mercredi 6 mars 2024

Les frappes ukrainiennes en Russie obligent Moscou à suspendre ses exportations de carburant

 >>> Kiev frappe le Kremlin au portefeuille

L'arroseur arrosé? La Russie vient d'annoncer une pause de six mois dans ses exportations de carburant, à partir de ce 1er mars 2024. «Afin de compenser la demande croissante de produits pétroliers, des mesures sont nécessaires pour contribuer à stabiliser les prix intérieurs», indique une lettre interne envoyée en janvier entre Alexandre Novak, vice-président du gouvernement russe, et le Premier ministre Mikhaïl Michoustine. Voici la version officielle, révélée par le média économique russe RBK.

Officieusement, il s'agit là de la conséquence des attaques ukrainiennes réussies sur les installations énergétiques russes, explique le magazine Newsweek.

«Le 18 janvier, l'Ukraine a lancé une attaque de drones contre un terminal pétrolier de Saint-Pétersbourg, à environ 1.000 kilomètres de la frontière ukrainienne, détaille le site du magazine hebdomadaire américain. Le 21 janvier, une autre attaque près de la ville de Saint-Pétersbourg a frappé un important terminal d'exportation de gaz, […] provoquant un énorme incendie et interrompant l'approvisionnement en carburant.»

Privée de munitions pour défendre son sol, l'Ukraine a décidé d'exporter le combat directement en Russie grâce à des drones longue portée, mais aussi grâce aux actions parfois audacieuses de ses saboteurs. Et il semblerait que ça ait fonctionné.

Coup de pompe

Par conséquent, tout le pays est touché par des pénuries de carburant, dont les prix ont flambé. Ce qui a conduit Moscou à un arbitrage douloureux: privilégier le marché intérieur au détriment des exportations, qui représentent environ 30% du budget de l'État. La Russie continuera toutefois de vendre du carburant à ses alliés de la région: Biélorussie, Arménie, Kazakhstan et Kirghizistan, ainsi que la Mongolie, l'Ouzbékistan et les territoires séparatistes de Géorgie (Abkhazie et Ossétie du Sud).

«L'industrie énergétique est considérée comme vitale pour l'économie de Vladimir Poutine, durement touchée par les sanctions occidentales», poursuit Newsweek. Néanmoins, pour éviter de perturber le marché mondial de l'énergie, les pays occidentaux ont arrêté d'acheter du gaz et du pétrole russe, mais ont autorisé les autres pays à en acheter et en vendre, à condition de respecter un prix plafond.

Ces arrangements, tout comme le commerce clandestin d'hydrocarbures russes par l'intermédiaire d'une flotte de «tankers fantômes», ont limité l'impact desdites sanctions occidentales. Jusqu'à ce que les drones ukrainiens entrent dans la danse…

 Korii

 

 

 


 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire