mercredi 7 janvier 2015

Islamisme. Attentat contre Charlie Hebdo

 Charlie Hebdo, la liberté d'expression, la liberté de critiquer et de moquer (aussi) l'islam

L'humour et la liberté contre la haine en rafales
Ils ont hurlé « Allahou akbar » et « Vous allez payer, car vous avez insulté le Prophète », puis quelques minutes plus tard « On a tué Charlie Hebdo ! »
En ce mercredi 7 janvier 2015, des fous d’Allah ont assassiné, lâchement et froidement, au fusil d’assaut, douze personnes qui travaillaient dans les locaux d’un journal libre et indépendant, Charlie Hebdo. Ils en ont blessé onze autres, dont quatre grièvement.
Les faits se sont déroulés en plein jour, à Paris. Les personnes visés étaient des dessinateurs et des journalistes qui moquaient avec humour l’intolérance, le fanatisme, l’extrémisme, l’intégrisme, les religions, y compris l'islam. Des employés et des policiers chargés de les protéger ont été exécutés en même temps.
Parmi les victimes de ce carnage résonnent des noms familiers à tous les français. Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, Bernard Maris.
Ce qu’ont voulu tué ces fous d’Allah, c’est « l’esprit français », cet esprit de liberté, d'insolence et d'impertinence.
Mais ces fous d’Allah n’ont pas tué « l’esprit français ». En France, on ne tue pas la liberté au fusil d’assaut. Au contraire, on la renforce. L'islam continuera à être critiqué, et Mahomet continuera à être caricaturé.
Menacés depuis dix ans, les membres de la petite équipe de Charlie Hebdo continuaient à exercer leur métier de journaliste libre malgré les menaces, les intimidations, les procès.
Les journalistes de Charlie Hebdo sont morts pour des dessins. Ils sont morts parce qu’ils défendaient la liberté d'impertinence, cette liberté si chèrement acquise dont nous jouissons tous, chaque jour, sans même nous en rendre compte.
La liberté de penser et de s’exprimer est au cœur de nos démocraties européennes. « Je préfère mourir debout que vivre à genoux » avait déclaré Charb. Ils parlait pour nous tous. 

« J'ai voulu montrer aux gens du journal que j'étais près d'eux, que je voulais faire un dessin pour eux, que je leur offre évidemment. C’est pas terrible : Astérix qui donne un coup de poing, des pieds qui s'envolent... Mais pas de sandales de romains ! Ce sont des babouches ! (Rires.) C'est différent. » (Uderzo)


Les pièges

La France souffre aujourd'hui d'un grave conflit identitaire. Le livre de Michel Houellebecq, qui sort aujourd'hui même, et qui sera, à n'en pas douter, un best seller, illustre bien cette problématique. Les journalistes de Charlie Hebdo, par leurs éditoriaux, ont montré qu'ils en avaient bien conscience, eux aussi. Ce conflit identitaire produit des fous sanguinaires. Comme Mohamed Merah à Toulouse hier. Comme les « tueurs de Charlie » aujourd'hui.
Au-delà de la France, c'est l'Europe et le monde occidental qui est touché. Ce qui est visé, encore et toujours, par ces fous d'Allah, est la démocratie. Attentats du 11 septembre 2001 à New York, attentats du marathon de Boston, meurtre d'un soldat britannique à Londres en 2013, attentats dans les transports publics de Londres en 2005, attentats de Madrid en 2004, assassinat de Théo Van Gogh à Amsterdam en 2004, Mehdi Nemmouche à Bruxelles en 2014... La liste est désespérément longue.
Comment répondre à la haine islamiste ? Nos sociétés civilisées n'ont pas encore trouvé la réponse. Mais on connaît les pièges dans lesquels nous devons éviter de tomber.
Un premier piège serait de répondre à la haine par la haine.
Un second serait de céder, face à la violence du verbe et des actes, des pans de notre liberté et de nos modes de vie.
Un troisième serait de tomber dans les filets de régimes eux-mêmes dangereux pour la liberté et la démocratie. 
Or, à quoi a-t-on assisté suite aux attentats contre Charlie Hebdo ?
Alors que les représentants des principales formations politiques ont eu la décence de ne pas récupérer ce carnage à des fins politiques, le Front National a au contraire saisi « l'occasion » en appelant bruyamment au « débat » et à l'instauration d'un « référendum » (quelle surprise) sur la peine de mort. La récupération tous azimuts est décidément une caractéristique du Front National et de ses proches (tel M Dupont Aignan) : remise en cause de l'espace Schengen (qui d'ailleurs n'a aucun rapport avec le drame en question), peine de mort (comme si la peine de mort dissuadait les djihadistes! ), déchéance de nationalité, grossier appel à voter Le Pen... Tout cela, sans aucune pudeur, au lendemain des attentats. Le piège a d'ailleurs bien été identifié par Robert Badinter : «Ce n'est pas par des lois et des juridictions d'exception qu'on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait là un piège que l'histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé n'ont rien gagné en efficacité répressive, mais beaucoup perdu en termes de liberté et parfois d'honneur». (Le Figaro)



Illustration du Petit Prince par Antoine de Saint-Exupéry et hommage du dessinateur Rob Tornoe du Philadelphia Inquirer


Indécence

Charlie Hebdo avait pour ennemis les fanatiques, les radicaux, les extrémistes. Les fous d'Allah en étaient. Le Front National aussi était souvent attaqué par le journal.
Mais ne nous trompons pas de cible. Plus que la liberté d'expression, c'est la liberté de critiquer l'islam et de caricaturer Mahomet qui a été attaquée. Nos ennemis sont bien les fous d'Allah. Ce n'est pas la première fois qu'ils attaquent nos démocraties. Ces barbares, tueurs sanguinaires, et fanatiques doivent évidemment être traqués, jugés, et châtiés le plus sévèrement. 

Le Front National a décidé de récupérer ce drame à ses fins politiques dans le tempo le plus malsain qui soit. Il faut donc y répliquer. D'emblée, il faut l'admettre : le Front national pose (parfois) de bonnes questions, hélas évitées ou abandonnées par les grandes formations politiques.
Nous regrettons que le Front National accapare des thèmes qui devraient être sérieusement débattus en Europe, tels que l'identité de l'Europe, l'affirmation et la défense de nos valeurs, la liberté et la sécurité, la laïcité, l'immigration et l'importation de conflits qui y sont liés, l'islam, l'islamisation, les islamistes (à ne pas confondre avec les musulmans)...
Nous espérons que cela viendra. Le plus vite sera le mieux. Pour l'heure, le moment est au recueillement et à l'unité nationale, certainement pas à la récupération politicienne, dont le Front National s'est fait une spécialité. 

Nous considérons que ce qui a été visé est ce qui fonde notre démocratie : la liberté. Le Front National n'est pas un ami de « la liberté ». Il nous faut le rappeler.
Les fondateurs de ce parti ont eux-mêmes voulu tuer ce haut symbole de la France libre qu’est le Général de Gaulle.
Ce parti se nourrit des divisions et des peurs.
Ce parti s'accommode fort bien, voire soutient les ennemis de la liberté dans le monde.
Aujourd'hui, il est financé par le pays le plus liberticide d'Europe continentale. Suite à l'attentat contre Charlie Hebdo, la déclaration de Monsieur Poutine, tant admiré par Madame Le Pen, a d'ailleurs été minimaliste : il s’est joint à ses homologues afin de dénoncer «fermement le terrorisme». (Libération). Il est vrai que le système poutinien n'est pas particulièrement amical envers la liberté de la presse... Anna Politkovskaïa symbolise assez bien les rapport qu'entretiennent les médias libres avec le système poutinien. On pourra aussi se rappeler que l'accession au pouvoir de Poutine s'est faite à la faveur d'un attentat très probablement organisé par ses services (ceux qui en avaient les preuves sont morts) et mis sur le compte des tchétchènes.
Angella Merkell s’est quant à elle dite «bouleversée» par cet «attentat abominable». «Cet acte horrible est non seulement une agression contre la vie des citoyennes et citoyens français», mais «aussi une attaque que rien ne peut justifier contre la liberté de la presse et d’opinion, un fondement de notre culture libre et démocratique», a-t-elle affirmé. Coïncidence : le jour même de l'attentat contre Charlie Hebdo, plusieurs sites internet, dont celui d'Angela Merkel, ont été les cibles d'une attaque informatique revendiquée par un groupe pro-russe (Libération). 

Rappelons, aussi, que des islamistes sont parfois très proches de responsables frontistes. Messieurs Soral et Dieudonné passent leur temps à défendre l’indéfendable. Monsieur Chauprade, admirateur comme Mme Le Pen de M Poutine, qualifia de « complot » les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Peut-être fera-t-il de même avec ceux du 7 janvier 2015 à Paris ? Complot judéo-maçonnique ? Illuminati? Reptilien? Le plus grotesque n’est pas à exclure de la part de ces gens-là : le guignol Soral, proche comme Chauprade des cercles poutiniens, l’a fait pour les attentats de Toulouse (Mohamed Merah), de Boston, de Londres...
Rappelons que ces gens-là rêvent de voir éclater l’Union Européenne qui justement est fondée sur ces valeurs de liberté et de démocratie exécrées par les fous d'Allah.
La liberté et la démocratie s’acquièrent souvent dans le sang. Entrer dans un système libre et démocratique est beaucoup plus difficile que d'en sortir. En Europe de l'ouest, les nombreuses années de paix et de confort matériel nous font considérer cela comme un acquis éternel. Et pourtant, ce bien précieux qu'est la liberté doit être défendu chaque jour, et plus encore aujourd’hui, alors que nos valeurs sont attaquées de toutes parts.
 



 

Dessin de Joep Bertrams (Pays-Bas)



  
Divers articles :
- Libres, debout, ensemble (Le Monde)
- Les douze victimes (Le Monde)
- "Ils sont morts parce qu'ils étaient des soldats de la liberté" (Robert Badinter)
- Une bonne analyse de Jean-Pierre Le Goff sur la réalité du terrorisme islamiste (Le Figaro)
- "Je préfère mourir debout que vivre à genoux" Charb. (Télérama)
- Les caricaturistes du monde entier ont rendu hommage à leurs confrères de Charlie Hebdo, déterminés à poursuivre leur combat par le dessin, avec pour munitions, le rire et la provocation. (Le figaro)
- Ils ont tué Cabu ? Ils ont raté leur coup. En tuant nos amis, ils nous ont meurtris mais ils nous ont fortifiés ( Libé)
-  «Nous sommes en guerre. Je ne suis pas convaincue que le dispositif législatif dont nous disposons aujourd'hui soit suffisant» (JeannetteBougrab, compagne de Charb)
- Douze journaux québécois publient une caricature controversée de Charlie Hebdo (Libération)
- "Ils nous demandent de faire des attentats en France (Léa, 15 ans)" (Le nouvel Observateur)
- "Laissez-nous l'ouvrir et risquer notre peau" (Nicolas Bedos
- Aux Etats-Unis, ironiquement, c'est le chroniqueur conservateur du New York Times Ross Douthat qui émergé comme le principal défenseur américain de Charlie Hebdo et du blasphème. Pour lui, s'il y a bien un type de blasphème à défendre, c'est particulièrement celui qui était pratiqué par Charb et ses collègues:
«Si un groupe important de gens est prêt à vous tuer parce que vous avez dit quelque chose, il est alors presque certain que ce quelque chose doit être dit, parce que sinon, les personnes violentes ont un droit de veto sur la civilisation démocratique, et si elles gagnent ce droit, il n'y a plus de civilisation démocratique.» (Slate)

- Comment dénoncer l'apologie par voie électronique d'un crime en relation avec une action terroriste : Le Figaro
- Quelques vérités bonnes à dire (Michèle Tribalat
- Quand les jésuites font de l'auto-dérision : "Nous avons fait le choix de mettre en ligne quelques caricatures de Charlie Hebdo qui se rapportent au catholicisme. C’est un signe de force que de pouvoir rire de certains traits de l’institution à laquelle nous appartenons..." (Le Nouvel Observateur)  
- Les 17 victimes des attentats islamistes (Le Nouvel Observateur
- "Dès que les médias intériorisent la peur, c'est fini" (Flemming Rose) (Le Figaro)
- L'écrivain-journaliste algérien Mamel Daoud appelle les musulmans à «sortir de la victimisation et affirmer leur position face au terrorisme». (Le Figaro
- « C’est Charlie, venez vite, ils sont tous morts ». Elle chasse d’un bref sourire les ombres qui hantent son visage. Dix de ses amis ont été assassinés sous ses yeux mercredi. Témoignage poignant de SigolèneVinson
 - "Stupeur. Nausée. Chagrin" : la lettre émouvante des Grands prix d'Angoulême 
- L'humour noir de Tignous en dessins : ici 
- Des dessins sur Fluide Glacial




 
Patrick Pelloux: "Cabu disait 'un jour, ils vont nous tirer dessus' "
Patrick Pelloux a témoigné sur BFMTV du climat d'insécurité qui pesait sur les collaborateurs de Charlie Hebdo. "Cabu disait souvent: 'un jour vous allez voir ils vont nous tirer dessus'", a rapporté le chroniqueur du journal satirique.

 
John Kerry exprime en français sa solidarité au nom de tous les américains
Le secrétaire d'Etat des Etats-Unis, John Kerry, a exprimé en français mercredi sa solidarité à l'égard de la France après l'attentat qui a fait au moins douze à Charlie Hebdo. "Je veux m'adresser directement aux Parisiens et à tous les Français pour leur dire que tous les Américains se tiennent à leurs côtés", a déclaré John Kerry, francophone et francophile, en direct lors d'une conférence de presse à Washington.


















Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1945
























L'Europe menacée se mobilise à Paris
La quasi-totalité des dirigeants politiques, syndicaux et religieux, ainsi que des chefs de gouvernements étrangers et de nombreuses personnalités du monde artistique et intellectuel participeront aux «marches républicaines» prévues dimanche à Paris et en province après l’attentat meurtrier contre Charlie Hebdo.
Parmi les personnalités :
la chancelière allemande Angela Merkel,
le Premier ministre britannique David Cameron,
le président du conseil italien Matteo Renzi,
le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy,
le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker,
le président du Parlement européen, Martin Schulz,
le président du Conseil européen Donald Tusk,
le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Les chefs de gouvernement danois Helle Thorning-Schmidt, belge Charles Michel,  néerlandais Mark Rutt, maltais, finlandais et luxembourgeois ont également répondu à l' invitation du président français François Hollande à se joindre à cette manifestation. Le président ukrainien, Petro Porochenko, sera également présent.

Et aussi
Le Canada, touché en octobre par deux attaques menées par des jeunes radicalisés aux idées jihadistes, sera représenté par son ministre canadien de la Sécurité publique, Steven Blaney.
Le président américain Barack Obama a affiché avec force la solidarité des Etats-Unis envers la France, mettant en avant leurs "valeurs universelles" communes comme la liberté.
L’Afrique sera représentée par les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta et nigérien Mahamadou Issoufou, l’Amérique du Nord par le ministre américain de la Justice Eric Holder et le ministre canadien de la Sécurité publique Steven Blaney.
Sera aussi à Paris le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, tout comme les dirigeants d’autres institutions internationales (Organisation internationale de la Francophonie, Bureau international du Travail, Ligue arabe) 



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RSF dénonce une récupération indigne et appelle à la solidarité avec tous les Charlie du monde

