vendredi 24 août 2018

Des figures européennes sources d'espoir

Giorgia Meloni (Italie)
Mette Frederiksen (Danemark)
Donald Tusk (Europe)
Oleg Sentsov (Ukraine)
Ursula Von Der Leyen



Giorgia Meloni, anti-poutinienne et anti-immigration


FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors qu’en Italie la coabitation entre la Ligue et le M5S apparaît de plus en plus conflictuelle, le géopolitologue Alphonse Moura analyse la montée en puissance d’un parti populiste à la droite de Slavini dirigé par Giorgia Meloni, présidente du parti Fratelli d’Italia.

Il conquiert les médias, il domine les réseaux sociaux, il remplit les piazze... la fulgurante ascension de Matteo Salvini aurait pu signifier que la droite italienne avait trouvé le remplaçant de Silvio Berlusconi. Cependant, il y a un autre parti classé à droite, voire très à droite, qui continue d’augmenter son score, élection après élection.
Ledit parti s’appelle Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) et est mené par une femme, Giorgia Meloni. L’alliée du nouvel homme fort du gouvernement italien appuie les changements introduits par Salvini, notamment concernant la sécurité et l’immigration. Ce qui ne l’empêche pas de demander plus et de critiquer farouchement l’entente gouvernementale entre la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles.




Au Parlement européen, Giorgia Meloni veut un grand rassemblement allant du centre-droit à la droite radicale.

Récemment elle a défendu un blocus maritime qui gênerait les passeurs et les ONG. Selon Meloni la politique des ports fermés est insuffisante: il faudrait impérativement utiliser la marine de guerre italienne pour stopper l’immigration. La politique poursuivie par le ministre de l’Intérieur a ralenti considérablement les débarquements en Italie, garantissant ainsi moins de morts en Méditerranée. Mais la leader des Fratelli estime que le problème doit être réglé à la source et ses mots envers la France ne sont pas tendres. Paris est une cible récurrente, pointée du doigt à cause de la chute de Kadhafi et du conséquent chaos libyen. Si l’immigration est une question importante en France elle l’est encore plus en Italie car la géographie du pays en fait un réceptacle privilégié pour les navires de migrants.
Macron est un adversaire parfait pour Giorgia Meloni et les autres populistes européens. Elle a dénoncé avec force le Franc CFA, monnaie qu’elle qualifie de coloniale. Le Mouvement 5 Étoiles s’en est trouvé très embarrassé mais a été contraint de la suivre: tardivement mais sûrement ils ont copié le discours des Fratelli d’Italia et ont commencé, eux aussi, à critiquer le «néo-colonialisme» français. Leur électorat était déçu et c’était une raison, parmi tant d’autres, de leur baisse dans les urnes.
Sur la scène internationale Meloni est tout sauf isolée: elle a participé à la CPAC 2019 - le grand événement des conservateurs américains - exactement là où une autre femme européenne avait parlé un an auparavant...une certaine Marion Maréchal. Au Parlement européen, son parti a intégré les Conservateurs et Réformistes européens. Sa stratégie européenne a été maintes fois répétée: elle veut un grand rassemblement allant du centre-droit à la droite radicale où on retrouverait Matteo Salvini et Marine le Pen. Elle pense que son groupe est indispensable pour relier le PPE et le nouveau groupe Identité et Démocratie.


Meloni est partie en croisade très tôt contre le politiquement correct.

Contrairement à Salvini, héritier d’un parti solide, Meloni a dû tout initier depuis la case départ. Son parti a été lancé en 2014 comme une réaction contre les gouvernements technocratiques que l’Italie subissait. Meloni est partie en croisade très tôt contre le politiquement correct, elle n’a jamais accepté l’idée selon laquelle les choses changent et qu’il faut se moderniser, elle a toujours refusé de faire son aggiornamento. La flamme tricolore de son parti demeure inchangée, comme dans les temps du Mouvement social italien de Giorgio Almirante.
Ses aspirations au niveau national ne sont pas plus modestes que celles qu’elle a pour l’Europe. Elle espère que le gouvernement en place éclatera et qu’après les élections, elle pourra se substituer à Luigi di Maio. Elle croit que Fratelli d’Italia peut véritablement prendre la place du Mouvement 5 Étoiles. Cependant elle a conscience de ses limites et elle sait que la Ligue - parti politique régional devenu national - reste incontournable et mène le jeu politique en Italie.
Sur l’échiquier mondial Giorgia Meloni est une amie utile pour l’administration Trump, elle maintient la pression sur le gouvernement de Conte quant à un rapprochement trop étroit avec la Russie et elle vitupère contre la sinophilie des 5 Étoiles. Sa position est donc très favorable aux intérêts géostratégiques de Washington.
Le théâtre italien nous présente une pièce inédite. Et à la fin, peut-être découvrirons-nous que le rôle principal était joué par une femme... à la droite de Salvini.
LeFigaro


>>> FEV2020 En Italie, derrière la poussée des post-fascistes, la populaire Giorgia Meloni
La chef de file de Fratelli d’Italia est parvenue à faire une place à son mouvement à l’extrême droite, malgré la domination de la Ligue de Matteo Salvini. Lemonde
Ce qui est rarement mis en avant dans les médias français, et ce qui est pourtant fondamental, c'est que Meloni est pro-européenne, anti-Poutine, pro-Ukrainienne, atlantiste, .. Tout le contraire de la clique de Le Pen en France ! 

>>> (...) Cette bientôt quinquagénaire qui parle un excellent anglais et un français sans accent revendique s’inspirer de son prédécesseur Mario Draghi, l’ancien patron de la Banque centrale Européenne, (...). Elle le consulte souvent et assume la continuité sur les dossiers les plus cruciaux. A commencer par l’Europe alors même que Bruxelles a octroyé quelque 190 milliards d’euros de prêts et de subventions dans le cadre du plan de relance post-Covid. Un pactole financier qui explique en bonne partie son récent « euroenthousiasme ». Elle ne ménage pas non plus son soutien à l’Ukraine depuis le début de l’agression russe. A la différence de nombre des leaders des extrêmes droites européennes, y compris son rival Matteo Salvini de la Ligue, elle n’a jamais montré la moindre complaisance pour Vladimir Poutine. Rome se montre aussi dans cette crise un très bon élève de l’Otan. (Challenges, mars 2024)




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Une autre gauche est possible (l'exemple de Mette Frederikson au Danemark)

En France, la majeure partie de la gauche joue les autruches, et écarte l'autre partie (dont Valls, Badinter...). Pourtant, cette "autre" gauche n'est pas morte.

L'autre gauche :  Emmanuel Valls (France), Sarah Wagenknecht (Allemagne), Mette Frederiksen (Danemark)

>>> SEPT2019. Qui est vraiment Mette Frederiksen ?
La nouvelle première ministre danoise s’est retrouvée la cible du courroux de Donald Trump, après avoir estimé « absurde » l’idée du président américain d’acheter le Groenland.

Une négociatrice hors pair
Le 27 juin, à 41 ans, elle est devenue le plus jeune premier ministre du Danemark et la seconde femme à occuper ce poste, après la victoire d’une majorité de partis de centre gauche et d’écologistes aux législatives du 5 juin. Malgré le résultat historiquement faible (25,9 %) de la Social-démocratie (SD) qu’elle dirige, elle a réussi, au terme de vingt jours de négociations, à former un gouvernement composé uniquement de membres de son parti, une de ses promesses de campagne.

Une social-démocrate précoce
Issue d’une famille de sociaux-démocrates depuis quatre générations, elle s’est engagée aux jeunesses du parti à l’âge de 15 ans et n’a depuis plus cessé d’en gravir les échelons. Députée à 24 ans, pressentie pour prendre la tête du parti à 27 ans – ce qu’elle refuse –, elle est ministre du travail à 33 ans, puis de la justice. Quand elle devient enfin cheffe de file de la SD, en 2015, aucun autre candidat n’aura osé se présenter contre elle.

Une « Rouge » qui vire à droite
Dans sa jeunesse, elle milite au sein de la frange la plus à gauche du parti, ce qui lui vaut le surnom de « Mette la Rouge ». Virage à droite toute en 2015 : elle axe son programme sur la défense de l’État-providence, associée à une politique restrictive de l’immigration, en n’hésitant pas à se rapprocher de l’extrême droite. Objectif : retrouver la confiance de l’électorat populaire, ce qu’elle estime avoir accompli le 5 juin.

Une femme de sang froid
Son commentaire laconique sur l’« absurdité » de la proposition du président américain d’acheter le Groenland et son refus de s’engager dans une « guerre des mots » avec le locataire de la Maison Blanche lui ont valu les commentaires élogieux d’internautes américains sur son compte Facebook. Après un entretien téléphonique avec elle le 24 août, Donald Trump, qui l’avait d’abord traitée de femme « méchante », a déclaré qu’elle était « fantastique ».






6 juin 2019 (Danemark)
>>> Le centre gauche remporte les législatives au Danemark
L’alliance de centre gauche qui a notamment fait campagne contre l’immigration a remporté les élections au Danemark, qui devient le troisième pays nordique à passer à gauche en moins d’un an.
Le centre gauche emmené par le Parti social-démocrate dirigé par Mette Frederiksen sera majoritaire au Folketing, le parlement danois, selon les résultats définitifs des élections législatives communiqués dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le Danemark devient ainsi le troisième pays nordique, après la Suède et la Finlande, à choisir un gouvernement de gauche en moins d’un an.
Le parti libéral du Premier ministre sortant, Lars Lokke Rasmussen, a reconnu sa défaite, a rapporté la chaîne de télévision TV2, et Rasmussen a annoncé que le gouvernement présenterait sa démission le 6 juin.
L’alliance de centre gauche est créditée de 96 sièges contre 79 pour le parti libéral, sur les 179 que compte l’assemblée, selon les résultats définitifs.

Le Parti du peuple danois, une formation nationaliste, a quant à elle essuyé une rude défaite, perdant plus de la moitié de ses électeurs par rapport au scrutin de 2015. Les Verts gagnent quant à eux du terrain.

5 juin 2019 (Danemark. une autre gauche est possible)
>>> Qui est Mette Frederiksen, Danoise au socialisme décomplexé et future première ministre ?
Mette Frederiksen est pressentie pour devenir Première ministre du Danemark après les législatives qui se jouent ce mercredi 5 juin. Sa bête noire ? L’immigration…
À 7 ans, Mette Frederiksen était déjà « obsédée par la chose publique », assure son père, Flemming, à l’agence Ritzau. Biberonnée au socialisme par ses parents typographe et prof, la voilà, à 41 ans, pressentie pour diriger le gouvernement, à droite depuis 2015.
Les législatives, ce mercredi 5 juin, ne lui offriront pas de majorité claire. Mais elle sait transiger. Elle l’a prouvé en se rabibochant avec les frondeurs du Parti social-démocrate qu’elle dirige depuis cinq ans.
Elle le démontre encore en prônant, dans son pays à 5 % de chômage, des mesures de gauche sur la protection sociale, la santé, l’éducation… Et en virant à droite, sans ciller, pour promouvoir une politique migratoire plus restrictive. L’ex-étudiante en histoire africaine rêve de voir les migrants « non occidentaux » confinés dans des camps en Afrique. OuestFrance

>>> Quand elle arrive à la tête du parti en 2015, il est en plein doute. Les sociaux-démocrates, qui viennent de remporter les législatives mais ont échoué à former une coalition, sont de retour dans l’opposition. Surtout, ils n’ont pas remporté le vote populaire, qui est allé au Parti du peuple danois. Pour reconquérir cet électorat, Mette Frederiksen impose deux tournants : à gauche, sur les questions économiques, en rompant avec l’austérité défendue par sa prédécesseure, et à droite sur les questions migratoires et d’intégration. «Il me semble de plus en plus évident que le prix de la mondialisation dérégulée, de l’immigration de masse et de la libre circulation des travailleurs est payé par les classes populaires», affirme-t-elle dans la biographie que lui a consacré Thomas Larsen au printemps. Pour cette partisane de l’Etat-providence, le Danemark ne pourra protéger son modèle social qu’en limitant le nombre de nouveaux arrivants. Dans cette optique, elle fait de la lutte contre l’immigration son cheval de bataille. Et incite même les partis sociaux-démocrates européens à suivre son exemple lors d’un rassemblement à Lisbonne en décembre dernier. Au Danemark, en tout cas la recette semble payer : un sondage effectué après les élections a montré que sa formation avait siphonné 9 % des électeurs du parti eurosceptique et xénophobe. Celui-ci s’est effondré mercredi, passant de 21,1 % en 2015 lors des précédentes législatives, à 8,7 %, leur pire score depuis 1998. «Certains électeurs sociaux-démocrates avaient délaissé le parti car ils n’approuvaient pas notre politique migratoire, ils reviennent maintenant», a assuré Frederiksen à la sortie de son bureau de vote. Libération

