mercredi 2 mars 2022

Mercredi 2 mars 2022. Septième jour de guerre. Pour financer la guerre, l’Ukraine émet des obligations « militaires »

 Plus les jours passent, plus je me dis que la guerre ne prendra fin qu’avec la mort de Poutine, qui a le cerveau malade [Angela Merkel en 2014, après une longue conversation avec lui : « Il a perdu contact avec la réalité ». « Il est taré », disait l’opposant Boris Nemtsov quelques mois avant d’être assassiné en février 2015] et met en péril l’humanité entière. On l’a vu dans l’histoire : les dictateurs jusqu’au-boutiste ne s’arrêtent pas : Hitler s’est suicidé, Mussolini a été pendu, Staline a commis des crimes inimaginables contre son propre peuple jusqu’à sa mort. Conclusion : il faut tuer Poutine, et les Russes eux-mêmes sont les mieux placés pour le faire.

22:16 La situation se dégrade dans le port stratégique de Marioupol

La situation se dégrade « d’heure en heure » à Marioupol, principal port ukrainien de la mer d’Azov, dans le sud-est du pays, selon les autorités locales et des habitants.

L’artillerie russe a pilonné des zones résidentielles, y compris une maternité et une école, blessant 42 personnes. Les tirs russes ont été ininterrompus pendant 14 heures et les forces russes ont tenté d’empêcher les civils de fuir la zone.

Le contrôle de Marioupol, ville de 441 000 habitants, revêt un caractère stratégique pour la Russie car il lui permettrait d’assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de Crimée et celles venues des territoires séparatistes du Donbass. Les deux groupes ont fait leur jonction mardi, selon Moscou.

22:04 « A la gare de Kharkiv, on dirait Armageddon »

Notre journaliste du service international, spécialiste des pays de l’ancien bloc soviétique, Faustine Vincent, a pu joindre le reporter et militant ukrainien Volodymyr Tchistiline, présent à Kharkiv.

« A la gare de Kharkiv, on dirait Armageddon, lui a-t-il raconté. Une ambulance surgit parfois sur le quai, les gars avec des mitrailleuses peinent à contenir la foule, qui hurle, pleure, essaie de monter dans le train par les fenêtres. Et partout, des scènes d’adieu »

Et d’ajouter :

Les alertes aériennes retentissent en permanence. Aujourd’hui, la mairie, une école, le centre d’urgence, des bâtiments administratifs du centre-ville et bien d’autres ont été bombardés. (...) Malgré tout, la plupart des habitants de Kharkiv sont chez eux, s’entraident, cherche ce qui pourrait être utile aux défenseurs de la ville. Les forces de défense territoriale se développent à toute vitesse.

>>> « Ne nous lâchez pas ! », implore Zelensky devant le Parlement européen

12h55. Volodymyr Zelensky ovationné par le Parlement européen

« Les citoyens ukrainiens défendent leur pays en faisant le sacrifice ultime », a déclaré le président ukrainien devant le Parlement européen indiquant que presque toutes les grandes villes du pays « sont en train d’être bloquées ». Lors de son discours, le président ukrainien a demandé aux Européens de « prouver qu’ils sont avec l’Ukraine ». « Ne nous lâchez pas », a-t-il imploré devant le Parlement.

>>> 12h53. Pour financer la guerre, l’Ukraine émet des obligations « militaires »

L’Ukraine a annoncé l’émission d’obligations pour financer son armée et les dépenses de l’Etat pendant la guerre avec la Russie, invitant Ukrainiens et étrangers à participer aux enchères.
« Chacun peut soutenir le financement des besoins de l’armée et du budget d’Etat en acquérant nos obligations militaires », a écrit le ministre des Finances Serguiï Martchenko sur sa page Facebook, précisant que les premières enchères se tiendraient mardi.

Ces obligations, d’une valeur nominale de 1 000 hryvnias (environ 30 euros), seront émises pour un an, et leur rendement sera déterminé lors des enchères, a précisé le ministère des Finances dans un communiqué. « Votre contribution au soutien des défenseurs ukrainiens est extrêmement importante en ce moment crucial pour l’Ukraine », a souligné le ministère.


12h02. L’appel aux dons colossal de la Croix-Rouge
La Croix-Rouge a fait savoir qu’elle a besoin de 243 millions d’euros pour aider les personnes victimes du conflit en Ukraine. La situation humanitaire dans le pays se détériore rapidement mettent en garde le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Selon le directeur du CICR Robert Mardini :

« L’escalade du conflit en Ukraine fait des dégâts dévastateurs. Le nombre des victimes ne cesse d’augmenter alors que les structures de santé se battent pour faire face »

12h01. Zelensky qualifie les bombardements de Kharkiv de « crime de guerre »
Les violentes frappes de missiles russes sur la seconde ville ukrainienne mardi matin sont « un crime de guerre », selon Volodymyr Zelensky. « C’est du terrorisme d’Etat », a estimé le président ukrainien dans une adresse vidéo publiée sur Telegram. Avant d’ajouter : « Ils avancent sur la capitale comme sur Kharkiv. Voilà pourquoi la défense de la capitale est aujourd’hui la priorité clé » de l’Ukraine. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a estimé, de son côté, que ces bombardements « violent les lois de la guerre ». « L’UE est aux côtés de l’Ukraine dans ces moments dramatiques », a-t-il poursuivi.

Lobs


>>> 19:33 L'invasion de l'Ukraine va sceller la chute de Vladimir Poutine d'ici «un an ou deux», selon un oligarque russe devenu opposant

L'invasion de l'Ukraine va sceller la chute d'ici «un an ou deux» du président russe Vladimir Poutine, car Moscou ne peut pas gagner cette guerre, a estimé mercredi l'ancien oligarque russe devenu opposant, Mikhaïl Khodorkovski. Depuis Londres, il a déclaré à la télévision France 24 que la décision de Poutine était «émotionnelle», venant d'un dirigeant montrant des symptômes de «paranoïa sénile».

«C'est un suicide. Il ne peut gagner en Ukraine, même si (les Russes) prennent Kiev et Kharkiv. Cela accélère sa fin», selon l'opposant. «Le régime va se décomposer. Ce ne sera pas rapide, on parle d'un ou deux ans», a-t-il avancé, évoquant l'effondrement de l'économie ou une révolution intérieure.

Mikhaïl Khodorkovski a longtemps été le prisonnier politique le plus célèbre de Russie. Il a été emprisonné de 2003 à 2013 pour des accusations fondées en réalité, selon ses soutiens, sur le fait qu'il s'opposait au chef de l’État russe. Avant son arrestation, il avait été le directeur général du géant pétrolier Ioukos, et avait rencontré Vladimir Poutine en tête-à-tête plusieurs fois. Selon lui, le maître du Kremlin envisageait avant l'invasion ukrainienne de rester au pouvoir toute sa vie, mais il a commis une erreur «historique».

«Ce n'est pas un fou complet (...). Il a peur de se faire tuer. Mais il n'est pas fou d'un point de vue clinique», a remarqué l'opposant, qui assure qu'après deux décennies au pouvoir, entouré de conseillers qui ont peur de lui dire la vérité, Vladimir Poutine a sous-estimé l'ampleur de la résistance ukrainienne. «Il croyait qu'il serait accueilli en Ukraine avec des fleurs. Il ne s'attendait pas à cela», a-t-il ironisé. (Lefigaro)

18:06 Les Russes quittent la base spatiale de Kourou, en Guyane

Le CNES, l'Agence spatiale française, a annoncé mercredi un départ «rapide, sûr et encadré» des Russes présents sur la base spatiale de Kourou en Guyane.

17:34 Les forces ukrainiennes ont «libéré» Makariv, à 60km de Kiev. Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valery Zaluzhny annonce sur son compte Facebook avoir «libéré» Makariv, une ville à 60km dans la région de Kiev. Ses troupes s'y seraient «établies», affirme-t-il dans un post.

16:33 En pleine guerre de communication, l’Ukraine appelle les mères de soldats russes capturés à venir les chercher

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, les deux pays se livrent une dure bataille sur le terrain comme sur celui de la communication. L’Ukraine est très présente dans les médias et sur les réseaux sociaux, son président, Volodymyr Zelensky, se filmant même dans les rues de Kiev au début de l’invasion.

C’est dans ce contexte que l’armée ukrainienne a invité mercredi les mères de soldats russes capturés sur son territoire à venir les chercher, Kiev affirmant avoir fait des dizaines de prisonniers depuis le début de l’invasion du pays par Moscou. « Décision a été prise de rendre les soldats russes capturés à leurs mères si celles-ci viennent les chercher en Ukraine, à Kiev », a déclaré le ministère de la défense ukrainien dans un communiqué. Il a publié les numéros de téléphone et une adresse mail grâce auxquels les mères peuvent obtenir des informations sur leurs fils prisonniers en Ukraine.

Dans le cas où la détention de leur fils est confirmée, les femmes russes sont invitées à se rendre en Pologne, puis à entrer en Ukraine via un point de passage frontalier. « Vous allez être accueillies et raccompagnées à Kiev où votre fils vous sera rendu », a souligné le ministère ukrainien. « A la différence des fascistes de Poutine, nous, les Ukrainiens, nous ne faisons pas la guerre contre les mères et leurs enfants capturés », assène-t-il encore.

Le 26 février déjà, le ministre des affaires étrangères urkainien, Dmytro Kuleba, avait publié un message en ce sens sur son compte Twitter, intimant aux « mères, épouses [et] filles de soldats russes [de] ramener [leurs] hommes à la maison ». Le tweet se voulait une alerte aux populations russes : « Votre pouvoir vous ment. » Dans cette guerre de communication, M. Zelensky avait également enregistré une vidéo, deux jours avant, adressée aux populations russes pour leur dire que le peuple ukrainien « était déjà libre (...). Son passé en souvenir, il se bâtit son propre avenir, il ne le démolit pas, comme il est dit à la télévision tous les jours ».