Reporters sans frontières (RSF) se félicite de la présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement étrangers lors du rassemblement du dimanche 11 janvier en hommage aux victimes des attentats, mais s’indigne de la présence de représentants de pays répressifs de la liberté de l’information.
Au nom de quoi les représentants de régimes prédateurs de la liberté de la presse viennent-ils défiler à Paris en hommage à un journal qui a toujours défendu la conception la plus haute de la liberté d’expression ? Reporters sans frontières (RSF) s’indigne de la présence à la “marche républicaine” à Paris de dirigeants de pays dans lesquels les journalistes et les blogueurs sont systématiquement brimés, tels l’Egypte, la Russie, la Turquie, l’Algérie et les Emirats arabes unis. Au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF, ces pays sont respectivement 159e, 148e, 154e, 121e et 118e sur 180.
Nous devons nous montrer solidaires de Charlie sans oublier tous les Charlie du monde, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Il serait intolérable que des représentants d’Etats étrangers qui réduisent les journalistes au silence dans leurs pays profitent de l’émotion pour tenter d’améliorer leur image internationale. Il est à craindre que, de retour dans leurs pays, ces manifestants officiels continuent leurs politiques répressives. Nous ne devons pas laisser les prédateurs de la liberté de la presse cracher sur les tombes de Charlie Hebdo.”
Les autorités ont annoncé la présence du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, des ministres des Affaires étrangères égyptien et russe, Sameh Choukry et Sergueï Lavrov, des ministres des Affaires étrangères d’Algérie et des Emirats arabes unis, Ramtane Lamamra et cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, et du président gabonais Ali Bongo.
 


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Les Norvégiens n’ont jamais eu une culture de la satire de ce type, cette satire sans borne. Ils voulaient savoir ce que les personnages derrière Charlie Hebdo représentaient finalement pour notre génération, et comment nous envisagions l’avenir après ce qui s’est passé.
Voici l’explication que nous avons donnée :
« Nous venons de perdre des héros de notre enfance. Pour notre génération née dans les années 80, ces personnes avaient fait l’histoire de la presse française de notre époque. On avait reçu Cabu avec le lait maternel, avec ses caricatures rigolotes dans “Récré A2”, avant qu’il commence dans Charlie Hebdo. Certains d’entre nous ont pleuré quand il a été remplacé. Il a posé les bases de notre éducation satirique.
Les garçons aimaient aussi les dessins plutôt lubriques de Wolinski, qu’ils regardaient en cachette dans les magazines des adultes. D’un style aux traits simples, ils créaient un contenu d’autant plus intense et fort, même lorsqu’ils n’allaient pas loin. Ils nous ont entraîné à l’exercice de la critique de la société, tout en contribuant à notre enfance heureuse dans une démocratie.
On n’achetait pas souvent Charlie Hebdo, il faut bien l’avouer. C’était peut-être un peu trop pour certains. Mais on aimait qu’ils colorent les kiosques avec leurs couvertures déjantées chaque semaine. C’était comme être fumeurs passifs. Ils marquaient notre pays, qu’on aime ou pas ce qu’ils mettaient sous nos yeux.
Cette contribution à la variété culturelle, cette satire sans considération était une espèce menacée depuis longtemps. Ça a commencé en 1986 quand le grand comique Coluche est mort dans un accident de moto. Il défiait les politiciens comme personne n’avait osé auparavant, et beaucoup pensaient que celui qui était tant aimé du peuple, a été victime d’un meurtre politique déguisé.
Le rire qu’ils nous offraient avait le pouvoir de prolonger notre jeunesse. Par ce rire, nous oublions la guerre, la misère. Maintenant, nous avons peur, en deuil pour ce coup porté à notre chère liberté d’expression. Nous regardons nos enfants, qui ne savent pas qu’ils n’auront jamais la chance de goûter à cet art fragile. Nous n’osons pas penser au barbarisme pour le moment. Nous refusons d’accepter que le paysage médiatique devienne après cela plus uniforme, en France et dans le monde. Moins défiant, Moins critique. L’autocensure peut l’emporter, nous rapprochant un peu plus du meilleur des mondes. Pas celui que nous voulons. »

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Continuer à se moquer de l'islam devient plus que nécessaire...
Ce dessin a rapidement été supprimé après plusieurs protestations sur Twitter. Car au-delà de la violence véhiculée par ce dessin, certains internautes ont relevé que l'individu frappé portait... des babouches. (Arrêts sur images)
C'est ce dessin qui serait "violent" ? On croit rêver... Dans un pays libre, l'islam peut et doit être critiqué et moqué.


CHARB, le 5 novembre 2011 :




Ta gueule Marine








Après l’ignoble et lâche attaque terroriste dirigée contre Charlie Hebdo, l’Ukraine elle-même attaquée depuis plus de huit mois, tient à manifester son soutien et sa solidarité avec les Français.
Le jour de la Noël ukrainienne l’Ukraine faisait part, hier, de son soutien aux Français. Le message des Affaires Étrangère d’Ukraine rappelait que la liberté d’expression était l’une des pierres angulaires de la démocratie et qu’on ne saurait la remettre cause, sous aucun prétexte. Les opinions des journalistes, quelles qu’elles soient, précise le communiqué, ne sauraient faire l’objet de persécutions, qui plus est sous la forme d’exactions physiques.
Le président Porochenko rappelait quant à lui sur sa page FB : En Ukraine, il y a toujours eu, il y a et il y aura toujours une tolérance zéro face au terrorisme, nous sommes solidaires du monde entier dans la lutte contre le terrorisme.
A Kiev devant l’ambassade de France, quelques activistes et journalistes étaient venus le soir même témoigner de leur tristesse et de leur indignation (v. la vidéo ci-dessous). Certains d’entre eux connaissaient personnellement plusieurs des dessinateurs assassinées. Des fleurs, des bougies, des pancartes « Je suis Charlie » ainsi que des caricatures ont été déposées.
Les musulmans d’Ukraine, à travers leur moufti Saïd Ismaghilov, condamnaient eux aussi l’attentat quelques heures seulement après le massacre. Le moufti y rappelle les devoirs religieux des musulmans, soulignant qu’aucune offense à l’islam ne saurait être lavée par la violence, mais uniquement par voie de droit et selon les lois en vigueur dans chaque pays.
La rédaction de Maidan Press, et plus particulièrement de Voices of Ukraine ajoute ceci: La plume sera toujours plus puissante que l’épée. Vous ne pourrez jamais tuer la vérité ni ceux qui travaillent en son nom.
PS: Charlie, tu était con, tu était gras, mais je t’aimais bien… Tu diras merci à Charb et aux autres pour leurs dessins sur le terrorisme en général et celui de Poutine en particulier. Je place un petit dessin du prophète pour faire plaisir à tes assassins. Merci et lâche rien. – PanDoktor.




En Ukraine, après le crash de l'avion abattu le 17/07/2014 par les pro-russes :

En Russie, après les attentats islamistes contre Charlie Hebdo :

Deux militants russes condamnés pour « Je Suis Charlie ».
Un retraité de 75 ans, Vladimir Ionov, a été arrêté le 10 janvier puis condamné par un tribunal de Moscou à 20 000 roubles d’amende pour avoir manifesté (seul) en solidarité avec Charlie Hebdo avec une pancarte « Je suis Charlie », ainsi qu’à 150 000 roubles d’amende pour une manifestation solitaire en soutien aux frères Navalny. Cette somme est équivalente à une année de sa retraite.
Un autre manifestant, Marc Galperin, a été condamné à 38 jours d’enfermement pour avoir brandi la pancarte « Je suis Charlie » dans les rues de Moscou au moment même où le ministre russe des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov défilait à Paris à la Marche républicaine du 11 janvier.
Russie-liberté








14 juillet 2016, Nice
>>> Nice : WikiLeaks et les limites de l'information
La liberté, ce n'es pas la liberté faire n'importe quoi, ni de tout dire n'importe comment

>>> Ethique et médias. En finir avec le règne du hastag mobilisateur et de la résonance émotionnelle.
FIGAROVOX/TRIBUNE - Anne-Sophie Letac constate que certains médias et davantage encore les réseaux sociaux servent de caisse de résonance aux attentats. Le risque est alors grand de suivre la «voie étroite et faussement vertueuse de l'indignation et de l'émotion collective».






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