Quelque
chose de spécial s'est passé en France suite aux attentats
islamistes du 7 janvier 2015. Ce quelque-chose n'a pas du tout été
perçu par les responsables du Front National, qui ont enchaîné des
déclarations en complet décalage avec l'état d'esprit qui
prévalait. Ce « quelque-chose », c'est l'affirmation de
l'esprit français. Souhaitons qu'il n'ait pas été qu'un feu de
paille.
Indécence
Tout
a déjà été dit de ce crime contre « l'esprit français ».
J'ajouterai simplement que le regard, les expressions des visages,
les attitudes en disent souvent beaucoup sur les gens. On pourra se
souvenir de l'équipe de Charlie Hebdo en visionnant le « vidéo-clip
hommage » du groupe Tryo, dans lequel on voit ces dessinateurs
qui respiraient la sympathie, la gentillesse, la joie de vivre. Ils
ont tué au fusil d'assaut Cabu et ses amis pour des dessins, ils ont
tué toutes les personnes qui se trouvaient à leur côté, et ils
ont tué des personnes parce qu'elles étaient juives. Une tuerie qui
aura marqué nos âmes au fer rouge.
Le
Front National s'est distingué, une fois de plus par ses outrances.
En quelques jours se sont succédées les déclarations malsaines,
méprisantes, outrageantes, et insultantes de la part de la famille
Le Pen, montrant, une nouvelle fois, si besoin était, le vrai visage
du parti qu'elle dirige.
Ce
parti aurait pu avoir la décence de se taire. Mais non. Madame Le
Pen, la martyre, offusquée que l'on ne lui ait pas déroulé pas le
tapis rouge, a choisi de s'exclure elle-même de la population
française qui défilait à Paris. Elle a choisi de se rassembler
avec les siens -1000 personnes- , à Beaucaire, une ville de 1600
habitants. Tout un symbole...
Madame
Le Pen, pendant que l'ensemble de la classe politique française se
recueillait dignement, a appelé bruyamment, pêle-mêle, à un
référendum sur la peine de mort, à la fin de l'espace Schengen, à
la déchéance de la nationalité... Comme si des gens prêts à
mourir pour Allah, appelant même de leur voeux de mourir en
« martyr », seraient dissuadé par la peine de mort !
Comme si l'espace Schengen était responsable du djihadisme !
Comme si, en cette période de deuil national, il était urgent de
débattre de la déchéance de la nationalité !
Se
son côté, le Président d'honneur du FN, alors même que la prise
d'otage était en cours, appelait à « voter Marine Le Pen ».
Il jeta à la face de la France meurtrie un de ces jeux de mots
malsain dont il est si coutumier en vociférant « Je suis
Charlie Martel ». Il insulta le peuple de France en qualifiant
les manifestants de « Charlots ». Les mots « je ne
suis pas Charlie » dégoulinèrent hors de sa bouche pour que
son mépris envers l'équipe de Charlie Hebdo massacrée s'affiche
dans tous les médias... Dieudonné M'bala M'bala emboita le pas du
parrain de sa fille, en vociférant « Je suis Charlie
Coulibaly » (du nom du tueur du supermarché casher), propos
qui lui valurent d'être immédiatement interpelé à son domicile et
placé en garde à vue pour « apologie de terrorisme ».
Le clan Le Pen est un habitué des tribunaux. Mais l'on avait
rarement atteint un tel niveau dans l'abjection. Ce parti, composé
de délinquants, voire de mafieux, devrait être objectivement
surnommé le « parti aux idées courtes et aux mains sales ».
Attentat de Charlie Hebdo : c'était mon enfance qu'on assassinait (Karine Tuil , L'Express)
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