lundi 17 novembre 2014

Travailleurs détachés et UE

Dérives & dysfonctionnements de l'UE, EU_L'Europe communautaire, La question sociale et fiscale, Travail

>>> FEV2018. Travailleurs détachés: un déferlement de travailleurs low cost ! Vraiment ? #DecodeursUE

Travail détaché et UE (le problème du "Dumping social")

Les choses sont présentées comme cela : ce système permet aux entreprises d’envoyer des salariés de tout pays de l'UE (dont les plus pauvres) vers tout pays de l'UE (dont les plus riches). Les cotisations sociales sont versées aux pays d’origine, où elles peuvent être (selon les pays) beaucoup plus faibles. 
Pourtant, comme le note un quotidien polonais centriste : l’Europe de l’Ouest n’avait pas attendu l’arrivée d’Emmanuel Macron pour mettre un frein aux travailleurs détachés : "Des contrôles incessants, une bureaucratie démesurée, des plaintes : les marchés occidentaux ont appris comment décourager efficacement les sociétés polonaises de détacher leurs travailleurs."

>>> OCT2017. La victoire de Macron sur les travailleurs détachés cache une grosse concession aux pays de l'Est HP
>>> OCT2017. Accord sur le travail détaché dans l'UE : Macron salue "une victoire". Quatre pays seulement se sont opposés à l'accord, obtenu à l'issue d'une réunion marathon. La durée du détachement est limitée à 12 mois, éventuellement extensibles à 18. L'Obs


>>> AOUT2017. Pour Macron, la directive sur les travailleurs détachés est une « trahison de l’esprit européen » En déplacement en Autriche, le président de la République, Emmanuel Macron, a de nouveau critiqué la directive des travailleurs détachés, mise en place en 1996. LeMonde
>>> AOUT2017. En Europe de l’Est, la visite d’Emmanuel Macron passe plutôt inaperçue. (…) La visite d’Emmanuel Macron ne soulève donc vraiment pas les foules en Europe de l’Est. Sans doute car ce dossier est avant tout franco-français et, pour intéresser l’opinion publique des pays de l’Est, encore faudrait-il avoir des éléments concrets pour que le dossier avance. L'Obs

>>> AOUT2017. Les travailleurs détachés roumains et bulgares contre le «protectionnisme» français Euractiv
>>> AOUT2017. Travail détaché. Macron à l’attaque contre le dumping social en Europe. Une "trahison de l’esprit européen". Emmanuel Macron a lancé, ce mercredi, une attaque cinglante contre la directive européenne sur le travail détaché, au premier jour d’une tournée européenne pour un durcissement du texte. OuestFrance
>>> AOUT2017. L’Union européenne, nouveau territoire de l’esclavage moderne. Le risque de travail forcé et autres servitudes a davantage augmenté dans l'UE qu'ailleurs dans le monde en 2017, selon une étude de Verisk Maplecroft, agence américaine d’analyse de risque, publiée jeudi dernier. En cause notamment, la crise des réfugiés. Libération


>>> JUIL2017.L’Espagne s’allie à la Pologne contre la directive sur les travailleurs détachés. Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy et son homologue polonaise, Beata Szydło, ont réaffirmé la semaine dernière leur engagement envers le projet européen, mais ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à la directive sur les travailleurs détachés. Euractiv




>>> Les Smic d'Europe sur la pente ascendante
Le salaire minimum mensuel a augmenté en 2015 par rapport à 2008 dans tous les pays de l’Union européenne, à l’exception de la Grèce, où il a chuté de 14%, et l’Irlande, où il reste inchangé, d’après Eurostat.

Les hausses les plus significatives entre 2008 et 2015 ont été enregistrées en Roumanie (+95%), en Bulgarie (+64%), en Slovaquie (+58%) et en Lettonie (+57%), pays ayant rejoint l’Union européenne en 2007 pour les deux premiers et en 2004 pour les deux suivants. Des données à relativiser, puisque le salaire minimum est inférieur à 400 euros par mois dans ces pays, selon l’Office européen des statistiques.
La Roumanie et la Bulgarie détiennent d’ailleurs les salaires minimums les plus faibles de l’Union européenne, d’un montant respectif de 173 euros et 184 euros. Une situation qui pousse les ouvriers à immigrer vers l’Europe occidentale. A l’opposé, le Luxembourg offre un salaire minimum de 1 923 euros, soit dix fois le salaire minimum roumain pour ce paradis fiscal.

La Grèce en souffrance

Une exception demeure toute fois : la Grèce, où le salaire minimum a chuté de 14%. Le gouvernement d’Aléxis Tsípras s’est engagé à l’augmenter d’ici 2016. L’objectif est de l’établir à 751 euros, niveau qu’il avait atteint avant d’être réduit à 580 euros. Mais ces visées se heurtent aux réticences des créanciers du pays, alors que la dette du pays représente 160% de son PIB.
Certains, parmi ces créanciers, reprochent à la Grèce d’avoir un salaire minimum plus élevé que des pays n’étant pas sous perfusion financière, comme la Roumanie.
Sur les vingt-huit Etats membres de l’UE, six ne disposent pas d’un salaire minimum, dont les pays scandinaves, l’Autriche ou encore l’Italie. Cependant, un salaire minimum par branches, fixé par négociations entre les partenaires sociaux, existe dans ces pays.
L’Allemagne a quitté cette liste depuis le 1er janvier 2015, puisqu’un salaire à 8,50 euros de l’heure y a été institué, même si les entreprises pourront s’y soustraire jusqu’au 1er janvier 2017. Cette mesure avait pour but d’harmoniser les rémunérations entre Allemands de l’Est et de l’Ouest.
Autre bonne nouvelle : après ajustement des disparités de pouvoir d’achat, l’écart entre les Etats membres se réduit, souligne Eurostat.
La publication de ces statistiques survient alors que le débat sur le salaire minimum a été relancé en Europe. La Commission européenne a quant à elle proposé, en 2012, la création d’un salaire minimum européen. Sans suite à ce jour.










Liberté de circulation et "tourisme social"
La liberté de circulation au sein de l'UE est une avancée qui facilite la mobilité des étudiants, des salariés, des vacanciers... Mais elle peut aussi être la source d'abus dans le domaine d'attribution de prestations sociales, compte tenu de l'absence d'harmonisation fiscale et sociale entre les Etats de la Zone euro.

En effet, les niveaux de protection sociale sont très variables selon les pays membres. Les citoyens européens les moins bien lotis peuvent alors avoir la tentation de s'établir dans un pays dans le seul but d'y percevoir des prestations sociales généreuses. C'est ce qui est appelé le « tourisme social ».
C'est ce cas que vient de juger la Cour de justice européenne. Dans un arrêt publié le 11/11/2014, elle énonce le fait qu'un ressortissant d'un pays de l'UE ne respectant pas toutes les conditions ouvrant à un droit de séjour dans un autre pays européen (par exemple : raisons professionnelles) peut s'y voir refuser des prestations sociales.
Cette décision sonne comme un coût d'arrêt au « tourisme social ». Pour la Commission européenne, cet arrêt montre que « la liberté fondamentale de circulation ne signifie pas liberté totale d'accès à l'aide sociale ».
« La décision de la Cour est la preuve que les Etats membres peuvent lutter contre le tourisme social sans remettre en cause la liberté de circulation des citoyens. (…) C’est un message clair envoyé aux Etats membres, et au premier ministre britannique en particulier », a appuyé Manfred Weber, le chef du groupe des conservateurs (PPE) au Parlement européen.

Sources : Les Echos , Le monde
  

Noter que David Cameron demande une modification des traités européens afin de s'attaquer au problème de l'immigration en Grande-Bretagne.


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Lire aussi, sur le problème des divergences sociales entre Etats membres, cet excellent article du Monde du 23/02/2015 : 

Les divergences sociales dans la zone euro menacent son unité

Où va la zone euro ? Quels objectifs communs poursuivent ses membres ? Que gagnent-ils, au fond, à partager la même monnaie ? La crise des dettes souveraines et le drame grec ont plus que jamais remis ces questions sur le devant de la scène. Si les réponses à apporter relèvent du politique, une chose est sûre : d’un point de vue économique et social, les trajectoires suivies par les pays membres s’écartent depuis 2010, et pas seulement à cause des séquelles de la crise. Pire, cette divergence pourrait s’aggraver dans les années à venir. Tel est du moins l’inquiétant constat dressé par France Stratégie, le centre de réflexion rattaché à Matignon, dans une étude sur le sujet.
Publiée lundi 23 février et intitulée « Les divergences sociales en Europe après la crise », celle-ci s’ouvre sur une observation à première vue sans surprise : « l’après-crise a fait apparaître plusieurs ruptures » dans la zone euro et l’Union européenne (UE).
En termes de richesses, d’abord. « La convergence marque une pause dans les pays de l’est de l’UE après une décennie de rattrapage (1999-2008), tandis que les pays du sud et l’Irlande présentent un décrochage progressif », expliquent les quatre auteurs dont Bruno Palier, directeur de recherche à Sciences Po.

Coupable ? La crise et l’impact des mesures d’austérité

Un constat aussi valable en termes d’emploi, de dépenses sociales et d’inégalités. Ainsi, alors que l’indice de développement humain (IDH), qui mesure les évolutions en matière de santé, d’éducation, de revenu et d’emploi, continue de s’améliorer en Allemagne, en Pologne et dans les pays nordiques et de l’Est depuis 2008, il s’est fortement dégradé en Grèce, en Espagne, en Irlande, et dans le sud de l’Italie.



Coupable ? La crise et l’impact des mesures d’ajustement mises en place dès 2010. En moyenne, l’austérité a en effet porté à 80 % sur la baisse des dépenses, notamment en matière d’emplois publics, de protection sociale et d’investissement.
Mais ce n’est pas tout. Selon la note, les divergences sociales observées depuis la crise s’expliquent aussi « par la trajectoire non soutenable des pays du sud de l’UE dans les années 2000 ». Pendant cette décennie, le rapprochement des pays en termes de salaires et d’emploi a masqué une profonde divergence des niveaux de productivité et de compétitivité.
Exemple : alors que le montant de dépenses sociales (indemnisation du chômage, retraite…) était à peu près équivalent entre les pays du nord et du sud de l’UE dans les années 2000, leur nature était cependant très différente. Les premiers ont favorisé les investissements permettant de gonfler la croissance future, en améliorant par exemple la formation des adultes et le niveau d’éducation. Les seconds, en revanche, se sont concentrés sur les dépenses sociales non productives.
Maintenant que les politiques de rigueur touchent à leur terme, les économies de l’union monétaire vont-elles de nouveau converger ? La question est essentielle car, comme le rappellent les auteurs, l’objectif même de la construction européenne et de la zone euro est de tirer tous les Etats vers le haut, en rapprochant les niveaux de richesses.

Jouer en solo pour s’en sortir

Hélas, non seulement les pays du sud de l’UE resteront durablement affaiblis du fait de la persistance du chômage élevé et de la baisse des investissements dans l’éducation, mais, en plus, « les stratégies défensives et non coopératives parmi les Etats européens se sont accentuées depuis la crise ». Autrement dit, nombre de pays n’hésitent plus à jouer en solo pour s’en sortir. Depuis 2006, quatorze d’entre eux ont réduit les prélèvements sur le capital et le travail afin de gonfler leur compétitivité à l’extérieur, piétinant l’harmonisation fiscale souhaitée sur le Vieux Continent…
Un constat inquiétant. Car si ces divergences se poursuivent, le sens même de la construction européenne pourrait, à terme, vaciller. Sans aller jusque-là, les auteurs tirent la sonnette d’alarme, en insistant : l’objectif communautaire ne peut se résumer à la convergence des niveaux de dette et de déficit. Il devrait plutôt se concentrer sur le rapprochement des modèles sociaux et de croissance, par exemple en coordonnant mieux les évolutions salariales ou en orientant plus finement les investissements productifs. 





>>> L’Union européenne va financer des logements sociaux en France
















 Travailleurs détachés et UE
>>> DEC2016. Travailleurs détachés : « La liberté de circuler ne doit pas être celle d’exploiter »
Huit ministres du travail de l’Union européenne demandent que ces travailleurs « puissent bénéficier d’une rémunération équivalente à celle des travailleurs du pays d’accueil dès le premier jour de leur détachement ».
L’Europe est confrontée à des défis majeurs : Brexit, crise migratoire, montée des populismes… Alors que l’Union européenne (UE) devrait être plus unie que jamais pour répondre au mieux à ces défis, elle suscite un sentiment de méfiance de la part des citoyens. Ces derniers ont de plus en plus de difficultés à comprendre le sens du projet européen et à voir ce qu’il peut leur apporter.
Dans ce contexte, la tentation du protectionnisme et du populisme ne peut, en aucun cas, être la solution. Européens convaincus, nous sommes attachés au projet européen, à ses réalisations et notamment aux grandes libertés de circuler au sein de l’UE. C’est l’une des grandes réussites de l’UE. C’est pourquoi nous voulons le préserver et lui redonner tout son sens, celui d’un réel espace de prospérité et de liberté pour 500 millions d’Européens.

Une croissance profitable à tous
Pour y parvenir, il nous faut renforcer nettement la dimension sociale de ce marché intérieur et plus généralement de la construction européenne. Nous devons tout particulièrement lutter contre les sociétés boîtes aux lettres qui se créent avec pour seule « raison sociale » de profiter des écarts de coûts salariaux entre les pays de l’UE, sans développer d’activité substantielle dans l’Etat d’origine.
Le marché intérieur doit être capable de garantir une croissance qui profite à tous, grâce à une convergence sociale vers le haut. Traitement digne et équitable des travailleurs et liberté de circulation ne peuvent pas être considérés comme antagonistes. La liberté de circuler ne doit pas être la liberté d’exploiter.
C’est tout le sens de notre engagement en faveur de la révision de la directive sur le détachement de travailleurs de 1996.
Aujourd’hui, le constat est sans appel : nous devons parvenir à une révision de ce texte. Car celle-ci ne protège plus suffisamment les travailleurs détachés. Nous devons rééquilibrer la balance entre protection des travailleurs d’une part, et libre prestation de service d’autre part. Depuis 1996, la situation économique et le marché du travail ont énormément évolué dans l’UE. En vingt ans, le nombre des travailleurs détachés a crû considérablement pour atteindre 2 millions aujourd’hui. La directive de 1996 n’est plus adaptée à la situation.
Protéger les travailleurs européens
C’est pourquoi, nous, ministres chargés de l’emploi, du travail et des affaires sociales, voulons œuvrer à une réforme ambitieuse, pour les citoyens européens, des règles du détachement. Nous voulons que la directive de 1996 constitue une source de protection effective de tous les travailleurs européens.
Les travailleurs détachés doivent pouvoir bénéficier de conditions de vie et de travail décentes et d’une rémunération équivalente à celle des travailleurs du pays d’accueil dès le premier jour de leur détachement. Nous voulons aussi que la directive de 1996 garantisse les conditions d’une concurrence loyale entre les entreprises européennes. Enfin, nous voulons que le champ d’application de la directive ne soit ni réinterprété ni restreint.
Pour y parvenir, nous devons fixer des règles claires, équitables et transparentes, qui pourront être aisément mises en place et facilement compréhensibles pour les travailleurs et les entrepreneurs européens.
Cette réforme ambitieuse, réalisée sous présidence maltaise, nécessitera une compréhension mutuelle de nos positions et de nos préoccupations. La capacité de l’UE à mener cette réforme nécessaire sera un signal fort envoyé aux citoyens sur le projet européen. Il nous faut travailler de concert, à vingt-huit. Nous sommes pleinement engagés en ce sens. L’Europe doit être à la hauteur des espérances qu’elle suscite.

Kris Peeters, vice-premier ministre et ministre de l’emploi, de l’économie et des consommateurs, chargé du commerce extérieur, Belgique ; Philippe De Backer, secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude sociale, à la protection de la vie privée et à la mer du Nord, Belgique ; Andrea Nahles, ministre fédérale du travail et des affaires sociales, Allemagne ; Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, France ; Nicolas Schmit, ministre du travail, de l’emploi et de l’économie sociale et solidaire, Luxembourg ; Lodewijk Asscher, vice-premier ministre, ministre des affaires sociales et de l’emploi, Pays-Bas ; Alois Stöger, ministre du travail, des affaires sociales et de la protection des consommateurs, Autriche ; Ylva Johansson, ministre de l’emploi et de l’intégration, Suède.

>>> Marianne Thyssen veut mettre fin au tourisme social Euractiv




Robots et humains
>>> JAN2017. L’automatisation menace 10 % des emplois en France La Croix
>>> JAN2017. Le Parlement européen veut taxer les robots destructeurs d’emploi. Les eurodéputés s’inquiètent des conséquences des progrès de la robotique et de l’intelligence artificielle. Ils proposent d’imposer aux entreprises utilisant des robots une taxe pour financer la sécurité sociale et garantir un revenu universel de base. Les Echos












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