mardi 3 février 2015

La Grèce doit-elle sortir de l'euro ? [MAJ 24/06/2015]

La Grèce a probablement intégré la zone euro par erreur. Sans doute était-elle auréolée de son aura antique. Notons que l'Allemagne y était opposée, et que c'est la France qui a insisté pour qu'elle en soit.
Aujourd'hui se posent deux problèmes.
Le premier est d'ordre économique. L'Allemagne insiste, avec raison, pour que la Grèce rembourse sa dette. La Grèce veut renégocier, tout en accusant l'Allemagne de tous les maux, de façon assez détestable. renégocier, pourquoi pas. Mais ce qui est vrai à l'échelle individuelle reste vrai à l'échelle d'un pays : il serait étrange que le dette grecque soit effacée. Des pays comme l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, les pays Baltes ont fait beaucoup d'efforts ; il serait scandaleux que les efforts soient faits par les uns et que d'autres en soient exemptés.La BCE, en fermant ses guichets aux banques grecques, a pris une "décision rude mais justifiée" (Slate). Un peu plus d'entraide entre les peuples européens serait tout aussi justifiée.
Le second problème, le plus grave, est d'ordre idéologique et moral. Sur ce plan, nous affirmons que le soutien de la Grèce à la Russie fascisante et agressive de Poutine, et son hostilité à une Ukraine qui a soif de démocratie et de liberté, est en contradiction totale avec toutes les valeurs fondatrices de l'Union Européenne. Notons d'ailleurs que ce n'est pas le seul pays de l'UE à trahir les valeurs morales de l'UE et à tomber dans le piège du "Divide ut regnes" tendu par Poutine (Il y aurait beaucoup à dire de la Hongrie).

La sortie de la Grèce de la zone euro devra sans doute être envisagée. L'Allemagne avait laissé entendre, quelques semaines avant les élections, qu'elle serait favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro. VGE, dans son ouvrage Europa exclut d'ailleurs la Grèce de la « zone intégrée ». Logique, pour qui souhaite une Europe forte.
Or nous constatons aujourd'hui que la Grèce rejoint les rangs des partis politiques les plus néfastes pour l'Europe, les plus dangereux pour l'Union (certaines de ses demandes sont des plus malvenues, et ses façons de faire sont assez détestables), les plus poutinophiles. Nous constatons que vis-à-vis de l'allégeance au Kremlin, l'extrême droite française du Front national et l'extrême droite grecque d'aube Dorée sont en parfait accord avec l'extrême gauche grecque.

Il nous faut ici rappeler que la Russie de M Poutine est classée parmi les pires pays en matière de liberté de la presse et en matière de corruption, qu'elle a menée plusieurs guerres au cours de ces dernières décennies, non pas pour combattre des dictatures, mais pour étendre sa domination et écraser des peuples voisins, que l'accession au pouvoir de Poutine s'est faite dans le cadre d'un attentat probablement organisé par ses services.
En ce début d'année, les milices ukrainiennes prorusses, encadrées sur le terrain par l’armée russe, dépècent un peu plus ce malheureux pays qu’est l’Ukraine. Elles accroissent le pseudo-Etat qu’elles se sont taillé dans l’est du pays. Sauf à se payer de mots, il faut décrire cette réalité pour ce qu’elle est : un pays, la Russie, en agresse un autre, l’Ukraine – par la guerre. Ce n’est pas une guerre froide, c’est une guerre chaude, et qui fait essentiellement des morts parmi les civils.(Le Monde
Le bombardement du port ukrainien de Marioupol par les séparatistes, point de passage entre le Donbass déchiré et la Crimée annexée a fait 30 morts samedi, pour la plupart civils. (Le Figaro). Ce drame s'ajoute à la longue liste des exactions russes et pro-russes des années Poutine. 


La Grèce d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la Grèce qui fut le berceau de la Démocratie et de l'Europe. L'Europe doit conserver l'héritage de cette Grèce-là. Elle doit se défaire de cette Grèce-ci, qui fait parler d'elle non pas en tant que force de coopération mais en tant que force d'opposition à l'UE. Il est insupportable que ce pays auquel l'Europe a beaucoup donné en vienne à attiser les tensions au sein de l'UE, à apporter de l'eau au moulin sanglant de Poutine qui ne rêve que de voir l'union éclater.




 --------------------------------------------

 Je reproduis ici un excellent article paru sur Scythica
La Grèce, berceau de la Démocratie et de l’Europe ? Parlons-en un peu avant qu’elle n’en devienne le tombeau
 
Syriza, ce parti « anticapitaliste » appelant le monde à résister contre l’austérité et le fascisme, aurait pu avoir quelque chose de sympathique à dire au courageux peuple ukrainien. Mais l’austérité moskovite et le russofascisme ne doivent pas entrer dans ses critères. Depuis plus d’un an pourtant, les Ukrainiens luttent pour la démocratie au prix de sacrifices beaucoup plus lourds que les Grecs geignards et menteurs ne voudront jamais le reconnaître. Quoi qu’il advienne, les roubles de la manne touristique feront toujours pencher la balance de Thémis contre les fameuses « sanctions » européennes. Ce qui accusera d’autant plus la cécité politique du Grec et lui fera voir plus que jamais l’Ukraine comme le pays des Scythes irrattrapablement barbares.
De quoi perdre le fil, d’autant plus que la victoire du fourre-tout lénino-russolâtre ayant été saluée en France par des gens aussi divers que Marine Le Pen, Dupont-Aignan ou Mélenchon: avouez qu’il y a de quoi éveiller certains soupçons sur les origines et les raisons secrètes d’une ascension aussi soudaine qu’improbable. D’autres indices devraient nous mettre encore la puce à l’oreille, cette fois en lien direct avec l’Ukraine, et surtout, son agresseur.
Qui peste donc contre la chute des lénines en Ukraine ? – Syriza. Qui vote contre l’accord d’association Ukraine/UE ? – Syriza. Qui vote contre la coopération scientifique entre l’Ukraine et l’Europe ? – Syriza. Qui s’abstient de voter la résolution condamnant la fermeture d’une ONG défendant les Droits de l’Homme en Russie ? – Syriza. Qui s’oppose aux sanctions contre la Russie ? – Syriza. Qui salue la contre-offensive (pro)russe dans le Donbass ? – Kostas Isychos, responsable de la politique étrangère de Syriza. Qui reconnaît les pseudo-référendums du Donbass ? – Alexis Tsipras, président de Syriza. Qui écrit à l’ambassadeur d’Ukraine en Grèce pour exiger le désarmement des volontaires ukrainiens ? – Syriza. Qui ne dit mot à propos des bombardements terroristes de Volnovakha et de Marioupol, ou des snipers du Maïdane ? – Syriza. Qui défend le Parti Communiste ukrainien, complice de Moscou et de la russification ? – Syryza. Qui accuse les gens du Maïdane d’être des barbares ? (très grec ça comme insulte) – Syriza. Qui les traite encore d’assassins néonazis attaquant les communistes, les juifs, les écoles des minorités nationales, et les droits de la diaspora grecque auxquels en fait personne ne touche ? – Syriza. Qui les accuse enfin de détruire  les « monuments historiques antifascistes » ? (périphrase faisant certainement allusion aux fameux lénines…) – Syriza.
Bref, un banal parti europutin vient d’obtenir la victoire. Une première qui va en faire rêver de semblables. Et même de plus classiques. Car la Grèce n’est pas la seule dans ce cas. La France la suit de près, malgré une situation économique beaucoup plus saine. Quant aux Ukrainiens, à ce rythme ils risquent moins d’entrer en Europe demain que chez Hadès aujourd’hui.
Scythica

_________________________________________
MAJ 25/02/2015 :
Un accord a été trouvé entre l'eurogroupe et la Grèce. Résumé en 5 points ici      
La liste des réformes concédées à Bruxelles : ici
Noter que pour Valéry Giscard d’Estaing : « La Grèce doit sortir de l’euro». En pronant une "friendly exit", il est en parfaite logique avec son très bon projet Europa. Lire ci-dessous l'interview accordé aux Echos


L’ancien chef de l’Etat Valéry Giscard d’Estaing prône une « friendly exit » de la Grèce pour éviter une crise plus grave. Il juge que l’économie grecque ne peut se redresser sans une monnaie dévaluée.

L’Europe apporte-t-elle les bonnes réponses au problème de la Grèce ?

Le problème est mal posé depuis l’origine. La question fondamentale est de savoir si l’économie grecque peut repartir et prospérer avec une monnaie aussi forte que l’euro. La réponse est clairement négative. Mais au lieu de se concentrer sur ce sujet de fond et d’y répondre, les Européens se focalisent sur la dette grecque. Bien sûr, il est envisageable de soulager un peu le budget grec, en jouant sur le niveau des taux d’intérêt et sur les maturités. Mais là n’est pas l’essentiel. Cela ne résoudra pas le problème de fond auquel est confronté ce pays.



La Grèce doit-elle sortir de l’euro ?

La proposition implicite du nouveau gouvernement grec suppose une dévaluation de la monnaie. Tout simplement parce que le programme sur lequel il a été élu est irréalisable avec une monnaie forte. La production de la Grèce ne peut redevenir compétitive avec le niveau actuel de l’euro. Par conséquent, elle n’est pas en mesure d’appliquer son programme économique notamment la hausse du salaire minimum et l’extension des avantages sociaux. L’entrée de la Grèce dans l’euro en 2001 fut une erreur évidente. J’étais contre à l’époque et je l’ai dit. Les Allemands étaient contre eux aussi. Ils l’ont acceptée parce que d’autres, notamment la France, ont insisté en ce sens. La Grèce ne peut régler ses problèmes aujourd’hui que si elle retrouve une monnaie dévaluable. Il faut donc envisager ce scénario très calmement, à froid, dans l’intérêt de la Grèce elle-même. Il est absurde de dire qu’il s’agirait d’un échec de l’Europe. D’ailleurs, ces jours derniers, la cote de l’euro est remontée. La Grèce a toute sa place dans l’Union européenne. En quittant l’usage de l’euro, elle ne ferait que rejoindre des pays comme le Royaume-Uni, la Suède, la République tchèque etc. qui ne l’ont pas adopté. Mieux : cette sortie lui permettrait de préparer un éventuel retour, plus tard. Ce processus de sortie ordonnée doit et peut se dérouler de manière non conflictuelle, dans l’intérêt mutuel de chacun. C’est ce que j’appellerais une « friendly exit », une sortie dans un esprit amical. La Grèce a besoin de se donner la possibilité de dévaluer sa monnaie. Si elle ne le faisait pas, sa situation s’aggraverait et déboucherait sur une crise encore plus sévère.

Pourquoi cette hypothèse n’est-elle pas posée par les leaders européens selon vous ?

Peut-être  par manque de compétence en matière monétaire et en raison de la pression des milieux spéculatifs. On nous dit que les Grecs ne souhaitent pas quitter l’euro et que le nouveau gouvernement a écarté cette hypothèse pendant la campagne électorale. Certes. Mais ce n’est pas la première fois que des dirigeants se font élire avec un programme inapplicable qu’ils proposent à l'opinion. C’est même chose courante : voyez ce qu’est devenue la promesse du gouvernement français de faire baisser le chômage...



La sortie de la Grèce de l’euro ne risquerait-elle pas d’inciter d’autres pays à la suivre ?

Il n’y a, à l’heure actuelle, aucune agitation particulière dans la zone euro. La situation de la Grèce est singulière et extrême: son taux d’endettement par rapport à la richesse nationale, autour de 175% du PIB, est très supérieur à celui du deuxième pays européen le plus endetté, qui se situe autour de 125%.
Cependant, il faudrait aussi réfléchir aux institutions de la zone euro pour les compléter le moment venu par la création d’un Trésor de la zone euro. Mais ce sont là des questions de plus long terme. La situation grecque appelle une décision forte et rapide permettant au programme politique et social qu’elle s’est donnée de disposer d’une monnaie qui soit dévaluable.

_________________________________________

LA GRECE NE DOIT PAS ETRE REJETEE

 Comprendre le vote des grecs

- Perte des petits commerces et apparition de lots de SDF
Depuis la crise de 2010, le paysage urbain de la Grèce a changé. Et Athènes a tristement rejoint la norme des villes occidentales qui connaissent des flots de SDF. Il y avait pourtant peu de gens qui dormaient dehors jusque-là. C’était même l’une des différences avec la plupart des capitales européennes. Une autre des particularités des villes grecques était le nombre de boutiques parfois improbables – quincailliers de toutes sortes, marchands de couleurs aux multiples variantes – qui survivaient au milieu des franchises internationales. Tous ces petits commerces et entreprises familiales, qui font le tissu économique du pays, ont depuis fait faillite ou ne trouvent plus preneurs. Athènes et les autres cités grecques ressemblant de plus en plus à des villes grillagées... (Le Monde + photoreportage)
- 80% de l’aide à la Grèce a bénéficié au secteur financier (Le Nouvel Observateur)
Conséquence : ce projet d'aide « de peuple à peuple » : une collecte de fonds participative pour les initiatives locales grecques, qui pallient depuis plusieurs années les déficiences des services sociaux. Première du genre, cette initiative est, selon ceux qui en sont à l’origine, une idée politique bien plus qu’humanitaire.(Rue89 , kisskissbankbank)



____________________________________________________________
Merkel, acte III (MAJ 19/03/2015)

Merkel ferme envers Moscou, conciliante envers Athènes


Avant de s'envoler pour Bruxelles où elle devait assister à un nouveau Conseil européen, Angela Merkel a prononcé un véritable discours de politique générale sur l'Europe, jeudi 19 mars, devant les députés allemands. Loin de se contenter d'évoquer la Grèce, la chancelière a, en une vingtaine de minutes, balayé de nombreux sujets aussi bien économiques que géostratégiques.
La croissance. Après quelques propos sur la consolidation de la croissance, Angela Merkel a évoqué le pacte de stabilité et de croissance "qu'il faut respecter" (une pique à l'égard de la France ?) et a apporté son soutien au plan Juncker "qui peut, et qui, j'espère, réussira".
Le Traité transatlantique de libre-échange avec les Etats-Unis. Le sujet lui tient énormément à cœur. C'est elle qui l'a lancé en février 2013 lors d'une visite du vice-président américain Joe Biden à Berlin. Lors d'une rencontre avec le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, en février, elle avait indiqué qu'il fallait que l'accord soit conclu avant la fin de cette année. Sans doute en raison des élections aux Etats-Unis en 2016.
L'Europe de l'énergie. Si cette partie de son discours a été reléguée au second plan par ses déclarations sur la Russie et sur la Grèce, elle est loin d'être inintéressante. Si "le renforcement du marché intérieur de l'énergie" doit rester central, elle a reconnu que la crise en Ukraine avait rendu plus actuel le thème de la sécurité des approvisionnements de l'Europe. "Nous devrons dans les prochaines années renforcer nos efforts pour assurer à long terme la sécurité d'approvisionnement de tous les pays européens", a-t-elle dit. "Les éléments-clés sont pour nous le développement des énergies renouvelables, plus d'efficacité énergétique, la diversification des sources d'énergie et un marché intérieur de l'énergie qui fonctionne".  Il n'est pas si fréquent qu'Angela Merkel dise aussi clairement que l'Europe, qu'elle le veuille ou non, doit réduire sa dépendance au gaz russe. L'Europe de l'énergie est une idée chère à la Pologne qui envisageait même que tous les Européens s'unissent pour leurs achats de gaz russe, une proposition rejetée par Angela Merkel. Pour elle, on ne peut pas imposer une telle mesure aux entreprises. Par ailleurs, la chancelière  a indiqué que "le gouvernement allemand soutiendra de toutes ses forces le gouvernement français – et moi le président Hollande – pour que la conférence sur le climat qui se tient à Paris soit un succès".
La Russie et l'Ukraine. Après s'être félicitée que l'Union européenne reste unie sur ce dossier malgré les intérêts parfois divergents de ses membres, Angela Merkel a plaidé pour le maintien des sanctions jusqu'à ce que tous les points de l'accord de Minsk soit exécutés.  Pas question de baisser  la garde trop tôt face à Poutine. La chancelière s'était mise d'accord avec Obama sur ce sujet quelques heures plus tôt.
Ce n'est qu'après avoir évoqué la Libye, et assuré que l'Allemagne "va tout faire pour aider la Tunisie", qu'Angela Merkel a évoqué la Grèce. Logique, puisque la situation financière d'Athènes ne sera pas traitée au cours du conseil mais, dans la soirée, au cours d'un mini-sommet inédit entre Alexis Tsipras, François Hollande, Angela Merkel, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, président du conseil. Indirectement, Angela Merkel qui a indiqué que "personne n'attendait de solution ce soir" ni à l' issue de sa rencontre avec Alexis Tsipras lundi à Berlin, a manifesté son souhait de parvenir à un compromis. "Le monde nous regarde", a-t-elle dit, une expression qu'elle emploie d'habitude quand à elle s'apprête à demander à l'Allemagne de faire preuve de souplesse. Alors que Wolfgang Schäuble, ministre des finances, ne cesse de dire que seule la Grèce, responsable de ses problèmes, est à même de les résoudre, Angela Merkel s'est montrée plus souple. D'abord elle a répété que "si l'euro échoue, l'Europe échoue", une formule qui lui tient à cœur mais que certains en Allemagne contestent. Or nul ne nie qu'un "Grexit" serait un échec pour la monnaie unique. Surtout, Angela Merkel a terminé son discours par cette phrase soigneusement pesée. "Peut-être est-il temps de nous souvenir comment nous avons réussi cette merveilleuse transformation d'un continent de guerre en une Europe unie : avec de la créativité et le respect des traités, avec des principes établis autant qu'avec de la compréhension mutuelle et une disponibilité pour les compromis". Créativité, compromis... Autant de termes rarement entendus ces jours-ci à Berlin. Comme par hasard, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Michael Roth s'est déclaré jeudi favorable à une nette montée en puissance du fonds créé en 2014  destiné à soutenir des projets scientifiques et sociétaux en vue de rapprocher l'Allemagne et la Grèce. Une façon de dire que si l'Allemagne refuse le débat sur les réparations de guerre, elle est prête à faire un geste pour que les relations bilatérales repartent sur de nouvelles bases.


MAJ 09/04/2015
L'action de Merkel est très intelligente. L'idéal serait que la Grèce respecte ses engagements, tout en menant une action prioritaire vers la population la plus pauvre. Si cela n'est pas possible, la Grèce devrait alors renoncer à l'euro, et se contenter de faire partie des pays de l'UE n'ayant pas la monnaie unique.
Problème : la Grèce ne veut absolument pas jouer la carte de la solidarité européenne vis à vis de la Russie poutinienne mafieuse. 07/04/2015 : Alexis Tsipras arrive à Moscou avec une longue liste de doléances (Le Monde). Si ce pays, la Grèce de Tsipras, ne montre aucune volonté d'agir collectivement, au sein de l'Union à laquelle il appartient, alors l'Union a toutes les raisons de s'interroger quant à un Grexit. Poutine joue évidemment la carte de la division au sein de l'UE, et la Grèce d'Alexis Tsipras est véritablement l'idiot utile de Poutine (Le Nouvel Observateur, 08/04/2015), tout comme quelques autres tels que Orban en Hongrie ou le FN en France. "La recette de la stabilité russe, c'est l'instabilité de l'Union européenne", a déclaré le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk (Le Monde, 20/03/2015) . Il a bien raison, et il est pathétique que certains ne voit pas ou ne veuillent pas le voir.

_________________________________________________________________________
MAJ 17/06/2015 : Alain Lamassoure , dans Les Echos

Le « Grexit » est-il désormais inévitable ?

Je n'y crois pas, ce n'est ni nécessaire ni possible. J'ai du mal à comprendre pourquoi tant de dirigeants et de commentateurs considèrent que, face à l'absence d'un accord sur la Grèce, la seule solution serait une sortie du pays de la zone euro. C'est faux. La Californie a été en faillite plusieurs fois et personne n'a imaginé sa sortie de la zone dollar. La seule chose qui risque de se produire, c'est que la Grèce soit déclarée en faillite et qu'on négocie une restructuration de la dette pour les créanciers. Une sortie de la zone euro serait une tragédie économique pour les Grecs, et ce serait un revers politique pour les Européens après cinq années d'intenses négociations. Je ne crois donc pas à l'hypothèse du « Grexit », d'autant que les autres Etats n'ont aucun moyen pour obliger la Grèce à sortir de la zone euro.

N'y a-t-il pas un problème politique pour toute la zone euro à laisser s'installer une telle situation chaotique en Grèce ?

Il y a trois ans, cela aurait eu des conséquences pour toute la zone euro, mais ce n'est plus le cas et c'est désormais uniquement un problème grec. La seule question politique est pour des pays comme le Portugal ou l'Espagne qui doivent voter à l'automne. Si on cède trop facilement à Syriza, il ne faudra pas s'étonner que cette forme de populisme fasse des bons scores électoraux ailleurs. Le risque est donc avant tout sur la contagion des populismes, pas sur la solidité de la zone euro. Et même, on pourrait dire que le vrai problème provoqué par la Grèce est avant tout un coût d'opportunité : pendant que l'on parle de la Grèce, on ne parle pas des dossiers essentiels que sont les mesures à prendre pour raffermir la croissance, l'agenda numérique, l'union de l'énergie ou la politique de migration en Méditerranée.

Les Européens ont-ils eu raison de demander au FMI de s'associer à eux pour gérer le problème grec ?

Très clairement, une des conclusions que l'on peut tirer de ces cinq années de plan de sauvetage, c'est de dire que cela a été une erreur d'inviter le FMI à la table des négociations. Angela Merkel l'a souhaité à l'époque, et elle a eu tort car ce problème aurait dû rester dans la famille européenne. Il n'y avait aucune raison que les autres pays du monde se mêlent de nos affaires. On se retrouve dans une situation ubuesque où les Etats-Unis ont leur mot à dire sur le cas grec via le FMI, alors que les pays de l'Union européenne qui ne sont pas membres de la zone euro n'ont pas voix au chapitre. Il faut aussi noter que les règles propres au FMI, ainsi que sa jurisprudence pas toujours souple, ne facilitent pas les discussions. La zone euro doit régler ses problèmes par elle-même, c'est clairement un enseignement politique à tirer de cette crise.
Propos recueillis par, Les Echos

_________________________________________________________________________
MAJ 24/06/2015
- Autant la Grèce a eu tort de jouer la "carte poutine" pour essayer de diviser l'UE et monter (?) que la Grèce avait l'alternative d'une alliance avec la Russie en cas de Grexite, autant la Grèce a bien raison de de distinguer FMI et Europe, et de souhaiter sa non ingérence en son sein : 
«Je suis de ceux qui pensent que le FMI ne devrait pas être en Europe»  http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/06/24/20002-20150624ARTFIG00167-grece-de-nouvelles-tensions-plombent-l-espoir-d-un-accord.php
- Les points clés de la négociation, les réformes demandées -->  Le monde
- Les réunions discrètes de hollande sur la Grèce --> Libération
- la scandaleuse politique grecque de l'Europe --> Le Monde
- Hollande, l'allié rêvé de Tsipras qui lui a fait faux bond (le nouvel Obs)







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire