Pour aider les entreprises européennes à se développer, la Commission prévoit « un ensemble unique et simple de règles », a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, vendredi 3 octobre.
La
future proposition, connue sous le nom de « 28e régime », vise à mettre
en place un statut juridique européen afin d’harmoniser le droit des
affaires entre les États membres et de simplifier la création
d’entreprises à travers l’UE, afin de soutenir l’innovation et la
croissance, en particulier des start-ups, et de créer un véritable
marché unique plus compétitif face aux États-Unis et à la Chine.
S’exprimant lors de l’Italian Tech Week,
la présidente de l’exécutif européen a précisé que l’initiative prévue
par la Commission ne consisterait pas à « modifier 27 systèmes nationaux pour les rapprocher », mais qu’elle marquerait plutôt le début de « quelque chose de complètement nouveau ».
Ces commentaires semblent mettre la
Commission en contradiction avec les discussions actuellement en cours
au Parlement, où les députés européens débattent déjà du projet avant sa
présentation officielle par l’exécutif européen — qui devrait
intervenir au début de l’année prochaine.
L’eurodéputé René Repasi (Socialistes et
Démocrates européens, S&D), en charge de la proposition de texte
pour le Parlement, a proposé
une approche plus souple consistant à harmoniser autant que possible
les règles nationales applicables aux entreprises. Il craint que de
toutes nouvelles règles européennes unifiées pour les entreprises ne
suscitent des divisions au sein du Conseil, alors que les États doivent
donner leur accord unanime pour que celles-ci soient adoptées.
Selon René Repasi, ces divisions
pourraient également entraîner d’énormes retards dans la mise en place
d’un 28e système, comme cela s’est produit avec d’autres réformes
similaires.
Les défenseurs des start-ups ne sont pas
d’accord. Réunis sous la bannière « EU Inc », ils font pression en
faveur d’une proposition de réforme ambitieuse de l’UE, arguant que
toute proposition moins ambitieuse ne ferait que renforcer les obstacles
existants à l’expansion des entreprises dans l’ensemble de l’Union.
Des divisions semblent toutefois
probables. La confédération syndicale allemande DGB a déjà déclaré
qu’elle s’opposait catégoriquement à la proposition, craignant qu’elle
ne porte atteinte à la cogestion des travailleurs dans les entreprises.
Cela est d’autant plus pertinent que la
DGB entretient traditionnellement des liens étroits avec les
sociaux-démocrates allemands — comme René Repasi. Le parti contrôle
également actuellement le ministère de la Justice à Berlin.
Les préoccupations relatives aux normes du travail ont également figuré dans un agenda économique franco-allemand convenu en septembre au plus haut niveau.
Les députés européens doivent débattre de
leurs amendements au rapport du Parlement sur une entité juridique
européenne au sein de la commission des Affaires juridiques le 13
octobre. Parmi les groupes se trouvant dans le cordon sanitaire, seuls
les chrétiens-démocrates se sont opposés à la position de René Repasi.
Euractiv
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