Lors du conflit entre Moscou et des indépendantistes tchétchènes dans les années 1990 et 2000, de nombreux jeunes conscrits russes avaient été envoyés au front et certains faits prisonniers. Des mères de soldats s’étaient alors mobilisées pour les faire revenir vivants ou ramener leurs cadavres, n’hésitant pas à aller sur place, un mouvement qui avait nourri les protestations antiguerre en Russie.


9:59 Les prorusses en Ukraine vacillent

Sergueï Anatolyevitch, élu prorusse à Kharkiv, a dit à notre journaliste Faustine Vincent être « très en colère ». « La peur s’est transformée en haine à l’égard des dirigeants et des militaires russes qui ont donné l’ordre de bombarder les civils », a-t-il expliqué.

L’agression militaire russe a mis fin à nos relations autrefois amicales. Tirer des roquettes sur des civils est un crime contre l’humanité ! Ce conflit nous a unis, nous les Ukrainiens. Nous ne renoncerons jamais à nos territoires et à notre indépendance !

« Nous, politiciens régionaux, condamnons les actions de la Russie », a affirmé Sergueï Anatolyevitch, chef du parti prorusse « Pour la vie » au Conseil régional de Kharkiv, détruit hier par un bombardement.


9:49 L’Espagne annonce l’envoi de « matériel militaire offensif » à la « résistance ukrainienne ». « Comme je vois qu’il y a des groupes [politiques] qui remettent en question l’engagement du gouvernement » à participer à l’aide militaire à l’Ukraine, « je veux également vous annoncer que l’Espagne livrera du matériel militaire offensif à la résistance ukrainienne », a-affirmé Pedro Sanchez.


- Au septième jour de l’attaque de l’Ukraine par la Russie, l’armée ukrainienne annonce, dans un communiqué sur Telegram, que « des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv » dans la nuit et « attaqué un hôpital ». « Un combat est en cours entre les envahisseurs et les Ukrainiens », précise-t-elle.





>>> Thomas Gomart : « La Russie est passée d’une logique de guerre limitée à une logique de guerre totale »

La guerre en Ukraine et les menaces nucléaires de Vladimir Poutine visent à terroriser les Ukrainiens et à effrayer les Occidentaux. Elles percutent l’équilibre des forces à l’échelle de toute l’Eurasie, explique l’historien dans un entretien au « Monde ».

L’invasion de l’Ukraine est-elle une « guerre totale » différente des autres conflits qui ont secoué l’est de l’Europe depuis la fin de la guerre froide ?

Sur le plan strictement militaire, elle vise à créer le « choc et l’effroi ». C’est un tournant en raison de l’ampleur des moyens militaires et de la conduite politique de la guerre. Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, puissance nucléaire et spatiale de tout premier plan, la Russie agresse l’Ukraine dans sa totalité, huit ans après avoir annexé la Crimée et déstabilisé le Donbass.

Depuis 2014, la Russie conduit principalement des guerres invisibles, c’est-à-dire sous le niveau de la guerre, par des moyens indirects. Ce qui la caractérise désormais, c’est la combinaison entre l’hybridité – cyber à haute dose, désinformation, opérations spéciales, coercition militaire, tout en jouant la diplomatie – et l’invasion mécanisée à grande échelle de son voisin. Vladimir Poutine menace « de conséquences comme il n’en a jamais vu dans son histoire » tout pays qui se mettrait en travers de sa route. Ce faisant, le président russe délivre un message nucléaire explicite, mais attire aussi notre attention vers l’espace ou la haute mer.

Le risque est-il réel ?

Evidemment. Tout d’abord pour les Ukrainiens, qui jouent la survie de leur Etat, et leur indépendance. Ensuite, cette guerre a déjà de multiples effets, notamment de modifier la grammaire nucléaire. Pour la France, l’arme nucléaire est fondamentalement une arme de non-emploi. Or, les doctrines nucléaires d’autres pays, comme la Russie, évoluent depuis plusieurs années en envisageant des formes de bataille nucléaire, c’est-à-dire d’éventuels usages tactiques de l’arme. Cela doit aussi nous conduire à penser latéralement, c’est-à-dire envisager « ces choses que personne n’a jamais connues » évoquées par Vladimir Poutine.

En novembre 2021, la Russie a, par un tir de missile, détruit en orbite l’un de ses vieux satellites pour montrer qu’elle était prête désormais à la guerre dans ou via l’espace exo-atmosphérique. Ainsi, montre-t-elle son refus de voir son territoire scanné en permanence par les Occidentaux. Quelles seraient les conséquences de la destruction d’un nombre X de satellites qui nous rendrait aveugles et sourds ? Quelles seraient les conséquences de la coupure de, par exemple, 20 % des câbles sous-marins par où transitent les données ? On ne le sait pas. Lemonde




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire