mercredi 10 septembre 2025

On s'en fout de ce que dit la Russie (II)

Pourquoi il ne faut pas écouter la Russie ? Parce que la Russie est indigne de confiance, et que son récit n'est qu'une succession de mensonges, de phantasmes, d'obsessions. Aujourd'hui, elle nie avoir visé la Pologne (on parle d'une vingtaine de drones, quand même. Pas d'un seul drone qui se serait égaré) ? Comme hier, elle niait avoir attaqué la Crimée ou le Donbass ? La Russie nous prend vraiment pour des cons !
 
Et voici d'autres illustrations du révisionnisme historique russe (D'après Isabelle Lasserre) :

La théorie de l’humiliation justifie a priori les agressions de la Russie contre ses voisins. Mais, et d’une la vraie humiliation est celle que les leaders russes corrompus ont fait subir au peuple. Et de deux, contrairement à la croyance répandue dans les milieux favorables au Kremlin [et même au-delà] , les Occidentaux n’ont jamais « humilié » la Russie.

Au contraire, les Occidentaux ont largement aidé économiquement la Russie, qu’ils espéraient ancrer dans le camp occidental après l’effondrement de l’Union soviétique :

- Ils lui ont ouvert les portes du FMI en 1992 et celles de la Banque mondiale, lui permettant ainsi de souscrire des prêts de plusieurs milliards de dollars.

- Moscou est entré dans le Conseil de l’Europe en 1996 et dans le G7 l’année suivante (qui s’est transformé en G8 pour elle)

- Elle a été intégré dans l’OMC

- En 1998, Washington a apporté son soutien à la Russie lors de la crise du rouble

- Bien après les coups de force en Géorgie (2008) et en Crimée (2014), l’Occident a continué à offrir au Kremlin des partenariats et des dialogues, dans l’espoir d’amadouer Poutine.

- A contrario, lorsque l’Ukraine a voulu se rapprocher de l’UE en 2005, ce sont les Européens, dont les Français, qui ont dit non.


Continuons avec l’OTAN, une des grandes obsessions de Poutine (avec les « nazis ukrainiens »), présentée comme étant à l’origine de la guerre :

- L’OTAN et la Russie signent un partenariat en 1994, un Acte fondateur en 1997, et fondent un Conseil en 2002. En 2007, les choeurs de l’Armée rouge chantent à l’OTAN.

- En 2008, les membres de l’Alliance, après un véto de l’Allemagne et de la France, ont renoncé à un lancer un processus d’adhésion pour l’Ukraine et la Géorgie.

- Entre 2012 et 2014, c’est Poutine qui choisit la confrontation systématique. Avec en 2014, l’agression de l’Ukraine (attaque de la Crimée et du Donbass), qui n’était alors pas candidate à l’OTAN, mais simplement qui voulait un accord d’association avec l’UE. Depuis, et par la faute de Poutine lui-même, l’OTAN s’est renforcée et l’Ukraine s’est définitivement tournée vers l’Occident.

Quant à la théorie d’une promesse de non-extension de l’OTAN qui aurait été faite par Georges Bush à Gorbatchev avant d’être trahie par les américains, elle a été construite a posteriori par le régime de Poutine. Lorsque le responsable américain jure que les forces de l’OTAN « n’avanceront pas d’un pouce vers l’est » en février 1990, il s’agit d’une assurance des Etats-Unis et de l’Allemagne selon laquelle les forces de l’OTAN ne seront pas stationnées dans les Länder orientaux après la réunification. Cette promesse qui concerne le non-déploiement de soldats et d’équipement de l’OTAN dans l’Allemagne de l’Est a été tenue. Les archives et Gorbatchev ont confirmé plus tard que la question d’une extension de l’OTAN à l’est n’avait pas été abordée (…), tout simplement parce que le pacte de Varsovie existait encore et que nul pays à l’est n’avait ni l’intention ni les moyens de s’en échapper. (…) L’entrée de pays d’Europe centrale et occidentale dans l’OTAN n’aura lieu que beaucoup plus tard, en 1999, dix ans après  la chute du mur de Berlin. 

 

 

 

Et voici ce qu'on disait, déjà, en 1937 :

« On voit que si la puissance russe a servi la France en 1815 et en 1914, la France a quand même plutôt pâti que bénéficié de ses rapprochements successifs avec la Russie, par quoi elle fut souvent trompée, souvent trahie et presque toujours déçue » (1937, Emmanuel Berl , cité par Isabelle Lasserre (Macron-Poutine, Les Liaisons dangereuses) 


 

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