dimanche 20 décembre 2015

Vers une nouvelle Europe ? Un nécessaire "pacte sécuritaire et social"

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a plaidé à Berlin pour «un pacte sécuritaire et social»  au niveau européen, arguant que la montée du populisme, la menace terroriste et la crise migratoire mettaient l’Europe «au pied du mur».


Le Premier ministre français, Manuel Valls, a plaidé samedi à Berlin pour «un pacte sécuritaire» et «social» au niveau européen, arguant que la montée du populisme, la menace terroriste et la crise migratoire mettaient l’Europe «au pied du mur».
«Avec la crise migratoire, avec la menace terroriste, la montée partout des populismes», comme en France, où le parti d’extrême droite Front national est arrivé en tête au premier tour d’élections régionales, «l’Europe est au pied du mur», a déclaré le dirigeant socialiste, invité à s’exprimer lors du congrès du Parti social-démocrate allemand sur le thème de «l’avenir de l’Europe».
«Si elle ne réagit pas, alors elle peut être balayée, renvoyée et sortir de l’histoire», a mis en garde M. Valls, qui s’exprimait aux côtés des chefs de gouvernements suédois Stefan Löfven et autrichien Werner Faymann, ainsi que du chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
Face à ces menaces, il faut doter «l’Europe d’un pacte de sécurité (...) nécessaire pour lutter efficacement contre l’islamisme radical, contre le jihadisme», a lancé le dirigeant français, près d’un mois après les attentats du 13 novembre à Paris (130 morts).
«Nous devons montrer (...) que nous maîtrisons notre espace intérieur, en contrôlant nos frontières extérieures, en créant un vrai système de gardes-frontière européens» ou «en organisant l’accueil des réfugiés» qui affluent depuis des mois vers l’Europe en aidant les pays européens «en première ligne», comme la Grèce ou l’Italie, et ceux voisins de la Syrie, la Jordanie, le Liban et le Turquie, a-t-il dit.
Il faut «avancer sur cette Europe nécessaire de la sécurité», a-t-il poursuivi, insistant également sur la nécessité d’un «pacte social» venant compléter ces mesures sécuritaires.
Réclamant «plus de justice sociale», il a appelé à mettre «enfin un terme au dumping social et fiscal» et ajouté: «Avançons sur ce pacte social», avec par exemple l’instauration d’un «salaire minimum européen».
«Je suis pour la fin de cette Europe de l’austérité que les conservateurs ont voulu nous imposer. L’Europe a besoin d’un projet social, d’un projet de justice et d’un projet qui redonne de l’espoir au peuple, aux couches populaires, aux ouvriers et à la jeunesse», a estimé M. Valls.
Par la suite, lors d’entretiens bilatéraux, M. Valls a abordé avec M. Löfven et Mme Mogherini les questions liées à la situation en Lybie et en Syrie, ainsi que le débat sur la crise des réfugiés en Europe, a-t-on appris dans l’entourage du Premier ministre.
M. Valls a fait part de sa «préoccupation» face à la menace de l’organisation Etat islamique en Lybie et a insisté sur la nécessité de réussir la conférence de Rome, dimanche, en vue d’accélérer la formation d’un gouvernement d’union dans le pays, selon la même source.
Les entretiens ont également porté sur la préparation du Conseil européen de jeudi sur les réfugiés, a-t-on ajouté.
«Il y a des nationalismes dont le concept est simple: +si plus de gens ont peur nous allons encourager la peur pour remporter une victoire électorale+», a noté de son côté le chancelier autrichien Werner Faymann, insistant sur «la solidarité internationale et européenne» pour lutter contre «les nationalismes».
«Nous devons être ensemble contre le cynisme qui met les terroristes et les réfugiés dans un seul pot», a insisté M. Faymann, dont le pays - frontalier de l’Allemagne, principale destination des demandeurs d’asile -, constitue l’un des principaux passages pour les migrants en Europe.
M. Löfven a aussi plaidé pour une «réforme du système d’asile» basé sur «une responsabilité partagée» ainsi que pour une Europe sociale «pour les citoyens». 




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