>>> 14/03/22 Dans l’enfer de Marioupol : « Les réserves d’eau sont presque épuisées. Les gens meurent de faim, de soif. Il fait - 8 degrés dehors »
Installé dans l’ouest de l’Ukraine, Oleksandr, 35 ans, est originaire de la ville portuaire. Il a réussi à entrer en contact avec ses parents pris au piège. Il livre son témoignage au « Monde ».
Dix-neuf jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, la ville portuaire de Marioupol, isolée, subit l’un des pires sièges de ces dernières décennies. Plus de 2 180 habitants ont déjà été tués dans cette cité du sud-est de l’Ukraine, a annoncé la mairie dimanche 13 mars. « Les occupants frappent cyniquement et délibérément des bâtiments résidentiels, des zones densément peuplées, détruisent des hôpitaux pour enfants et des infrastructures urbaines, a-t-elle dénoncé. En vingt-quatre heures, nous avons essuyé vingt-deux bombardements. Environ cent bombes ont déjà été larguées sur Marioupol » depuis le début de la guerre, le 24 février.
Faute d’un accord humanitaire urgent, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde, dimanche, contre un « scénario du pire ». « L’histoire jugera avec horreur ce qui est en train de se passer dans cette ville si aucun accord n’est trouvé le plus vite possible entre les parties. » Marioupol est une ville stratégique en raison de sa proximité avec la Crimée, annexée par Moscou en 2014, et le Donbass (est), où combattent les séparatistes prorusses.
Plusieurs tentatives pour acheminer de l’aide humanitaire ont échoué jusqu’ici. Un nouveau convoi, accompagné par des prêtres orthodoxes avec cent tonnes de nourriture, d’eau et de médicaments, est en route, a annoncé dimanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Pris au piège, les habitants tentent de survivre comme ils le peuvent, malgré le froid, la faim, la soif, le manque d’électricité, la rupture des communications et les bombardements incessants.
« Dans la ville, personne ne croit qu’ils vont survivre. »
Oleksandr, 35 ans, est originaire de Marioupol. Aujourd’hui installé dans l’ouest de l’Ukraine, il arrive parfois à joindre ses parents, de 58 et 63 ans, bloqués dans la ville. Ce père de famille ukrainien, qui préfère garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, a confié son témoignage par téléphone au Monde.
« Par miracle, je parviens parfois à joindre mes parents, peut-être parce qu’ils ont un vieux téléphone. Ce qu’ils me disent est ahurissant. Maman raconte, en larmes, qu’elle fait cuire les restes de nourriture sur le feu dans la rue entre les bombardements. Mais c’est extrêmement rare, parce qu’ils sont constamment bombardés. Les réserves d’eau sont presque épuisées. Les gens meurent de faim, de soif. Il fait – 8 degrés dehors maintenant, et la température maximale dans les appartements est de 10 degrés. Les gens survivent depuis douze jours, et personne ne promet de les libérer. Dans la ville, personne ne croit qu’ils vont survivre. Lemonde
>>> 11/03/2022 De Kharkiv à Marioupol, en passant par Mykolaïv, dans le Sud, la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver dans les localités assiégées ou menacées par l’offensive russe. La ville de Marioupol, où 1 582 habitants ont péri, est dans une situation « désespérée », selon un haut responsable de Médecins sans frontières ; « les sièges sont une pratique médiévale qui a été interdite par les lois modernes de la guerre, et ce pour une bonne raison », assène-t-il. (Lemonde, 11/03/2022, 19h19)
>>> 11/03/2022. 21:00 Assiégée, Marioupol appelle la Turquie à intercéder auprès de Moscou
La municipalité de la ville portuaire ukrainienne de Marioupol, assiégée par l’armée russe depuis une douzaine de jours, a appelé vendredi la Turquie à intercéder auprès de Moscou alors que 86 Turcs, dont 34 enfants, sont pris au piège dans une mosquée. Les combats se sont déplacés vendredi dans la zone où se trouve la mosquée, dans l’ouest de la ville, a affirmé Petro Andriouchtchenko, un conseiller municipal. Depuis tôt vendredi, la Russie bombarde sans relâche la ville, empêchant les habitants de sortir. Les personnes réfugiées dans la mosquée sont donc injoignables, a-t-il dit.
