L'armée ukrainienne dénonce un énième crime de guerre de la part de l'armée russe.
Mercredi 13 novembre, les forces russes, dont des soldats déguisés en soldats ukrainiens, ont lancé quatre vagues d'attaques pour pénétrer la périphérie de la ville de Koupiansk, dans le nord-est de l'Ukraine. La ville, considérée comme un bastion vital à contrôler, a déjà changé de mains à deux reprises depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
Le capitaine Andriï Kovaliov, porte-parole de l'armée ukrainienne, dénonce cet acte: «Les soldats russes portaient des uniformes ressemblant à ceux des forces armées ukrainiennes. Cela viole les lois et les règles de la guerre et constitue un crime de guerre.» The Telegraph fait le point sur les enjeux de cet assaut.
Koupiansk se trouve à la limite nord de la ligne de front sur les rives de la rivière Oskil, une ligne défensive naturelle. Avant la guerre, la ville comptait environ 26.000 habitants et était un important nœud ferroviaire. Selon les analystes, si les forces russes capturent Koupiansk, elles pourraient l'utiliser comme rampe de lancement pour avancer plus à l'ouest dans la région de Kharkiv, déjà attaquée depuis le nord.
Andriï Kovaliov a insisté sur le fait que les soldats de Kiev ont pu garder le contrôle de la ville et avaient «repoussé avec succès» toutes les attaques russes, mais plusieurs blogueurs militaires ont rapporté que les forces du Kremlin avaient percé ses défenses. Selon la chaîne Telegram pro-Moscou Two Majors, deux colonnes de soldats russes sont entrées dans la ville dans la nuit, marquant le «début de la bataille pour la ville».
La pression sur l'Ukraine accentuée
John Hardie, directeur adjoint du programme Russie au sein de la Fondation pour la défense des démocraties, a également affirmé que les forces russes avaient «pénétré assez profondément» dans la partie orientale de Koupiansk. «Les Russes ont attaqué en quatre vagues, utilisant un total de quinze véhicules, dont un véhicule de déminage UR-77, des chars et d'autres véhicules blindés», a-t-il décrit.
Andriy Besedin, un responsable de la ville, a quant à lui déclaré que les troupes russes entrées à Koupiansk mercredi n'ont pas réussi à tenir leurs positions. Interrogé pour savoir si les soldats russes qui s'étaient cachés dans des maisons locales avaient été neutralisés, il a répondu: «Ils ont été éliminés.»
Au cours des derniers mois, les forces du Kremlin ont progressé lentement sur la ligne de front du Donbass, accélérant leurs attaques en octobre. Ailleurs sur le front, des rapports ont indiqué que les forces russes font pression sur les forces ukrainiennes à Kourakhove dans le sud, tandis que de violents combats se poursuivent dans la région russe de Koursk.
L'armée russe n'a pas fait de commentaires sur les accusations selon lesquelles ses soldats auraient revêtu l'uniforme ukrainien, mais le droit militaire stipule que tout déguisement doit se limiter à l'évasion ou à l'infiltration, et pas au combat. De fait, les soldats russes et ukrainiens portent des uniformes de combat aux motifs différents et des bandes de masquage de couleurs différentes autour d'un bras ou de leur casque.
Néanmoins, depuis le cheval de Troie dans la mythologie grecque jusqu'aux soldats nazis portant des uniformes américains pendant la bataille des Ardennes, ce ne serait pas la première fois que des soldats se déguisent pour tromper les forces ennemies.
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