jeudi 15 janvier 2015

Indécence

Quelque chose de spécial s'est passé en France suite aux attentats islamistes du 7 janvier 2015. Ce quelque-chose n'a pas du tout été perçu par les responsables du Front National, qui ont enchaîné des déclarations en complet décalage avec l'état d'esprit qui prévalait. Ce « quelque-chose », c'est l'affirmation de l'esprit français. Souhaitons qu'il n'ait pas été qu'un feu de paille.


Indécence
Tout a déjà été dit de ce crime contre « l'esprit français ». J'ajouterai simplement que le regard, les expressions des visages, les attitudes en disent souvent beaucoup sur les gens. On pourra se souvenir de l'équipe de Charlie Hebdo en visionnant le « vidéo-clip hommage » du groupe Tryo, dans lequel on voit ces dessinateurs qui respiraient la sympathie, la gentillesse, la joie de vivre. Ils ont tué au fusil d'assaut Cabu et ses amis pour des dessins, ils ont tué toutes les personnes qui se trouvaient à leur côté, et ils ont tué des personnes parce qu'elles étaient juives. Une tuerie qui aura marqué nos âmes au fer rouge.
Le Front National s'est distingué, une fois de plus par ses outrances. En quelques jours se sont succédées les déclarations malsaines, méprisantes, outrageantes, et insultantes de la part de la famille Le Pen, montrant, une nouvelle fois, si besoin était, le vrai visage du parti qu'elle dirige.
Ce parti aurait pu avoir la décence de se taire. Mais non. Madame Le Pen, la martyre, offusquée que l'on ne lui ait pas déroulé pas le tapis rouge, a choisi de s'exclure elle-même de la population française qui défilait à Paris. Elle a choisi de se rassembler avec les siens -1000 personnes- , à Beaucaire, une ville de 1600 habitants. Tout un symbole...
Madame Le Pen, pendant que l'ensemble de la classe politique française se recueillait dignement, a appelé bruyamment, pêle-mêle, à un référendum sur la peine de mort, à la fin de l'espace Schengen, à la déchéance de la nationalité... Comme si des gens prêts à mourir pour Allah, appelant même de leur voeux de mourir en « martyr », seraient dissuadé par la peine de mort ! Comme si l'espace Schengen était responsable du djihadisme ! Comme si, en cette période de deuil national, il était urgent de débattre de la déchéance de la nationalité !
Se son côté, le Président d'honneur du FN, alors même que la prise d'otage était en cours, appelait à « voter Marine Le Pen ». Il jeta à la face de la France meurtrie un de ces jeux de mots malsain dont il est si coutumier en vociférant « Je suis Charlie Martel ». Il insulta le peuple de France en qualifiant les manifestants de « Charlots ». Les mots « je ne suis pas Charlie » dégoulinèrent hors de sa bouche pour que son mépris envers l'équipe de Charlie Hebdo massacrée s'affiche dans tous les médias... Dieudonné M'bala M'bala emboita le pas du parrain de sa fille, en vociférant « Je suis Charlie Coulibaly » (du nom du tueur du supermarché casher), propos qui lui valurent d'être immédiatement interpelé à son domicile et placé en garde à vue pour « apologie de terrorisme ». Le clan Le Pen est un habitué des tribunaux. Mais l'on avait rarement atteint un tel niveau dans l'abjection. Ce parti, composé de délinquants, voire de mafieux, devrait être objectivement surnommé le « parti aux idées courtes et aux mains sales ». 


 Attentat de Charlie Hebdo : c'était mon enfance qu'on assassinait (Karine Tuil , L'Express)

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