et les soldats tués de l’armée d’invasion : la compassion accordée sans distinction aux agressés et aux agresseurs ne laisse pas d’interroger. Makine semble ne pas voir la différence, puisqu’il cite aussitôt cette phrase attribuée approximativement à Paul Valéry : « La guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d’hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas. » Il sous-entend que dans cette guerre, qui serait aussi sale que toutes les autres, les dirigeants politiques envoient cyniquement à la mort des petites gens pour en tirer un profit. On se demande quel profit Volodymyr Zelensky pourrait obtenir de la mort que Vladimir Poutine a décidé d’infliger aux Ukrainiens. Le président du pays qui se défend et le président du pays qui attaque sont mis sur le même plan, à l’instar des victimes civiles ukrainiennes et des morts militaires russes.

Makine marque toutefois une différence entre Poutine et Zelensky. Le romancier a rencontré le président russe en 2001. C’était alors un « homme avec une voix presque timide. Il cherchait la compréhension des pays démocratiques […]. Le but du gouvernement russe était de s’arrimer au monde occidental ». La rencontre eut lieu lorsque Poutine a convié au Kremlin une belle brochette d’écrivains russes. Certains ont jugé indécent de s’y rendre alors que des prisonniers politiques continuaient à croupir dans les geôles du régime. Andreï Makine n’a pas eu ce scrupule. Il n’a pas été gêné non plus par le fait que Poutine avait lancé, deux ans plus tôt, une guerre de destruction contre le peuple tchétchène qui aspirait à l’indépendance.

Pour justifier cette guerre, l’homme « avec une voix presque timide » et au « sourire triste » n’a pas hésité à commanditer les cinq attentats à explosif, dont quatre contre des immeubles d’habitation à Moscou, à Bouïnaksk et à Volgodonsk ; le sixième attentat fut empêché par la police locale qui arrêta trois agents du FSB en train de déposer des explosifs dans le sous-sol d’une barre d’habitation à Ryazan. Ces actes de terrorisme d’État, qui avaient tué 300 personnes et blessé plus d’un millier, ont été promptement attribués aux Tchétchènes, devenant dans la propagande poutinienne le principal argument en faveur de l’invasion de la Tchétchénie (J. B. Dunlop, « The Moscow Bombings of September 1999 : Examinations of Russian Terrorist Attacks at the Onset of Vladimir Putin’s Rule », Ibidem Verlag, 2014).


« Makine ne peut ignorer les crimes de Poutine »



Andreï Makine est un homme intelligent, cultivé et sans aucun doute bien informé des affaires de son pays d’origine : il ne peut ignorer ces crimes largement connus, de même qu’il doit savoir qu’à partir du début des années 1990, longtemps avant de prendre les rênes du pouvoir au Kremlin, Vladimir Poutine et son cercle – comme l’a démontré, faits à l’appui, la politiste Karen Dawisha – « ont cherché à créer un régime autoritaire dirigé par une petite conjuration soudée qui voulait utiliser la référence à la démocratie comme un décorum plutôt que comme le principe directeur » de sa politique (K. Dawisha, « Putin’s Kleptocracy », Simon & Schuster, 2014, p. 8).

Qu’est-il alors arrivé finalement à ce démocrate timide et naguère si empressé à rejoindre le monde occidental ? Pour l’expliquer, Makine recourt à un argumentaire emprunté dans sa totalité à la propagande poutinienne. La Russie aurait été d’abord humiliée par l’intervention de l’OTAN en Serbie et au Kosovo, ensuite effrayée par les guerres en Afghanistan, en Irak et en Libye. Si « Poutine s’est durci à partir de 2004 », c’est uniquement parce que « les pays anciennement socialistes ont intégré l’OTAN ». Et Makine d’ajouter : Poutine « a compris que l’Europe était vassalisée par les États-Unis ». L’Amérique veut « régir le monde ». Le pire est que ces États-Unis bellicistes se seraient retrouvés « présents à tous les étages de la gouvernance ukrainienne avant et pendant la “révolution de Maïdan” ».

Makine semble considérer que l’aspiration des Ukrainiens à la démocratie, à la liberté et à la souveraineté ne compte pas : tout est une machination des Américains qui en veulent à la Russie. Si le pacifique Poutine « s’est durci » et si la Russie a d’abord envahi la Crimée, a ensuite détaché deux provinces ukrainiennes, pour envahir finalement l’ensemble de l’Ukraine, c’est uniquement pour se défendre contre le bellicisme et l’expansionnisme américains. La Russie annexe des territoires, mais c’est la faute à l’expansionnisme américain. La Russie déclenche la guerre, mais c’est la faute au bellicisme des Américains. À présent, c’est tout « l’Occident [qui] est en guerre contre la Russie », déplore Makine. Et pourtant, la paix aurait été à portée de main après la chute du mur de Berlin. Makine imagine qu’il n’eût fallu que dissoudre l’OTAN et démilitariser l’ensemble de l’Europe, pour en faire « un grand continent pacifique », laissant à la puissance morale de l’ONU le soin de « protéger cet ensemble ». Le désarmement de l’Europe face à la Russie fortement armée reste le rêve le plus cher de Poutine : le dictateur russe n’a jamais su l’exprimer aussi clairement que le romancier Makine.

La « propagande européenne », plus inquiétante que la propagande russe ?

Tout cela semble couler de source pour notre académicien. Une seule chose cependant l’étonne. Comment se fait-il que les Occidentaux, et les Français en particulier, ne comprennent pas que la Russie est une victime innocente de la malveillance de l’Europe vassalisée par les États-Unis ? Makine connaît la réponse. C’est que l’on ment aux Français. Makine parle du « monde de mensonge dans lequel nous vivons ». Songe-t-il à la propagande russe ? Il la mentionne, mais son attention se concentre sur la « propagande européenne ». Il appelle de ses vœux un « journalisme pluraliste qui ouvre le débat », supputant ainsi que ce pluralisme fasse en France défaut. Nostalgique, il déclare avoir rêvé « de la France pour la liberté d’expression, la liberté de la presse, la possibilité de lire différentes opinions dans différents journaux ». Hélas, « la guerre porte un coup terrible à la liberté d’expression : en Russie, ce qui n’est guère surprenant, mais aussi en Occident ». Makine suggère qu’il n’y a plus de pluralisme journalistique en France, que la liberté d’expression y est brimée par la « propagande européenne ». Il ne voit en France que « les intellectuels en mal de publicité » et les journalistes qui se contentent de « cracher sur la Russie ». [Intelligent, Makine , vraiment ? Confondre « Russie » et « Poutiiniens » » n’est pas un signe d’intelligence. A moins que cela soit conscient. Et dans ce cas, il s’agit simplement de reprendre, avec des formes plus « douces », la propagande de Poutine.]

Il faut beaucoup d’aplomb pour porter ces accusations contre les médias français au moment même où l’on bénéficie de la liberté d’exposer, dans un grand quotidien, les idées proches de la propagande du dictateur russe. Et ce n’est pas la première fois qu’Andreï Makine nous entretient de son amour d’une « France rêvée », tout en exprimant son aversion pour la France réelle. Il y a là quelque chose qui sonne faux.

Par Wiktor Stoczkowski , Directeur d’études à l’EHESS , L’Obs

 

 

 

 

 

 

 

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