lundi 24 août 2015

Ukraine III.

Actualités sur l'Ukraine.  Kiev. Crimée. Donbass. Propagande et exactions poutiniennes.
 Boris Nemsov, un symbole de l'opposition à Poutine


 

>>> FEV2021 L’Ukraine poursuit la Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme pour des « assassinats ciblés » d’opposants. Cette « requête interétatique » est la neuvième introduite par l’Ukraine contre la Russie. Quatre sont toujours en cours d’examen. Lemonde


>>> FEV2021 En Ukraine, la bataille des langues

Face à la menace russe, Kiev accroît l’usage de l’ukrainien, devenu un enjeu de sécurité nationale. Le secteur des services, le plus grand du pays, doit désormais accueillir les clients dans cette langue.

En Ukraine, parler ukrainien ne va pas de soi. Cela fait plus de trente ans que c’est la seule langue officielle de cette ancienne république soviétique, et pourtant, aujourd’hui encore, c’est le russe qui domine la sphère publique dans les grandes villes. Au restaurant, il arrive de trouver un menu en russe et en anglais, mais pas en ukrainien. Dans les magasins, il n’est pas rare de voir un client et un vendeur échanger chacun dans une langue différente, sans que cela pose problème – presque toute la population est bilingue. Même à la maison, beaucoup repassent spontanément au russe. « On est quand même dans une situation paradoxale, constate, dépité, Taras Kremin, commissaire chargé de la protection de la langue nationale. On se retrouve à devoir protéger l’ukrainien parce que, pendant trente ans, aucune loi n’a réglementé son usage. »

La langue pâtit aussi de son histoire tourmentée après des décennies de répression, de terreur et de russification forcée sous l’Union soviétique. Entre 1992 et 2018, le nombre d’habitants parlant plus souvent ukrainien que russe dans la vie courante n’a ainsi augmenté que de 9 %, selon le Fonds des initiatives démocratiques d’Ilko Koutcheriv, un centre de recherche réputé à Kiev.

Face à la menace russe, les autorités veulent désormais accélérer le processus. Depuis le 16 janvier, le secteur des services, le plus grand du pays, est sommé d’accueillir les clients en ukrainien. C’est l’un des volets-phares de la loi sur la langue, votée en 2019 sous l’ancien président Petro Porochenko mais appliquée par étapes, qui instaure l’usage de l’ukrainien dans tous les domaines de la vie publique. Cette fois, toute la population est touchée au quotidien. « Au supermarché, à la pharmacie ou chez le coiffeur, on doit dorénavant [par défaut] vous parler dans cette langue », explique M. Kremin. En cas d’infraction, passé un premier avertissement, les contrevenants écoperont, à partir de juillet, d’une amende de 5 100 à 6 800 hryvnia (151 à 202 euros). La tolérance est toutefois de mise lorsque le personnel ne maîtrise pas bien l’ukrainien, auquel cas aucune sanction ne sera prise.

Lemonde

 
 
 
>>> AOUT2020 En Ukraine, les militants anticorruption pris pour cibles RÉCIT - La tentative d’assassinat dont a été victime le directeur d’une ONG prônant la réforme de la justice s’ajoute à une longue série. Lefigaro


>>> JUILL2020 La bataille de l'Ukraine face à la hausse des cas de coronavirus Lobs

>>> DEC2019 Les Ukrainiens vent debout contre l’ouverture au marché de leurs terres
La réforme prévoyant la libéralisation des quelque 40 millions d’hectares voulue par le président Zelensky fait craindre à beaucoup que les ventes ne soient trustées par des oligarques ou de puissants magnats. Lemonde

>>> NOV2019 Ihor Kolomoïsky, le cavalier noir de la présidence ukrainienne
L’oligarque est revenu en force dans le pays à la faveur de l’élection de Volodymyr Zelensky. En 2016, l’Etat avait repris la main sur PrivatBank, son établissement, après y avoir découvert un trou de 5,5 milliards de dollars. Lemonde



>>> OCT2019 En Ukraine, les agriculteurs manifestent pour empêcher la "vente des terres" aux riches étrangers
Le gouvernement ukrainien fraîchement élu prévoit d'ouvrir le marché des terres à partir d'octobre 2020. Selon des sondages, entre la moitié et les deux tiers des Ukrainiens y sont opposés parce qu'il craignent une emprise des investisseurs étrangers plus riches qu'eux. LaTribune

22 juillet 2019 (législatives 2019)
>>> Un nouveau départ pour l’Ukraine
Editorial. La parti du président Volodymyr Zelensky a remporté les élections législatives organisées dimanche 21 juillet. Ce dernier a désormais les coudées franches pour mettre en œuvre ses engagements. (Lemonde)

11 juillet 2019
>>> Dans l’Est de l’Ukraine, 900 mètres de paix
Kiev s’est entendu avec les groupes séparatistes pour un retrait commun de leurs forces dans un village près de la frontière russe. Une décision qui augure un changement de stratégie pour le nouveau président. LaCroix


20 mai 2019 (Zelensky)
>>> A peine investi, Volodymyr Zelensky convoque des législatives anticipées en Ukraine
« Je m’engage, par toutes mes actions, à protéger la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, à veiller au bien-être de la patrie et du peuple ukrainien, à défendre les droits et libertés des citoyens, à respecter la Constitution et les lois de l’Ukraine, à remplir mes devoirs dans l’intérêt de tous mes compatriotes, à élever l’autorité de l’Ukraine dans le monde », a déclaré Volodymyr Zelensky, en costume sombre, une main posée sur la Constitution de ce pays indépendant depuis 1991.
(…) M. Zelensky a précisé que sa première mission serait de parvenir à un cessez-le-feu dans l’est du pays où se poursuivent les affrontements avec les séparatistes prorusses qui ont fait quelque treize mille morts. Il a précisé que la reprise du dialogue avec la Russie ne pourra avoir lieu qu’après la restitution des territoires ukrainiens et la libération des prisonniers de guerre. Lemonde

21 avril 2019 (Présidentielles 2019)
>>> Zelensky, le favori à la présidentielle en Ukraine qui se fait passer pour un « honnête homme du peuple ».  Ce comédien de profession, novice en politique et favori du scrutin de ce dimanche face au président sortant, est en réalité un riche entrepreneur qui a notamment « oublié » de déclarer au fisc ukrainien une villa. (Lobs)

20 avril 2019 (vétérans de guerre)
>>> En Ukraine, le délicat retour des vétérans à la vie civile.
Quelque 350 000 hommes et femmes ont combattu ces dernières années. Leur retour est compliqué dans une société ukrainienne qui les perçoit souvent comme une menace. Lemonde

19 avril 2019 (démographie)
>>> Entre guerre et pauvreté, l’Ukraine se vide
Petro Porochenko, devancé dans les sondages avant le scrutin du 21 avril, a admis l’ampleur de l’émigration. Lemonde

16 avril 2019 (présidentielle 2019)
>>> Moscou s’enthousiasme pour le spectacle de la présidentielle ukrainienne
Loin des élections sans suspense orchestrées par le Kremlin, l’affrontement du second tour intrigue, avec une préférence marquée pour le nouveau venu Volodymyr Zelensky. Lemonde

8 avril 2019 (présidentielle 2019)
>>> Ukraine : « Quand la fiction tient lieu de programme »
Dans une tribune au « Monde », François Jost, spécialiste des médias, analyse les ressorts de la victoire de l’humoriste Volodymyr Zelensky au premier tour de l’élection présidentielle ukrainienne.
Tribune. Comment un homme sans quasiment de programme peut-il devenir président de la République ? C’est la question que posent les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en Ukraine, qui a porté en tête, dimanche 31 mars, un humoriste, Volodymyr Zelensky, avec 30,2 % des voix. Lemonde

31 mars 2019 (présidentielles 2019)
>>> Ukraine : le comédien Zelenski en tête, il affrontera le président Porochenko au second tour
 Avec 30,4 % des voix, il devance largement le président sortant, dont le score est estimé à 17,8 %. L’ex-première ministre Ioulia Timochenko est éliminée avec seulement 14,2 % des suffrages.
(...) les quelques irrégularités relevées par la police tout au long de la journée, et également mises en avant par l’équipe de Mme Timochenko, ne semblaient pas avoir de caractère massif. Le camp pro-russe, représenté par deux candidats, enregistre un reflux important, avec moins de 14 % des suffrages, signe de l’influence décroissante de Moscou en Ukraine. (Lemonde)
>>> Moscou (AFP) - Le succès électoral du comédien ukrainien Volodymyr Zelensky est observé avec curiosité et souvent une certaine bienveillance par les Russes, non seulement parce qu'il appelle au dialogue avec Moscou mais aussi parce qu'il partage leurs codes culturels.
Certains observateurs estiment que les autorités russes verraient d'un bon oeil l'élection de ce novice en politique susceptible de faire des faux pas, validant sa théorie d'une Ukraine en plein chaos après lui avoir tourné le dos.
(…) plus que la promesse d'un dialogue renoué, certains Russes, selon la sociologue russe Olga Krychtanovskaïa, pourraient se frotter les mains en prévision d'"un désastre imminent chez l'ancien peuple-frère qui s'apprête à élire un comique à la tête de leur État". (Lobs)


29 mars 2019 (Marioupol, Donbass)
>>> Ukraine : à l’ombre de la guerre, Marioupol résiste
Reportage. La ville portuaire à vingt kilomètres du front se prépare à voter au premier tour de la présidentielle ukrainienne, dimanche 31 mars. L’oligarque Akhmetov et les autorités veulent en faire la vitrine du Donbass.
Le port de Marioupol, à quelques jours du premier tour de la présidentielle, oscille entre guerre et paix. Sur le quai des garde-côtes ukrainiens, deux patrouilleurs de la classe Grif, datant de l’époque soviétique, et une frégate guère plus jeune se préparent à leur future mission en mer d’Azov. Dès que les équipages largueront les amarres, des navires russes surgiront à l’horizon. Ils ne quitteront plus leurs champs de vision. « Les Russes font l’étalage de leur domination, analyse Artiom Poliakov, le porte-parole de garde-côtes qui pèse chacun de ses mots. C’est une forme de pression psychologique. »
Les gardes-côtes sont en « état d’alerte permanente » depuis l’annexion de la Crimée en 2014. En période électorale, la vigilance a grimpé d’un cran. Ici, la menace ne vient pas seulement de la terre (la ligne de front est à vingt kilomètres de la ville à l’Est), mais aussi de la mer où le voisin russe dispose d’une supériorité militaire écrasante. Les Ukrainiens ont déjà dû renoncer à leur patrouille au large de la Crimée annexée et du Donbass occupé par les séparatistes. « Notre mission est de maintenir l’ordre dans le port de Marioupol, résume le lieutenant Alexeï Russin. Malgré la tension, la ville se porte mieux depuis deux ans. »
(…) Diana Berg, qui a dû fuir Donetsk, note la naissance d’une société civile : « Les gens d’ici ont commencé par aider les soldats, avant de s’engager auprès des associations ou de la vie municipale. Il faut tourner la page du paternalisme soviétique en Ukraine. » (LaCroix)


22 mars 2019 (Odessa)
>>> Ukraine : Odessa, ville gangster
Dans cette ville ukrainienne gangrenée par la violence et la corruption, le maire et son clan représentent pourtant tout ce que la révolution de 2014 voulait liquider. (Lemonde)

27 février 2019 (corruption)
>>> Scandale en Ukraine après l’invalidation d’une loi anticorruption
La société civile craint que l’annulation d’une loi voulue par l’Union Européenne ne remette en cause le rapprochement avec l’Ouest. (LaCroix)

>>> DEC2018. Moscou interdit l’importation de plus de produits ukrainiens, coup dur pour Kiev.  La Russie a annoncé samedi 29 décembre l’interdiction de l’importation de produits ukrainiens sur son territoire après les sanctions décrétées par le gouvernement à Kiev. Ceux-ci étaient déjà une réaction à l’escalade militaire en mer Noire de novembre. L’interdiction du blé, du chocolat et de la bière, entre autres, est un nouvel épisode dans les nombreuses sanctions commerciales que les deux pays se sont imposées depuis le début du conflit à l’est du pays, en 2014. Nouveau signe de rupture entre Kiev et Moscou, il s’agit surtout d’une mauvaise nouvelle pour l’économie ukrainienne.
À Kiev, l’annonce russe ne surprend pas. Des mesures de représailles venues de Moscou étaient attendues et elles ne marquent qu’un épisode de plus dans la guerre que se livrent les deux pays sur les plans commercial, militaire, énergétique et financier, ainsi que médiatique et même religieuxRFI



Crimée / histoire
>>> NOV2018. Récit. Le tragique destin de Petro Bolbotchan, éphémère conquérant de la Crimée.
Alors que la France et ses alliés célèbrent la fin du premier conflit mondial, l’Ukraine, elle, est le théâtre de combats acharnés entre diverses factions qui ne prendront fin que des années plus tard. Portrait d’un héros méconnu de cette époque troublée. CI



>>> NOV2018. Le meurtre à l’acide d’une militante anticorruption bouleverse l’Ukraine.
Kateryna Gandziouk était hospitalisée après avoir été attaquée le 31 juillet près de son domicile de Kherson. Lemonde

>>> OCT. Viktor Medvedtchouk, l’homme de Poutine en Ukraine. Cet oligarque prorusse reste très impopulaire dans son pays. Lemonde

>>> OCT2018. Le prix Sakharov décerné au cinéaste Oleg Sentsov, emprisonné en Russie (L'Obs). Les Eurodéputés ont choisi d’attribuer, jeudi 25 octobre, le prestigieux prix pour la liberté d’esprit au cinéaste ukrainien Oleg Sentsov. Celui-ci est emprisonné en Russie pour s’être opposé à l’annexion de la Crimée. LaCroix

>>> OCT2018. Ukraine : emprise russe en mer d’Azov. Depuis l’annexion de la Crimée, en 2014, Moscou multiplie les mesures d’intimidation dans cette zone clé pour Kiev et transforme peu à peu la mer d’Azov en lac intérieur russe. Lemonde

Une première conséquence historique des exactions de Poutine :
>>> OCT2018. Sous tutelle russe depuis 332 ans, l’Eglise orthodoxe ukrainienne obtient son indépendance. Moscou estime qu’une « ligne rouge a été franchie » après la décision du patriarcat de Constantinople de reconnaître l’Eglise ukrainienne autocéphale. (LeMonde)
Philarète de Kiev tient sa revanche contre Moscou. Le Patriarcat œcuménique orthodoxe de Constantinople a reconnu, jeudi 11 octobre, une église indépendante en Ukraine. Une décision historique.(…) « Philarète est un pasteur qui défend, à travers son Église, l’identité nationale ukrainienne avec un certain courage, observe Antoine ­Arjakovsky, théologien et enseignant au collège des Bernardins. C’est grâce à lui que les Ukrainiens peuvent prier dans leur langue. » (LaCroix) . (…) Sa place, relativement modeste, n'a cessé de croître après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et le conflit meurtrier qui oppose depuis plus de quatre ans des séparatistes prorusses et les forces loyales à Kiev dans le Donbass, à l’est du pays.
La Russie menace (comme d'hab) : « C’est une ligne de séparation (…) une nouvelle manifestation d’une scission colossale au sein de la société ukrainienne », a-t-elle commenté devant des étudiants réunis à Sébastopol, en Crimée, ajoutant : « La situation se terminera par une catastrophe globale. L’année 2014 n’a rien appris. » (LeMonde)
En effet, l'année 2014 n'a rien appris à la Russie. Peut-être Poutine croyait-il qu'en attaquant l'Ukraine, des liens de grandes amitiés allaient se créer.

>>> OCT2018. Pour la première fois, des avions F-15 américains participent à des exercices aériens en Ukraine.
Pour l’Otan, une Ukraine « souveraine, indépendante, stable et fermement attachée à la démocratie et à l’état de droit est essentielle à la sécurité euro-atlantique ». D’où les rapports étroits établis par l’Alliance avec Kiev, notamment dans le domaine militaire.
Alors que ses relations avec la Russie sont au plus mal, avec le conflit dans Donbass, l’annexion de la Crimée et les tensions en mer d’Azov, l’Ukraine a donné le coup d’envoi, ce 8 octobre, des manoeuvres aériennes « Clear Sky 2018 », auxquelles participent 8 forces aériennes de pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique, le Danemark, l’Estonie, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie. Opex360



>>> OCT2018. Ukraine : François Hollande décoré par le président Porochenko LeJDD

>>> SEPT2018. Tempête russo-ukrainienne sur la mer d'Azov.
Dominant une mer étincelante sous le soleil de plomb, les grues du port ukrainien de Marioupol restent immobiles: son activité se trouve en grande partie paralysée en raison de ce que Kiev dénonce comme un blocus russe de la mer d'Azov.
Cette petite mer se trouve dans une zone sous haute tension, entre la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par la Russie en 2014 et l'est de l'Ukraine, théâtre d'une guerre avec les séparatistes prorusses.
Une nouvelle crise s'amplifie, Kiev et les Occidentaux accusant la Russie d'"entraver" délibérément la navigation des navires commerciaux via le détroit de Kertch, seule voie maritime vers la mer d'Azov.
"Je n'ai rien vu de pareil depuis que j'ai commencé à travailler ici" il y a 23 ans, soupire Serguiï Kostyrko, un docker, montrant le principal quai de Marioupol, vide. "Les cargos sont devenus trop rares dans notre port". Challenges

>>> SEPT2018. En Ukraine, un parlement régional interdit les produits culturels russes.
À Lviv, dans l’Ouest ukrainien, le parlement régional a adopté, mardi 18 septembre, un moratoire interdisant les produits culturels russes dans l’espace public, jusqu’à la fin de « l’occupation » de la Russie. LaCroix
Une excellente mesure, que devraient prendre tous les pays européens !


>>> SEPT2018. « Donbass », la face sombre de l’humanité.
Prix de la mise en scène (Un certain regard) à Cannes, Donbass, ce pavé dans la mare russe, décrit une Ukraine livrée aux pires instincts, dans une série de saynètes glaçantes.
Donbass *** , de Sergei Loznitsa. Film ukrainien, allemand, néerlandais et français, 2 h 01
Voyage tragique dans le monde d’Orwell, là où toutes les notions habituelles sont inversées et les humains livrés aux pires pulsions, encouragés et impunis. Sergei Loznitsa nous plonge au cœur du Donbass d’aujourd’hui, dans l’est de l’Ukraine, son pays, contrôlé par des bandes armées qui font régner la terreur, la violence et l’humiliation avec un plaisir sadique. LaCroix

>>> SEPT2018. Ukraine: Washington et l'UE condamnent des élections factices dans l'Est pro-russe. Les États-Unis et l'Union européenne ont condamné mercredi les projets d'élections dans les territoires de l'Est de l'Ukraine contrôlés par des pro-Russes, à Donetsk et Lougansk, y voyant une initiative de Moscou. LePoint

>>> SEPT2018. Ukraine. Ikea, Ryanair et H&M s’installent dans le pays. Ikea, Ryanair, H&M… Plusieurs grandes marques internationales se sont lancées sur le marché ukrainien malgré la guerre en cours dans l’est du pays. LeTélégramme

>>> SEPT2018. Le Patriarcat de Moscou s’en prend à Bartholomée concernant l’Ukraine LaCroix

>>> AOUT2018. Ukraine : le dirigeant séparatiste Zakhartchenko tué dans une explosion. L'Obs

>>> AOUT2018. Nouvelle plainte de l’Ukraine contre la Russie à la CEDH
 (...) La plainte vise cette fois l’arrestation, les poursuites et, dans certains cas, la condamnation dont ont fait l’objet des citoyens ukrainiens résidant en Russie pour des infractions telles qu’appartenance à une organisation interdite, crimes de guerre, espionnage ou terrorisme.
(...) Trois autres requêtes ukrainiennes contre la Russie sont déjà pendantes devant la Cour de Strasbourg. (...) L’une concerne l’annexion de la Crimée, une seconde la situation dans l’est de l’Ukraine où la Russie est accusée de soutenir des indépendantistes qui lui sont favorables, une troisième concerne l’enlèvement de trois groupes d’enfants dans l’est de l’Ukraine en 2014 et leur transfert provisoire en Russie. Challenges.

>>> AOUT2018. L'Ukraine commémore son indépendance avec une parade militaire sans précédent. Kiev - L'Ukraine, confrontée à un conflit meurtrier depuis plus de quatre ans avec des séparatistes prorusses, a célébré vendredi le 27e anniversaire de son indépendance avec une parade militaire d'une ampleur sans précédent.
(...) Des militaires venus d'une dizaine de pays soutiens de Kiev (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Pologne...) ont également pris part à la parade.
Cet étalage de puissance contraste avec la ruine de l'armée ukrainienne au début du conflit, avec des équipements dépassés et des troupes démoralisées. Des corps de volontaires indépendants avaient alors été créés pour aller combattre contre les rebelles, soutenus militairement selon Kiev et les Occidentaux par Moscou.
 L'Express

>>> AOUT2018. Les Etats-Unis se disent prêts à contrer une « ingérence » russe en Ukraine. Le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, a rencontré à Kiev le président ukrainien, Petro Porochenko. Ils se sont entretenus de l’élection présidentielle prévue en 2019. Lemonde

>>> AOUT2018. Oleg Sentsov : le destin d'un nouveau dissident. Modeste cinéaste jusqu'à la révolte de Maïdan, à Kiev, et l'annexion de la Crimée, Oleg Sentsov s'est métamorphosé dans son bagne en symbole de la résistance à la répression russe. LeJDD



>>> AOUT2018. La reconnaissance de l’Église de Kiev par Constantinople est une décision sage.
Antoine Arjakovsky, historien, auteur de « Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou. Anatomie de l’âme russe » (Salvator, 2018), explicite les enjeux de l’autocéphalie qui pourrait être prochainement reconnue à l’Église du Patriarcat de Kiev. LaCroix

>>> JUIL2018. Ukraine: manœuvres russes pour prendre le contrôle des eaux.
Depuis plusieurs années, en Ukraine, l’inquiétude grandit au sujet des manœuvres militaires menées par la Fédération de Russie dans la mer d’Azov. En effet, la Russie a entrepris de construire un pont sur le détroit de Kertch, qui relie la mer d’Azov à la Mer noire. L’ouvrage a été inauguré au mois de mai 2018. RFI
>>> JUIL2018. Antonov, l’Ukrainien, s’allie à Boeing, l’Américain, sur le dos des Russes OuestFrance
>>> JUIL2018. L'indépendance de l'Eglise ukrainienne synonyme de séisme politique pour la Russie RFI
>>> JUIL2018. L'Ukraine marque le deuxième anniversaire du meurtre non élucidé d'un journaliste. L'Expansion
>>> JUIL2018. Reportage. En Ukraine, le spleen de la région sécessionniste de Donetsk. Un reporter russe s’est rendu dans la République populaire de Donetsk, l’une des deux régions russophones du Donbass en conflit armé avec Kiev depuis quatre ans. Découragés et abattus, les habitants perdent leur foi en les autorités locales et en la Russie. CI
>>> JUIL2018. Le Pentagone va verser 200 millions de dollars de plus pour la défense ukrainienne LaTribune
>>> JUIL2018. L'Ukraine s'offre 55 hélicoptères d'Airbus Helicopters. LaTribune

>>> JUIN2018. Andreï Paroubi : « L’agression russe se poursuit à l’Est de l’Ukraine ».
ENTRETIEN avec Andreï Paroubi, président du parlement ukrainien et, à ce titre, 3ème personnage de l’État en Ukraine. Ancien cofondateur du Parti social national ukrainien, qui deviendra la formation d’extrême droite Svoboda, il est passé ensuite par différentes formations dont le Front populaire de l’ex-premier ministre Arseni Iatseniouk. De passage en France, il a été reçu lundi 11 juin par le président de l’assemblée nationale François de Rugy. LaCroix


>>> JUIN2018. François de Rugy accusé [par Poutine... Euh pardon par Mélenchon] de recevoir un néonazi ukrainien à l'Assemblée. L'Obs [En revanche, les « insoumis » n'ont pas vu aucun problème avec un petit nazi à la tête de la sainte russe, qui lui menace, attaque, tue, et envahi ses voisins. Lesdits « insoumis » n'ont pas remarqué, non plus, que si antisémistisme il y a, il est négligeable en Ukraine, en comparaison de la France, et notamment au sein des « insoumis » (on se rappellera de déclarations douteuses de certains « insoumis », concernant le terrorisme islamiste)



>>> JUIN2018. L’Ukraine vote enfin la création de la haute cour anticorruption LaCroix

>>> AVR2018. Création d’une Eglise orthodoxe unifiée et autocéphale. L’initiative vise à unifier les différents courants religieux présents dans le pays, mais surtout à créer une Eglise nationale indépendante de MoscouRFI
>>> AVR2018. Le président ukrainien en campagne pour la reconnaissance d’une Église orthodoxe nationale. Petro Porochanko estime qu’une reconnaissance de l’Église orthodoxe ukrainienne par le Patriarche de Constantinople est désormais très proche. Cet événement, s’il a lieu, trancherait un lien essentiel qui subsistait entre la Russie et l’Ukraine. LaCroix
>>> AVR2018. En Ukraine, la lutte contre la corruption progresse difficilement Euractiv



>>> MARS2018. Ukraine: un accord pour acheter 55 hélicoptères Airbus.
L'accord a été annoncé à l'occasion d'une visite à Kiev du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a rappelé le soutien apporté par la France à l'Ukraine dans son épreuve de force avec la Russie tout en exhortant les autorités de Kiev à lutter davantage contre la corruption. (...) "La France est un partenaire fiable et stratégique", a commenté le Premier ministre ukrainien Volodymyr Groysman après un entretien avec Le Drian. "Nous apprécions sincèrement le soutien apporté par la France à la souveraineté ukrainienne." Lefigaro
>>> MARS2018. Accusée de préparer un coup d’Etat, l’ancienne héroïne ukrainienne Nadia Savtchenko a été arrêtée Lemonde
>>> MARS2018. Kiev, terre d’accueil de l’exil russe.
Ces dernières années, ils sont arrivés par milliers dans la capitale ukrainienne, attirés par le vent de liberté qui y souffle. Opposants persécutés par le régime ou jeunes diplômés des classes moyennes, ils fuient l’atmosphère pesante de l’ère Poutine. LeMonde

>>> MARS2018. Les espoirs trahis de la révolution ukrainienne. L’enlisement de la lutte anticorruption irrite les alliés occidentaux du président Porochenko, et ses électeurs. Lemonde
>>> MARS2018. Ukraine: l'ex-pilote Savtchenko accusée d'avoir préparé un attentat TV5monde
>>> MARS2018. L’Ukraine remporte une nouvelle bataille de la «guerre du gaz» face à la Russie. (...) Gazprom joue la montre et retarde le paiement des compensations dues. Ce 1er mars, la compagnie a aussi refusé de livrer à Naftogaz la quantité de gaz prévue pour le mois de mars. L’Ukraine a développé depuis 2014 des voies d’approvisionnement alternatives, et elle peut survivre sans livraison directe de gaz russe. RFI

>>> FEV2018. Ukraine - Entretien de Jean-Yves Le Drian avec son homologue (Paris, 5 février 2018)
De nombreuses avancées ont été réalisées tant pour l’assainissement du secteur bancaire, que pour la réforme du secteur énergétique, ou encore pour la mise en place d’un dispositif législatif et institutionnel de lutte contre la corruption. Avec ses partenaires européens et du G7, la France soutient l’Ukraine dans ces réformes et apportera tout son appui à leur mise en oeuvre. La lutte contre la corruption est la priorité sur laquelle doivent se concentrer tous les efforts, en particulier avec la mise en place d’une cour anti-corruption opérationnelle et indépendante.
 Les ministres ont salué par ailleurs les projets de coopération entre nos deux pays. Les entreprises françaises sont très présentes en Ukraine et de nombreuses autres projettent de s’y installer. Des projets importants existent dans les secteurs des énergies renouvelables et du développement urbain durable. Ce sont autant de futurs piliers pour une relation de coopération robuste et durable. La France souhaite en particulier avancer en matière d’échanges entre les sociétés civiles et entre les jeunes. A ce titre, la décision ukrainienne de faire de l’année universitaire 2018-2019 l’année de la langue française en Ukraine contribuera à renforcer nos liens humains.
 Jean-Yves Le Drian et Pavlo Klimkine ont également abordé la situation dans l’est du pays. La France est attachée à la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues et ne reconnaît pas l’annexion illégale de la Crimée.
Diplomatie

>>> JAN2018.    Ukraine: le Parlement vote une loi sur la réintégration des territoires occupés. Le Parlement ukrainien a adopté ce 18 janvier une loi sur la réintégration des territoires occupés par les séparatistes pro-russes. Depuis 2014, la guerre dans le Donbass a fait au moins 10 300 morts. Le texte était très attendu à Kiev, car il dénonce la Russie comme un agresseur. (...) « C’est un signal pour le Donbass et la Crimée : vous êtes une partie inséparable de l’Ukraine ». Sur Twitter, le président Petro Porochenko se félicite de l’adoption de sa proposition de loi. Elle éclaircit le statut de la zone de guerre, et consacre les territoires séparatistes comme « temporairement occupés ». RFI

>>> JAN2018. L'Ukraine tente d'enrayer le fléau de la corruption LeFigaro 
>>> JAN2018. L'Ukraine construit sa première centrale solaire à Tchernobyl CI

>>> DEC2017. Ukraine : échange de nombreux prisonniers entre Kiev et les séparatistes. Des militaires capturés durant des combats ont été libérés, mais aussi des civils suspectés d’actions de soutien au camp opposé.
Il s’agit d’un rare signe d’espoir en provenance du front de l’Est. Mercredi 27 décembre, Kiev et les rebelles séparatistes du Donbass, qui se font la guerre depuis le printemps 2014, ont procédé à un important échange de prisonniers. Soixante-quatorze prisonniers ukrainiens ont été libérés et renvoyés chez eux par les rebelles, tandis que la partie ukrainienne en relâchait plus de deux cent cinquante. Lemonde

>>> DEC2017. En Ukraine, une taupe russe auprès du premier ministre. L’interprète du premier ministre Volodymyr Hroïsman a été inculpé pour « haute trahison » au profit de Moscou. Lemonde
>>> DEC2017. En Ukraine, la contestation monte contre le président Porochenko LeMonde
>>> SEPT2017. Les Tatars de Crimée sous la pression de Moscou LaCroix
>>> AOUT2017. Une embellie économique en Ukraine RFI


>>> JUIL2017. Cyberattaques : trois piratages qui montrent que l'Ukraine est un terrain d'entraînement des hackers prorusses La piste du rançongiciel Petrwrap semble remonter jusqu'en Russie, et constitue le dernier épisode en date d'une véritable cyberguerre menée par Moscou. Objectif : ternir l'image de l'Ukraine   FranceTVinfo 
Dès lors, faut-il vraiment s'étonner de l'expulsion de quatre "journalistes" russes connu pour leur "travail" de dénigrement de l'Ukraine et de propagande russe ? (RFI, août 2017)

>>> SEPT2017. « L’Ukraine a effectué des pas importants vers la modernisation » Dans une tribune au « Monde », la journaliste et professeure d’université Tetyana Ogarkova et le philosophe Volodymyr Yermolenko exposent l’état de leur pays, alors que l’accord d’association avec l’Union européenne entre en vigueur vendredi 1er septembre. Lemonde
>>> SEPT2017. « En Ukraine, la “révolution de la dignité” a abouti à la corruption, au nationalisme et au déclin des libertés » Dans une tribune au « Monde », le politologue et philosophe ukrainien Mikhaïl Minakov décrit l’état de son pays, trois ans après les manifestions de la place Maïdan, alors que l’accord d’association avec l’Union européenne entre en vigueur vendredi 1er septembre. Lemonde

>>> AOUT2017. Le chef du Pentagone en Ukraine . "Depuis le premier jour de l'agression russe, nous avons appelé tous les pays du monde à nous aider en nous livrant des armes létales. Pour le moment, seule la Lituanie nous a fourni une telle aide", a souligné mercredi devant les journalistes le ministre ukrainien de la Défense Stepan Poltorak. Lefigaro
>>> AOUT2017. Ukraine : fenêtre sur guerre. REPORTAGE - Dans le Donbass, à quelques kilomètres de Donetsk, Marinka est le théâtre d'affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses. Une guerre de positions éreintante que subissent quotidiennement les habitants de cette petite ville oubliée, coupée en deux par cette ligne de front invisible. «Ne nous oubliez pas. Ce qui se passe ici ne concerne pas que l'Ukraine, mais toute l'Europe. Vous pensez que Poutine s'arrêtera chez nous?»  Lefigaro
>>> JUIN2017. L’Ukraine au menu du président Macron LaCroix
>>> MARS2017. Agro KMR, l’énorme ferme ukrainienne gérée par des Français BlogLaCroix
>>> JAN2016. L’Ukraine rejoint l'itinéraire transcaspien de transport Azertag


UKRAINE et UE
>>> Anne de Kiev, reine des Francs. La venue à Paris du président ukrainien Petro Porochenko a été l’occasion d’une discrète mise au point. Emmanuel Macron a évoqué la mémoire d’Anne de Kiev. Et il y a vu une preuve de l’ancienneté des relations entre la France et l’Ukraine, corrigeant ainsi les propos de Vladimir Poutine, il y a un mois. LaCroix 

>>> MARS2017. Fin de l'obligation de visa pour les Ukrainiens  Parlement européen  
>>> NOV2016. Octroi de visas de long séjour aux ukrainiens. La Hongrie a annoncé le 24 novembre rendre gratuit avec effet immédiat l'octroi de visas de long séjour aux Ukrainiens, après une rencontre du Premier ministre hongrois Viktor Orban avec son homologue ukrainien Volodymyr Groysma... 
>>> NOV2016. Ukraine : l’Europe ne doit pas se dérober. Editorial. Craignant que son pays ne soit sacrifié sur l’autel du réalisme face à la Russie, le président Petro Porochenko se rend jeudi à Bruxelles pour plaider la cause de l’Ukraine. Le Monde
>>> NOV2016. Les Européens réaffirment leur solidarité avec l’Ukraine. Bruxelles tient à confirmer son soutien à Kiev sur lequel lorgne la Russie. Les Ukrainiens devraient bientôt pouvoir séjourner sur le territoire européen sans visas. La Croix




I KIEV, Maïdan

II CRIMEE
- Fallen Heroes : Serhiy Kokurin, tué par les russes en Crimée (mars 2014) 

http://maidantranslations.com/2014/03/22/fallen-heroes-serhiy-kokurin-warrant-officer-at-photogrammetric-center-in-simferopol/
RAPPEL sur la Crimée

La question de la Crimée, illégalement annexée par la Russie en mars 2014, a ressurgi à nouveau, à l’automne 2015, dans l’actualité de la politique mondiale à la suite du lancement d’un blocus massif de la Crimée par des militants tatars et des membres de bataillons de volontaires. Cela d’autant plus que, depuis fin novembre, la péninsule connaît des coupures d’électricité, d’abord totales, puis partielles, conséquences de la destruction des quatre lignes qui fournissaient la Crimée en électricité depuis l’Ukraine.
Dans le contexte actuel de guerre dans l’Est de l’Ukraine, la question de la Crimée est, sans doute, devenue secondaire, mais rappelons que, dans l’Europe d’après-guerre, la péninsule représente actuellement un cas unique où, en temps de paix, un Etat a occupé et annexé une partie du territoire d’un autre Etat, brisant ainsi tous les accords internationaux et intergouvernementaux existants.

Le déroulement de l'annexion
- Le 27 février 2014, les unités spéciales russes ont pris le contrôle des bâtiments stratégiques de la péninsule, y compris les bâtiments du Parlement de la République autonome de Crimée.
- Durant le mois suivant, les Russes ont pris le contrôle total des installations stratégiques des infrastructures civiles et militaires, en bloquant les unités militaires ukrainiennes. Les occupants portaient des uniformes sans emblèmes nationaux ni insignes militaires ; ils ont ainsi été surnommés par la population locale « les petits hommes verts ». Sachant que les événements se sont déroulés très rapidement et que le Kremlin a envoyé des forces spéciales russes extrêmement bien entraînées, les commandants de l’armée ukrainienne sur la péninsule ont été tout simplement pris par surprise et n’ont pas pu riposter sans l’intervention des militaires de l’Ukraine continentale. Kiev a pris la décision de ne pas envoyer de forces supplémentaires en Crimée comprenant que la contre-attaque de l’armée ukrainienne provoquerait immédiatement un affrontement militaire d’une grande ampleur avec la Russie. Les Ukrainiens venaient tout juste de vivre les tragiques événements de «la Révolution de la Dignité » et n’étaient pas prêts à revivre des pertes humaines.
- Le référendum portant sur le rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie a été organisé en deux semaines et s’est tenu le 16 mars 2014. Les résultats ont été annoncés le lendemain : 96,6% de « oui » au rattachement à la Russie avec un taux de participation de 82%. D’après la déclaration de Moustafa Djemilev, chef de file du Mouvement national des Tatars de Crimée, le taux de participation n’aurait été que de 32,4%.
- Le même jour, le Parlement de Crimée a proclamé l’indépendance de la péninsule et demandé son rattachement à la Russie.
- Le processus d’annexion a abouti officiellement, le 21 mars 2014, dans un processus législatif accéléré. Lors d’une cérémonie au Kremlin, Poutine a signé la loi créant deux nouvelles entités administratives russes : la Crimée et la ville portuaire de Sébastopol. Le Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement russe, et la Douma, la chambre basse, avaient ratifié peu auparavant le traité sur le rattachement.
- Le 15 avril 2014, le Parlement ukrainien (Verkhovna Rada) a reconnu la Crimée comme territoire temporairement occupé.

La Russie, un état menteur
- Malgré toutes les accusations, Moscou a nié la présence de militaires russes sur la péninsule.
- Un an après l’annexion, le 15 mars 2015, la chaîne de télévision d’Etat russe « Rossiya 1 » a diffusé un documentaire « Crimée, le chemin vers la patrie » sur les évènements du printemps 2014 en Crimée. Dans un entretien pour ce documentaire, le président russe a reconnu qu’il avait dirigé personnellement les actions militaires russes sur la péninsule : « Dans la nuit du 22 au 23 février 2014, j’avais dit à mes collègues : la situation est telle en Ukraine que nous devons commencer à travailler au retour de la Crimée au sein de la Russie, parce que nous ne pouvons pas abandonner aux nationalistes ce territoire et ses habitants en détresse»5. Plus loin, il ajoute : « A lors, je ne le cache pas, j’ai donné l’ordre au ministère de la Défense de transférer là-bas des unités spéciales des services secrets, des forces du corps des Marines, ainsi que des parachutistes ». Dans le même documentaire, le président russe a affirmé qu’il était prêt à « mettre en état opérationnel » les forces nucléaires russes en cas d’intervention militaire des pays occidentaux.

La Russie, un état criminel
En annexant le territoire de la péninsule de Crimée appartenant à l’Etat ukrainien, la Russie a violé trois traités internationaux signés par elle.
1/ En 1994, le Mémorandum de Budapest avait été signé entre l’Ukraine, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Par cet accord, l’Ukraine acceptait de se défaire du stock d’armes nucléaires dont elle avait hérité à la dislocation de l’URSS ; en contrepartie, les États signataires s’engageaient à respecter l’indépendance et la souveraineté ukrainiennes dans ses frontières et à s’abstenir de toute menace ou usage de la force contre l’Ukraine.
2/ Le deuxième accord non respecté est le Traité d’amitié, de coopération et de partenariat entre la Russie et l’Ukraine, signé à Kiev en 1997.
3/ Enfin le troisième traité est l’Accord entre la Russie et l’Ukraine sur la frontière russo-ukrainienne, signé à Kiev en 2003, selon lequel la Crimée est et demeure partie intégrante de l’Ukraine.

La propagande russe sur l’annexion de la Crimée s’est avérée assez efficace sur la péninsule, ainsi que parmi les citoyens russes. La stratégie du Kremlin a consisté à convaincre que le rattachement de la péninsule « à la patrie » était nécessaire et urgent, car les russophones de Crimée étaient menacés par « le Kiev fasciste ». Rappelons qu’exactement le même prétexte a été utilisé par Moscou pour justifier son intervention militaire à l’Est de l’Ukraine. Une grande majorité de Russes est persuadée de la légitimité de cette annexion et considère cette action comme une preuve de la puissance de leur pays. Mais ils ne se posent pas de questions sur le coût possible de ce rattachement. En effet, la Crimée n’a jamais été une région autosuffisante et dépendait toujours de Kiev, qu’il s’agisse de subventions ou de services vitaux, comme l’eau et l’électricité. Ce sont par exemple 80% de l’électricité de Crimée qui provenaient d’Ukraine.

Au plan militaire, certaines sources affirment la présence d’armes nucléaires russes en Crimée. A la fin de 2014, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a affirmé que Moscou avait le droit d’installer son arsenal nucléaire sur tout le territoire de la Russie, y compris sur la péninsule de Crimée.

Conclusion
Même si Daech et le terrorisme sont passés au premier plan dans les préoccupations de la communauté internationale, l’annexion de la Crimée représente toujours une sérieuse menace non seulement pour l’Ukraine mais aussi pour le reste de l’Europe. L’Etat ukrainien a vécu ce rattachement comme une double trahison : de la part des habitants de la Crimée qui ont voté pour « la réunification » avec la Russie et de la part de la Russie qui durant des années s’est positionnée comme un peuple-frère et finalement n’a pas hésité à annexer militairement une partie du territoire ukrainien. Kiev n’est pas en mesure de récupérer la péninsule de Crimée actuellement, mais continue à considérer cette région comme un territoire ukrainien temporairement occupé par la Russie.

Pour d’autres pays, comme la Géorgie, la Moldavie ou les pays baltes, cette annexion est un signal de danger envisageable pour leur propre territoire : la Russie a montré qu’elle est capable d’agir rapidement et efficacement, tandis que la communauté internationale n’a pas trouvé d’autres réponses que d’imposer des sanctions contre la Russie. Même le Royaume-Uni et les Etats-Unis, signataires du Mémorandum de Budapest, qui étaient censés garantir la souveraineté et les frontières existantes de l’Ukraine, n’ont pas été en mesure
de s’opposer à la Russie lors de cette annexion. Malheureusement, l’absence de forte réaction de la communauté internationale pourrait permettre au président russe d’envisager le même scenario dans d’autres Etats où existent une minorité russe.

Extrait de Questions d'Europe 382, FondationRobertSchuman


>>> FEV2016.  En Crimée, situation préoccupante pour les droits de l'homme HuffingtonPost  

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III DONBASS
Cette jeune femme que Poutine veut briser

Elle s'appelle Nadejda Savtchenko, elle mobilise bien peu de médias français, et encore moins de parlementaires français. Nous avons affaire à un procès poutinien, un de plus. Un de plus passé sous silence. Un article publié dans Le Monde lui est toutefois consacré en ce 4 mars 2016.
Nadejda Savtchenko est considérée comme une prisonnière politique par les défenseurs des droits de l’homme et comme une héroïne en Ukraine.

Ca a commencé comme ça.  Députée et officier dans l’armée de l'air ukrainienne, Nadejda Savtchenko a été enlevée le 17 juin 2014 par des « séparatistes » dans l’est de l’Ukraine puis emmenée de force en Russie.
Depuis 2014, les grèves de la faim et de la soif se succèdent.
Aujourd'hui, elle comparaît pour avoir, selon l’accusation, transmis la position de deux journalistes russes tués par un tir de mortier. Elle-même, comme ses avocats, a toujours balayé ces accusations, faisant notamment valoir que, au moment de la mort des deux journalistes, elle avait déjà été capturée par les séparatistes. (LeMonde



 
Lettre de Nadejda Savtchenko, écrite depuis sa prison en Russie  (1)

Moi, Nadejda Viktorovna Savtchenko, citoyenne ukrainienne, je déclare commencer à partir d'aujourd'hui, vendredi 4 mars 2015, une grève de la faim et de la soif et ce jusqu'à mon retour en Ukraine, vivante ou morte !
Cette grève est ma façon de protester contre les actions du pouvoir russe, de ses services spéciaux, de son Comité d'enquête, de ses juges et de ses procureurs et contre leurs tentatives de dissimuler leur caractère criminel.
Ils sont coupables d'enfreindre le droit international, de m'avoir kidnappée en Ukraine, de m'avoir emmenée de force en Russie, de me retenir prisonnière en Russie illégalement et d'avoir organisé ce procès inique.
J'interdis, que ce soit dans cette prison ou en général en Russie, qu'on essaye de m'obliger à cesser ma grève totale, j'interdis qu'on me fasse subir des analyses ou qu'on me contraigne à prendre des médicaments. J'interdis aux médecins russes et au personnel de la prison de me toucher.
Je n'accepterai d'être examinée que par des médecins ukrainiens ou appartenant à l'Union Européenne. J'interdis qu'on me transfère de ma cellule actuelle pour me convoyer où que ce soit si je ne suis pas informée de la raison du transfert et de la destination.
Je considérerai toute action physique à mon égard comme un acte de torture et je résisterai.
Si je suis encore vivante le 9 mars 2016, j'exige qu'on me conduise à Donetsk pour être présente à l'audience.
Si je meurs, j'interdis qu'on procède à une autopsie de mon corps et j'exige qu'on le remette à ma mère et à ma soeur.
Ma décision est inébranlable et ne changera pas !





Quid de la solidarité européenne ?
On le sait, l'Union Européenne est mal en point. Peu de solidarité envers la France engagée en guerre en Syrie. Peu de solidarité envers les pays d'Europe de l'est menacés par Poutine. Absence d'un bloc européen pour résoudre le problème des migrants.
L'affaire Nadiya Savchenko n'est pas, elle non plus, traitée par un « bloc européen » qui pourrait pourtant faire pression plus efficacement sur la Russie.

En février 2016, une grève de la faim en chaîne pour Nadiya Savchenko ainsi que les autres prisonniers politiques ukrainiens détenus en Russie avait été lancée. L’initiative venait des députés tchèques du Conseil européen à Strasbourg. La députée tchèque Kristyna Zelenkova, de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE), avait lancé l’appel le 16 février 2016 dans le cadre d’une action pan-européenne. le 15 février 2015, vingt-trois membres du Parlement Tchèque ont, dans une lettre adressée aux autorités russes, appelé à libérer treize Ukrainiens tenus dans les geôles moskovites.

Au bout d’une deuxième grève de la faim de près de trois mois, et après la visite officiele de Vira Savtchenko au Parlement de Strasbourg le 17 avril 2015, une résolution pour demander la libération immédiate de la prisonnière de Poutine allait enfin être votée d’urgence au Parlement Européen. Près de 6 mois plus tard, une résolution du Parlement européen condamnait la Russie pour l’enlèvement et la mise en détention illégale de citoyens ukrainiens. A Strasbourg, Nadine Morano et plusieurs députés français d’extrême droite votaient contre les prisonniers ukrainiens. Nadia Savtchenko, élue députée au Conseil de l’Europe, aura encore l’occasion de « remercier » la Morano de vive voix… 


05 mars 2016 : La Grande Bretagne appelle la Russie à libérer Nadejda Savtchenko. (UKinform). La veille, l'amiral Kirby, porte-parole du Département d’État américain, ainsi que le président du Conseil européen Pedro Agramunt, faisaient de même.



Que faire ?
Il est légitime et logique que l'Ukraine demande le rétablissement de la souveraineté de son territoire et un contrôle par des forces neutres du Donbass avant que des élections puissent s'y dérouler. Le président ukrainien a déclaré : « En 2016, la souveraineté ukrainienne doit être rétablie sur les territoires occupés des régions de Donetsk et de Lougansk », où un conflit armé a fait plus de 9.000 morts depuis avril 2014. Il a promis de n'utiliser que des moyens politiques et diplomatiques pour parvenir à cette fin. (LeNouvelObs
La Russie, la Grande-Bretagne et les États-Unis s'étaient portés garants de la souveraineté de l'Ukraine en 1994 après que cette ex-république soviétique avait renoncé à son arsenal nucléaire, alors le troisième au monde après la chute de l'URSS.
La faiblesse de l'action occidentale en faveur de l'Ukraine de l'Ukraine est donc bien décevante, compte tenu des accords passés et des révolutions du peuple ukrainien. Pourtant, c'est bien d'un Plan Marshall dont l'Ukraine aurait besoin.  

Les autorités ukrainiennes, de leur côté, doivent agir à différents niveaux -en particulier en matière de droits de l'homme et de lutte contre la corruption- pour favoriser un rapprochement avec les occidentaux.

 

7 eurodéputés en grève de la faim en soutien à Nadejda Savtchenko et à l'Ukraine

L’initiateur de cette grève de la faim « parlementaire » est lituanien, vice-président du troisième groupe politique le plus important au sein du Parlement européen, Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, également présent au Conseil de l’Europe (APCE).
La liste des 7 :
  • Petras AUŠTREVIČIUS (Lituanie)
    Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe
  • Gabrielius LANDSBERGIS (Lituanie)
    Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens)
  • Antanas GUOGA (Lituanie)
    Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe
  • Michaela ŠOJDROVÁ (République Tchèque)
    Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens)
  • Pavel SVOBODA (République Tchèque)
    Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens)
  • Julia PITERA (Pologne)
    Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens)
  • Beatriz BECERRA BASTERRECHEA (Espagne)
    Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe

 >>> Un témoignage de Vitaliy, alors qu'il était prisonnier avec Nadia : leJDD, Fév2015 


Que faire, en tant que français ?
Remarquer, d'abord, que la France ne fait plus partie des pays les plus « eurofriendly » , ni des pays les plus amicaux avec l'Ukraine. Avec un FN influent, on peut même classer la France parmi les pays les plus poutiniens et les plus poutinisés d'Europe (avec, aussi, la Grèce, et la Hongrie). On le constate par exemple au Parlement européen.

>>> Au niveau politique, se souvenir que l'extrême-droite et l'extrême-gauche sont des soutiens indéfectibles de Poutine. Que parmi Les Républicains, le clan sarkosiste – avec une mention spéciale pour Mariani- est lui aussi très poutinien. En tirer les conséquences lorsqu'il s'agira de voter.

>>> Les politiques français soutenant l'Ukraine face à la Russie sont plutôt à chercher au centre droit et au centre gauche ; certains sont devenus plus actifs suite au lancement du Comité international de soutien à Nadia Savchenko :
Voir les vœux du Conseil de Paris (groupe socialiste et apparenté) (2)
Voir la déclaration, en mars 2016, du Groupe ADLE (centre droit) condamnant les relents soviétiques de la justice russe dans l'affaire Nadia Savchenko. (3)

>>> A titre individuel : se tourner vers des associations humanitaires, ou aidant d'une manière ou d'une autre ce pays qui a voulu accéder à une liberté dont les pays démocratiques jouissent sans en avoir conscience, et qui pour cela en paie le prix. Exemple : ces étudiants de l'EDHEC qui se rendront en Ukraine pour y apporter leur aide, dans le cadre de leur engagement au sein de HumanEast
Exemple : Aide Médicale et Caritative France-Ukraine , Patriot Defence (voir le CRCUF)
Exemple : Signer la pétition , Free Savchenko: Lettre ouverte aux leaders Européens













Pétition : Free Savchenko: Lettre ouverte aux leaders Européens
Nous faisons appel à vous pour prendre des mesures d’urgence en vue d’obtenir la libération immédiate et inconditionnelle de Nadya Savtchenko, citoyenne d’Ukraine de 34 ans, qui a été enlevée en Ukraine et est détenue depuis plus de 20 mois par la Fédération de Russie. Les autorités russes bafouent les droits des citoyens, le droit international et leur propre Constitution. Elles ont montré leur mépris de la communauté internationale et aussi des Accords de Minsk.
Tous les efforts entrepris jusqu’à aujourd’hui par la communauté internationale ont été vains. Le 4 mars dernier, pour protester contre les décisions du tribunal russe, Nadya Savtchenko a annoncé qu’elle commençait une grève de la faim et de la soif. Sauver Nadya Savtchenko sera un test de l'efficacité de la diplomatie internationale et de notre engagement pour les valeurs européennes.
Signer la pétition ici



















Rappels concernant la liberté en Russie poutinienne (quelques cas emblématiques, mais il y en bien d'autres)
>>> Alexandre Litvinenko. Assassiné suite à ses révélations concernant les attentats de Moscou, faussement attribués à des tchétchènes, en réalité organisés par le FSB de Poutine, lequel a pu grâce à ces attentats asseoir son pouvoir, en unifiant les russes autour de sa personne et contre les tchétchènes, et en engageant une guerre contre la Tchétchénie. Voir l'enquête de juges anglais (RFI

>>> Anna Politkovskaïa. Assassinée pour ses révélations concernant la guerre en Tchétchénie

>>> Boris Nemtsov. Assassiné de 4 balles dans le dos au pied du Kremlin, pour son rapport sur l'implication de la Russie dans la déstabilisation de l'Ukraine. Rapport disponible en France chez ActesSud

>>> Alexeï Navalny. Avocat blogueur pourfendeur de la corruption. Harcelé par la justice, réduit au silence, il ne peut pas se présenter à des élections. LeMonde 

>>> Ilya Ponomarev. Seul député à avoir voté contre l’annexion de la Crimée. Vit aujourd’hui en Californie. Le Monde

>>> Viktor Iouchtchenko. Leader de la révolution orange en Ukraine (2004).  Empoisonné à la dioxine, défiguré.

>>> Persécution des tatars de Crimée (dont enlèvements, tortures, déportations en Sibérie), dénoncée par l'UE. Scythiva 

>>> Mikhaïl Khodorkovski. Ancien oligarque russe. S’est réfugié en Europe après avoir purgé dix ans de colonie pénitentiaire pour son opposition politique à Poutine. Le Monde
 
>>> Gary Kasparov. Exilé à New-York. Plusieurs fois emprisonné pour son opposition au régime (LesEchos). Depuis, son engagement politique en opposition contre Poutine, Kasparov se dit inquiet pour sa vie. Il a par exemple en permanence cinq gardes du corps et ne voyage plus avec la compagnie nationale Aeroflot. Il critique la naïveté occidentale face à Poutine qu'il considère comme un dictateur du même type qu'Hitler et un chef mafieux . [Note. Le 18 janvier 2008, Kasparov publie dans le quotidien LeMondeun article dans lequel il critique durement la complaisance de Nicolas Sarkozy envers Vladimir Poutine et les dangers que celle-ci présente à ses yeux]. Voir son site : ici. Son dernier livre : Winter is coming : ici 






Pour tout savoir sur le procès poutinienne contre Nadejda Savtchenko :
>>> Le site Scythica 
>>> Le site du CRCUF 
>>> Le site Ukraine2014 






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(1) La lettre de Nadejda Savtchenko 




(2) Les voeux de solidarité du Conseil de Paris à Nadia Savtchenko (Séances des 29 et 30 juin et 1er et 2 juillet 2015)


  1. 1. Conseil de Paris Séance des 29 et 30 juin et 1er et 2 juillet 2015 Vœu présenté par Véronique Levieux et les élus du groupe socialiste et apparentés relatif à la situation de Nadia Savtchenko.
    Considérant que Nadia Savtchenko, pilote militaire et ancien officier des forces armées ukrainiennes a été capturée le 18 juin 2014, par les militants pro-russes de la "République populaire de Louhansk", dans les régions orientales de l'Ukraine ;
    Considérant que Nadia Savtchenko, illégalement transférée vers la Fédération de Russie, est détenue, depuis plus d’un an, dans la prison moscovite "Matrosskaïa Tichina" ;
    Considérant que le 24 avril 2015, la commission d'enquête russe a inculpé Nadia Savtchenko pour complicité et tentative de meurtre sur au moins deux personnes et pour avoir franchi illégalement la frontière de la Fédération de Russie ;
    Considérant que la détention de Nadia Savtchenko en tant que prisonnière de guerre en Russie constitue une violation de la convention de Genève, relative au traitement des prisonniers de guerre du 12 août 1949 ;
    Considérant que la Russie ne dispose d'aucune base juridique ni d'aucune compétence pour engager des poursuites à l'encontre de Nadia Savtchenko ou la maintenir en détention ;
    Considérant que Nadia Savtchenko a été élue au parlement ukrainien lors des élections législatives d'octobre 2014 et fait partie de la délégation à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, et qu'elle bénéficie de l'immunité internationale ;
    Considérant que la libération de Nadia Savtchenko constitue une étape nécessaire pour l'amélioration des relations entre l'Ukraine et la Russie ;
    Considérant que Nadia Savtchenko a entamé une grève de la faim il y a plus de trois mois pour protester contre sa détention arbitraire ;
    Considérant les nombreux appels lancés par les Nations Unies ou la Croix Rouge Internationale appelant à sa libération pour des raisons de santé ;
    Considérant le durcissement de ses conditions de détention depuis 2 mois -restriction des visites et des échanges avec l'extérieur, censure des courriers… ;
    Considérant le prolongement de l’emprisonnement de Nadia Savtchenko jusqu'au 30 septembre prochain ;
    Considérant la venue en France de Vira Savchenko, sœur de Nadia Savchenko, du 13 au 17 Avril 2015, et sa rencontre avec la Maire de Paris ;
  2. 2. Sur proposition de Véronique Levieux et des élus du groupe socialiste et apparentés, le Conseil de Paris émet le vœu que la Maire de Paris :
    - Adresse un courrier à l'Ambassadeur de la Fédération de Russie en France, demandant aux autorités russes la libération immédiate et sans condition de Nadia Savtchenko ;
    - Rappelle l’attachement de la Ville et du Conseil de Paris au respect des engagements internationaux dans le cadre des accords de Minsk, mentionnant notamment la libération de tous les otages politiques ;
    - Soit membre, au nom de la Ville de Paris, du comité de soutien à Nadia Savtchenko qui doit être lancé lundi à Kiev ;
    - Demande aux autorités russes d’autoriser les médecins internationaux à examiner Nadia Savtchenko et de permettre aux organisations humanitaires internationales de la rencontrer à tout moment.



(3) La déclaration du groupe ADLE (03/03/2016), condamnant les relents soviétiques de la justice russe dans l'affaire Nadia Savchenko

L' alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe au Parlement européen condamne la violation du Droit international dans l’affaire de la pilote ukrainienne, députée et membre de la délégation ukrainienne auprès de l’APCE, Nadia Savchenko, menacée d’une peine de 23 ans de prison suite à la requête d’un procureur russe à son égard.

L' alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe au Parlement européen condamne la violation du Droit international dans l’affaire de la pilote ukrainienne, députée et membre de la délégation ukrainienne auprès de l’APCE, Nadia Savchenko, menacée d’une peine de 23 ans de prison suite à la requête d’un procureur russe à son égard.   
Nadia Savchenko est accusée de complicité dans la mort de deux journalistes russes, après avoir été enlevée l’été dernier dans le Donbass par des militants soutenus par la Russie, vers laquelle elle a ensuite été transférée.
Réagissant à la demande du procureur dans l’affaire Nadia Savchenko, Hans van Baalen (VVD, Pays-Bas), porte-parole de l'ADLE sur la Russie et l’Ukraine, a déclaré :
" L’enlèvement de Nadia Savchenko et les poursuites politiques illégales auxquelles elle doit faire face constituent une violation flagrante et honteuse du droit international. Nadia Savchenko doit être libérée et rapatriée en Ukraine aussi vite que possible. Dans le cas contraire, l’UE doit envisager des sanctions politiques et économiques pour que la Russie comprenne que la communauté internationale ne peut accepter ce comportement aux relents soviétiques."
Le Vice-Président du groupe ADLE, Petras Auštrevičius (Mouvement libéral de Lituanie), a ajouté :
" Le prétendu système judiciaire russe montre ici un visage cynique. Leur décision vise à humilier publiquement Nadia, devenue un symbole de la lutte ukrainienne pour la liberté. La Russie entend utiliser son cas pour effrayer d’autres citoyens et citoyennes ukrainiens qui défendent leur État". 
La députée ADLE Marietje Schaake (D66, Pays-Bas), a poursuivi : " Un an après le meurtre de Boris Nemtsov, les Russes sont descendus dans la rue pour réclamer justice, pas seulement pour Boris Nemtsov, mais aussi pour Nadia Savchenko. Nous relayons leurs appels alors que le manque de respect de l’État de droit, des principes de procès équitables et des droits de l'homme en Russie, ainsi que l’intimidation que cela suscite pour les citoyens russes, augmente chaque jour.
Nous condamnons les fausses accusations qui lui sont reprochées et appelons à sa libération et à son retour sûr en Ukraine. Nous exhortons les autorités russes à ne pas poursuivre l’escalade de la tension au travers de ce procès-spectacle. L’UE doit veiller à ce que les diplomates examinent tous les procès. "















Rappel : 13/02/2016 : déclaration de Medvedev : « La Russie et l'occident sont entrés dans une nouvelle guerre froide. ». Peut-être serait-il temps que l'Europe arrête de faire l'autruche, sache faire bloc pour passer d'une Europe molle à une « Europe puissance ».

Nadia Savtchenko :
MAJ 09/03/2016 : La pilote ukrainienne poursuit sa grève de la faim et de la soif    LeMonde
MAJ 09/03/2016 : Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, appelle Moscou à libérer "immédiatement et sans condition" la pilote ukrainienne Savtchenko  LeNouvelObs
MAJ 09/03/2016 : La mobilisation internationale grandit pour la libération de Nadejda Savtchenko LeMonde
MAJ 10/03/2016 : la pilote ukrainienne Nadia Savtchenko arrête sa grève de la soif mais continue sa grève de la faim. LeMonde
MAJ 21/03/2016 : Pour les tribunaux russes, Nadia Savtchenko est reconnue coupable de meurtre LeMonde    
MAJ 21/03/2016 : L'épouse du président ukrainien appelle l'épouse du président américain à soutenir la pilote Savtchenko    LeNouvelObs 

21 mars 2016 : La « Jeanne d’Arc » ukrainienne condamnée en Russie 
(Par Benjamin Quénelle, LaCroix)
      - Nadia Savtchenko, symbole de la résistance face à Moscou, a été reconnue coupable lundi 21 mars de meurtre.
      - Le président Porochenko l’honore du titre officiel de « héros d’Ukraine »
      - Instrumentalisée par la propagande
      -Rares sont ses soutiens en Russie

 MAJ 22/03/2016 : 22 ans de prisons LeMonde 









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IV CONTRE-ATTAQUER
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Les 20 premiers acheteurs recevront en cadeau notre calendrier de bureau 2015, avec des citations de politiciens célèbres.

Andrey Ermolenko, l’auteur de logo «Free Crimea»:
«L'idée de logo vient de dessins typiques de Crimée, en particulier de Crimée tatare et du sud de l’Ukraine. Les entrelacements du dessin symbolisent un arbre généalogique, à savoir la continuité des racines du peuple Tatar de Crimée, et celles du peuple Ukrainien, qui se battent maintenant contre un ennemi commun. Les couleurs s'inspirent des drapeaux de l’Ukraine et de Médjlis. L'idée principale est l'harmonie entre les gens qui se sentent libres dans une famille où demeurent la paix et la tolérance, dans une seule terre donnée par Dieu – l’Ukraine ". 
Traduction : Alexandra

- Crimée : Lettre ouverte de Refat Tchoubarov à la Chancelière Merkel, aux Présidents Hollande et Porochenko 

Madame la Chancelière, Messieurs les Présidents de l’Ukraine et de la France!

Le jour où vous vous réunissez à Berlin, cela fera 542 jours depuis que, le 27 Février 2014, le monde a appris le début de l’opération militaire de la Russie contre l’Ukraine, qui a abouti par l’occupation de la Crimée et se poursuit à ce jour, sous forme d’une sanglante bataille, sur une partie de la région de Louhansk et de Donetsk.
Durant ces 542 jours, la société ukrainienne vit dans des conditions d’ une vraie guerre de la Russie contre l’Ukraine, au cours de laquelle ont été tués des milliers de personnes (civils et militaires), des dizaines de milliers ont été blessés et mutilés, et plus d’ 1 million. 500 mille personnes ont été forcées de quitter leurs maisons.
Sur le territoire de la Crimée, annexée par la Fédération de Russie, il subsiste une menace directe et imminente pour l’existence même du peuple des Tatars de Crimée, ce peuple autochtone de Crimée, oà l’origine des protestations de masse et des manifestations contre l’invasion des troupes russes en février-mars 2014. Nous approuvons entièrement la résolution A / RES / 68/262 du 27 Mars 2014 sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine. adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU.
En même temps, de nombreuses déclarations faites par les organisations internationales, dont l’ONU, l’UE, le Conseil de l’Europe et l’OSCE, ainsi que les dirigeants de différents pays, où ils exprimant une grande préoccupation et les appels de respecter les droits du peuple Tatar de Crimée et d’autres habitants de la Crimée, restent sans attention de la part de la Fédération de Russie qui a annexé la Crimée.
La situation, déjà tragique, des Tatars de Crimée se détériore de jour en jour. La violence contre les membres du Mejlis, ces représentants du peuple Tatar de Crimée, se poursuit. Pendant que le leader reconnu des Tatars de Crimée, Mustafa Dzhemilev, Président du Mejlis Refat Chubarov, les membres des mouvements civils Sinaver Kadyrov et Ismet Yuksel, font l’objet d’ interdiction de l’entrée et de séjour en Crimée, dans les cachots de FSB, durant des mois, sont illégalement détenus et soumis à la terreur morale et physique, le vice-président du Mejlis, Ahtem Chiygoz, et les militants Ali Asanov et Mustafa Degermendzhy.
Des dizaines de jeunes Tatars de Crimée ont été enlevés de force, certains d’entre eux ont été retrouvés morts, le sort des autre est inconnu. Des centaines de militants du mouvement national des Tatar de Crimée sont persécutés et harcelés par la police secrète de l’administration d’occupation de la Crimée.
Madame la Chancelière fédérale d’Allemagne! Messieurs les Présidents de l’Ukraine et de la France!
Vous, ainsi que les dirigeants des autres États souverains, portez une énorme responsabilité, non seulement pour le sort de vos peuple et de vos pays, mais sans exagération ni pathétique, celle de l’avenir de toute l’humanité. La civilisation humaine, qui a résisté, au XXe siècle, sous les menaces de mort, portées par les régimes fascistes et communistes, ne peut et ne doit pas devenir à nouveau l’otage des actions irresponsables des dirigeants actuels de l’État russe, qui bafoue toutes les normes du droit international tout comme la volonté et le droit des peuples à la liberté et la paix.
Il serait impensable de sacrifier à l’agresseur, pour l’apaiser, un pays, ou une nation. Les survivants de la famine et de la déportation, les peuples Ukrainien et des Tatars de Crimée ont le droit au soutien total et à l’assistance de la communauté internationale , à laquelle ils appartiennent.
Je compte énormément sur vous, Madame la Chancelière, Messieurs les Présidents, en ce qui concerne l’adoption lors de votre réunion à Berlin le 24 Août, 2015 des mesures efficaces pour rétablir l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues, pour assurer la souveraineté de l’Ukraine sur l’ensemble de son territoire, comprenant la République autonome de Crimée.
Le Président du Mejlis du peuple des Tatars de Crimée,
Le Président du Congrès mondial des Tatars de Crimée,
Refat Tchubarov Kiev, 22 août 2015
Traduction par Viktoria Mait






























Comme si de rien n'était, comme si ce territoire appartenait à la Russie par le simple fait qu'elle se le soit approprié unilatéralement, Poutine veut "relancer le tourisme en Crimée".
Mais qui voudrait y aller ? Les ukrainiens n'iront certainement passer des vacances en territoire occupé. C'est Odessa qui est privilégiée. Il en est de même des européens . Ceux-ci ne pourront que se détourner d'une Russie qui a engagé une guerre contre un pays européen souverain, qu'elle a en même temps multiplié, pour diviser l'UE, menaces, provocations, propagande mensongère, incursions militaires, financement des partis extrémistes... Même les guides russes déconseillent aux russes de voyager en Crimée. 
On peut penser que les relations UE-Russie ne pourront redevenir normales,  respectueuses, puis amicales que lorsque la Russie aura libéré la Crimée des troupes d'occupation. Peut-être cela pourra-t-il être lorsque la Russie aura tourné la page honteuse de Poutine. Ce n'est sans doute pas pour demain. 
La résistance à Poutine, en Russie, existe pourtant bel et bien. Il faut rendre hommage à ces femmes et à ces hommes russes qui s'opposent au tyran. Car les risques qu'ils encourent sont énormes, le pouvoir écrasant toute opposition gênante. Par la corruption, le chantage, la menace. Et si cela ne suffit pas : les procès truqués (Navalny), la torture, l'assassinat (Litvinenko, Nemtsov, Anna Politkovskaïa...) . Zoom sur Nemtsov










Le rapport Nemtsov

----->  Décembre 2015 : "plus de 9000 morts depuis que la Russie a,attaqué l'Ukraine" LeMonde

« La modification de la situation politique internationale pourrait très bien conduire Poutine sur le banc de la Cour pénale internationale »

Ci-dessous quelques extraits du Rapport Nemtsov, qui a valu à son auteur d'être assassiné au pied du Kremlin. L'ouvrage sortira, à titre posthume, en octobre 2015.
La parution de la traduction est le résultat du travail commun des traducteurs et rédacteurs bénévoles des sites énumérés ci-dessous, y compris, https://fr.informnapalm.org/. Nous vous remercions de votre intérêt
Ce rapport a été présenté à l'Assemblée nationale le mardi 23 juin 2015.



---------------- EXTRAITS du rapport -------------------



Celui qui déciderait de décrire la carrière politique de Vladimir Poutine, ferait face à un problème insurmontable : le président russe n’en a jamais eue !

La carrière de Poutine s’est faite à la télévision et toutes ses étapes, en commençant par le fameux « On ira les buter (les terroristes) jusque dans les chiottes » ou son « prenez soin de la Russie », ne sont rien de plus que des séquences médiatiques.

[Note. Une politique fondée sur les slogans, les invectives, les idées courtes et les mains sales... Ça me rappelle un certain parti en France. Celui qui a remporté les élections européennes de 2014. Celui qui veut détruire l'UE. Celui pour qui « c'était mieux avant » (pour lui, le monde au 21e siècle est le même que celui de la période des 30 glorieuses...). Celui qui ruinera la France. Comme par hasard ce parti est financé par la la mafia russe]






L'annexion de la Crimée

Le 4 mars 2014, Vladimir Poutine, répondant aux questions des journalistes, notamment à la question du journaliste de l’agence Bloomberg sur l’identité de gens en uniforme, ressemblant à celui de l’armée russe, bloquant les unités militaires ukrainiennes en Crimée, a déclaré :

« C’étaient des unités de la résistance locale ». Il a également justifié la présence de l’uniforme militaire russe, « Vous avez ici affaire au territoire post-soviétique. Il y a plein d’uniformes qui se ressemblent... Allez faire les boutiques par là-bas, vous pourrez y acheter n’importe quel uniforme ».






TROIS citations clés de Poutine :




« Pour bloquer et désarmer 20.000 hommes bien armés, un personnel nombreux et qualifié était nécessaire. Nous avions besoin de spécialistes qui sachent s’y prendre. Alors, je ne le cache pas, j’ai donné l’ordre au ministère de la Défense, sous le prétexte de renforcer la protection de nos installations militaires en Crimée, de transférer là-bas des unités spéciales des services secrets, des forces du corps des Marines, ainsi que des parachutistes. »



« Savez-vous quel était notre avantage? Le fait que je contrôlais tout cela personnellement. Non pas parce que j’ai tout fait correctement, mais parce que quand c’est fait par la première personne de l’État, cela facilite le travail aux exécutants. »



« Ce fut la nuit du 22 au 23 février, nous avons terminé [la réunion] à sept heures du matin environ, j’ai renvoyé tout le monde et suis allé me coucher. Et, en guise d’au revoir, je ne vais pas le nier, j’ai dit à tous mes collègues, à quatre d’entre eux précisément, que la situation en Ukraine avait pris une telle tournure que nous devions commencer à travailler au retour de la Crimée au sein de la Russie. »





La guerre dans l'est de l'Ukraine

Quelque temps après le rattachement de la Crimée à la Russie, une confrontation armée entre les forces armées ukrainiennes et des séparatistes a commencé à l’est de l’Ukraine, ces derniers exigeant que les régions de Donetsk et de Louhansk soient intégrées à la Fédération de Russie. Les représentants officiels de la Fédération de Russie ont démenti avec ardeur toute participation de soldats de l’armée russe aux combats se déroulant en territoire ukrainien.

[Note. Ces déclarations sont contredites par les faits. Exemple. Peu avant l'envoi du cheval de Troie russe - appelé convoi humanitaire (souvenez-vous de ces camions blancs, dont le contenu n'a pas pu être vérifié par des observateurs neutres, la Russie s'y étant opposé...) - les forces ukrainiennes avaient repoussé les « pro-russes » et stabilisé la région. Après l'envoi de ces camions blancs : le conflit a repris de plus belles, les forces ukrainiennes essuyant plusieurs revers... inimaginables si ces forces n'avaient été opposées qu'aux seuls « pro-russes » du Donbass]

Le rapport Nemtsov montre que les déclarations russes sont mensongères, en nous proposant :

  • Les témoignages des parachutistes de Kostroma et d’Ivanovo
  • Les aveux des tankistes russes aux abords d’Ilovaisk
  • Les aveux du soldat Khokhlov
  • Un chapitre sur le parachutiste Kozlov
  • Un chapitre sur les soldats que l’on fait passer pour des volontaires
  • Les aveux du lieutenant-colonel Okanev
  • Les aveux du volontaire Sapojnikov
  • Le récit d’un tankiste bouriate

Qui sont les « pro-russes » qui combattent dans le Donbas ?

« Les autorités russes ont souvent été impliquées directement dans l’organisation du recrutement, de l’armement, de l’assistance matérielle et du transfert de « volontaires » russes en Ukraine. »

« Un énième renfort massif composé de combattants tchétchènes est arrivé dans le Donbass en août 2014 »

« Jusqu’à soixante-dix pour cent des miliciens séparatistes proviennent des forces spéciales, de l’armée de la Fédération de Russie ou des services secrets russes »



Les morts du Donbass

« La confrontation armée dans le Donbass accroît quotidiennement le nombre de victimes des deux côtés belligérants. En avril 2015, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a recensé 6 108 personnes tuées dans la zone de conflit. Le rapport note que ces données sont « sous-estimées » et n’incluent pas d’information sur les personnes qui ont perdu la vie lors de l’intensification des combats en janvier-février 2015 ».

« Les familles des soldats décédés ont reçu en 2014 d’importantes compensations financières en signant des engagements de non-divulgation »

Le surplus militaire de Poutine
Lors de la conférence de presse du 4 mars 2014, Vladimir Poutine a démenti toute implication militaire de la Russie dans le blocage des bases militaires ukrainiennes sur le territoire de la péninsule de la Crimée. Selon le président, ce blocage a été effectué uniquement par des « forces locales d’autodéfense» et l’uniforme des hommes armés ressemblait à l’uniforme de l’armée russe car ce dernier est en vente libre dans le commerce. Selon Poutine, il est possible d’acheter ce type d’uniforme dans n’importe quel surplus militaire.
« Les soi-disant « rebelles du Donbass » disposent d’un large assortiment d’armes, y compris des chars et de l’artillerie et des lance-roquettes multiples »

Qui a abattu le Boing ?
Le 17 juillet 2014 le Boeing 777 de la compagnie aérienne Malaysia Airlines assurant le vol MH17 entre Amsterdam et Kuala Lumpur a été abattu dans la zone du conflit armé à l’est de l’Ukraine.
« Les tentatives du Kremlin d’influencer l’opinion publique et d’induire en erreur l’enquête, n’ont, cependant, pas empêché d’établir les véritables causes de la tragédie »
« L’analyse des photos et de la carte permet de calculer le point à partir duquel a été lancé le missile qui a frappé le Boeing »
« Le Boeing a été abattu par un missile sol-air BUK, qui provenait de Russie et était sous le contrôle des séparatistes »

Qui contrôle le Donbass ?
En avril 2014, les Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk ont proclamé leur indépendance et ont déclaré ne plus obéir aux autorités ukrainiennes. Cependant, la souveraineté revendiquée n’est qu’une déclaration autoproclamée. En réalité, les RPD et RPL sont contrôlées depuis l’extérieur par des ordres venant de Moscou, et les décisions-clés prises dans ces républiques relèvent des responsables et des stratèges politiques russes. Dans le même temps, le Kremlin n’a jamais reconnu légalement la souveraineté des républiques autoproclamées et considère toujours officiellement leur territoire comme une partie de l’Ukraine.
Des citoyens russes, organisateurs et participants aux opérations militaires contre l'Ukraine :
Aleksandr Iourievitch Borodaï ; Igor Vsevolodovitch Guirkine, alias Strelkov
 ; Igor Nikolaevitch Bezler ; Arseni Pavlov, alias Motorola ; Sergueï Petrovski ; Aleksandr Joutchkovski ; Marat Faatovitch Bachirov ; Aleksandr Miltchakov.

La catastrophe humanitaire
L’ingérence de Poutine et des troupes russes dans le conflit à l’est de l’Ukraine a transformé une portion du territoire d’un État voisin en zone de guerre. Le Donbass en 2014-2015, ce sont des meurtres impunis, des centaines de milliers de réfugiés, des infrastructures détruites et l’effondrement du système social. Les autorités ukrainiennes et russes, ainsi que les représentants de la communauté internationale considèrent de plus en plus la situation dans le Donbass comme une catastrophe humanitaire.
« Les séparatistes à l’est de l’Ukraine recourent souvent à la tactique consistant à tirer depuis des quartiers d’habitation, densément peuplés ».

Extrait de la conclusion
La guerre lâche et ignoble déclenchée par le président Poutine coûtera cher à notre pays. Nous allons payer cette aventure de la vie de nos soldats, d’une crise économique et d’un isolement politique.
Nous la paierons par un conflit avec nos alliés pourtant de longue date. Il n’y a pas dans le monde de peuple plus proche et plus cher au peuple russe que le peuple ukrainien. Ce sont nos frères, sans exagération, et la guerre entre les Russes et les Ukrainiens dans le Donbass ne peut être qualifiée autrement que de guerre fratricide.
Cette guerre est une honte pour notre pays. Ce problème ne se résoudra pas seul. Vladimir Poutine doit être stoppé. Seul le peuple russe est en mesure de le faire.
Arrêtons cette guerre ensemble.


Boris Nemtsov a été assassiné de quatre balles dans le dos, tirées depuis une voiture, au pied du Kremlin, alors qu'il se promenait avec sa compagne d'origine ukrainienne Anna Douritskaya.
Il s'apprêtait à publier son rapport.
Quelques jours après, le principal suspect, un tchétchène nommé Zaour Dadaïev, a avoué. Sous la torture...


http://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-politiques-et-geopolitique/le-rapport-nemtsov

Rapport d’experts indépendants
Edition : mai 2015. Moscou.
Rédacteurs :
Ilya Yashin, Olga Chorina
Concepteur-rédacteur :
Olga Osipova.
Conception de la couverture, de la préparation de la version web :
Pavel Elizarov.
Photo de couverture :
Petr Chelomovski.
Ce rapport n’est pas un produit des médias. Les photos publiées dans le rapport sont conformes à la législation [russe] actuelle sur la propriété intellectuelle.
E-mail : doklad.voina@gmail.com.
La traduction française a été réalisée grâce à une coopération des associations « Ukraine Action », « InformNapalm France  », « Groupe de résistance aux répressions en Russie », « Russie Libertés » et des traducteurs indépendants, avec l’accord d’Ilya Yashin.

Les notes originales du rapport sont numérotées en rouge de 1 à 155 et sont placées à la fin du document, comme dans l’original. Les notes en bas de page ont été ajoutées par les traducteurs afin de faciliter la compréhension du document par un public non russophone.
Le rapport est téléchargeable au format pdf, en suivant ce lien :  https://drive.google.com/file/d/0Bzk5MQWYwpLzVTBZZWNsNFVXYU0/view



 Note importante : 
- Paypall bloque la collecte d'argent pour le rapport Nemtsov (Le Monde)





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L'assassinat de Boris Nemtsov comme celui d' Anna Politovskaïa,
c'est l'assassinat du courage, de la classe, et de l'intelligence,
par la lâcheté, la vulgarité, et la violence brutale.
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>>> A acheter : le livre, sur Actes Sud  
>>> A voir : Un documentaire allemand : "Boris Nemtsov, un visionnaire assassiné" (Arte, février 2016)
>>> A écouter : une émission de France Inter :



















Rappel : comment s'est déroulée l'annexion de la Crimée :


La menace russe contre les Pays Baltes :






«Il nous faut développer une stratégie humanitaire concrète pour l’Ukraine afin que les enfants de Crimée soient attirés dans l’espace humanitaire ukrainien», ministre adjoint de l’éducation et de la science d’Ukraine.

À Kiev, le 27 août 2015 – Aujourd’hui, le système d’éducation en Crimée est presque entièrement traduit en russe. Les 14 écoles avec la langue d’enseignement des Tatares de Crimée ayant fonctionné au moment de l’annexion sont restées, mais la situation de la langue ukrainienne s’est considérablement détériorée. Avant l’annexion, dans les écoles de la Crimée il y avait 3 500 classes ukrainiennes, actuellement, il n’en reste que 40. Les problèmes de l’éducation sur le territoire de Crimée annexé par la Russie ont été abordés lors d’une table-ronde d’experts à l’Ukraine Crisis Média Center.
Depuis l’annexion, presque la totalité du système d’enseignement a été transférée en russe. «Au mois de mars 2014, il n’y avait que 7,3% des écoliers qui suivaient les cours en ukrainien. Il n’y avait que 7 écoles avec la langue d’enseignement ukrainienne dans les villes et aucune dans la campagne. Mais la langue ukrainienne était alors une matière obligatoire dans toutes les écoles de la Crimée. Aujourd’hui parmi les 586 écoles de la Crimée, il n’y en a plus aucune avec la langue d’enseignement ukrainienne », a déclaré Taras Berezovets, idéologue du projet Free Crimea.
La langue ukrainienne est réduite au niveau d’une option, mais pas dans toutes les écoles. Étant donné la situation, il y a un grand risque que bientôt, les écoliers de la Crimée perdront tout sentiment d’appartenance à l’Ukraine, à sa langue et à sa culture. «Il nous faut développer une stratégie humanitaire concrète pour attirer les enfants de la Crimée dans l’espace humanitaire ukrainien. Il est très important de légiférer cette stratégie », a déclaré Oleg Derevyanko , adjoint ministre de l’éducation et de la science d’Ukraine.
À l’heure actuelle, il est important aussi de simplifier la procédure d’admission des jeunes générations de Crimée aux universités ukrainiennes. Serhiy Kvit, ministre de l’enseignement et de la science d’Ukraine a déclaré récemment qu’ils auraient la possibilité d’obtenir des Bacs ukrainiens en passant un examen externe dans les écoles de la région de Kherson, car les Bacs délivrés par la Fédération de Russie ne sont pas reconnus en Ukraine. Cette année, les universités ukrainiennes ont admis 963 étudiants de  Crimée, y compris ceux qui ont déjà déménagé en Ukraine l’année dernière. Valentina Potapova, coordinatrice du Centre des programmes d’enseignement «Almenda » explique que beaucoup d’enfants de Crimée ne sont tout simplement pas au courant qu’ils peuvent être admis aux universités ukrainiennes. «Ils ont le sentiment d’être abandonnés. Il est nécessaire d’admettre qu’ils ne sont pas des traîtres, et se sont retrouvés dans une situation difficile». Elle a souligné la nécessité de créer un document unique où les candidats et leurs parents pourraient trouver toutes les informations nécessaires sur la façon d’entrer dans les universités ukrainiennes. «Après l’annexion de la Crimée, l’Ukraine n’a plus besoin de financer les 18 universités de la Crimée, donc environ 136 000 000 hryvnia ont été économisés, mais on ne sait toujours pas comment cet argent a été utilisé».
Andriy Chekoun, président du centre des affaires de Crimée et la coopération culturelle «Maison ukrainienne», propose de développer un programme de coopération entre les universités de l’Ukraine de l’Ouest avec les écoles de la Crimée. Il est prévu qu’une commission de concours parte en Crimée afin de sélectionner les meilleurs étudiants pour les études au détriment du budget de l’État dans les établissements d’enseignement supérieur ukrainiens. «Créons l’Université nationale de Tauride en exil à Kherson et montrons ainsi l’exemple à tout le monde». Selon Andriy Chekoun, il est souhaitable de restaurer la possibilité de transférer les élèves de Crimée dans les établissements d’enseignement ukrainiens : la procédure est exploitée l’année dernière, toutefois, elle n’a pas été prévue en 2015.
UA Crisis






Il existe en Crimée de nombreuses peintures du dictateur Poutine (comme le font tous les dictateurs). On n'y trouvera sans doute pas cette petite statue :





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Crimée : le prix élevé de la collaboration française 
A l’époque soviétique, c’étaient le Holodomor, la Terreur et le Goulag,  que de nombreux visiteurs occidentaux en URSS ont choisi de ne pas voir. Aujourd’hui, ce sont les Tatars de Crimée et tous ceux qui souffrent de la persécution dans la Crimée occupée par la Russie, que des hommes politiques français ont trahis.
C’est comme si au cours de la Seconde Guerre mondiale une mission internationale avait visité un camp de concentration nazi et demandé aux prisonniers s’ils étaient contents de leur sort.  C’est la façon dont le chef Tatar de Crimée Refat Tchoubarov a décrit la visite de 10 hommes politiques français en Crimée, occupée par la Russie.
Les termes de «choc» et «regret» employés par le Ministre français des Affaires étrangères sont largement insuffisants pour compenser la trahison des Tatars de Crimée et de ceux qui ont souffert directement de l’occupation russe  en Crimée .  C’est également une atteinte à la réputation de la France lorsque des hommes politiques français se comportent comme des chiens obéissants tenus en laisse, en faisant des tours sur demande.  Le bénéfice de la propagande en faveur de la Russie est énorme, et vaut bien, selon les allégations de nombreux observateurs, n’importe quel prix pour service rendu, payé à des hommes politiques français.
On peut comprendre la position officielle de la France.  Les hommes sont libres de voyager où ils le souhaitent.  Le chef de la délégation, Thierry Mariani, a utilisé cette liberté pour visiter Saddam Hussein en 2002, tandis qu’un autre membre de la délégation du parti de Nicolas Sarkozy, Jacques Myard, a rendu visite à Bachar Al-Assad et aux membres du gouvernement syrien au début de l’année.  Il paraît vraisemblable qu’ils ont aussi donné l’assurance à ces dirigeants qu’ils apporteraient leur message à la nation française, tout comme ils l’ont fait pour la Crimée.
Les homme politiques français ont le droit de voyager librement, néanmoins ils sont entrés en Crimée illégalement car ils n’ont pas obtenu la permission de l’Ukraine.  Ils ont également montré leur soutien au président russe Vladimir Poutine et efficacement répété mot pour mot sa version sur l’annexion, en dépit du fait que ce fut une violation flagrante du droit international.
Bien que certains hommes politiques, y compris Mariani, sont bien connus pour leur position infailliblement pro-Kremlin, l’histoire racontée à Kommersant expliquait qu’ils étaient en visite en Crimée afin de se rendre compte de la situation sur place et voir comment vivaient les Criméens ordinaires.
Ceux qu’ils n’ont pas vus
Il y a des gens que les députés français n’ont pas pu entendre s’exprimer, même s’ils l’avaient voulu.  Il s’agit :
des personnes assassinées, comme le Tatar de Crimée Reshat Ametov ou des militants civiques ainsi qu’un certain nombre de jeunes hommes, Tatars de Crimée, qui ont été enlevés et/ou ont disparu sans laisser de trace;
des personnes bannies de leur patrie, comme les dirigeants des Tatars de Crimée Moustafa Djemilev; Refat Tchoubarov et  le militant pour les droits  Sinaver Kadyrov; tout comme  les quelques 20 000 habitants qui ont quitté la Crimée, beaucoup ayant été victimes de violences physiques et de harcèlement;
des personnes emprisonnées suite à des accusations officielles absurdes, comme vice-ministre de la Mejlis des Tatar de Crimée Akhmet Chiygoz, le militant du Maïdan Oleksandr Kostenko; le réalisateur Oleg Sentsov et l’activiste civique Aleksandr Koltchenko ainsi que beaucoup d’autres.
Ils auraient pu parler à des membres de la Mejlis [l’Assemblée représentative des Tatars de Crimée] ou à des militants civiques ukrainiens, mais ils ne l’ont pas fait. A la place, ils ont rencontré uniquement des représentants du gouvernement d’occupation de la Crimée et des individus choisis par ce dernier.
Tous les reportages – et ils étaient nombreux – des médias russes pro-Kremlin étaient dithyrambiques.  Le voyage a été salué comme une percée diplomatique annonçant un changement d’attitude de l’Ouest et la levée des sanctions.  Plus important encore, les hommes politiques occidentaux ont présenté la version de Moscou des événements et de l’histoire relatifs à la Crimée.
Thierry Mariani: « La Crimée est russe. Du point de vue historique, culturel et démographique. Et ça, malgré le fait que depuis 20 ans la péninsule faisait partie de l’Ukraine. La Crimée est toujours restée russe. Et je pense que si la Crimée n’était pas revenue à la Russie, la situation y serait aujourd’hui la même que dans le Donbass.  »
« Ce que nous voulons dire c’est que la majorité des gens que nous avons rencontrés, nos divers contacts, tous semblaient heureux d’être de retour en Russie. », a dit Mariani  selon Russia Today.
Lors d’une conférence de presse à Yalta, Mariani a déclaré que «lors de notre visite au Parlement, nous avons demandé comment ça se passait avec les représentants des Tatars de Crimée. Le vice-président M. Ilyasov était présent à cette réunion. Il a confirmé que les intérêts des Tatars étaient respectés, que la culture des minorités nationales était intégrée dans la vie du pays. Étant donné qu’il y a trois langues officielles, la diversité des langues est législativement représentée. Voilà un exemple concret d’information qui n’a pas été diffusé en Europe « (voir ici plus de détails sur la situation des langues ).
Claude Goasquen: « Il est temps d’accepter que la Crimée est une région en paix, même si les États-Unis aimeraient qu’une guerre éclate ici ».
Goasquen a également dit à l’agence de presse TASS que l’ancien président français Nicolas Sarkozy « approuve pleinement le voyage des membres de son parti » et qu’il était « tout à fait réaliste »  de voir Sarkozy en personne, venir en visite ici.
Jérôme Lambert, présenté par TASS comme le vice-président de la Commission parlementaire française des Affaires étrangères, a consacré son temps en Crimée à exprimer publiquement son opposition aux sanctions contre la Russie et la Crimée.
Seuls quelques médias indépendants russes ont vu peu de raisons de s’exalter. Iouri Safronov, journaliste de Novaïa Gazeta, a mis l’accent sur certains liens curieux, sur des déclarations et sur des amis fréquentés par les membres de cette délégation.  Mariani semble être un proche collaborateur et a des intérêts commerciaux communs avec Konstantin Malofeev, décrit par le Financial Times comme «un personnage clé reliant les forces pro-russes sur le terrain en Ukraine et l’establishment politique à Moscou ».
Quels que soient les avis émis par Nicolas Dhuicq, ils doivent résonner comme une  musique aux oreilles du chef du Kremlin. En 2012, rapporte Safronov, il a déclaré au parlement qu’il y a un lien entre le terrorisme et les familles homosexuelles.  En 2015, il a démontré ses prouesses en tant que psychiatre en affirmant que l’Ukraine est profondément « traumatisée et divisée » et,  que par conséquent, on ne devrait pas soutenir son « unité de façade ».
Jacques Myard est tout aussi homophobe et il soutient également le rétablissement de la peine de mort.  Il a appelé l’Europe à reconnaître la Crimée russe, mais aussi à mettre en garde la Russie de ne pas se comporter ainsi avec les autres parties de l’Ukraine.
Refat Tchoubarov est convaincu que les hommes politiques français font ce qu’on attend d’eux en paiement pour les prêts reçus des banques contrôlées par Poutine.  Il a remarqué une analogie révélatrice : « Après la première annexion de la Crimée, quand Catherine II était en visite sur le territoire nouvellement obtenu, Potemkine a mis en place de faux villages.  Aujourd’hui, après presque deux siècles et demi, les occupants russes utilisent le même stratagème que Potemkine « .
Il aurait pu également ajouter qu’un grand nombre d’occidentaux de l’époque soviétique, comme Romain Rolland et George Bernard Shaw, étaient plus que prêts à fermer les yeux sur les preuves du Holodomor [la famine provoquée] en Ukraine, de la Terreur de Staline et de plusieurs autres crimes.  Tous ces «idiots utiles» avaient leurs motifs, comme les hommes politiques français d’aujourd’hui.   L’usage que Moscou fait d’eux reste inchangé.
Ce texte fut publié en anglais par le Groupe des Droits de l’Homme de Kharkiv.
Traduction par Krystina Biletska
Relecture Anna O.

http://ukraineaction.org/2015/07/28/crimee-le-prix-eleve-de-la-collaboration-francaise/


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Conseil de l'UE, le 18/03/2016
Deux ans après l'annexion illégale de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol par la Fédération de Russie, l'Union européenne demeure fermement attachée à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
L'Union européenne réaffirme qu'elle ne reconnaît pas cette violation du droit international et continue à la condamner. Celle-ci constitue toujours une menace directe pour la sécurité internationale et a de graves répercussions sur l'ordre juridique international, qui protège l'unité et la souveraineté de tous les États.
L'Union européenne demeure fermement déterminée à mettre intégralement en œuvre sa politique de non-reconnaissance, y compris au moyen de mesures restrictives. Elle demande une fois encore aux États membres des Nations unies d'envisager des mesures de non-reconnaissance similaires, conformément à la résolution 68/262 de l'Assemblée générale.
L'Union se déclare une nouvelle fois vivement préoccupée par le renforcement du dispositif militaire et la détérioration de la situation des droits de l'homme dans la péninsule de Crimée, notamment par l'impossibilité d'exercer la liberté d'expression, la liberté de réunion pacifique, la liberté de religion et de conviction et par les persécutions que subissent les personnes appartenant à des minorités, en particulier les Tatars de Crimée. Le dépôt d'une demande visant à interdire les activités de la Mejlis, un organe autonome des Tatars de Crimée, en tant qu'organisation extrémiste, constitue un développement particulièrement préoccupant. L'Union appelle à respecter pleinement les normes internationales en matière de droits de l'homme et les autres obligations découlant du droit international. Toutes les affaires de violations des droits de l'homme actuellement en cours, telles que les disparitions forcées, les actes de torture et les meurtres, devraient faire l'objet d'enquêtes approfondies.
Oleg Sentsov et Aleksandr Koltchenko, détenus et condamnés en violation du droit international, devraient être libérés immédiatement et leur retour en Ukraine être assuré en toute sécurité. Il est toujours primordial que les acteurs internationaux des droits de l'homme puissent accéder librement et sans restriction à l'ensemble du territoire ukrainien, y compris la Crimée et Sébastopol.

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Lire aussi :
>>> http://www.rfi.fr/europe/20150921-ukraine-tatars-crimee-debutent-blocus-economique-russie-annexion?ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_source=FB&ns_mchannel=social&ns_linkname=editorial&aef_campaign_ref=partage_user&aef_campaign_date=2015-09-21
>>> https://informnapalm.org/fr/christian-estrosi-vicissitudes-de-lhistoire/
>>> Avis d’expert sur la situation juridique de la Crimée   InformNapalm

>>>  Crimée:  le prix élevé de la collaboration française (Ukraine Action) [suite à la visite des 10 parlementaires emmenés par Thierry Mariani en Crimée occupée (été 2015) ... et aux actions du FN [souvenons de Chauprade, parti en Crimée en tant qu' "observateur" de la farce du "référendum" (mars 2014)  ]
>>> en anglais :  des sanctions jusqu'à ce que la Russie rende la Crimée à l'Ukraine (unian)
>>> Après le voyage de la honte des 10 parlementaires français en Crimée, celui de Berlusconi (La Croix) . Il n'y a pas à dire : Poutine attire à lui les meilleurs !




Note
Les 10 parlementaires feignaient d'être ravi de leur voyage de la honte. "Les gens sont heureux" a lancé leur chef de file, tandis qu'un autre s'affichait avec un t-shirt insultant Obama.
Je pense un peu à Gide, qui, en son temps, voyagea en URSS :
" Ah! Que n'étais-je venu simplement en touriste ! ou en naturaliste ravi de découvrir là-bas quantité de plantes nouvelles, de reconnaître sur les hauts plateaux la "scabieuse du Caucase" de mon jardin... Mais ce n'est point là ce que je suis venu chercher en U.R.S.S. Ce qui m'y importe c'est l'homme, les hommes, et ce qu'on en peut faire, et ce qu'on en a fait. La forêt qui m'y attire, affreusement touffue et où je me perds, c'est celle des questions sociales. En U.R.S.S. elles vous sollicitent, et vous pressent, et vous oppressent de toutes parts." Lors de son voyage en U.R.S.S., André Gide découvre, derrière le faux enthousiasme collectif, une entreprise constante de désindividualisation. Retour de l'U.R.S.S., publié en 1936, puis l'année suivante les Retouches firent sensation. Les deux livres restent un témoignage capital. 



____________________________________2016____________________________________
11 députés-collabos ont apporté cette année encore leur caution d'europutins à l'annexion de la Crimée. Comme l'an dernier, ils se sont rendus en leur qualité d'élus sur la péninsule ukrainienne occupée depuis mars 2014 par les troupes russes. Six d'entre eux avaient déjà été du voyage : Nicolas Dhuicq, Jacques Myard, Sauveur Gandolfi-Scheit, Jérôme Lambert (ex-socialiste), Patrice Verchère et bien sûr le "houïlo" en chef de ce petit quarteron, Thierry Mariani. Les cinq nouveaux ripoux-blicains de la bande sont : Jean-Claude Bouchet, René Danesi (sénateur), Jean-Luc Reitzer, Michel Terrot et Michel Voisin. Précision importante : les invités français de Poutine sont passés par la "Fondation russe pour la paix", héritière directe de la Fondation soviétique éponyme (et donc liée d'une manière ou d'une autre aux guébistes). Si l'affaire ne fait pas grand bruit en France, elle accroît en revanche l'illusion selon laquelle la Russie n'est pas seule. Onze parlementaires français se placent ainsi au service de la propagande russe et ce en tout impunité. Voir l'article de l'an dernier.

http://scythica.fr/dok/








Ukraine I. Kiev   (Maïdan. De la révolution orange à Maïdan, les révolutions identitaires ukrainienne)
>>>  NOV2016. Lecture. « Génération Maïdan », au cœur de la révolution ukrainienne (Génération Maïdan, vivre la crise ukrainienne, de Ioulia Shukan, Editions de l’aube, 201 p., 22 €) LaCroix












 


















Ukraine III. Donbass
>>> DEC2016. Ukraine : la solitude des familles des disparus du Donbass La Croix
>>> NOV2016. Lecture. « Anthracite » de Cédric Gras, sur la route du Donbass. ROMAN. L’escapade de deux amis ukrainiens dans le Donbass en guerre. La Croix
>>> FEV2017. Les gréco-catholiques serrent les rangs autour de l’armée ukrainienne qui se bât à l’est. La Croix
Ukraine IV. Nemtsov
           Un symbole de l'opposition à Poutine
Ukraine V. Mistral
Ukraine VI. Ukraine et UE
Ukraine VII. Aide à l'Ukraine
>>> Nov2016. Solidarité des catholiques européens. "Au nom de notre Archevêque Majeur Sviatoslav Shevchuk..."  LaCroix














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