« Notre gouvernement ne peut pas parler au gouvernement russe, donc nous espérons que le gouvernement turc puisse lui parler pour sauver ces Turcs ainsi que les Ukrainiens », écrit-il sur un post Telegram. « Nous sommes prêts à toute opération pour évacuer les Turcs, mais pour cela il faut que la Turquie nous aide à faire cesser les attaques. Sans l’aide du gouvernement turc, je crois que c’est impossible », poursuit-il.
Plus tôt cette semaine, l’armée russe a bombardé un complexe hospitalier comprenant une maternité à Marioupol, tuant trois personnes, dont un enfant, et suscitant l’indignation de la communauté internationale.
La ville est privée depuis des jours d’eau, d’électricité, de chauffage et de communications et la situation humanitaire y est décrite comme catastrophique avec des corps abandonnés dans les rues et une nourriture qui commence à manquer. La mairie de la ville a déclaré vendredi que les douze jours de siège avaient fait 1 582 victimes civiles.
>>> 10/03/2022 Trois personnes, dont une fillette, tuées à l’hôpital pédiatrique de Marioupol
« Barbare », « immoral », « crime de guerre » : le bombardement d’un hôpital pédiatrique par les forces russes dans la ville assiégée de Marioupol a provoqué l’indignation des autorités ukrainiennes et des Occidentaux, alors que l’armée russe se rapprochait jeudi de Kiev, selon l’état-major ukrainien. Cette attaque est survenue à la veille des discussions, jeudi en Turquie, entre les ministres des affaires étrangères russe et ukrainien, leur premier face-à-face depuis le début de l’offensive russe en Ukraine il y a deux semaines.
Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a dénoncé jeudi des frappes « inhumaines et lâches » . « Je veux le dire au nom du gouvernement français : les frappes de la Russie contre l’hôpital pédiatrique de Marioupol sont inhumaines et lâches. Ce sont des femmes, des enfants, des soignants qui ont été ciblés, c’est inqualifiable et nous appelons à nouveau au cessez-le-feu », a déclaré M. Attal sur RTL.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a condamné un « crime de guerre », a partagé mercredi des vidéos montrant la destruction – après un raid aérien – de l’établissement, qui abritait une maternité et un hôtal pédiatrique, à Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov dans le sud-est de l’Ukraine. On peut voir l’intérieur de bâtiments soufflés, des débris, des feuilles de papier et des morceaux de verre jonchant le sol.
La Maison Blanche a, de son côté, dénoncé un usage « barbare » de la force contre des civils, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, a qualifié le bombardement d’« immoral ».
Le bombardement s’est produit alors que des femmes étaient en train d’accoucher dans l’hôpital, qui venait d’être rééquipé, a précisé à l’Agence France-Presse un membre de l’administration militaire de la région de Donetsk.
Le gouvernement russe n’a pas nié l’attaque, mais a affirmé que des « bataillons nationalistes » ukrainiens utilisaient l’hôpital comme base de tirs. Les neuf jours de siège de Marioupol ont déjà fait 1 207 morts, a affirmé mercredi soir la mairie
>>> 10/03/22 20:04 A Marioupol, les habitants se battent pour la nourriture, selon le Comité international de la Croix-Rouge
Dans la ville encerclée par les troupes russes, à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, « les gens ont commencé à se battre pour la nourriture », a rapporté Sasha Volkov, un représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans un enregistrement audio envoyé aux médias. « D’autres ont détruit la voiture d’une autre personne pour en retirer l’essence », a-t-il raconté. Il témoigne :
« Tous les magasins et pharmacies ont été pillés il y a quatre ou cinq jours. Certaines personnes ont encore de la nourriture mais je ne sais pas combien de temps cela va durer (...). Beaucoup n’ont pas du tout d’eau à boire (...). Beaucoup de gens disent ne pas avoir de nourriture pour les enfants. »
Assiégés depuis plusieurs jours par les troupes russes, les habitants de cette ville portuaire sont privés d’électricité, d’eau et de gaz. Selon ce responsable, un marché noir a vu le jour, où il est possible de trouver des légumes, mais pas de viande. Il explique que les gens n’ont nulle part où aller et restent souvent confinés. Des tentatives d’évacuation de centaines de milliers de civils ont échoué à plusieurs reprises, les deux camps s’en rejetant mutuellement la responsabilité.
Les représentants du CICR présents dans la ville ont pu visiter leurs maisons détruites ou endommagées pour y récupérer de la nourriture pour quelques jours. « Beaucoup d’entre nous ont commencé à tomber malades, en raison du froid et de l’humidité », indique M. Volkov. Environ 65 personnes se terrent dans le bâtiment où il se trouve :
« L’abri au sous-sol est réservé aux enfants et à leurs mères, tandis que tous les autres adultes et les plus de douze ans dorment dans le bureau. »
La prise de cette cité d’importance stratégique permettrait d’établir une continuité territoriale totale entre les forces russes en provenance de la Crimée annexée par Moscou et les troupes séparatistes et russes du Donbass, à l’est du pays.
>>> 09/03/22 22:42 1 207 civils ont été tués à Marioupol en neuf jours de siège russe, annonce la mairie. Les neuf jours de siège russe sur le port stratégique de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, ont fait un total de 1 207 morts parmi les civils, a déclaré mercredi soir la mairie sur sa chaîne Telegram. « Neuf jours. Neuf jours de blocus de Marioupol. (...) Neuf jours – 1 207 civils de Marioupol tués. Neuf jours de génocide de la population civile », annonce la mairie sur sa chaîne alors que la ville subit de violents bombardements de l’armée russe, qui ont notamment touché mercredi un hôpital pédiatrique.
>>> 06/03/22 14:27 La nouvelle évacuation de civils a échoué à Marioupol
Vingt-quatre heures après un premier échec, la nouvelle tentative d’évacuation des civils de la ville portuaire de Marioupol (450 000 habitants), dans le sud-est de l’Ukraine, a également échoué, selon les autorités militaires ukrainiennes, citées par l’agence de presse américaine Associated Press.
« Au milieu de scènes dévastatrices de souffrances humaines à Marioupol, une deuxième tentative aujourd’hui de commencer à évacuer quelque 200 000 personnes de la ville a été interrompue », a fait savoir dans un communiqué le Comité international de la Croix-Rouge.
Le quotidien britannique The Guardian écrit que les séparatistes prorusses et la garde nationale ukrainienne s’accusent mutuellement d’avoir échoué à établir un corridor humanitaire.
Selon les séparatistes, cités par The Guardian, seules 300 personnes ont quitté la ville, alors que les autorités ukrainiennes prévoyaient l’évacuation de 200 000 personnes.
Un peu plus tôt, dimanche, la municipalité avait annoncé sur Telegram qu’un corridor humanitaire allait être mis en place jusqu’à la ville de Zaporijia, située à environ trois heures de route, après un accord de cessez-le-feu. Selon le maire, Vadym Boïtchenko, qui évoque des « milliers de blessés », « Marioupol n’existe plus ».
>>> A Marioupol, « c’est un enfer, c’est Alep. Je voudrais que tout le monde l’entende en Europe ». Dans la ville assiégée, l’espoir d’un corridor pour évacuer les habitants de la ville s’est éteint sous les bombardements. Deux habitants de la ville témoignent. Lemonde
>>> 05/03/22 L’évacuation de Marioupol « reportée » pour non-respect du cessez-le-feu par l’armée russe
Selon Emmanuel Grynszpan, l’un de nos journalistes présents en Ukraine, contrairement aux affirmations de la Russie, le corridor humanitaire pour Marioupol et Volnovakha ne fonctionne toujours pas. Le bombardement de la ville n’a pas cessé, rapporte au Monde Anna Romanenko, rédactrice en chef du site internet indépendant 0629.com.ua basé à Marioupol.
Selon
des témoins, des voitures se sont rassemblées sur le parking du centre
commercial Port City, à la limite nord de la ville, sur la route
principale menant à Zaporijia, sous contrôle ukrainien. Mais les
bombardements ont repris, rapportent les sources d’Anna Romanenko. Les
voitures ont été obligées de quitter précipitamment le point de
rendez-vous.
Le
cessez-le-feu dans la région de Zaporijia, sur l’axe d’évacuation
prévu, n’est pas respecté. Des négociations sont toujours en cours entre
les deux camps. 11:54
>>> 05/03/2022 Cessez-le-feu pour l’évacuation des civils de Marioupol, sous « blocus » russe. La mairie de la ville ukrainienne de Marioupol a annoncé le début, en fin de matinée, de l’évacuation des civils de cette ville portuaire stratégique qui « subit des attaques impitoyables » depuis plusieurs jours. Lemonde
>>> 04/03/2022 La ville portuaire de Marioupol, site clé pour la progression des forces russes dans le pays, subis depuis jeudi les offensives des soldats envoyés par le Kremlin. La cité serait encerclée par les soldats russes, mais semble résister, pour l’heure. Où en est la situation, ce vendredi 4 mars 2022 ? OuestFrance
>>> 04/03/22 « Les blindés russes circulent très lentement dans les rues pour nous intimider ». Dans la ville de Kherson, prise et occupée par les troupes russes, et dans celle de Marioupol, encerclée et sur le point de tomber, des habitants témoignent. Lemonde
>>> 03/03/22 à Marioupol, le principal port ukrainien de la mer d’Azov, les combats font toujours rage. Si elle en prenait le contrôle, l’armée russe pourrait assurer une continuité territoriale entre ses forces en provenance de Crimée et celles arrivées des territoires séparatistes, situés plus au nord-est
>>> Le maire de la ville stratégique ukrainienne de Marioupol a accusé, jeudi, les forces russes et prorusses de vouloir assiéger la cité portuaire, empêchant les évacuations et l’approvisionnement de ce principal port ukrainien de la mer d’Azov (sud-est).
« Ils ont détruit les ponts, détruit les trains pour nous empêcher de sortir nos femmes, enfants et vieillards. Ils nous empêchent de nous approvisionner », a déclaré Vadim Boïtchenko sur la messagerie Telegram. « Ils cherchent à imposer un blocus, comme à Léningrad », a-t-il ajouté en référence à la ville soviétique redevenue aujourd’hui Saint-Péterbourg, victime d’un terrible siège nazi durant la seconde guerre mondiale.
« Depuis sept jours, ils détruisent délibérément les infrastructures vitales de la ville. Nous n’avons de nouveau ni électricité, ni eau, ni [chauffage]. Les hordes militaires de Vladimir Poutine bombardent la ville et ne permettent pas les évacuations, ni des blessés, ni des femmes, ni des enfants », a-t-il encore dit.
Le contrôle de Marioupol, ville de 441 000 habitants, revêt un caractère stratégique pour la Russie, car il lui permettrait d’assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de Crimée et celles venues des territoires séparatistes prorusses du Donbass. Les deux groupes ont fait leur jonction sur la côte de la mer d’Azov mardi, selon Moscou. Les séparatistes ont annoncé pour leur part mercredi que la ville était désormais encerclée. 16:25
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire