L'UE annonce des "sanctions massives" contre la Russie. Je m'attendais à un choc pour les russes. Grosse déception, une fois de plus. Les "sanctions massives" sont des piqûres de moustiques qui ridiculisent une fois encore l'Europe (voir ci-dessous ce que sont les "sanctions massives")
Mais d'abord, puisque certains utilisent des mots inadaptés, je vais lister ici ce que seraient de véritables "sanctions massives" (elles ont un coût, certes, mais il faut payer le prix d'une juste contre-offensive) :
1- Pour une reconnaissance officielle de l’Ukraine comme Etat candidat à l’Union européenne (proposition faite par 116 personnalités. cf ci-dessous *)
2- Suppression de tout vol entre l'Europe et la Russie (et bien sûr interdiction de visa pour tous les russes quels qu'ils soient)
3- Soutien aux russes opposés à Poutine
4- Sabotage par opérations spéciales du maximum d'infrastructures russes, hors et à l'intérieur de la Russie, à commencer par le Pont de Crimée et les pipelines Nord Stream 2 et Nord Stream 1
5- Interdiction d'importer tout produit de la Russie. Bien sûr : arrêt total de l'importation de gaz russe
6- Envoi massif de matériel militaire aux ukrainiens
7- Envoi de troupes de soutien
8- Fort soutien financier, technologique, humanitaire, médical, alimentaire à l'Ukraine
9- Renforcement et manoeuvres de l'OTAN dans tous les pays voisins de la Russie
10- Bannissement de la Russie du système SWIFT
11- Promulgation de lois punissant toute collaboration avec l'ennemi (François Fillon ou Gerhard Schröder, par exemple, devraient être arrêtés, jugés, et sévèrement punis)
12- Interdiction partout en Europe de Russia Today (chaîne qu'on n'aurait jamais dû autoriser) et de tout média russe affilié au Kremlin
13- Asphyxie des banques russes, qui doivent toutes être interdites d'effectuer des transactions vers l'Europe
14- Interdiction pour toute entreprise européenne d'investir en Russie, quel que soit le domaine
15- Punir tout pays soutenant la Russie
16- Entrée de l'Ukraine dans l'OTAN
17- Démontage partout en Europe de tout bâtiment russe associé de près ou de loin à Poutine. A Paris, démontage de la "Cathédrale Poutine" -véritable verrue au pied de la tour Eiffel - , et fonte de l'or utilisé en lingots pour financer l'aide à l'Urkaine
18- Saisie des comptes bancaires de tout oligarque russe associé de près ou de loin à Poutine, et reversement des sommes saisies à l'Ukraine et à tout pays européen en première ligne (Pologne, Roumanie, Estonie, Lituanie, Lettonie...)
19- Expulsion manu militari de tout russe supportant Poutine hors d'Europe (par exemple Andreï Makine en France)
20- Création d'un tribunal international, où seront jugés les responsables russes impliqués dans tous les actes criminels commis sous l'ère Poutine
Voilà quelques idées qui correspondent à ce que j'appelle des "sanctions massives", voilà comment on répond à Poutine. Voyons, plus bas, ce que l'UE appelle "sanctions massives"
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* « Pour une reconnaissance officielle de l’Ukraine comme Etat candidat à l’Union européenne »
Oui, oui, oui. Voilà la réponse la plus forte que doit adresser l'UE à Poutine (mais ce ne doit pas être la seule)
Cent seize personnalités, parmi lesquelles Daniel Cohn-Bendit, la députée Paula Forteza et l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, demandent, dans une tribune au « Monde », d’envoyer un signal fort à la population ukrainienne après l’attaque de son territoire par la Russie.
Tribune. Il y a huit ans, le président ukrainien d’alors, Viktor Ianoukovitch, était destitué par son Parlement et prenait la fuite vers la Russie. Ce départ intervenait après que plus d’une centaine de manifestants ont été tués lorsqu’il a donné l’ordre d’évacuer par la force la place de l’Indépendance à Kiev. Ces manifestants s’étaient rassemblés depuis trois mois à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne (UE) et de privilégier un rapprochement avec la Russie. Ces jeunes sont morts, pour certains le drapeau européen dans la main, parce qu’ils voulaient être libres de choisir l’avenir de leur pays. Ils se sentaient européens et souverains. C’était leur seul crime. Aujourd’hui, alors que la Russie attaque l’intégralité du territoire ukrainien, c’est encore une fois pour ce crime que des Ukrainiens sont et seront tués.
Depuis cette « révolution de la dignité », et malgré l’annexion de la Crimée et l’occupation du Donbass, les Ukrainiens n’ont pas dévié de leurs aspirations européennes. Au contraire, chaque élection est venue confirmer cette volonté de rejoindre la famille des démocraties européennes. Selon un sondage de l’institut ukrainien Rating Group publié le 17 février 2022, 68 % des sondés soutiennent l’adhésion à l’Union européenne.
En 2015, l’UE a reconnu « les aspirations européennes de l’Ukraine » et s’est félicitée « de son choix européen ». En 2017, le Parlement ukrainien, la Rada, a voté une loi faisant de l’adhésion à l’UE un des objectifs stratégiques de la politique étrangère et sécuritaire de l’Ukraine. Cette loi, entrée en vigueur en 2019, inscrit cet objectif dans la Constitution du pays et marque ainsi, selon le président du Parlement de l’époque, « l’irréversibilité de notre choix européen ».
Un objectif communL’Ukraine coopère avec l’Union européenne dans le cadre du Partenariat oriental et a déjà adapté la majeure partie de sa législation et de ses politiques économiques conformément à l’accord d’association signé avec l’Union européenne et entré en vigueur en 2017. Cependant, contrairement à la Serbie ou au Montenegro, les négociations d’adhésion avec l’Ukraine n’ont pas commencé.
Contrairement à l’Albanie et à la Macédoine du Nord, l’Ukraine n’est pas reconnue officiellement comme un Etat candidat à l’adhésion à l’UE. Une demande formelle doit être déposée, mais surtout, la majorité des Etats européens n’ont pas officiellement affirmé leur soutien à une adhésion future de l’Ukraine à l’Union européenne.
Cette réponse (engager le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'UE) doit s'accompagner des mesures évoquées par le ministre des affaires étrangères ukrainien :
L'Allemagne a reconnu "avoir échoué face à l'histoire" [la France depuis Sarkosy a été très mauvaise elle aussi, depuis] :
« Nous l’avons tous vu venir et n’avons pas été en mesure d’imposer nos arguments, de tirer les conséquences de l’annexion de la Crimée » en 2014, a aussi déploré Alfons Mais, ajoutant être « en colère ».
« Je suis furieuse après nous-mêmes parce que nous avons échoué face à l’histoire », a abondé sur son compte Twitter l’ancienne ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer, membre du dernier gouvernement d’Angela Merkel.
« Nous n’avons rien préparé » après la guerre de Géorgie en 2008, l’annexion de la Crimée et les combats dans la région est ukrainienne du Donbass, « qui aurait pu vraiment dissuader » le président russe Vladimir Poutine, a-t-elle ajouté.
L’Allemagne a, selon elle, oublié les leçons du passé, à savoir « que
la négociation vient en premier, mais que nous devons être
militairement assez forts pour que la non-négociation ne soit pas une
option pour la partie adverse », a-t-elle ajouté.
Maintenant, l'Allemagne doit soutenir au maximum le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'UE.
Voyons maintenant ce qu'ils appellent des sanctions massives (ah, ces fameuses "sanctions" ... elles font se bidonner le Kremlin depuis si longtemps. Et ça va pas d'arrêter)
>>> Guerre en Ukraine : l’Union européenne approuve des sanctions « massives » contre Moscou
Les Etats-Unis vont déployer des forces supplémentaires en Allemagne dans le cadre de l’OTAN, mais les soldats américains n’iront pas « combattre en Ukraine ». Les troupes russes ont pris le contrôle de la centrale de Tchernobyl et un aéroport militaire situé à 25 km de Kiev. La Russie a envahi le territoire ukrainien et le bombarde depuis jeudi au petit matin.
A la mi-journée, la Russie disait avoir détruit 74 installations militaires, dont 11 aérodromes, en Ukraine.
Pour le moment, les dirigeants de l’Union européenne (UE), réunis jeudi à Bruxelles, ne devraient pas décider d’exclure la Russie du système de messagerie interbancaire Swift, mesure réclamée par Kiev mais que certains Etats membres préfèrent réserver pour un train de sanctions ultérieur. La mesure n’est « pas sur la table » lors des discussions des Vingt-Sept jeudi soir, a affirmé à l’Agence France-Presse un diplomate européen, en raison du refus de plusieurs Etats membres dont l’Allemagne, très dépendante du gaz russe pour son approvisionnement, mais aussi l’Italie, la Hongrie et Chypre.
Interrogé sur cette exclusion à son arrivée au sommet, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré :
« Il est très important que nous décidions des mesures qui ont été préparées ces dernières semaines et que nous gardions tout le reste pour une situation où il serait nécessaire de faire d’autres choses. »
Toujours aussi minable, ce Scholz !!!!!
>>> Arrêter d’acheter du gaz russe ? Ce serait la seule sanction fatale... mais elle est impraticable (Lobs) . Mais non, ce n'est pas "impraticable". Il faut arrêter avec les "c'est impossible", "c'est dur", "c'est difficile". Il faut arrêter avec sa petite zone de confort, et faire preuve de volonté et de courage. Il arrêter de pleurnicher. Il faut arrêter avec le gaz russe et se tourner vers le nucléaire français . Si l'on pouvait souffler ça à l'oreille de Scholz, ce serait pas mal
>>> Le Royaume-Uni déclenche un paquet de sanctions substantiel contre la Russie. Le premier ministre britannique a annoncé une série de mesures
immédiates contre des banques, des entreprises et des personnalités
russes et promis une loi pour lutter contre le blanchiment d’argent
opéré par des oligarques au Royaume Uni.
Après la reconnaissance par le président Vladimir Poutine des républiques séparatistes prorusses dans le Donbass, lundi 21 février, le premier paquet de sanctions britanniques contre la Russie n’avait suscité que des critiques : il était jugé trop tiède, ne visant que des banques de second ordre et seulement trois oligarques – sur des dizaines ayant élu Londres comme la capitale la plus accueillante pour cacher leurs fortunes mal acquises.
(...) Les avoirs des principales banques russes au Royaume-Uni sont gelés avec effet immédiat. A partir du 1er mars,
elles n’auront par ailleurs plus accès aux marchés de la dette à la
City, deuxième place financière mondiale. Cette interdiction d’accès aux
marchés de la dette (ou aux marchés d’actions) vaudra aussi pour l’Etat
russe et « toutes les sociétés publiques russes ou sociétés privées clés » pour
le régime Poutine (dans le secteur de la défense notamment). VTB, la
deuxième plus grande banque russe, et le géant de la défense Rostec sont
ainsi pris pour cibles. (Lemonde)
Désolé mais je considère que c'est assez faible, comme "sanctions". Pourquoi simplement "geler" et pas "saisir" , par exemple, les avoirs des banques russes?
>>> Le paquet de sanctions présenté jeudi par la Maison Blanche témoigne à la fois d’une volonté de châtier Moscou à une échelle sans précédent et de préserver les intérêts du consommateur américain.
'...) Le premier volet des sanctions concerne le secteur financier. Les dix plus importantes institutions russes, détenant près de 80 % des actifs du pays, sont visées. L’objectif est de priver ces établissements et les corporations d’Etat de tout financement étranger. La Sberbank – la plus large banque de Russie – n’aura plus accès au système financier américain, et aura du mal à opérer des transactions en dollars. La VTB Bank et toutes ses filiales verront leurs actifs gelés dès lors qu’ils s’inscrivent dans le système financier américain
Oui, mais "Poutine et sa famille sont épargnés", pour l’instant . (Lemonde) Et pourquoi Poutine serait-il épargné alors que c'est lui le responsable ?
>>> L’UE annonce des sanctions « massives » contre la Russie mais déçoit certains Etats membres.
Le deuxième train de mesures, qui devait être entériné vendredi, vise les technologies fondamentales, l’accès aux marchés de capitaux, l’énergie et l’aviation.
(...) Massives ? L’ensemble adopté par des Européens voulant offrir un front
uni suscite le débat, tout comme le premier paquet, adopté lundi, et qui
visait, pour l’essentiel, des députés, des banques et la capacité de la
Russie à accéder aux marchés de capitaux et aux services financiers
européens. 'Lemonde)
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