Un réseau d’espionnage biélorusse s’étendant à travers l’Europe a été démantelé, mettant au jour des opérations de couverture diplomatique et suscitant de nouveaux appels à limiter les déplacements des Russes et des Biélorusses au sein de l’espace Schengen.
BUCHAREST, PRAGUE – Le service de renseignement tchèque BIS, ainsi que des responsables du contre-espionnage en Roumanie et en Hongrie, ont annoncé le démantèlement d’un réseau d’espionnage biélorusse opérant dans toute l’Europe.
Selon le BIS, l’agence de renseignement étrangère biélorusse, le KGB, aurait cherché à recruter des agents et à obtenir des informations sensibles. Une équipe européenne conjointe, soutenue par Eurojust et impliquant la Roumanie, la Hongrie, la République tchèque et la Moldavie, a découvert des officiers du KGB et des collaborateurs dans plusieurs pays. Parmi eux, un ancien chef adjoint du service de renseignement moldave (SIS), Alexandru Bălan, qui aurait transmis des informations classifiées au KGB.
Les procureurs roumains ont indiqué l’arrestation d’Alexandru Bălan, soupçonné de trahison pour avoir transmis des secrets d’État roumains à partir de 2024 et jusqu’à aujourd’hui. Alexandru Bălan aurait organisé deux réunions à Budapest avec des officiers de renseignement biélorusses, où il est soupçonné d’avoir donné des instructions et d’avoir reçu des paiements pour ses services.
Le service moldave de renseignement et de sécurité a confirmé la détention d’Alexandru Bălan, selon l’agence de presse moldave IPN.
Le ministère tchèque des Affaires étrangères a quant à lui expulsé un agent présumé des services de renseignement biélorusses qui était actif à Prague sous couverture diplomatique.
Les responsables tchèques du contre-espionnage ont fait valoir que le réseau prospérait en partie parce que ses agents pouvaient se déplacer librement en Europe. Comme l’a déclaré le directeur du BIS, Michael Koudelka : « Pour réussir à contrer ces activités hostiles en Europe, nous devons restreindre les mouvements des diplomates accrédités de Russie et de Biélorussie au sein de l’espace Schengen ».
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavský, a tenu des propos similaires : « Les agents bénéficiant de privilèges diplomatiques ne doivent pas avoir les coudées franches en Europe. Je continuerai à faire pression au niveau européen pour obtenir les restrictions nécessaires, en particulier à l’encontre des diplomates russes ».
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