>>> La transformation des sociaux-démocrates danois, favoris des législatives
Le parti de centre gauche a droitisé son programme sur l’immigration, afin d’attirer les électeurs séduits par le Parti du peuple danois, lors du scrutin de mercredi 5 juin. Lemonde

[Pas en France, où la gauche en est toujours à jouer les autruches. Avec les résultats que l’on sait, hélas]






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>>> OCT2018. Mark Lilla/Laurent Bouvet: «La France résistera-t-elle au multiculturalisme américain ?»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dans son dernier livre, La Gauche identitaire (Stock), l'universitaire américain Mark Lilla met en garde la gauche française contre le piège de la politique des minorités qui a causé la perte du Parti démocrate américain. L'essayiste et professeur de science politique Laurent Bouvet dénonce, lui aussi, depuis plusieurs années, cette dérive communautariste. Dialogue entre penseurs venus des deux rives de l'Atlantique.
Mark Lilla, vous avez déclaré que votre livre est un avertissement à la gauche française. Pourquoi?
Mark Lilla - La gauche américaine a démissionné de sa responsabilité de faire de la politique. Son but est désormais exclusivement - ou presque - culturel. J'appelle cela le tournant identitaire: les efforts de la gauche sont orientés vers la reconnaissance des individus en tant que tels. Le social et la lutte contre l'ultralibéralisme ne sont plus sa priorité. Elle s'adonne à ce que j'appelle la «pseudo-politique». Je crois qu'il est donc temps que la gauche renouvelle sa pensée et la logique de son action, et j'aimerais éviter à la France les apories que notre gauche a connues.
Lefigaro









Le meilleur à gauche était Valls. Hélas, les extrémistes de gauche l'ont fait quitté le navire. Et le navire, maintenant, il part à vau l'eau !
EMMANUEL VALLS

>>> SEPT2018, Emmanuel Valls
Hélas, la gauche a rejeté Valls... qui quitte la France -mais pas l'Europe- pour tenter sa chance à Barcelone.
Il était une chance pour la gauche, car il avait tout compris (le danger de l'islamisme, la convergence de l'extrême gauche, l'extrême droite, et l'islamisme  contre les juifs (des choses qu'on aurait crû impossible il y a encore une 10aine d'année) ; les problèmes de l'immigration ; la double-erreur de Merkell ; la remise en cause de la laïcité et de notre civilisation , mortelle pour la construction europénne, par les islamistes. Peut-être a-t-il commis quelques erreurs sur la forme, mais sur le fond il avait raison.
Surtout, c'est la gauche elle-même qui l'a, hélas, rejeté. Une gauche encouragés par la bande d'extrémistes très actifs (mélanchonistes, antisémites, voire franchement nazis de la clique Dieudonné MbalaMbala/Soral ) .
Le résultat, pour la gauche qui refuse de voir la réalité en face : un effondrement électoral. Si au moins cela lui avait fait prendre conscience de la réalité du terrain. Mais il semble que non. La gauche se demande toujours pourquoi elle a perdu ses électeurs. Elle pense que c'est uniquement pour des raisons économiques et sociales.
C'est Valls qui avait raison, c'est lui que la gauche aurait dû choisir pour chef de file.
Bonne chance à lui en tout cas.

>>> SEPT2018. "Ici, il cristallise les haines" : comment Valls a décidé de tirer un trait sur la France. L'ancien Premier ministre s'apprête à annoncer sa candidature à la mairie de Barcelone. Comment en est-il arrivé à ce choix ? Enquête.

Il ne faut pas toujours se fier au visage, aux mâchoires serrées, aux traits crispés, à la dureté du regard, à la violence surjouée. On regardait Manuel Valls invectiver, continuer ses combats et on ne voyait pas la fêlure, la cassure. Au-delà de l’opportunité politique, sa tentation de Barcelone est avant tout un adieu à la France, un choix de vie plus qu’un choix politique, le désir de quitter un pays où il ne fait plus bon vivre, un pays où, comme il le racontait à un proche, "dans les rues, on me fait des quenelles", un pays où son rêve présidentiel n’a plus de raison d’être.
"Il y a une haine contre lui qui dépasse l’entendement. Il y avait 22 candidats contre lui dans sa circonscription ! Je regrette de devoir le dire mais sa prise de position pour les juifs l’isole en France. Il cristallise toutes les haines, assène son ami Malek Boutih. Alea jacta est !" Valls en a assez de se faire insulter pour avoir fait interdire les spectacles de Dieudonné, d’être celui qui doit expier les péchés de l’exercice du pouvoir, qui doit se justifier du reniement de sa parole lors de la primaire quand d’autres comme François de Rugy y ont trouvé un passeport pour une carrière. Un ancien collaborateur raconte la même histoire :

"Il a tellement payé pour tout le monde. Il est celui qui lutte contre l’antisémitisme, qui dénonce l’islamisme. Il est celui qui a fait les réformes du Code du Travail et qui donc, pour toute une partie de ……. L'Obs










>>> En Allemagne, «Debout» se veut de gauche et anti-immigration à la fois
L’objectif de Sarah Wagenknecht est de regagner les électeurs de gauche partis voter à l’extrême droite.
Il reste 13 jours jusqu’au lancement officiel, le 4 septembre, du nouveau mouvement politique de gauche, «Aufstehen». C’est ce que confirme, en temps réel, un compteur sur le site Internet de ce mouvement dont le nom signifie «Debout». «Get up, stand up ! Nous devons nous lever pour changer notre pays» peut-on y lire, dans une référence au chanteur Bob Marley. «Une majorité de la population souhaite une politique sociale, un environnement sain et la paix. Or les intérêts de la majorité n’ont pas la majorité au parlement [...] L'opinion

Problème : c'est Mélenchon qui soutien ce mouvement, ce qui rend ce mouvement tout de suite moins sympathique... Pour mémoire, Mélenchon, c'est celui qui au second tour de l'élection présidentielle, ne fait aucun choix entre Le Pen et Macron (tout comme Wauquiez d'ailleurs).

Hélas, en France, concernant le problème de l'immigration et de l'islamisation, il n'y pas de remise en question à gauche. Ni du côté du parti socialiste, ni du côté d' EELV (il y a même une époque, pas du tout lointaine, où EELV s'alliait avec le populiste poutinolâtre Mélenchon !). Manuel Valls a bien essayé, mais il a été moqué par ceux de son propre parti (encouragés par les mélenchonistes). Avec le résultat que l'on sait.



«Une frontière ouverte à tous, c’est naïf. Ce n’est surtout pas une politique de gauche», insiste-t-elle. Les milliards dépensés par le gouvernement pour accueillir les demandeurs d’asile en 2015 «auraient pu aider beaucoup plus de nécessiteux en Allemagne», dit-elle. «Plus de migrants économiques signifie plus de concurrence pour décrocher des jobs dans le secteur des bas salaires. Le nombre de logements sociaux n’est pas non plus illimité», estime-t-elle.
Le lancement de ce nouveau mouvement de gauche, prévu le 4 septembre, a été mal perçu, surtout chez les sociaux-démocrates dont le déclin se poursuit inexorablement depuis la reconduite de la «grande coalition» avec Merkel. Le Parti social-démocrate (SPD), grand absent dans le débat sur la politique des réfugiés, se fait régulièrement dépasser par l’extrême droite dans les sondages. «Sahra Wagenknecht se met à rêver d’une gauche populiste en Allemagne», a dénoncé Thomas Oppermann, le président du groupe parlementaire SPD, qui l’accuse de monter les pauvres et les réfugiés les uns contre les autres.

Pour Die Linke, Aufstehen constitue une menace existentielle. Sahra Wagenknecht défend les mêmes causes que son propre parti, mis à part la politique migratoire. «Un mouvement qui nous affaiblit n’est pas acceptable», a déploré Bernd Riexinger, chef de Die Linke.
Mais le succès de son entreprise reste à prouver. Il est mis surtout en doute par les politologues. «Les mouvements de protestation naissent en général dans la rue. Aufstehen a été organisé d’en haut avec une personnalité très marquée politiquement», constate Gero Neugebauer, politologue à l’Université Libre de Berlin (FU).

Par ailleurs, l’ancienne cheffe de la «plateforme communiste» du parti a un problème de crédibilité. Omniprésente dans les talk-shows télévisés, cette brillante économiste fait désormais partie de l’establishment et des «élites» dénoncées par l’extrême droite. «Je ne comprends pas l’objectif de ce rassemblement, sinon celui de faire encore plus de pub à Sahra Wagenknecht dans les médias», a déploré Annalena Baerbock, la présidente du Parti écologiste.
Si les chances de réussite de ce rassemblement apparaissent réduites, les responsables politiques allemands restent néanmoins très prudents dans leurs pronostics. Depuis l’entrée de l’extrême droite au Bundestag, les Allemands sont confrontés eux aussi au populisme. Plus rien ne paraît impossible. (TDG)



La coprésidente du groupe Die Linke au Bundestag, Sahra Wagenknecht, a commencé de lancer Aufstehen (debout), nom donné au mouvement qu’elle appelle de ses vœux pour, explique-t-elle, « ouvrir une perspective à gauche et contrer l’extrême droite » dans son pays. Un site Internet d’Aufstehen a été inauguré début août, avant un lancement effectif et une présentation solennelle le 4 septembre prochain, à la presse, avec les premières personnalités ralliées à l’initiative issues de Die Linke, des Verts et du SPD.
Wagenknecht, qui mène cette initiative avec son conjoint, Oskar Lafontaine, veut voir surgir outre-Rhin un mouvement du même type que la France insoumise. Et Jean-Luc Mélenchon lui accorde un soutien très marqué. Elle affirme chercher à ­rassembler les citoyens « déçus de la gauche » ou qui ont glissé vers l’AfD ­(extrême droite). Mais en proposant une « limitation de l’immigration » ou une « sortie coordonnée » de l’euro, elle contribue de fait à placer les thèmes de l’AfD au centre du débat public, où ils ont déjà pris une place considérable. (L'Humanité)






Donald Tusk

>>> G7: Donald Tusk veut inviter l’Ukraine plutôt que la Russie
Pour le président du Conseil européen, Donald Tusk, pas question de réintégrer la Russie dans le G7 qui redeviendrait le G8 comme de 1997 à 2014. Le Polonais qui défend habituellement une ligne sans concession à l’égard de Vladimir Poutine propose en revanche d’inviter l’Ukraine. LeFigaro

>>> L’appel de Donald Tusk aux migrants : « Ne venez pas en Europe, ne croyez pas les passeurs »
 Le président du Conseil européen a dit vouloir s’adresser « à tous les migrants économiques illégaux potentiels ». Lemonde

>>> Donald Tusk veut séparer réfugiés et migrants dans des centres hors de l'UE RTBF

>>> Donald Tusk: «Cette migration est trop forte pour ne pas être stoppée» LeFigaro



Oleg Sentsov
le courage, la combativité, la loyauté

>>> OCT2019 Oleg Sentsov: «Nous n’accepterons jamais que la Russie ait pris la Crimée»
Des relations entre Paris et Moscou à la situation en Ukraine : entretien avec le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, détenu pendant cinq ans dans une prison russe.

Il était ces derniers temps le plus célèbre des prisonniers ukrainiens en Russie. Le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov a été libéré début septembre dans le cadre d’un échange entre Kiev et Moscou. Originaire de Crimée, il avait été arrêté chez lui en 2014 après avoir protesté contre l'annexion de la péninsule ukrainienne par la Russie. Sa condamnation à 20 ans d’emprisonnement avait provoqué une mobilisation internationale. Il aura finalement passé cinq ans en captivité en Russie.
Mardi 1er octobre, le réalisateur ukrainien a rencontré Emmanuel Macron à Strasbourg pendant une demi-heure. L’occasion pour lui de remercier la France pour le « soutien constant apporté à sa libération ».

RFI : Emmanuel Macron soutient l’idée qu’il faut dialoguer activement avec la Russie. Avant de venir vous serrer la main à Strasbourg, il a serré la main de Vladimir Poutine à Brégançon il y a quelques semaines. Que pensez-vous de cette approche ?
Oleg Sentsov : La négociation, c’est toujours mieux que la guerre. On conclut des traités de paix avec ses ennemis et pas avec ses amis. Mais en même temps, Poutine est un négociateur difficile. Ses objectifs sont diamétralement opposés aux objectifs ukrainiens.
Il peut afficher un sourire et laisser croire qu’il veut la paix, mais non : c’est un homme soviétique, avec une approche de la vie qui est celle d’un membre du FSB. Il veut tenir la Russie et son peuple dans un état d’esclavagisme, mais aussi les pays qui l’entourent. Il veut être le chef auquel on se soumet, que l’on écoute et dont le seul avis compte. Cette approche est inacceptable pour nous.
Je ne sais pas quelles sont les intentions d'Emmanuel Macron. Il est le président de la France et non de l’Ukraine et il poursuit ses propres intérêts, il faut le comprendre. Il apporte son aide, il fait ce qu’il peut. S’il peut aider à obtenir la paix en Ukraine, à faire en sorte que les gars ne meurent plus sur la ligne de front, qu’il y ait un cessez-le-feu et que les prisonniers rentrent, ce sera déjà bien.
Mais je sais bien et c’est ce que j’ai essayé de faire comprendre au président français : Vladimir Poutine ne rendra pas la Crimée et ne rendra pas le Donbass aux conditions de l’Ukraine. Il va tenter de contrôler l’Ukraine à travers le Donbass. Il ne va pas la laisser se développer. Il ne peut, bien sûr, pas être question d’adhésion à l’UE ou à l’Otan. Mais de toute façon, l’Ukraine n’y est pas prête.

Revenons à votre emprisonnement, à ce qui s’est passé pendant ces cinq ans, et plus particulièrement à votre grève de la faim de 145 jours. Avez-vous ressenti à un moment de votre détention que c’était la fin, que vous n’en pouviez plus ?
C’est un sentiment dont il est difficile de parler, non pas parce que j’ai été éprouvé moralement, mais simplement parce que ça implique de parler du passé. Or aujourd’hui encore, nous avons des gens en détention. Il y en a au minimum 86 en Russie, parmi lesquels des Tatars de Crimée qui purgent une peine pour leurs convictions religieuses, alors qu’ils n’ont rien fait et qui sont eux aussi accusés de terrorisme. Il y a aussi au minimum 127 personnes, des militaires, des civils, des femmes et même des mineurs, qui sont détenus dans les prisons du Donbass dans des conditions atroces. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg parce qu’ils sont en réalité plus nombreux. C’est ça le vrai problème, c’est de ça qu’il faut parler.
Quant à ma grève de la faim, c’est du passé, ça m’intéresse peu. Mais pour qui ça intéresse, pendant ma détention, j’ai tenu un journal que j’ai pu sortir de la prison et, dans un an, un livre sera édité et tous ceux que ça intéresse pourront s’y plonger. Mais moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé, mais ce qui se passe aujourd’hui.

Pensez-vous que la paix avec la Russie soit possible, même si officiellement la Russie ne fait pas la guerre en Ukraine ? Tant que la Crimée ne redeviendra pas ukrainienne, pensez-vous possible qu’il puisse avoir des pourparlers de paix, ou un quelconque accord ?
Nous n’accepterons jamais le fait que la Russie ait pris la Crimée. Nous la réclamerons jusqu’au bout aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce que la Russie connaisse une crise politique sérieuse. Or cette crise interviendra avec le départ de Poutine, qui n’est pas éternel. Quand il partira, il y aura de grands changements et ce sera le moment où l’on pourra récupérer la Crimée. Quand il y aura un nouveau gouvernement en Russie, on pourra régler la situation de la Crimée et du Donbass. Parce que tant que Poutine sera au pouvoir, il faut bien comprendre qu’il ne laissera pas l’Ukraine reprendre le contrôle du Donbass. Celui qui pense le contraire se trompe profondément.

 RFI








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